Je me rendais au café pour rejoindre Christian, il était déjà là-bas en train de m'attendre dehors. Nous nous saluions normalement et rentrions à l'intérieur. Nous commendions nos boissons et Christian commença à parler :
- Tout va bien Adelheid ?
- Ça va mieux.
- Adelheid, qu'est-ce qui c'était passé entre nous ?
- Nous étions jeune Christian, tout ça n'est que du passer.
- C'est vrai, mais je sais que ce qu'on avait été sincère.
- Pourquoi dis-tu une chose pareille ? Tu es marié, n'es-tu pas heureux ?
- Ma femme et moi avions divorcés il y a longtemps.
- Je suis désolée.
- Adelheid, quand je t'ai écrit ce mot, mon amour pour toi n'a jamais disparu, chaque goutte d'encre qui coulait de ma plume brisait mon cœur, chaque lettre semait une haine envers moi-même, les douleurs me furent infâmes mais je devais le faire quand même car durant nos trois ans je sentais que j'étais la cause de ta tristesse...
J'essayais de retenir mes larmes, et je répondais :
- Christian, tu ne m'as jamais rendu triste...
Il me fit un sourire et mis sa main sur la mienne, puis il ajouta :
- Adelheid, sache que je n'ai jamais arrêté de t'aimer, aucune seconde n'est passée sans avoir pensé à toi...
Mon cœur se serra si fort, mes émotions se cognaient les unes contre les autres, je lui disais donc :
- Désolée Christian, je dois partir.
Et je quittais le café dans le même instant, il essaya de me retenir, mais se fut inutile...
Les semaines passèrent et nous travaillions toujours aussi dur pour la sortie du film. Dans le tournage, tous mes désarrois, fureurs, amours, pertes, agonies explosaient dans ma performance, je regardais Christian en ayant le cœur brisé, mes pensées criaient de colère tandis que mon âme réclamait son amour...
Les mois s'écroulaient, le film fut enfin sorti, et éclata un grand succès dans le monde. Les récompenses furent énormes et j'avais reçu la plus belles nouvelles, je fus nominée pour un Oscar !
Je téléphonais à Lena pour lui informer tous ces succès, elle fut tellement contente qu'elle vint me rendre visite afin de célébrer.
Cette fabuleuse soirée fut enfin arrivée ! La soirée des Oscars. J'avais l'envie d'invité la personne qui était avec moi durant les moments les plus douloureux de ma vie, j'invitais donc ma très chère Lena à participer à cette soirée unique. Nous nous maquillions, coiffions nos belles chevelures et mettions nos plus belles robes en nous décorant par des bijoux de diamants, nous nous regardions dans le miroir en nous ressentant majestueuses. Lena alla chercher son portefeuille tandis que moi, je jetais un coup d'œil sur mon avant-bras, et je vis la cicatrice que je m'étais faite quand j'avais mes dix-huit ans. Je ne voulais pas la cacher par du fond de teint, je préférais qu'elle soit lisible, cette cicatrice montrait que je m'étais en sortie des moments les plus atroces de ma vie.
Toute l'équipe fut assise, Christian été près de moi, il me regardait tout émerveillé et me disait :
- Tu es magnifiquement belle Adelheid.
- Merci Christian. Lui répondais-je avec un sourire amical.
