Flashback 2019 :
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Je m'appelle Ava. Cette année est ma dernière au lycée Moonlight, et je compte littéralement les jours avant de partir pour l'université. Ce n'est pas que je déteste être ici, mais disons que... je n'y ai jamais vraiment trouvé ma place. Je suis une oméga au sein de notre meute, et cela me destine, normalement, à servir la famille de l'Alpha dans la maison de la meute après l'école. Une vie bien tracée, prévisible, et surtout sans perspective d'avenir.
Mais quelque chose d'inattendu s'est produit. Mes résultats scolaires exceptionnels ont attiré l'attention de l'Alpha Elyas.
Je me souviens encore de notre première rencontre officielle dans son bureau imposant. Je m'y sentais si petite, si fragile face à cet homme qui incarnait la puissance et l'autorité. Il était assis derrière son grand bureau en chêne massif, ses yeux perçants me fixant avec une curiosité que je n'avais jamais vue chez un alpha.
— "Ava," dit-il d'une voix grave, mais bienveillante, "tes résultats sont impressionnants. J'ai parlé à tes professeurs, et ils ne tarissent pas d'éloges à ton sujet."
Je ne savais pas quoi répondre. Mon cœur battait la chamade, et je devais me concentrer pour ne pas bégayer.
— "Merci, Alpha," dis-je timidement.
Il hocha la tête, l'air pensif, comme s'il pesait chaque mot avant de parler.
— "Nous avons besoin de personnes comme toi. La meute manque cruellement de médecins, et en temps de guerre ou lors d'attaques, leur aide est vitale."
Ses paroles résonnèrent en moi, mais je restais interdite. Était-il en train de me dire que…
— "Je veux que tu poursuives des études de médecine. C'est une opportunité rare, Ava. Je pense que tu en es capable."
Mon souffle se coupa. C'était irréel. Une oméga, une simple servante, qui irait à l'université ? Pour étudier la médecine, en plus ? Je clignai des yeux plusieurs fois, tentant de m'assurer que je ne rêvais pas.
— "Je... Je ne sais pas quoi dire, Alpha. C'est... tellement inattendu," balbutiai-je.
— "Prends-le comme une récompense pour ton travail acharné," répondit-il avec un sourire. "Mais ce ne sera pas facile. Beaucoup te regarderont de travers."
Et il avait raison. Dès que la nouvelle s'était répandue, les regards avaient changé. Être la meilleure élève de ma classe, au milieu de l'élite, avait déjà fait grincer bien des dents. Mais maintenant, c'était pire. Les élèves de haut rang, ceux qui appartenaient aux familles les plus influentes de la meute, me voyaient comme une menace. Une simple oméga qui osait marcher sur leurs plates-bandes.
Dans les couloirs du lycée, les chuchotements se faisaient plus forts à chaque passage.
— "Regarde, c'est l'oméga qui pense être meilleure que nous," entendis-je un jour une fille de l'élite, une certaine Avery, murmurer à ses amis, suffisamment fort pour que je l'entende.
Je serrai les poings, mais préférai ne pas répondre. Avery et son groupe de loups de haut rang semblaient prendre un malin plaisir à me rabaisser à chaque occasion.
Un jour, alors que je traversais le hall, Avery et ses acolytes me bloquèrent le passage.
— "Alors, Ava, comment ça fait d'avoir l'Alpha dans ta poche ?" dit-elle avec un sourire venimeux.
Je restai silencieuse, fixant mes chaussures, espérant qu'ils finiraient par se lasser.
— "Oh, tu es trop bonne pour nous répondre maintenant ?" ajouta-t-elle, une lueur cruelle dans les yeux.
— "Non, je suis juste occupée," répondis-je finalement, d'une voix aussi calme que possible.
Avery éclata de rire.
— "Occupée ? À quoi ? À t'imaginer en médecin ? Tu n'es qu'une oméga, Ava. Tu n'arriveras jamais à être l'une d'entre nous."
Cette fois, c'était plus fort que moi.
— "Je n'ai jamais voulu être comme vous," répliquai-je avec froideur.
Avery me dévisagea, ses yeux se rétrécissant dangereusement. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, une voix retentit derrière nous.
— "Avery, assez," ordonna l'Alpha Elyas, qui venait d'arriver dans le hall. Tous se figèrent immédiatement.
— "Tu oublies ton rang," dit-il d'une voix glaciale. Avery baissa la tête, déférente, mais je pouvais sentir sa rage brûler sous la surface.
Lorsque l'Alpha tourna les talons, elle me lança un regard noir avant de s'éloigner avec ses amis. Ils me détestaient. Pas seulement parce que l'Alpha Elyas me soutenait, mais parce que je ne serais jamais, à leurs yeux, autre chose qu'une simple oméga.
Ce jour-là, j'ai compris que mon véritable combat ne serait pas seulement dans les salles de classe ou à l'hôpital, mais aussi contre ceux qui n'accepteraient jamais de voir une oméga aspirer à plus.