Chereads / L'Âme De Fer / Chapter 3 - III

Chapter 3 - III

Berlin, 1936

Après avoir fait un grand succès dans le cinéma et que ma mère fut de plus en plus connue elle n'avait donc plus de problèmes à déménager et vivre en pleine ville, je n'avais aucun soucis avec cette décision, j'avais l'occasion d'être plus souvent avec mes amis et j'étais sûre que cette relation avec le Führer fut terminée. Nous habitions maintenant dans une grande et vaste maison qui fut très semblable à notre demeure en Cologne. Le soir Mila et moi étions allées célébrer avec d'autres amis, nous nous trempions dans des avalanches de champagnes, et éclations de rire pour tout et n'importe quoi. Plus les années passèrent, plus Mila et moi avions une amitié de plus en plus soudée.

Plusieurs mois s'écoulèrent, je me promenais avec Mila après les cours et soudainement je vis une voiture étrangère garée juste en face de notre maison, je me précipitai le plus vite possible, j'ouvris la porte et vis un certain monsieur, il était âgé, chauve, gras, avec une grosse moustache bien taillée au bout d'apercevoir sa mince lèvre supérieur. Je lui demandais : 

- Qui êtes-vous monsieur et que faites-vous là ?   

Il se mit à tousser afin de nettoyer sa gorge, et se présenta : 

- Je m'appelle Franz Müller, agent de votre mère. 

- Ah te voilà ma chérie ! Je voudrais bien te présenter mon agent et mon futur mari. S'exclama ma mère.

Mes yeux s'agrandirent, mon cœur s'arrêta pour un moment, avec un dégoût je répondis :

- Future quoi ? Non mais t'es pour de vrai là maman ? 

- Adelheid, ne me parle pas sur ce ton ! s'écria-t-elle.

- Ma belle Agatha, excuse moi je dois m'en aller, il est déjà tard. Disait l'agent.

- Très bien mon chéri. répliqua Agatha.

Il déposa un léger baiser sur sa douce main et continua par : 

- Au revoir mesdames. 

Il ferma la porte derrière lui et ma mère se mit à crier :

- Non mais as-tu complètement perdue la tête Adelheid ? Qu'est-ce qui t'ais arrivé ? Ce n'est pas dans tes manières de réagir de cette façon ! 

- Mais maman, as-tu vraiment l'intention d'épouser un tel homme ?! Je pensais qu'on était bien ensemble ! Je t'en prie mère, je n'ai pas besoin d'un beau-père ! 

- Cela n'est pas ta décision Adelheid ! C'est ma vie et je veux un homme qui partage cette vie avec moi, tout ira bien, Franz est un homme bien éduqué, intelligent, d'une bonne famille et il travaille avec moi. Je n'ai rien à ajouter, maintenant va dans ta chambre et n'y descends pas jusqu'au souper ! 

Je répondis, les larmes dans les yeux :

- Mais mère ! 

Elle répliquait brusquement :

- Dans ta chambre, j'ai dit ! 

Je courais vers les escaliers et arrivée je m'effondrais sur mon lit en pleurant sans arrêt. 

Le matin se leva, j'aidais ma mère à préparer le petit déjeuner. Elle ne m'adressait aucun mot et me regardait d'un air gêné. J'avais donc décidé de lui parler :

- Maman, je sais que c'était dur pour nous deux après la mort de papa, mais maintenant puisque tu as trouvé ton bonheur avec un homme qui te comblerait, j'en suis ravie, et je suis désolée pour le fait que je n'étais pas assez pour te rendre heureuse. 

Son regard s'attendrit instantanément et me répondit :

- Mon trésor, tu es mon bonheur, ma fierté et la cause de mon existence, je ne voulais te faire de mal, mais je pensais qu'un père pourrait nous compléter nous deux, un jour, tu te marieras et je ne voudrais pas rester seule dans cette maison. C'est ce qu'il faut que tu comprennes mon amour. 

J'avais la gorge qui se serrait légèrement, et lui répondis d'une voix froissée :

- Je comprends maman chérie. 

Elle me prit dans ses bras et me serra très fort contre elle.