Chereads / L'Âme De Fer / Chapter 29 - XXIX

Chapter 29 - XXIX

Nous nous levions à cinq heures du matin pour nous mettre au boulot. Je mis mon foulard sur la tête puis un soldat vint à moi et me disait de le suivre.

Nous marchions jusqu'à arriver au bureau du colonel Weidmann. Des éclats de joies crépitaient de mes yeux, j'ouvris la porte, et il me disait :

- Je vous en prie, asseyez-vous.

- Alors colonel, avez-vous de bonnes nouvelles ?

- Madame Schneider, vos papiers sont prêts. Il ne reste plus qu'à choisir un pays.

J'étais toute excitée mais une pensée me vint à l'esprit.

- Colonel, j'aimerai qu'une amie vienne avec moi...

- Avez-vous parlé à quelqu'un à ce propos ?! me demandait-il en s'énervant.

- Pas du tout, je n'ai ouvert ma bouche à personne, mais il y a cette jeune polonaise qui est orpheline, je ne peux la laisser seule ici.

- Pourquoi ne pas libérer tout le camp pendant qu'on y est ! se moqua le colonel.

- Je vous en prie colonel, épargnez la vie de cette petite, elle a sauvé la mienne !

- Je ne sauverai pas la vie d'une juive. Répondait-il en froissant ses sourcils. Et il ajouta :

- Sois vous quittez ce camp seule, sois vous y restez jusqu'à la fin de vos jours.

Je me levais de la chaise en répondant :

- Je resterai !

Le colonel prit un briquer et alluma le feu, il approcha mes papiers près de la flamme et m'interrogea :

- Vous en êtes certaine ? Vous risquerez votre vie pour une juive ?

- Elle est un être humain, et sa vie compte autant que la mienne et la vôtre, je ne quitterai ce camp sans elle, j'en suis sûre et certaine de ma décision.

Il me fixa droit dans les yeux, je le regardais avec sévérité, et soudain il éteignit la flamme.

- Vous êtes une femme courageuse, sacrifier votre vie pour une autre. Avoir une chance que personne n'ai jamais eut.

Je continuais à le regarder sans dire un mot et il ajouta :

- La petite partira avec vous. Vous attendrez encore un mois ou plus, et si l'une de vous mourrez, aucune ne partira.

Mon cœur s'éblouie, je fis un sourire au colonel et lui répondis :

- Votre cœur détient une lumière, c'est ce qui vous rend un Homme.

Et je quittais son bureau en le remerciant.