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Chapter 31 - Chapitre 31 : Le Piège 

Mon souffle se suspendit dans ma gorge tandis que le son des coups de feu à l'extérieur résonnait dans toute la villa. Chaque détonation résonnait comme un coup de marteau dans ma poitrine, me clouant sur place. Nina, cependant, restait immobile, son sourire narquois toujours figé sur son visage, comme si le chaos autour de nous n'était qu'un spectacle soigneusement orchestré pour son amusement. Ses yeux me fixaient avec une intensité glaciale, comme si elle savourait ma peur.

Je voulais bouger, courir, faire quelque chose, mais je savais que je ne pouvais pas risquer un faux pas. Mon esprit ne cessait de revenir à Leo. Où était-il ? Mila l'avait-elle mis en sécurité ? Je me raccrochais désespérément à cette idée : Mila était intelligente, courageuse. Elle ne laisserait rien arriver à mon fils. Mais malgré tout, je sentais ma panique croître à chaque seconde. Et si quelqu'un les trouvait ? Et si je ne le revoyais jamais ? Cette pensée me donnait presque envie de hurler.

« Alors, Arianna, » commença Nina, rompant le silence avec sa voix douce, presque mélodieuse, mais empoisonnée. « Es-tu prête à jouer ? Alessandro doit être en train de courir droit dans mon piège, comme je l'avais prévu. Mais toi… toi, tu es mon invitée d'honneur. »

Son calme glacial me glaçait davantage que les bruits de la lutte qui continuaient à l'extérieur. Elle s'avança, ses talons résonnant contre le sol en marbre, chaque pas appuyant sa domination apparente.

Je levai la tête, m'efforçant de maintenir un ton ferme, bien que ma voix tremblait légèrement. « Tu joues un jeu dangereux, Nina. Alessandro n'est pas aussi prévisible que tu le crois. Et moi, je ne suis pas aussi facile à briser. »

Elle éclata de rire, un rire froid, désabusé, presque mécanique. « Oh, Arianna, tu crois vraiment pouvoir me tenir tête ? Tu n'as aucune idée de ce que j'ai préparé. Mais tu verras bientôt. »

Je ne répondis pas, serrant les poings pour me donner un semblant de courage. Mon esprit restait focalisé sur Leo. Pourquoi n'entendais-je rien ? Pourquoi personne ne m'avait-il dit ce qu'il se passait avec lui ? Le silence autour de sa chambre me terrifiait presque autant que les coups de feu.

Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas, et un des hommes de Nina entra précipitamment. Il avait l'air agité, ses gestes trahissant son urgence. Il murmura quelque chose à Nina. Je ne pus entendre tout ce qu'il disait, mais un mot me parvint clairement : « bambino. »

Mon cœur manqua un battement. Bambino. Leo. Mon sang se glaça alors que je fixais Nina, cherchant une réaction sur son visage. Sa mâchoire se crispa légèrement, son sourire se figeant.

« Qu'entends-tu par 'pas trouvé' ? » demanda-t-elle d'une voix coupante, chaque mot chargé de menace.

L'homme hésita, évitant son regard. « On a fouillé toutes les chambres. La nounou s'est cachée avec le bébé. Nous ne savons pas où ils sont. »

Un frisson parcourut tout mon corps. Mila… Elle avait réussi à se cacher. Mon instinct de mère voulait crier, courir dans les couloirs pour retrouver mon fils, mais je ne pouvais pas bouger. Pas encore. Nina semblait sur le point d'exploser.

Elle tourna lentement la tête vers moi, et cette fois, son sourire forcé semblait masqué par une rage froide. « Eh bien, Arianna, il semblerait que ta chère nounou soit plus futée que je ne le pensais. Mais ne t'inquiète pas, je finirai par les trouver. Je finis toujours par avoir ce que je veux. »

Je me levai légèrement, essayant de montrer un calme que je ne ressentais pas. « Tu ne toucheras pas à mon fils, Nina. Quoi que tu essaies, tu échoueras. »

Elle rit à nouveau, mais cette fois, son rire semblait plus nerveux, moins assuré. Elle s'approcha de moi, son visage à quelques centimètres du mien, ses yeux cherchant une faille. « C'est là que tu te trompes. Tout ce que je veux, je l'obtiens. Tu ne fais que retarder l'inévitable. »

Avant que je ne puisse répondre, des bruits sourds retentirent à l'extérieur, interrompant notre échange. Des voix se faisaient entendre, mais cette fois, elles étaient différentes. Plus affirmées, plus ordonnées. Alessandro.

