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Chapter 17 - Chapitre 17 : Une Promesse dans la Tempête

Mon ventre, désormais arrondi de huit mois, témoignait de l'approche imminente de la naissance de notre enfant. Et pourtant, derrière cette tranquillité fragile, je percevais une tension croissante. Alessandro passait de longues heures enfermé dans son bureau, son téléphone toujours à portée de main, ses traits de plus en plus marqués par une inquiétude qu'il tentait de me cacher.

Le soir, alors qu'Alessandro travaillait dans son bureau, il m'appela d'une voix douce. Je le rejoignis, et, sans même me laisser poser de question, il m'attira sur ses genoux, comme il avait pris l'habitude de le faire ces derniers temps.

« Reste avec moi, cuore mio, » murmura-t-il, en glissant un bras autour de ma taille pour me caler confortablement contre lui.

Je m'installai plus confortablement, laissant ma tête reposer contre son épaule. Sa main trouva instinctivement mon ventre, ses doigts traçant de légers cercles qui avaient le don de calmer mes pensées.

« Tu travailles encore ? » demandai-je en observant les documents éparpillés sur son bureau.

« Un peu, » répondit-il avec un sourire en coin, avant de déposer un baiser sur ma tempe. « Mais maintenant que tu es là, je vais peut-être faire une pause. »

Je levai un sourcil amusé, mais je ne pus retenir une pointe d'inquiétude. « Tu sembles porter tout le poids du monde sur tes épaules ces derniers jours. Qu'est-ce qui se passe, Alessandro ? »

Il resta silencieux un instant, son regard fixé sur son bureau comme s'il réfléchissait à la meilleure manière de répondre. Sa main, cependant, ne quitta pas mon ventre.

« Je le fais pour vous, » murmura-t-il finalement. « Pour toi, pour il nostro bambino. »

Mes doigts trouvèrent sa joue, traçant doucement la ligne de sa mâchoire. « Alessandro… Tu n'as pas à tout porter seul. Je suis là. On est là. »

Ses yeux acier croisèrent les miens, et pendant un moment, il sembla hésiter. Puis il soupira doucement, déposant un nouveau baiser sur mon front. « Tu es là, c'est vrai. Et c'est tout ce qui compte. »

Alors que je savourais ce rare moment d'intimité, un léger coup retentit à la porte. Alessandro ne bougea pas, son bras me maintenant fermement contre lui.

« Entrez, » dit-il d'un ton neutre mais autoritaire.

Matteo passa la porte, son expression grave. Ses yeux glissèrent rapidement sur moi avant de se fixer sur Alessandro.

« Désolé d'interrompre, mais nous avons un problème, » annonça-t-il d'une voix tendue.

« Parle, » répondit Alessandro, sans me laisser bouger de ses genoux.

Matteo sembla hésiter une seconde, mais il finit par se lancer. « Giovanni Moretti est en contact avec Luciano Barone. Ils ont été aperçus ensemble hier soir dans un club privé à Milan. Barone semble prêt à s'allier à lui. »

Je sentis Alessandro se raidir légèrement contre moi, et ses doigts se crispèrent un instant sur ma taille avant de reprendre leur mouvement apaisant.

« Continue, » dit-il d'une voix froide.

Matteo hocha la tête. « Les informations confirment qu'ils préparent quelque chose de gros. Peut-être un coup direct, peut-être une série d'attaques. Mais ils cherchent clairement à te déstabiliser. »

Un silence pesant s'installa. Je ne comprenais pas tout, mais je savais que le nom de Moretti signifiait toujours des ennuis.

« Barone est un traître, » murmura Alessandro, presque pour lui-même.

« Et dangereux, » ajouta Matteo. « Ils veulent frapper fort, Alessandro. Et ils ne se contenteront pas de symboles cette fois. »

Les mâchoires d'Alessandro se contractèrent, et je sentis la tension dans son corps. Mais sa main sur mon ventre resta douce, presque protectrice.

« Fais surveiller Barone, » ordonna-t-il finalement, sa voix glaciale. « Et trouve-moi où Moretti se cache. Je veux des réponses avant la fin de la journée. Matteo… pas de pitié cette fois. Si une opportunité se présente, on frappe. Fort. »

Matteo hocha la tête, visiblement soulagé par cette décision. « Bien compris, boss. »

Il fit un pas vers la porte, prêt à quitter le bureau. Mais il s'arrêta brusquement, se retournant comme si une dernière pensée venait de le traverser.

« Boss, il y a autre chose, » lança-t-il, sa voix plus grave, presque hésitante.

Alessandro redressa légèrement son dos, son regard perçant s'ancrant dans celui de Matteo. « Quoi encore ? »

Matteo serra les mâchoires, puis finit par lâcher : « On a une taupe. Quelqu'un de l'intérieur donne des informations à Moretti. »

La tension dans la pièce devint presque palpable. Alessandro se figea, et je sentis son bras autour de moi se resserrer instinctivement, comme s'il voulait me protéger même de cette simple information.

