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Chapter 28 - Chapitre 28 : Nina

Le soleil déclinait doucement, projetant des lueurs dorées sur les murs de la villa. L'apparente tranquillité de cette fin d'après-midi semblait presque trompeuse, comme si l'air portait une tension invisible. Alessandro et moi étions assis dans le salon, savourant un rare moment de répit. Leo dormait paisiblement dans mes bras, ses minuscules doigts agrippant ma robe d'un geste inconscient.

Alessandro, installé près de moi, tendit une main pour caresser doucement la joue de notre fils. Son regard, habituellement dur et calculateur, s'était adouci. « Il est si petit, » murmura-t-il, presque pour lui-même. « Et pourtant, il me rappelle chaque jour pourquoi je me bats. »

Je relevai les yeux vers lui, émue par ses mots. « Tu n'es pas seul, Alessandro. Nous sommes là, Leo et moi. Nous nous battons ensemble. »

Il esquissa un sourire rare, mais sincère, avant de déposer un baiser sur le sommet de ma tête. Ce moment semblait parfait, presque trop beau pour durer.

C'est alors que Teresa entra dans la pièce, son visage grave trahissant l'urgence de la situation. « Monsieur Valenti, Matteo est là. Il dit que c'est important. Ils ont capturé quelqu'un rôdant autour de la villa. »

Alessandro se redressa immédiatement, ses traits redevenant froids et sérieux. « J'arrive. »

Il se leva d'un mouvement fluide, mais avant de quitter la pièce, il posa une main sur mon épaule. « Reste ici avec Leo. Je vais voir ce qu'il se passe. »

Je le fixai, incertaine. « Non, je viens avec toi. »

Il hésita une fraction de seconde, puis hocha la tête. « D'accord, mais donne Leo a Mila et rejoins moi ici et surtout reste derrière moi. »

Nous descendîmes dans le sous-sol de la villa, une pièce froide et éclairée par une lumière blanche crue. Au centre de la pièce, attaché à une chaise, se trouvait Enzo Mancini. Ses vêtements étaient en désordre, son visage marqué par des contusions. Pourtant, malgré son état, il affichait un sourire narquois, comme s'il détenait un pouvoir que personne ne soupçonnait.

Alessandro entra dans la pièce avec la démarche calculée d'un prédateur. Il s'arrêta à quelques pas d'Enzo, croisant les bras, son regard glacé transperçant le prisonnier. Je me tenais en retrait, mon cœur battant à tout rompre.

« Parle, Mancini, » ordonna Alessandro, sa voix basse et menaçante. « Pourquoi étais-tu près de ma maison ? Qui t'a envoyé ? »

Enzo releva lentement les yeux vers lui, un sourire suffisant étirant ses lèvres. « Toujours aussi direct, Valenti. Et toujours aussi… prévisible. »

Alessandro fit un pas en avant, sa stature imposante dominant la pièce. « Je ne vais pas te le répéter. Si tu tiens à ta vie, dis-moi qui t'a envoyé. »

Enzo haussa les épaules, feignant l'indifférence. « Très bien. Si tu insistes… Moretti. Il m'a demandé de vérifier si tout allait bien dans ta charmante petite maison. Apparemment, il est très intéressé par ta femme. Et ton fils. »

Une vague de terreur m'envahit. Alessandro, en revanche, resta immobile, mais je pouvais voir la tension dans sa mâchoire, ses poings se crispant légèrement.

« Tu mens, » déclara Alessandro, sa voix plus froide que jamais. « Moretti ne s'intéresse pas à des promenades de reconnaissance. Il prépare toujours quelque chose de plus grand. Alors, parle. Qu'est-ce qu'il mijote ? »

Enzo rit doucement, un rire qui résonna dans la pièce comme une moquerie. « Toujours aussi arrogant. Très bien, je vais te donner un nom. Peut-être que ça t'intéressera. »

Il marqua une pause théâtrale, savourant le moment. Puis il tourna lentement la tête vers moi, ses yeux brillant d'une malice froide. « Nina. »

Le sol sembla se dérober sous mes pieds. Je restai figée, incapable de bouger ou de parler. Nina. Ce nom, ce visage, ce passé… Tout resurgissait brutalement.