Nina se figea, son sourire se brisant en une grimace. Elle se tourna vers son homme. « Va voir ce qui se passe ! »

L'homme quitta la pièce précipitamment, et je sentis une lueur d'espoir naître en moi. Alessandro était là. Mais combien de temps avant qu'il ne trouve Nina et moi ? Et surtout, avant qu'il ne trouve Leo ?

Nina croisa à nouveau mon regard, mais son sourire avait disparu, remplacé par une nervosité qu'elle ne pouvait plus dissimuler. « Tu espères qu'il te sauvera, n'est-ce pas ? Alessandro, ton chevalier en armure. Mais même lui ne pourra pas t'arracher à mes griffes. »

Je savais qu'elle essayait de regagner l'avantage, mais son masque de contrôle s'effritait. Je m'accrochais à ce détail, gagnant un peu de courage. « Pourquoi ? Pourquoi tout cela, Nina ? Nous étions amies. Je ne t'ai jamais voulu de mal. »

Ses yeux s'emplirent d'une haine presque viscérale. « Amies ? Arianna, tu n'as jamais vu à quel point tu brillais, à quel point tu étais toujours au centre de tout. Moi, j'étais dans l'ombre, à ramasser les miettes. Tu n'as jamais voulu me faire de mal ? Peut-être. Mais tu l'as fait quand même. »

Avant que je puisse répondre, la porte s'ouvrit brusquement. Alessandro entra, son arme pointée directement sur Nina, et tout mon monde sembla s'arrêter. Il était là.

« Lâche ton arme, Nina, » dit-il d'une voix glaciale.

Elle sourit, mais ce sourire était brisé, teinté d'une panique qu'elle ne pouvait plus dissimuler. « Alessandro. Toujours aussi dramatique. »

« Ce n'est pas une demande. C'est un ordre, » répondit-il, avançant lentement.

Nina hésita, son regard passant de moi à lui. Puis, avec un cri de rage, elle sortit son arme, mais Alessandro fut plus rapide. Une détonation éclata, et Nina s'effondra, son arme glissant hors de sa portée.

Alors qu'elle était à terre, le visage tordu de douleur mais les yeux toujours animés d'une lueur de défi, Nina murmura avec un sourire amer :

« Vous croyez que c'est fini ? Moretti ne lâchera jamais l'affaire… Ceci n'est que le début de ce qu'il vous a réservé. Vous n'avez aucune idée de ce qui vous attend. »

Sans un mot de plus, Alessandro fit signe à ses hommes, et ils empoignèrent Nina, la relevant sans ménagement avant de l'entraîner hors de la pièce, ses paroles résonnant encore comme une ombre menaçante au-dessus de nous.

Je me précipitai vers Alessandro, tremblante, mais une seule pensée m'obsédait. « Leo ! Alessandro, ils ne l'ont pas trouvé ! Il est quelque part avec Mila ! »

Alessandro hocha la tête, attrapant une oreillette pour donner des ordres. Matteo entra à ce moment-là. « Boss, les hommes de Nina sont neutralisés. On fouille encore les chambres. »

Quelques instants plus tard, un cri retentit depuis l'étage. « Ils sont là ! »

Je courus sans réfléchir, montant les escaliers à toute vitesse. Les marches semblaient s'étirer à l'infini sous mes pieds tandis que mon cœur battait à tout rompre. Chaque seconde qui passait amplifiait mon angoisse. Lorsque j'atteignis la chambre, je vis Mila sortir d'un placard sombre, Leo blotti contre elle. La vision de mon fils, sain et sauf, fit couler des larmes de soulagement sur mes joues.

Je tombai à genoux, prenant mon fils dans mes bras, les larmes roulant sur mes joues. « Tu es si courageuse, Mila. Merci, merci… » soufflai-je, ma voix brisée par l'émotion.

Mila hocha la tête, ses yeux également remplis de larmes. « Je devais le protéger, Madame Valenti. Il ne méritait pas d'être mêlé à tout ça. » Sa voix tremblait, mais elle tenait Leo avec une tendresse infinie, comme si sa vie en dépendait.

Alessandro arriva peu après, posant une main protectrice sur mon épaule. « C'est fini, » murmura-t-il.

Mais au fond de moi, je savais que ce n'était pas vraiment fini. Les paroles de Nina résonnaient encore dans mon esprit. « Vous n'avez aucune idée de ce qui vous attend. » Le spectre de Moretti planait toujours au-dessus de nous, menaçant.

