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Chapter 26 - Chapitre 26 : Tu es tout pour moi

Le soleil filtrant à travers les rideaux baignait la chambre d'une lumière douce. Le calme ambiant semblait presque irréel après les jours de chaos que nous venions de traverser. Alessandro dormait encore profondément à mes côtés, sa respiration lente et régulière me rassurant. Je glissai hors du lit avec précaution, veillant à ne pas le réveiller, et me dirigeai vers le salon pour savourer un moment de tranquillité.

Avant de descendre, je fis un détour par la chambre de Leo pour m'assurer que tout allait bien. Je trouvai Mila penchée au-dessus de son berceau, un sourire tendre sur le visage tandis qu'elle ajustait la couverture de mon fils avec des soins attentifs. La veille, elle m'avait proposée de devenir officiellement sa nounou, une idée que j'avais immédiatement partagée avec Alessandro. Après une courte discussion, nous avions décidé ensemble qu'elle serait parfaite pour ce rôle. La voir s'occuper de notre fils avec autant de soin et d'attention m'avait confortée dans cette décision.

Mais en descendant dans le salon, une vue inattendue stoppa net mes pas. Sur la table basse trônait une enveloppe. Une enveloppe blanche, élégante, avec mon prénom inscrit dessus d'une écriture fine et élégante.

Je fronçai les sourcils. Qui aurait pu laisser ça ici ? Teresa ou un autre employé ? 

Hésitante, je pris l'enveloppe et l'ouvris doucement. À l'intérieur se trouvait une lettre, signée d'un nom que je ne m'attendais pas à voir : Lorenzo Ricci.

Le papier était d'une texture épaisse, chaque détail réfléchi, comme si Lorenzo avait voulu faire de cette lettre une déclaration silencieuse de son raffinement. En haut de la page, son écriture inclinée, fluide, presque provocante, dansait sur le papier.

Je sentis une pointe d'appréhension se glisser dans ma poitrine alors que mes yeux parcouraient les premières lignes.

"Ma chère Arianna,

J'espère que cette lettre vous trouve en sécurité et en bonne santé. Les récents événements m'ont profondément inquiété, et je me permets de prendre contact directement avec vous, en dépit de la désapprobation certaine d'Alessandro."

Je m'arrêtai un instant, le souffle coupé. Lorenzo savait exactement ce qu'il faisait en écrivant cela. Il jouait sur une corde sensible, insinuant qu'il avait une place, une importance, là où il n'aurait jamais dû en avoir.

"Vous êtes une femme forte, Arianna. Plus forte que je ne l'imaginais lorsque nous nous sommes rencontrés. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de m'interroger : est-il juste que vous soyez plongée dans ce monde dangereux ?"

Mes mains se crispèrent légèrement autour du papier. Qui était-il pour juger ma vie ou mes choix ?

"Je suis bien conscient qu'Alessandro tient à vous, mais vous devez savoir qu'il ne peut pas tout protéger. Pas seul. Ce monde dans lequel il vous a entraînée ne pardonne ni les erreurs, ni les faiblesses. Et si jamais vous aviez besoin de soutien, d'un allié… je serai toujours là pour vous. Vous avez un choix, Arianna. Ne l'oubliez jamais."

Il avait signé d'un simple Lorenzo, suivi d'un « P.S. » qui ajoutait une touche presque insidieuse :

"Transmettez mes salutations à Alessandro. Je suis sûr qu'il sera ravi de savoir que nous avons eu cet échange."

Je laissai tomber la lettre sur la table, comme si elle me brûlait les doigts.

Je fis quelques pas dans la pièce, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Une partie de moi voulait monter directement à l'étage pour réveiller Alessandro et lui montrer cette lettre. Mais une autre hésitait. Ce n'était pas seulement à cause de Lorenzo, mais aussi à cause de la manière dont Alessandro réagirait. Je savais qu'il ne prendrait pas bien cette lettre.

Le bruit d'un pas lourd derrière moi me fit sursauter. Je me retournai d'un coup pour voir Alessandro debout dans l'embrasure de la porte. Sa silhouette imposante se détachait dans la lumière douce du matin, mais son regard était immédiatement attiré par la lettre sur la table.

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il, sa voix rauque de sommeil, mais déjà teintée de suspicion.

Je sentis mon estomac se nouer alors qu'il s'approchait, ses yeux scrutant mon visage pour y chercher des réponses. Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il attrapa la lettre et la déplia.

Je restai immobile, le regard fixé sur lui alors qu'il lisait en silence. Ses sourcils se froncèrent presque immédiatement, et sa mâchoire se crispa au fur et à mesure que ses yeux parcouraient les lignes.

Lorsqu'il finit, il plia lentement la lettre et la posa sur la table avec une précision délibérée. Mais je pouvais voir que derrière cette apparente maîtrise, un volcan de colère bouillonnait.

« Lorenzo, » grogna-t-il, sa voix basse et dangereuse.

« Pourquoi tu ne m'as pas réveillé immédiatement ? » demanda-t-il, son ton presque accusateur.

Je pris une inspiration tremblante. « Je viens juste de la trouver, Alessandro. Je ne savais pas qu'il… »

Il leva une main pour m'interrompre. « Il ose te contacter directement. Toi. Chez nous. »

Sa voix était calme, mais elle vibrait d'une menace sourde.

Il détourna les yeux, comme s'il réfléchissait à ce qu'il pouvait ou voulait me dire. Finalement, il soupira, passant une main dans ses cheveux.

