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Chapter 29 - Chapitre 29 : La Traque 

Le téléphone d'Alessandro tomba doucement sur le bureau, rebondissant presque imperceptiblement sur le bois verni. Son regard restait fixe, dur, les traits de son visage tirés par une rage contenue. Moi, je restais là, figée, serrant inconsciemment mes mains devant moi. La voix de Nina résonnait encore dans mon esprit, chaque mot chargé de malice et d'un poison que je reconnaissais trop bien. Nina… mon ancienne amie. Celle qui avait autrefois partagé mon quotidien, mes secrets, mes joies. Et qui, aujourd'hui, semblait déterminée à tout me prendre.

Alessandro se passa une main sur le visage, puis il parla, sa voix basse et lourde : « Un endroit lié à ton passé… » Il semblait réfléchir à haute voix, chaque mot pesé avec soin, chaque détail analysé comme une pièce d'un puzzle qu'il tentait désespérément d'assembler.

Mon cœur se serra. Je connaissais cet endroit. Je n'avais aucun doute. « Elle parle de la maison… la maison où j'ai grandi. » Ma voix tremblait légèrement, trahissant les souvenirs qui menaçaient de me submerger. Cette maison, qui avait autrefois été un refuge pour la petite fille que j'étais, était désormais empreinte d'une ombre terrifiante. Tout semblait me ramener à ces jours d'insouciance : les murs abîmés, les rires de ma mère, les fleurs qui bordaient l'entrée. Mais à présent, ces images étaient remplacées par un sentiment d'appréhension, comme si ce lieu avait été souillé par les intentions de Nina.

Alessandro posa une main ferme sur mon épaule, son regard dur croisant le mien. Ses yeux gris acier, bien que froids, portaient une lueur de réassurance : il ne permettrait pas qu'il m'arrive quelque chose. « Nous allons régler ça, Arianna. Mais tu ne viens pas. »

Je secouai immédiatement la tête, le cœur battant. « Non, Alessandro. Je refuse de rester ici pendant que tu vas là-bas. Cette maison fait partie de ma vie. De mon passé. Et si Nina a osé s'en servir contre nous, je dois y être. »

Il me regarda, déchiré entre sa volonté de me protéger et la logique qui, il le savait, était de mon côté. Matteo entra à ce moment-là, tenant un dossier qu'il plaça soigneusement sur le bureau. « Boss, on a trouvé des notes dans les documents interceptés. Elles font directement référence à cette maison. Et... il y a des indices qui suggèrent un piège. »

Alessandro ouvrit le dossier, ses yeux parcourant rapidement les pages. À chaque mot lu, ses mâchoires se serraient un peu plus. Lorsqu'il termina, il referma brutalement le dossier, son expression trahissant une colère à peine contenue.

« Très bien, » dit-il après un silence lourd. « Tu viens, mais tu restes derrière moi. Matteo, prépare la voiture. »

Le trajet jusqu'à ma maison d'enfance se fit dans un silence oppressant. Alessandro, assis près de moi, tenait ma main, ses doigts serrant les miens comme pour m'assurer de sa présence. Matteo conduisait, concentré sur la route, tandis que deux autres véhicules blindés nous suivaient de près. À mesure que nous nous rapprochions, je sentais mon angoisse grandir. La maison apparaissait progressivement entre les arbres, son état délabré témoignant du temps qui avait passé sans qu'elle ne soit habitée.

Alessandro sortit le premier, balayant les environs du regard avec la précision d'un fauve à l'affût. Il tendit la main pour m'aider à descendre. La maison se dressait devant nous, imposante et silencieuse, presque comme une menace en soi. Le vent soufflait doucement, agitant les hautes herbes autour de l'allée.

« Matteo, fais le tour. Vérifie qu'il n'y a personne à proximité. » Alessandro était à nouveau dans son rôle de stratège, ses ordres clairs et précis. Matteo hocha la tête et disparut avec deux hommes.

