J'étais de nouveau dans le bureau de Hans. Il commença à parler :
- Vos papiers sont tous prêts, maintenant, dites-moi pour quel pays vous partez.
- Merci énormément colonel, nous partirons aux États-Unis.
- Parfait, je réserve vos billets, vous voyagerai en bâteau.
- Quand est-ce que sera la date, approximativement.
- Je pense que le voyage sera pour la semaine prochaine.
Je me réjouissais d'un bonheur ultime et disais à Hans :
- Merci encore pour nous avoir sauvé la vie. Je suis à jamais dans vos dettes.
- Arrêtez de dire du n'importe quoi, je tiens énormément à ce que vous sortez d'ici, je ferai ce qu'il faudrait. Me répondait-il avec affection.
Je lui offris un grand sourire radieux et le remercie pour la dernière fois avant de sortir de son bureau.
Une semaine est passée, j'attendais avec impatience de sortir d'ici, je n'avais encore rien dit à Lena, j'attendais le moment où nous devrions nous enfuir.
Un matin se levais, nous étions en train de travailler comme toujours, et soudain Irma vint et nous disait : « Adelheid et Lena, vous serez déportée dans un autre camp. »
Elle n'avait pas précisé si ce dernier était un camp de concentration ou d'extermination, nous étions terrifiées et elle ajouta : « Mettez-vous à marcher abominables, une camionnette vous attend dehors. »
Je tenais la main de Lena, et lui disais « ne t'inquiète pas, peu importe où nous serons, l'importance c'est que nous soyons ensemble. » Elle serrait fort ma main dans la sienne et nous étions en route vers ce véhicule.
Nous étions juste devant la camionnette, et soudain je vis Hans qui nous attendait, il nous disait :
- Vite, nous n'avons pas beaucoup de temps.
- Que ce passe-t-il ? s'interrogea Lena.
- Tu as bien gardé le secret après tout. Riais Hans
Je lui fis un sourire et expliqua tout à Lena, elle s'affola de joie, son cœur explosa d'un bonheur ultime, elle croyait rêver.
Avant de démarrer je disais à Hans :
- Colonel, avant de voyager je dois partir à mon domicile pour prendre toutes mes affaires et mon argent.
- Très bien madame.
Après plusieurs heures de route, nous étions arrivés à ma demeure, je courrais aussi vite que je pouvais, pris deux valises et partagea mes vêtements avec Lena, je pris toute ma fortune et la mise dans trois enveloppes différentes.
Hans m'aida avec mes bagages, et je lui disais :
- J'ai encore une chose à demander.
- Que voulez-vous ?
- Emmenez-moi à cette adresse, s'il vous plaît.
Le temps d'arriver Lena et moi changions de vêtements et un quart d'heure plus tard, nous étions déjà à notre destiner. Je répliquais :
- Attendez-mois ici, je n'en ai pas pour longtemps. Colonel, votre revolver je vous prie.
- Pourquoi donc ?
- Vite nous n'avons pas le temps !
Il me le donna, et je me faufilais à l'arrière de la maison.
Je marchais et entendis une voix qui parlait au téléphone, je m'assis sur le fauteuil du salon et attendis qu'elle finisse son appel.
- Très bien, je vous rencontre dans une heure, au revoir. Elle raccrocha puis se retourna vers moi en sursautant et s'exclama :
- Mon Dieu ! Adelheid est-ce vraiment toi ? Je croyais que tu étais...
- Morte ? Et bien me voilà devant toi, Maximiliana.
- Adelheid je suis si contente de te revoir...
- Aucun mot sale bête ! À cause de toi j'allais failli être exécutée, c'était vraiment ce que tu voulais ? Pourquoi Maximiliana ? Qu'ai-je fait de mal ?
Elle me regarda avec une fureur dans ses yeux et me répondait :
- Tu nous as abandonné ! Pour un homme ! Tu nous as quitté ! Tu as eut tellement de gloire, et moi je n'étais rien !
- Tes arguments ne seront jamais assez pour t'expliquer, car de vouloir me tuer pour de telles raisons est totalement absurde ! Désolée parce que j'ai quitté l'Allemagne pour l'homme que j'aime, mais tu étais toujours gravée dans mon cœur !
- Pourquoi es-tu revenue ? Pour me tuer ?
- Non, je voudrais que tu dises au monde que je suis innocente, dans ce magnétophone tu diras tu ce que tu as à dire. Tu le ferais, sinon je te tuerai, tout simplement.
- Je préfère mourir. Répondait-elle en frissonnant
- Très bien, c'est toi, puis ton mari.
- Tu ne feras aucun mal à mon bien-aimé !
- Donc parle ! Et tu ne me reverrais plus jamais de ta vie.
Maximiliana s'assit sur le canapé, la cassette fut en enregistrement, et mon revolver pointé sur elle. Après quelques minutes elle avait enfin terminé donc je lui disais : « Eh bien, ce n'était pas si difficile. Merci Maximiliana, et adieu ! »
Je pris la cassette et en me retournant, j'entendis Maximiliana courir vers la cuisine pour prendre un couteau, au moment où elle allait le jeter, je me retournais et tirais une balle sur son épaule. Elle tomba instantanément à terre, je m'approchais d'elle, et la regardais pour la dernière fois, elle essayait de dire son dernier mot, mais je lui coupais la parole en tirant une balle dans sa tête.
Je filais dehors, Hans et Lena m'attendais, je m'assis dans la voiture et m'exclama « C'est fait ! » Et nous continuions notre chemin vers le port. Après plusieurs heures dans la voiture nous étions enfin arrivés, le bâteau allait naviguer dans moins de quinze minutes. Nous prenions nos valises, je me retournais vers Hans et lui disais :
- Hans, voici cette cassette qui prouve que je suis innocente, montrez cela au reste du monde et mon nom sera à jamais libre.
- Je le ferais, Adelheid.
- Et voici cette enveloppe pour vous, acceptez-le, j'insiste !
- Adelheid, cet argent est beaucoup trop ! Je ne peux...
- Vous l'accepterez, j'ai trouvé dans votre cœur une lumière qui pourrait être un espoir pour l'humanité, je ne saurai comment vous remerciez...
Il prit mes deux mains et répondait :
- Ce fut le plus grand honneur de vous avoir servi, Adelheid.
Je le regardais en ayant les larmes aux yeux et lui disais « Oh Hans... » Je le pris dans mes bras, puis mis mes mains sur le col de son manteau et sur la pointe de mes pieds, je déposais un tendre baiser sur ses lèvres.
- Adieu, Hans.
- Adieu, Adelheid.
Lena et moi avions nos mains les unes dans les autres et courions le plus vite possible vers le navire, ce dernier commença à fermer ses portes, nous courions si vite, qu'un vent glacial frappa nos visages et gela nos corps en passant par nos respirations. En allant toujours aussi vite le sang se mit à monter jusqu'à nos gorges, et nous criâmes de toutes nos forces « Attendez-nous ! » Le matelot se retourna et nous vit courir comme des folles, il s'arrêta pour un moment et nous lui montrions nos papiers et les billets, il les vérifia et s'exclama « Allez mesdames, à bord ! » La joie nous envahissait, nous sursautions de bonheur, rejoignions notre chambre et naviguions pour plusieurs semaines vers un nouveau départ.