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Chapter 33 - chapitre 33

Alors que la nuit s'étendait, l'incertitude et la peur régnaient en maîtres dans la villa. Chaque ombre, chaque bruit étrange semblait alimenter l'anxiété grandissante en moi. Les murs imposants de la villa, ornés de tableaux anciens, paraissaient soudain oppressants, leurs motifs baroques presque menaçants sous la lumière tamisée des lampes. Le vent s'insinuait dans les interstices des fenêtres, créant une mélodie fantomatique qui résonnait dans les couloirs vides.

Chaque minute passait, lente et cruelle, sans apporter le moindre éclat d'espoir. Mon esprit était un tourbillon de pensées sombres et d'inquiétudes insupportables. Le silence pesant semblait amplifié par le tic-tac régulier de l'horloge du salon, chaque seconde martelant ma patience déjà fragile. J'essayais de rester calme, mais l'absence de Leo, le silence lourd et oppressant de la villa, me rendait presque folle.

Alessandro, Matteo et leurs hommes étaient partis à la recherche de Leo, laissant derrière eux une villa silencieuse et lourdement gardée. Chaque garde était en alerte maximale, scrutant l'obscurité à la recherche du moindre signe de trouble. Leurs regards perçants scrutaient chaque recoin, chaque ombre, avec une vigilance qui trahissait leur propre peur et inquiétude. Le bruit lointain des bottes des gardes résonnait parfois, s'éteignant rapidement dans les entrailles de la villa. Mais malgré les renforts, une peur viscérale continuait de ronger mon esprit. L'idée que Leo puisse être là, quelque part, seul et effrayé, me donnait des frissons.

Soudain, le silence fut brisé par le son strident du téléphone qui sonnait dans la pièce. Le bruit sembla déchirer le calme tendu de la nuit, me faisant sursauter violemment. Le combiné noir sur la console semblait presque irréel, brillant sous la lumière dorée de la lampe de chevet. Mon cœur battait fort, chaque pulsation résonnant dans mes oreilles, en me précipitant vers le téléphone.

Une voix que je connaissais très bien se fit entendre de l'autre côté du fil.

« Arianna, je vois que ton charmant petit foyer a été perturbé ce soir. Ce serait dommage que d'autres malheurs te frappent. Va à l'adresse que je vais te donner, seule, sans en informer personne. Peut-être y trouveras-tu ton fils. Si tu ne te conformes pas, ce que je saurais facilement, tu ne le reverras jamais. »

Le message se termina par un bruit sec, me laissant seule avec la terreur qui envahissait mon cœur. L'air dans la pièce sembla devenir plus dense, presque irrespirable. Mon esprit était en proie à mille questions, mais une chose était claire : il n'y avait pas de temps à perdre. Le téléphone glissa presque de ma main tant mes doigts tremblaient, et je dus m'appuyer sur le bord du bureau pour reprendre mon souffle.

Je ne pouvais pas risquer la vie de Leo en alertant Alessandro ou Matteo. Cette décision me déchira, mais c'était la seule option que j'avais. La douleur de cette décision était comme une lame froide et tranchante enfoncée dans mon cœur, mais mon amour pour Leo me poussait à agir.

Chaque seconde comptait et je devais agir vite. Les mains tremblantes, je quittai discrètement la villa, évitant les regards suspicieux des gardes. La nuit était sombre et froide, ajoutant un poids sinistre à l'atmosphère déjà oppressante. Les allées bordées de cyprès formaient des ombres inquiétantes sous la lumière blafarde des lampadaires. Une brume fine s'élevait du sol, rendant l'air glacial et lourd.

Je pris une voiture discrète garée à l'extérieur et entrai l'adresse dans le GPS. Le trajet semblait interminable, chaque minute s'écoulant avec la lenteur de l'éternité. Les phares de la voiture illuminaient des portions de route déserte, révélant des arbres décharnés qui se dressaient comme des sentinelles lugubres. Le paysage défilait dans une obscurité morne, mes pensées tournées autour de Leo et de ce qui pourrait lui arriver.

Arrivée à l'adresse indiquée, je fus surprise de trouver un entrepôt abandonné, ses murs délabrés couverts de graffitis. L'endroit exsudait une aura sinistre, et l'odeur d'humidité mêlée à celle de la rouille me parvint immédiatement. Mon cœur battait furieusement dans ma poitrine, et chaque fibre de mon être hurlait de faire demi-tour. Mais la pensée de Leo me donna le courage de continuer.

Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer les tremblements de mes mains avant d'ouvrir la portière de la voiture et d'en sortir. Une légère brise me frappa au visage, m'arrachant un frisson. Je pénétrai dans l'entrepôt, mes pas résonnant dans le silence oppressant. Les murs délabrés semblaient renfermer une histoire ancienne et oubliée, leurs fissures formant des toiles étranges à la lumière de la lune.

L'obscurité régnait en maître, seulement percée par quelques rayons de lune filtrant à travers les fissures du toit. Ma respiration était courte et la peur m'étreignait la gorge. Chaque pas semblait être un coup de tonnerre dans cet espace vide, amplifiant ma nervosité.

« Madame Arianna Valenti, ravie que vous ayez pu venir. »

La voix, pleine de sarcasme, émergea des ténèbres, me faisant sursauter. Une silhouette se forma dans l'obscurité, avançant lentement vers moi. Je reconnus immédiatement Nina, ses yeux brillant de malice et de cruauté. Son visage était un masque de satisfaction cruelle et je ressentis un frisson de dégoût et de trahison.

« Nina, où est Leo ? Qu'as-tu fait de lui ? »

Ma voix tremblait de colère et de peur, mais je devais rester forte. Les souvenirs de notre ancienne amitié se mêlaient à la colère que je ressentais en la voyant ainsi, complice de ce cauchemar.

Nina sourit, un sourire cruel et sans âme. « Ton fils est en sécurité... pour l'instant. Mais ne t'inquiète pas, tu auras bientôt l'occasion de le retrouver. Cependant, j'ai bien peur que ce ne soit pas aussi facile que tu le penses. »

Ses mots étaient chargés de menaces et son ton suintait une satisfaction perverse.

Avant que je ne puisse réagir, Nina fit un geste rapide et je me sentis tirée en arrière par une force puissante. De forts bras m'attrapèrent, m'empêchant de bouger. Une sensation glaciale se répandit dans mon corps tandis que je luttais pour me libérer. Les mains qui me tenaient étaient comme des pinces de fer et chaque mouvement intensifiait ma panique.

Un coup brutal à la tête mit fin à mes tentatives de résistance. La douleur se répandit et l'obscurité engloutit ma vision. Avant de sombrer dans l'inconscience, une dernière pensée traversa mon esprit : retrouver Leo, quel qu'en soit le prix.

La promesse silencieuse de protéger mon fils, quoi qu'il en coûte, fut la dernière chose à traverser mon esprit avant de m'effondrer dans l'obscurité.