Alessandro, lui, ne perdit pas de temps. Il fit signe à Matteo d'approcher. « Continue. Parle, Mancini. Maintenant. »

Enzo, ravi de son effet, continua avec une nonchalance exaspérante. « Oh, elle est pleine de surprises, ta chère amie Nina. Toujours aussi jalouse, toujours à chercher à être au centre de l'attention. Moretti a su exploiter ça. Elle lui a tout donné : des informations sur Arianna, sur toi, sur votre fils. Elle a été plus utile que je ne l'aurais imaginé. »

Avant qu'Alessandro ne puisse répondre, Matteo entra dans la pièce avec un dossier entre les mains. Il le tendit à Alessandro, son expression grave confirmant que la situation était bien pire que ce qu'Enzo laissait entendre.

Alessandro ouvrit le dossier et parcourut rapidement les pages. Son visage devint encore plus sombre à mesure qu'il lisait. Je pouvais voir ses muscles se contracter, sa mâchoire se serrer de manière presque douloureuse.

Il me tendit ensuite les documents, et je les pris avec des mains tremblantes. Je fixai les lignes écrites d'une écriture familière. C'était bien celle de Nina. Des messages envoyés à Moretti, décrivant en détail ma routine, mes habitudes, et même l'intérieur de la villa.

Je sentis une nausée monter en moi. « Pourquoi ferait-elle ça ? » murmurai-je, plus pour moi-même que pour quiconque.

Teresa, qui était restée silencieuse jusqu'à présent, prit la parole, sa voix douce mais ferme. « Madame Valenti, elle est venue ici il y a quelques jours. Elle voulait vous voir. Elle a insisté, mais… quelque chose me paraissait étrange. Alors, je l'ai renvoyée. Je ne savais pas qu'elle était … impliquée dans tout ça. »

Alessandro referma le dossier avec une force maîtrisée, le bruit résonnant comme un coup de tonnerre. « Nous allons la trouver, » déclara-t-il avec une froide détermination. « Matteo, je veux chaque homme disponible à sa recherche. Maintenant. »

Avant que Matteo ne puisse partir, une alarme stridente retentit à travers la villa. Le son, brutal et inattendu, me fit sursauter, tandis qu'Alessandro tirait instinctivement son arme.

« Arianna, monte à l'étage chercher Leo. Teresa, accompagnez-la. Verrouillez la porte et ne sortez pas tant que je ne vous donne pas le signal. »

« Alessandro… » commençai-je, mais il me coupa d'un ton ferme. « Fais ce que je te dis, Arianna. Je m'occupe de ça. »

J'aperçus Mila, tenant Leo dans ses bras, se précipitant vers moi, probablement alertée par les bruits de l'intrusion.

Je serrai Leo contre moi et courus vers l'escalier, Teresa et Mila me suivant de près. Mon cœur battait à tout rompre alors que je montais à l'étage, les bruits de pas précipités et les cris résonnant derrière moi.

Une fois dans la pièce sécurisée, Teresa verrouilla la porte et nous emmena vers un coin plus protégé. Je m'assis sur le sol, tenant Leo qui commençait à s'agiter. Je l'embrassai doucement, murmurant des mots apaisants que je n'étais même pas certaine de croire moi-même.

En bas, des coups de feu retentirent, suivis de bruits de lutte. Mon imagination s'emballa, chaque seconde d'attente se transformant en une éternité.

Le silence finit par tomber. Teresa ouvrit lentement la porte, et Alessandro entra, son visage sombre et marqué par la fatigue. Il s'approcha de moi et posa une main rassurante sur mon bras.

« C'est fini, » murmura-t-il. « Ils ont été repoussés. »

Mais avant que je ne puisse répondre, son téléphone vibra dans sa poche. Il décrocha, son expression se durcissant instantanément. La voix à l'autre bout du fil était douce, mais empreinte de malice.

« Alessandro. Toujours aussi prompt à protéger ta petite famille ? Mais dis-moi… pour combien de temps encore ? »

C'était Nina.

Avant qu'il ne puisse répondre, elle ajouta d'un ton moqueur : « Arianna a toujours eu tout ce que je voulais. Alors pourquoi ne pas lui montrer ce que c'est que de tout perdre ? »

La ligne coupa. Alessandro serra son téléphone si fort que je crus qu'il allait le briser.

Matteo entra juste après, une expression inquiète sur le visage. « Elle a laissé un message. Elle parle d'un endroit lié au passé de madame Valenti. »

Je sentis un frisson glacial parcourir mon échine. Alessandro, les traits durs, murmura : « On va la trouver. »

Mais au fond de moi, une seule pensée résonnait : qu'est-ce que Nina préparait encore ?