« Lorenzo est… ambitieux. Toujours à l'affût d'une opportunité. Mais ce n'est pas seulement ça. Il a toujours été jaloux. De ma position. De ce que j'ai. Et maintenant, de toi. Lorenzo a toujours été comme ça. Ambitieux. Envieux. Il veut toujours ce qu'il ne peut pas avoir. Il ne peut pas s'empêcher de jouer à ces jeux, peu importe les conséquences. »

Je fronçai les sourcils. « Tu crois qu'il pourrait être lié à Moretti ? »

Alessandro serra les mâchoires, ne répondant pas immédiatement. Son silence était suffisamment éloquent.

Toujours debout près de la table basse, il relâcha la pression et se tourna vers moi.

Son expression s'était adoucie, bien que ses traits restent marqués par une tension sous-jacente. Lentement, il fit un pas vers moi et m'entoura de ses bras. Je me blottis contre lui, sentant la chaleur réconfortante de son étreinte. Il posa une main sur l'arrière de ma tête, caressant doucement mes cheveux, avant de déposer un baiser tendre sur mon front.

« Je ne laisserai jamais Lorenzo s'immiscer dans notre vie, » murmura-t-il. Sa voix, grave mais apaisante, résonnait comme une promesse inébranlable.

Je relevai légèrement la tête pour croiser son regard. « Et moi, je ne laisserai jamais personne briser ce qu'on a construit, Alessandro. On est une famille, et rien ne changera ça. »

Il esquissa un sourire, l'un de ces sourires rares, sincères, que peu de gens avaient le privilège de voir. Puis, comme s'il voulait mettre un terme à l'ombre que la lettre avait laissée, il se recula légèrement, prenant ma main dans la sienne.

« Viens, » dit-il simplement.

« Où ? » murmurai-je, curieuse.

« Prendre le petit déjeuner. Je veux qu'on commence cette journée autrement. Ensemble. »

Dans la salle à manger, Teresa avait déjà tout préparé. Une table dressée avec soin, des viennoiseries chaudes, des fruits frais et une carafe de café fumant nous attendaient. Les rayons du soleil du matin pénétraient à travers les hautes fenêtres, illuminant la pièce d'une lumière chaleureuse.

Alessandro tira ma chaise avant de s'asseoir en face de moi. Pour un instant, il semblait avoir relégué la lettre et Lorenzo au second plan, et je décidai de faire de même.

Nous partageâmes ce moment avec légèreté, discutant de petites choses. Il me demanda si Mila s'était bien occupée de Leo.

« Elle est vraiment parfaite pour lui, » dis-je en jouant avec la cuillère dans ma tasse. « Je suis heureuse qu'on ait accepté de l'embaucher. »

Alessandro hocha la tête, son regard adouci. « Je veux que tu sois entourée de gens de confiance. Mila a prouvé qu'elle l'était. Elle fera tout pour que Leo soit en sécurité. »

Ce fut un moment paisible, un moment normal, presque inattendu après tout ce que nous avions traversé. Alessandro, même s'il restait vigilant, semblait détendu.

Une fois le petit déjeuner terminé, il se leva et tendit une main vers moi. « Viens. On va passer un peu de temps dehors. Toi, moi, et Leo. On a des moments à rattraper. »

Dans le jardin, l'air était doux et chargé des parfums de fleurs fraîchement écloses. Alessandro portait Leo dans ses bras, le tenant avec une précaution infinie, presque comme s'il craignait de le briser. Notre fils, encore si minuscule à peine âgé de quelques jours, remuait légèrement, ses paupières mi-closes. Ses petits poings, encore maladroits, tentaient d'agripper le tissu de la chemise de son père. Alessandro baissa les yeux vers lui, un sourire rare et sincère éclairant ses traits fatigués.

Je les regardais avec tendresse, assise sur une chaise longue près de la fontaine. Alessandro s'approcha de moi et s'agenouilla légèrement pour me tendre Leo.

« Je crois qu'il veut sa maman, » dit-il avec un sourire.

Je pris notre fils dans mes bras, et Alessandro s'installa à côté de moi, son regard fixé sur nous.

« Je pourrais rester comme ça pour toujours, » murmura-t-il après un long moment.

« Moi aussi, » répondis-je en souriant.

Le temps sembla ralentir, nous enveloppant dans une bulle de sérénité. Alessandro jouait doucement avec les doigts minuscules de Leo, riant légèrement chaque fois que le bébé tentait de saisir les siens.

Mais alors que nous savourions cet instant parfait, une ombre se dessina à l'entrée du jardin. Teresa s'avança doucement, ses mains jointes devant elle.

« Monsieur Valenti, madame Valenti… » commença-t-elle avec une légère hésitation dans la voix.

Alessandro se redressa immédiatement, son regard devenant instantanément plus sérieux. « Oui, Teresa ? »

Elle inspira doucement avant de répondre. « Monsieur Lorenzo Ricci est ici. Il attend dans le hall d'entrée. Il souhaite vous voir tous les deux. »

La mention de ce nom brisa la tranquillité de l'instant comme une pierre jetée dans un lac paisible. Je sentis Alessandro se tendre à côté de moi, son expression se durcissant en une fraction de seconde.

« Qu'il attende, » répondit-il froidement en se levant.

Je posai une main sur son bras, inquiète. « Cheri… »

Il me regarda, son regard brûlant d'une colère froide. « Je vais m'occuper de lui. »

Puis, après un instant, il ajouta : « Reste avec Leo. Je reviens. »

Mais je secouai doucement la tête, me levant avec Leo dans mes bras. « Non, Alessandro. Je viens avec toi. »

Il hésita un instant, mais finit par hocher la tête. « Très bien. Mais reste près de moi. »

Nous suivîmes Teresa jusqu'à l'entrée, le calme de la matinée éclipsé par la tempête qui approchait. Lorenzo avait osé venir chez nous, et je savais qu'Alessandro n'allait pas le laisser repartir sans lui faire comprendre qu'il avait franchi une limite.