Chereads / L’Alpha et l’Omega / Chapter 10 - 10

Chapter 10 - 10

Le grand jour de mon départ est enfin arrivé. Je m'étais préparée à ce moment depuis des jours, mais la boule dans mon ventre ne m'avait jamais vraiment quittée. Devant la maison, mes parents, Miles et Stella se tiennent près de la voiture, chacun portant une expression qui mélange fierté, tristesse et inquiétude. Mon père est déjà en train de charger mes dernières valises dans le coffre. Il me lance un regard rassurant en fermant la portière.

— « Chérie, je t'ai mis toutes tes valises dans la voiture. Ça y est, tu es prête ! » dit-il avec un sourire un peu forcé.

Je lui rends son sourire, me forçant à paraître aussi déterminée que possible.

— « Merci, papa. Oui, tout est prêt. »

Ma mère se rapproche alors, ses yeux brillant de larmes retenues. Elle prend mes mains dans les siennes, les pressant doucement comme si elle pouvait me transmettre sa force à travers ce simple geste.

— « Prends soin de toi, ma fille. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit… n'importe quoi… on sera là pour toi, tu le sais, n'est-ce pas ? » Sa voix est douce, mais je sens la fragilité dans ses mots.

— « Je le sais, maman. Ne t'inquiète pas, je vous donnerai des nouvelles dès que possible. »

Elle me serre contre elle, m'étreignant comme si elle ne voulait jamais me laisser partir. Je ferme les yeux, savourant cette dernière étreinte avant de me détacher doucement. Il est temps. Je me tourne alors vers Stella et Miles. Stella a les yeux embués de larmes, mais elle me sourit, son amour et sa loyauté éclatant dans ses prunelles. Elle s'avance, m'entoure de ses bras, et murmure à mon oreille.

— « On t'attendra, Ava. Peu importe le temps que cela prendra. »

— « Merci, Stella… » murmurai-je, touchée par ses mots.

Miles, fidèle à lui-même, me donne une accolade forte, une tape amicale sur l'épaule, essayant de me faire sourire malgré l'émotion palpable.

— « Et si tu as besoin de quoi que ce soit, même d'un coup de main pour fuir ton université, n'hésite pas, » plaisante-t-il, même si je devine son cœur lourd.

Je ris légèrement, touchée par l'intensité de leur amour et de leur soutien.

Avec un dernier sourire pour eux tous, je monte enfin dans la voiture. En prenant le volant, je sais que je ne reviendrai pas avant longtemps. Mes parents ignorent la durée exacte de mon absence, et je me demande comment je vais pouvoir justifier mes impossibilités de revenir durant cinq années entières. « La médecine demande beaucoup d'investissement et de temps », leur dirai-je sans doute… Mais au fond, je sais qu'inventer continuellement des excuses sera épuisant. Et pourtant, je n'ai pas d'autre choix.

Alors que je démarre la voiture, je lance un dernier regard vers mes proches, leurs silhouettes se rétrécissant peu à peu dans le rétroviseur. Mon cœur se serre, une douleur sourde m'envahit. C'est comme si un morceau de moi restait ici, avec eux. J'ai beau essayer de me convaincre que ce départ est pour mon bien, que cette distance imposée me protégera, je sens mon cœur se briser un peu plus à chaque kilomètre.

Le paysage défile autour de moi, mais mon esprit est ailleurs, perdu dans un tourbillon de pensées sombres et de regrets. Ces derniers jours, j'ai ressenti une sensation étrange, comme si quelqu'un m'observait de loin, une présence discrète mais persistante. J'ai interrogé Sloan, ma louve intérieure, mais elle n'a rien pu détecter de précis.

— « Sois vigilante, Sloan. On ne sait jamais ce qui peut se cacher dans l'ombre, » murmurai-je, plus pour me rassurer que par réelle inquiétude.

Elle grogne doucement en signe d'accord, mais même elle semble troublée par l'idée de quitter notre meute pour si longtemps.

Le soleil se lève doucement à l'horizon, peignant le ciel de couleurs orangées. Un nouveau chapitre s'ouvre pour moi, même si je ne sais pas encore ce qu'il me réserve. Alors, prenant une dernière grande inspiration, je murmure à mi-voix, comme une promesse silencieuse.

— « À dans cinq ans, meute du Croissant de Lune… »