Le colonel alluma son cigare, mon regard fut perdu dans la fumée qu'il expirait et ma tête fut complètement en l'air, j'étais totalement perdue dans ma haine. Il me disait :
- Regardez madame, je n'ai pas le pouvoir de vous rendre une femme libre, sinon je serais accusé de trahison.
- Je comprends. Lui répondais-je en regardant le sol.
- En revanche, je pourrais vous aider à vous évader de cet enfer.
Je levais ma tête en le regardant avec des yeux comblaient d'espoir et répliquais :
- Cela serait possible ?
- À une condition.
- Je ferais n'importe quoi, je vous en prie, dites-moi !
- Que vous quittez l'Allemagne, et ne revenez plus jamais, sinon, le Reich aura ma tête.
- Je partirais loin d'ici, je vous le promets.
- Bien, d'ailleurs vous n'avez pas vraiment le choix, soit vous restez ici et finirez dans les crématoires comme toutes les autres, soit vous prendrez une nouvelle identité, je vous procurerais un passeport et de nouveaux papiers, mais cela prendra environ un mois. Pendant ce temps, vous ne dites rien à personne, et vous faites comme si vous ne me connaissez pas. Est-ce clair ?
- Oui colonel. Je vous remercie infiniment.
- Cela n'est pas la peine. Je vous reverrez dans un mois.
- Très bien, à bientôt colonel.
Je sortis de son bureau, ayant un espoir et une rage incomparable.
Les semaines s'envolèrent, Je n'avais revu le colonel Weidmann depuis la dernière rencontre. Nous étions allongées les unes à côté des autres sur des étages en bois menés d'une légère couverture qui étaient censés former nos lits. Plusieurs femmes étaient si proches l'une de l'autre, nous étions répartis en quelques étages. Lena était juste à côté de moi, elle tremblait de froid, les larmes coulaient toujours tout le long de son visage, soudain la "hyène" ouvra la porte brusquement, ce fut Irma Grese.
Elle était toujours aussi bien maquillée, sa chevelure blonde était toujours bien coiffée, et son parfum pénétra tous les coins de la chambre. Elle nous regardait sévèrement, ses yeux étaient tellement obscurs, sans aucune pitié. Elle était accompagnée de soldats allemands, elle levait ses yeux vers eux en flirtant, puis Irma nous interrogea : « Qui d'entre vous a un talent ? »
Tout le monde fut terrifiée, et personne ne répondais. Irma se mit en colère et s'écria : « Toi là! Lève-toi ! » Lena se leva, et se mit au milieu de la salle. « Chante. » Ordonnait Irma. Lena ne savait que faire, Irma prit son revolver et le pointa sur elle : « J'ai dit chante ! » S'écria-elle
Elle toussa afin de nettoyer sa gorge, leva sa tête et regarda Irma par des yeux comblaient de fureurs et dégoûts. Elle ouvrit sa bouche et se mit à chanter en polonais. Cette chanson d'écrivait l'oppression des nazis et l'horreur que vivaient les déportés juifs. La voix de Lena fut encore plus belle que celle d'un ange, elle chantait de tout son cœur avec son regard de terreur. Une mélodie inouïe sortait de son corps, elle enchanta nos âmes. Les soldats furent hypnotisés par son charme tandis qu'Irma se mit de plus en plus furieuse, car elle pouvait comprendre quelques mots, elle l'arrêta et se mit à la battre jusqu'à ce que son corps se mit à saigner de partout. Puis quitta la chambre avec ses compagnons...
Je me levais immédiatement et l'aida à se remettre sur le lit. Je lui disais :
- Ma pauvre, je suis désolée.
- Ne sois pas désolée, en ce moment je me sentais libre et féroce. Ces coups que j'ai reçu m'ont fait plaisir, car pour un moment j'ai évoqué toute ma répulsion envers cette hyène.