Alessandro sembla deviner mes pensées. Il me serra un peu plus fort contre lui, plantant son regard dans le mien. « Nous trouverons un moyen de mettre fin à tout ça. Ensemble. Je te promets que nous serons en sécurité. »

Je hochai la tête, essayant de croire en ses paroles. Mais la peur était là, ancrée en moi. Pour l'instant, tout ce que je pouvais faire, c'était savourer ce moment où nous étions tous réunis, en sécurité. Le reste, nous y penserions plus tard.

Les jours suivants furent une étrange alternance de calme et de tension. La villa, autrefois un refuge paisible, semblait maintenant chargée de souvenirs de cette nuit de terreur. Alessandro et ses hommes passaient des heures à renforcer la sécurité, tandis que moi, je m'occupais de Leo, essayant de retrouver un semblant de normalité.

Mila restait à mes côtés, une présence rassurante et essentielle. Elle veillait sur Leo avec une dévotion sans faille, et même si je savais qu'elle avait également été terrifiée, elle ne laissait rien paraître. Chaque sourire qu'elle adressait à Leo, chaque parole douce, étaient des pierres qui reconstruisaient lentement ma confiance en notre sécurité.

Un soir, alors que je berçais Leo pour l'endormir, Alessandro entra dans la chambre. Son visage était marqué par la fatigue, mais ses yeux brillaient d'une détermination farouche.

« Arianna, je pense que nous devons parler de ce qui vient ensuite, » dit-il doucement, s'asseyant à côté de moi sur le lit.

Je hochai la tête, sentant l'inquiétude remonter en moi. « Qu'allons-nous faire ? Moretti est toujours là dehors, et Nina n'était qu'un pion dans son jeu. »

Alessandro passa une main dans ses cheveux, signe de sa frustration. « Nous devons trouver Moretti avant qu'il ne nous trouve. Nous avons des alliés, des ressources, mais cela prendra du temps. En attendant, je veux que tu saches que nous ferons tout pour vous protéger, toi et Leo. »

Je baissai les yeux vers Leo, endormi paisiblement dans mes bras. « Il mérite de grandir en sécurité, sans avoir à craindre pour sa vie. »

Alessandro posa une main sur la mienne, ses doigts chauds contre ma peau froide. « Et il le fera. Nous traverserons cette tempête ensemble, comme nous l'avons toujours fait. Je ne laisserai rien ni personne détruire notre famille. »

Cette nuit-là, je m'endormis dans les bras d'Alessandro, sentant sa chaleur rassurante contre moi. Pour la première fois depuis longtemps, je permis à l'espoir de percer à travers la peur.

Les jours se succédèrent, et peu à peu, la tension commença à s'atténuer. Alessandro et ses hommes travaillaient sans relâche pour assurer notre sécurité, et leur vigilance constante était un rappel silencieux de la menace toujours présente. Mais au milieu de tout cela, des moments de bonheur simple refirent surface. Les rires de Leo, les sourires de Mila, et les étreintes rassurantes d'Alessandro me rappelèrent ce pour quoi nous nous battions.

Un matin, alors que le soleil se levait à peine, je me tenais sur le balcon, regardant l'horizon. La lumière douce du matin éclairait la villa, chassant les ombres de la nuit. Alessandro me rejoignit, passant un bras autour de ma taille.

« Nous y arriverons, Arianna. Ensemble, » murmura-t-il.

Je me tournai vers lui, mes yeux rencontrant les siens. « Oui, ensemble. » Un doux sourire apparut sur mon visage, cherchant à apaiser les tourments qui rongeaient encore mon esprit.

Après un instant de silence, je pris une profonde inspiration, décidée à aborder un sujet délicat. « Alessandro, j'ai une idée pour renforcer notre sécurité. »

Il arqua un sourcil, montrant son intérêt mais aussi sa prudence. « Qu'as-tu en tête ? »

« Lorenzo Rocci, » répondis-je, mes mots pesant lourd dans l'air. « Il a des ressources et des contacts qui pourraient nous être utiles. »

La mention de ce nom fit immédiatement changer l'expression d'Alessandro. Son regard devint plus dur, une lueur de jalousie passant brièvement dans ses yeux. « Lorenzo Rocci ? Cet homme d'affaires qui n'a jamais caché qu'il était intéressé par toi ? »

Je me mordis la lèvre, consciente que cette conversation ne serait pas facile. « Oui, lui. Je sais que tu n'apprécies pas qu'il soit proche de nous, mais il a le pouvoir et les moyens de nous aider. Sa protection pourrait faire la différence. »

Alessandro serra les mâchoires, son regard se détournant vers l'horizon. « Je n'aime pas l'idée de lui devoir quoi que ce soit. Et encore moins qu'il puisse s'approcher de toi. »