Chereads / L’Emprise du Roi de la Mafia / Chapter 32 - Chapitre 32

Chapter 32 - Chapitre 32

La nuit était tombée sur la villa, et bien que le calme semblait s'être installé après les événements tumultueux de la veille, une tension invisible restait suspendue dans l'air. Alessandro avait renforcé la sécurité, multipliant les gardes et les rondes, mais cela ne suffisait pas à apaiser l'inquiétude qui continuait de grandir en moi. Je sentais que quelque chose d'invisible nous guettait, et cette impression ne faisait que s'intensifier.

Tout s'écroula lorsque nous entendîmes un cri provenant de l'étage supérieur. Teresa dévalait les escaliers à toute vitesse, son visage blême et marqué par la peur. Ses mots semblaient presque étouffés par la panique : « Mila ! Dans la chambre de Leo ! » cria-t-elle, la voix tremblante et hachée.

Sans attendre une seconde, Alessandro et moi montâmes les marches en courant, suivis de Matteo et d'autres hommes armés. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser dans ma poitrine. Mon souffle était court, ma vision légèrement floue sous l'effet de l'adrénaline. Lorsque nous arrivâmes à la porte de la chambre de Leo, la scène qui s'offrit à nous me glaça le sang.

Mila était étendue sur le sol, immobile, ses cheveux en désordre, une couverture froissée sous elle. Son visage pâle et son corps inerte me firent paniquer immédiatement. À côté de son corps, un torchon humide émettait une faible odeur chimique que je reconnus instinctivement : elle avait été droguée. Tout mon corps s'embrasa de terreur.

Mais ce n'était pas le pire.

Le berceau de Leo était vide.

Je tombai à genoux, une panique viscérale s'emparant de tout mon être. Mon esprit, incapable d'assimiler ce que mes yeux voyaient, se répétait en boucle : Non, ce n'est pas possible. « Leo ! » hurlai-je, ma voix brisée par l'effroi. Mes mains tremblantes agrippaient les barreaux du berceau vide, comme si je pouvais conjurer la présence de mon fils en le touchant. Mais il n'était pas là. Mon bébé avait disparu.

Alessandro, déjà accroupi près de Mila, vérifiait ses signes vitaux, son visage fermé mais tendu. Il posa deux doigts contre son cou, cherchant son pouls, et après une seconde qui me parut interminable, il se redressa légèrement. « Elle respire, » déclara-t-il, sa voix basse mais chargée de rage contenue. « Matteo, fais venir un médecin immédiatement. Et fouillez la villa. Maintenant. Personne ne sort d'ici ! »

Matteo hocha la tête sans hésiter et s'élança hors de la pièce, suivi de plusieurs hommes. Alessandro se releva lentement, ses mouvements chargés d'une colère froide. Sa mâchoire était si serrée que je pouvais voir les muscles trembler sous la tension. Je voyais dans ses yeux une peur qu'il tentait de masquer sous son contrôle, mais elle était là. La même que celle qui m'habitait.

Je me redressai légèrement, mes jambes encore faibles, mais mon esprit tourné uniquement vers une chose : Leo. Où était-il ? Qui avait osé s'en prendre à lui ? « Alessandro… Ils l'ont pris. Ils ont pris Leo… » Ma voix tremblait, et je sentais mes larmes couler librement sur mes joues. Mon ventre se tordait douloureusement, comme si on m'arrachait une partie de moi.

Alessandro posa ses mains sur mes épaules, me forçant à le regarder. Ses yeux gris, d'habitude si durs, étaient emplis d'une intensité presque désespérée. « Écoute-moi, Arianna, » dit-il, sa voix grave et déterminée, mais teintée d'une douceur rare. « Nous allons le retrouver. Je te le promets. Mais tu dois rester forte, pour lui. »

J'hochai faiblement la tête, mais mon cœur était en miettes. Mon esprit refusait d'accepter ce que mes yeux avaient vu. Comment quelqu'un avait-il pu entrer dans notre maison, contourner toutes les défenses, et enlever mon fils ? Et Mila ? Elle était si dévouée, si protectrice… Comment avaient-ils pu la neutraliser si facilement ?