« Une taupe ? » répéta-t-il d'une voix basse, dangereuse.

Matteo hocha la tête, le visage fermé. « Oui. On n'a pas encore de nom, mais les fuites sont trop précises. Moretti est trop bien informé. Ça vient de chez nous. »

Je sentis Alessandro inspirer profondément, mais son calme apparent ne trompait personne. Je pouvais presque entendre son esprit s'emballer, cherchant déjà des réponses, des solutions, des représailles.

« Trouvez-le, » dit-il enfin, chaque mot chargé d'une menace glaciale. « Et quand vous l'aurez, amenez-le-moi. Je veux gérer ça personnellement. »

Matteo acquiesça, son expression trahissant une légère nervosité. « Bien, boss. Je m'y mets immédiatement. »

Il jeta un dernier coup d'œil dans ma direction, comme s'il hésitait à en dire davantage, puis quitta finalement le bureau, refermant la porte derrière lui.

Un silence lourd s'abattit dans la pièce. Alessandro resta immobile, son regard fixé sur un point invisible devant lui.

« Une taupe ? » murmurai-je, brisant la tension.

Il baissa les yeux vers moi, ses traits adoucis, mais son regard restait sombre. « Rien que je ne puisse gérer, cuore mio. »

Alessandro baissa légèrement la tête, et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il déposa un baiser dans le creux de mon cou. La chaleur de ses lèvres sur ma peau me fit frissonner, mais c'était la tension dans son geste qui m'interpella.

Il resta un instant immobile, sa main posée sur mon ventre, tandis qu'il inspirait profondément, comme s'il cherchait à contenir une colère sourde.

« Je vais régler ça, » murmura-t-il d'une voix rauque, presque inaudible.

Je posai ma main sur son épaule, pressant doucement, cherchant à lui transmettre un peu de réconfort.

« Alessandro, » murmurai-je, mais il secoua légèrement la tête, comme pour me dire de ne pas insister.

La nuit, alors que je dormais profondément, blottie contre lui, je fus réveillée par le vrombissement de son téléphone. Alessandro décrocha immédiatement, et je sentis son corps se raidir contre moi.

« Oui ? Matteo, parle, » murmura-t-il.

Je n'entendais que des bribes de la conversation, mais l'urgence était palpable. Une piste sur la taupe. Une réunion immédiate.

Il posa le téléphone et me murmura doucement : « Rendors-toi, cuore mio. Il faut que je parte. »

Avant que je proteste, il se leva et déclara fermement : « Reste ici. Ce n'est pas négociable. »

Je restai assise, le regardant s'éloigner vers la porte. Une fois dans le couloir, je l'entendis passer un appel.

« Luca, » dit-il, sa voix froide résonnant faiblement. « Présente-toi immédiatement devant ma chambre. Je veux que tu veilles sur Arianna. Personne ne doit entrer ni sortir sans mon autorisation. Compris ? »

Un silence suivit, puis il raccrocha rapidement avant de descendre les escaliers, ses pas résonnant dans la maison silencieuse.

Je me laissai retomber sur les oreillers, fixant le plafond. Mon esprit s'agitait, incapable de se calmer.

Les minutes s'étirèrent, interminables, et je ne pouvais m'empêcher d'imaginer le pire. Des bruits dans la maison – des pas, des voix basses – atteignaient mes oreilles, alimentant mon angoisse.

Je me levai, faisant quelques pas hésitants dans la chambre, mais je m'arrêtai rapidement, sachant qu'Alessandro ne me pardonnerait pas si je désobéissais à son ordre.

Des phares de voiture traversèrent un instant les rideaux de la chambre. Quelques secondes plus tard, j'entendis le bruit des moteurs démarrant, puis le silence revint. Ils étaient partis.

Quelques instants après, un léger coup retentit à la porte.

« Madame Valenti ? » C'était Luca, sa voix calme, presque trop posée.

Je marchai lentement vers la porte, mon cœur battant légèrement plus vite. Je déverrouillai et ouvris doucement, m'attendant à voir son visage familier.

Mais ce que je vis me prit de court.

Luca se tenait là, son visage tendu, ses yeux évitant les miens. Avant que je ne puisse dire un mot, il sortit un mouchoir blanc de sa poche et, d'un geste rapide, le plaqua sur mon visage.

Une odeur âcre envahit mes narines, et je me débattis instinctivement. Mais sa prise était ferme, et mes forces me quittèrent presque immédiatement.

Avant que tout ne devienne noir, j'entendis sa voix, tremblante, presque suppliante :

« Je suis désolé, madame. Ce n'est pas contre vous. »