Après plusieurs heures d'amusement qui essayaient de couvrir notre anxiété, notre tour fut enfin arrivé. L'angoisse m'étranglait, je ne pouvais plus attendre, le comédien ouvrit l'enveloppe et dévoilait : « Et l'Oscar revient à Adelheid Schneider ! » Je n'en revenais pas, le monde entier fut tourné en un paradis, je me croyais ailleurs, les applaudissements résonnaient dans ma tête, je me levais et récupérais ma récompense en remerciant le comédien puis je m'approchais du microphone et fit un petit discours :
« Je n'en reviens pas, je suis tellement honorée, ceci est un énorme privilège. Il y a douze ans, j'étais dans un monde où ma seule volonté était de retirer ma propre vie. Quand j'avais dix-huit ans, j'ai subi un viol. C'était un moment où je pensais que la vie n'était pas faite pour moi, je croyais qu'il fallait mieux que je parte, rien allait comme je le souhaitais. Mais nous les femmes, sommes les êtres les plus redoutables au monde, nous pouvons franchir tout obstacle par nos propres forces, en espérant retrouver la vie qu'on mérite vraiment. Et cette dernière arrive toujours, que ce soit maintenant ou après des années, nous retrouveront toujours ce qui nous est le plus précieux, car nous sommes digne de tout paradis sur terre. Je dédie cet Oscar à toute jeune fille et femme qui souffre de tels circonstances, sachez que vous n'êtes pas seules. J'aimerai remercier toutes l'équipe et notre sacré M. Carmichael, Christian Gautier, et ma meilleure amie Lena, merci pour tout. »
Toute la salle se levait en applaudissant fortement, je vis devint moi tous les évènements de ma vie, des plus horribles aux plus beaux, et en ce moment la gloire et fierté comblaient mon cœur, les larmes me vinrent aux yeux, c'était trop beau, aucun mot ne pouvait d'écrire ce moment, ce fut totalement grandiose.
La soirée fut terminée, je recevais des félicitations de partout, nous nous disions au revoir, puis en partant je vis Christian marcher vers moi et me disait : « Toute mes félicitations Adelheid, tu l'as bien mérité. » Ses yeux étincelaient de joie, je déposais un baiser sur sa joue et le remerciais énormément. Puis il ajouta : « Je retourne en France demain matin, donc je prends l'occasion pour te dire au revoir. »
Un petit chagrin s'installa sur mon cœur, je pensais qu'il restera ici, en Amérique. Il déposa un baiser sur ma main et fit ses adieux.
Je revins chez moi, mes pensées furent toutes affolées, j'étais inouïe par cette soirée mais le fait d'avoir fait mes adieux à Christian, me brisa fortement.
Allongée sur mon lit, mes pensées ravageaient mon sommeil, tout me revenait, ces jours aux près de lui, sa déclaration au café, mes yeux furent grand ouverts, je ne pouvais dormir. Je descendis au salon, fis un tour un peu partout, je versais du whiskey dans mon verre, je n'arrêtais pas de penser à lui. Les heures passaient et le petit matin se levait. Je ne savais plus que faire, mon cœur se déchaîna, je ne pouvais le perdre encore une fois, je m'habillais et partis le plus vite possible à son hôtel.
Une fois arrivée, je demandais à la réceptionniste la chambre de M. Gautier, elle me répondit qu'il venait de quitter pour l'aéroport. Tout affolée, je courus vers ma voiture et fonçais aussi vite qu'un éclaire vers l'aéroport. J'étais presque à ma destination mais un embouteillage bloquait la route. Je vis de loin Christian descendre de son taxi et prendre ses valises, je garais donc ma voiture de côté et courus le plus vite possible, si je le perds cette fois, ce sera pour de bon.
J'étais devant la porte de l'aéroport, je regardais partout et je ne vis personne, je marchais en avant et jetais un coup d'œil partout mais aucun signe de mon amour fut présent, mon âme s'effondra, Christian était parti... Mon cœur se craquait, ce sentiment d'adieu m'était revenu, comme si on m'arrachait mon souffle, la même sensation il y avait dix ans... Je me retournais donc vers la sortie quand soudain j'entendis une voix puis je sursautais :
- Adelheid ? Que fais-tu-là ? me demanda Christian.
Mes yeux s'éblouissaient de splendeurs je courus vers lui et lui répondis toute essoufflée :
- Christian, pendant des années j'avais cru t'avoir perdu, tu étais et sera pour toujours mon plus grand amour, cet amour sincère qui fut fossilisé dans mon cœur, je t'ai toujours appartenu. Je suis à jamais éperdument amoureuse de toi !
Il mit sa valise à terre et déposa ses mains sur mes joues en me répondant :
- Adelheid, j'avais peur que tout fut fini, tu es ma merveille et ma bien-aimée, mon âme et cœur étaient et le sont encore à jamais à toi, de ne pas t'avoir eu dans ma vie fut un enfer et je n'y retournerai plus, je t'aime mon amour...
Il m'embrassa et notre amour qui fut toujours immortel envahissait nos corps et ouvris un monde d'amour paradisiaque...