Quelques instants plus tard, Matteo revint en courant, le visage grave. Son regard passa rapidement de Mila à Alessandro, avant de s'arrêter sur moi. Je pouvais lire l'angoisse dans ses yeux. « Boss… Ils ont trouvé des traces dans le jardin arrière. Une échelle contre le mur, des empreintes dans la terre. Ils ont réussi à passer nos défenses. »

Alessandro se redressa brusquement, son regard se durcissant encore plus, si cela était possible. Il se tourna vers Matteo, ses poings si serrés que ses jointures blanchissaient. « Qui ? Matteo, dis-moi que tu as quelque chose ! »

Matteo déglutit avant de répondre. « Pas encore, mais… il y a autre chose. Nina n'est plus là. Elle s'est enfuie. »

Le souffle me manqua. « Quoi ? Comment ? Elle était sous surveillance ! » demandai-je, incrédule, ma voix tremblante sous le choc.

Matteo baissa les yeux, visiblement honteux. « Les caméras de surveillance ont été désactivées pendant quinze minutes. Quelqu'un de l'intérieur leur a facilité l'accès. »

Ces mots tombèrent comme un coup de tonnerre. Un traître. Quelqu'un dans nos rangs avait permis à Nina de s'échapper, et pire encore, de kidnapper Leo. Mon esprit se précipita dans toutes les directions, cherchant désespérément des réponses, une explication, quelque chose qui pouvait apaiser la terreur qui me rongeait.

Alessandro resta silencieux une seconde de trop, puis il se tourna vers Matteo. « Qui a accès aux caméras ? Qui pouvait désactiver ce système ? »

Matteo hésita une fraction de seconde avant de répondre. « Seulement quelques personnes. Luca en fait partie. »

Je vis la mâchoire d'Alessandro se contracter, et mon cœur se serra. « Ça ne prouve rien, Alessandro ! » protestai-je, ma voix brisée mais déterminée. « Il faut enquêter avant de tirer des conclusions. »

Mais Alessandro était déjà en mouvement, appelant ses hommes pour interroger Luca. Je le suivis, refusant de rester en arrière. Si Luca était innocent, il méritait que quelqu'un parle en sa faveur. S'il ne l'était pas… je n'arrivais pas à envisager cette possibilité.

Nous trouvâmes Luca dans une pièce du rez-de-chaussée, où il s'entretenait avec d'autres gardes. Dès qu'il nous vit entrer, il se redressa, sentant que quelque chose n'allait pas.

« Boss, Madame Valenti, que se passe-t-il ? » demanda-t-il, visiblement inquiet.

Alessandro s'avança vers lui, chaque pas chargé de menace. « Nina s'est échappée. Leo a été kidnappé. Les caméras ont été désactivées de l'intérieur. Et toi, Luca, tu fais partie des rares personnes qui avaient accès aux codes. »

Luca resta figé, choqué. Ses yeux s'élargirent, et il balbutia, « Leo ? Madame Valenti, ils ont pris Leo ? »

Je ne répondis pas, incapable de parler, les larmes roulant sur mes joues. Alessandro continua, implacable. « Explique-moi pourquoi je ne devrais pas croire que c'est toi. »

Luca serra les poings, une lueur de douleur traversant son regard. « Vous avez raison, Madame Valenti. Isabella est en sécurité grâce à vous. Je ne trahirais jamais la famille Valenti. Jamais plus. »

Le silence qui suivit était presque insoutenable, chaque seconde ajoutant au poids de la tension dans la pièce.

Finalement, Alessandro parla, sa voix froide et tranchante. « Jusqu'à ce que nous ayons des preuves, tu es relevé de tes fonctions. Si tu es innocent, tu seras réintégré. Si tu es coupable… »

Il laissa sa phrase en suspens, mais le message était clair. Luca acquiesça, bien que son regard soit rempli de tristesse. « Faites ce que vous devez faire, Boss. Mais je vous jure, je n'ai rien à voir avec ça. »

Alors qu'il quittait la pièce, je sentis une boule se former dans ma gorge. Était-il possible qu'il soit coupable ? Ou avions-nous un ennemi encore plus proche que nous ne l'imaginions ?

Alessandro se tourna vers Matteo. « Fouillez tout. Les enregistrements, les communications. Trouvez-moi des indices. Et envoyez quelqu'un chez Moretti. S'il est derrière tout ça, je veux des réponses. »

Puis il posa son regard sur moi, ses traits durs se radoucissant légèrement. « Arianna, je sais que c'est dur, mais nous allons retrouver Leo. Je te le promets. »

Je hochai la tête faiblement, mais les paroles de Nina résonnaient encore dans mon esprit. Elle avait juré de tout me prendre, et maintenant, elle avait mon fils. Une seule pensée tournait en boucle dans ma tête : Je ferai tout pour le récupérer. Tout.