Alessandro, toujours près de moi, ouvrit la porte de la maison. L'air à l'intérieur était froid et poussiéreux. Le bois du plancher grinçait sous nos pas, et chaque pièce semblait porter le poids des souvenirs et des secrets que je pensais avoir laissés derrière moi.

Mais lorsque nous atteignîmes le salon, je m'arrêtai net. Accrochées aux murs, des photos. Des dizaines de photos. Certaines anciennes, remontant à mon adolescence, d'autres récentes, de moi avec Leo ou Alessandro. Mon mariage, et même des clichés pris dans la villa, là où je pensais être en sécurité.

« Elle nous espionne… » murmurai-je, ma voix à peine audible. Mon regard s'arrêta sur une photo de moi en robe de mariée. Nina était visible en arrière-plan, son sourire figé semblant cacher des intentions sinistres.

Alessandro, lui, s'approcha des photos avec une rage froide. Une à une, il les arracha des murs, les froissant entre ses mains. « Cette folle joue avec nous, » gronda-t-il.

Soudain, Matteo réapparut, son visage grave. « Boss, c'est un piège. Il y a des capteurs autour de la maison. »

Mais avant qu'il ne puisse dire autre chose, une alarme stridente retentit. Des éclats de voix se firent entendre à l'extérieur, suivis de coups de feu qui brisèrent le silence comme un coup de tonnerre. Alessandro me saisit immédiatement par le bras et me tira derrière un canapé renversé.

« Matteo, couvre-nous ! » cria-t-il, sortant son arme. Les balles fusaient dans toutes les directions, ricochant contre les murs et les meubles. Chaque détonation me faisait sursauter, mon cœur battant à tout rompre.

« Arianna, retourne à la voiture ! » ordonna Alessandro. Sa voix était ferme, mais je pouvais entendre la panique qu'il tentait de dissimuler.

Matteo apparut à mes côtés, sa poigne ferme sur mon bras. « Venez, madame Valenti. Je vais vous mettre à l'abri. »

Hésitante, je suivis Matteo, mon regard cherchant désespérément Alessandro. Chaque fibre de mon être me hurlait de rester, mais je savais qu'il avait besoin que je sois en sécurité pour pouvoir se battre.

Nous atteignîmes la voiture, et Matteo m'y installa rapidement. « Restez ici, » dit-il, avant de retourner vers la maison.

Le trajet de retour à la villa fut une agonie. Je n'arrivais pas à me concentrer sur quoi que ce soit, mon esprit rempli d'images d'Alessandro pris dans cet enfer. Finalement, son appel arriva. Il était blessé, mais vivant. Il rentrait.

Lorsque nous atteignîmes la villa, un sentiment de soulagement temporaire m'envahit. Mais cet apaisement fut de courte durée. Teresa nous attendait à l'entrée, un paquet à la main. « C'était devant la porte, » dit-elle doucement, son expression inquiète.

Je pris le paquet avec des mains tremblantes. À l'intérieur, une photo ancienne d'Alessandro enfant, debout devant une maison que je ne reconnaissais pas. Mais ce qui attira mon attention fut le message griffonné sur un morceau de papier joint :

« Tu ne pourras pas le sauver, Arianna. Pas cette fois. »

Mon souffle se coupa. Alessandro, qui venait d'entrer dans la pièce, attrapa le message et le lut, son expression devenant encore plus sombre. « Elle joue à un jeu dangereux, » murmura-t-il, ses yeux brûlant d'une colère froide. « Mais elle ne gagnera pas. »

Le silence qui suivit fut brisé par le vibreur de son téléphone. Il décrocha, et je vis son regard se durcir instantanément. Il écouta en silence, avant de raccrocher brusquement.

« C'était Matteo. Elle a laissé un indice. Elle parle de revenir là où tout a commencé. »

Je levai les yeux vers Alessandro, le cœur serré. « Que fait-elle, Alessandro ? Que veut-elle vraiment ? »

Il s'approcha de moi, posant ses mains sur mes épaules. « Elle veut te détruire, Arianna. Mais je ne la laisserai pas faire. Pas cette fois. »