Nous prenions la bête, et la mettions dans le coffre de sa voiture. Adrien conduisit, et nous partions dans un lieu lointain et abandonné, et nous l'enterrions avec les chiens. Après avoir terminer, Mila nous demandait :
- Et que va-t-on dire à Agatha ?
- Vu que mon visage est rempli de bleues et corps d'œdèmes, je pense que ce serait une bonne preuve de dire qu'on fut attaqué mais d'une autre part je crains qu'elle ne nous croirait pas.
- Elle nous croirait, elle ne penserait tout de même pas que sa propre fille mentirai à propos d'un viol ! s'exclama Adrien.
- Oui, tu as raison. Nous devons lui dire que j'étais violée et assumer le fait que j'ai privé Franz de sa propre vie.
Adrien nous prit dans ses bras, les nuages gris envahissaient le ciel, une cascade de pluie tomba sur nous. Ce n'était pas très bizarre d'avoir un tel temps en plein été, j'avais effectivement maudit Franz comme le fut Uranus.
Nous revenions à ma maison et nettoyions toutes cette pagaye, tout d'un coup Adrien se sentit mal.
- Adrien, ça va ? lui demandais-je.
- Oui, ne t'inquiète pas, ce fut juste une longue journée.
- Rentre chez toi afin de te reposer, Adelheid et moi continuerons. répondais Mila.
- Oui vas-y, il fait déjà tard. lui disais-je.
Je m'approchais et lui remercier pour tout, et déposais un baiser sur sa joue. Il rentra donc chez lui et Mila resta jusqu'au lendemain.
Trois jours plus tard, Ma mère arriva enfin à la maison : « Adelheid, je de retour chérie ! »
Je descendais en courant et elle sursauta en voyant mon visage tout abimé. Je me mis à lui expliquer tout l'épisode. Tout d'abord elle ne me croyait pas et puis elle éclata en sanglot et n'arrivait pas à comprendre comment cela pouvait se passer.
- Tout ça est de ma faute. Je ne devais jamais te laisser seule avec lui ou tout de même me remarier. Pardonne moi ma fille, j'étais égoïste et fut tout ce qui me plaît en ne jamais penser à ton vrai bonheur.
- Mais non maman ! Ne dit pas ça, l'importance c'est que tu sois là maintenant. Tu m'as tellement manqué.
- Oh Adelheid !
Elle me prit fort dans ses bras et remercie le Bon Dieu qu'elle eut la chance de me revoir encore vivante.
Une semaine s'était écroulée et je n'entendus aucune nouvelle d'Adrien, j'essayais de lui contacter mais aucune réponse. Son absence fut si dure, je ne pensais qu'à lui, je n'avais donc pas d'autre idée mais de me rendre chez lui. Je me préparais et en descendant ma mère m'appelait :
- Adelheid, viens ici ma chérie.
- Qui a-t-il mère. Lui demandais-je.
- J'ai une excellente idée. Tu as dix-huit ans et j'aimerai te proposer une carrière d'actrice. Me disait-elle toute excitée.
- Actrice ? Moi ? Je ne serai jamais bonne dans ce métier.
- Que dis-tu ? Tu seras parfaite ! Tu as une beauté et un charme que n'importe quelle jeune fille souhaite. Tu n'aurais pas besoin de cours ni d'études. Tu viendras travailler avec moi et feras un grand succès !
- Je ne sais pas maman, laisse-moi réfléchir un moment.
- Tu en as jusqu'au soir. Je devrais envoyer une réponse.
- Très bien. Je l'embrassais et quitta la maison.
Je pris le train pour me rendre chez Adrien, je pensais à la proposition de ma mère, cela me tentait beaucoup mais d'une autre part je ne voulais quitter mes bien-aimés.
J'arrivais enfin à son domicile. Je frappais la porte plusieurs fois et aucune réponse. Jusqu'à ce que je vis un vieil homme s'approchait et me demandait :
- Bonjour ma petite demoiselle. Puis-je vous aider ?
- Je cherche Adrien Gantzmann. Je suis son amie, Adelheid Schneider.
- Bonjour Adelheid, Je suis Victor Gantzmann, le père d'Adrien. Il m'a beaucoup parlé de vous. À quel point votre amitié est sincère et pure. Hélas, Adrien est à l'hôpital, il fut diagnostiqué d'un cancer de poumon. Malheureusement il fut détecter trop tard et je ne sais combien de temps il aura.
Mon cœur s'arrêta d'un coup, je vis le monde s'écrouler devant mes yeux, comment cela pouvait être vrai ? Après une si belle amitié, disparaitrait-il aussi facilement ? Mes larmes ne pouvaient cesser de couler tout le long de mon visage. Puis je lui demandais d'une voix étranglée : « Dans quel hôpital ce trouve-t-il ? » Il me donna l'adresse et je mis rendue le plus vite possible. Je courais à la gare tellement vite, en ayant les larmes s'envolaient dans le vent, je ne pensais qu'à lui et au malheur qui m'attendait...
Une fois arrivée devant l'hôpital, je courais toujours aussi vite, en demandant comme une folle à l'entrée :
- Adrien Gantzmann ! Où est-il ? Dans quelle chambre ? Quel numéro ?
- Prenez un souffle madame, allez dans la chambre 417, troisième étage.
Je courus rapidement que je bousculais le monde, et trébuchais sur les escaliers mais je me relevais comme si de rien n'était. Arrivant enfin devant sa chambre je frappais trois coups et j'entendis une faible voix :
- Entrez je vous prie.
Il était allongé sur ce lit, tout pale, les cernes tout autour de ses yeux, aussitôt qu'il me vie un éclat de joie pétillait sur son visage et ajouta :
- Adelheid ! C'est toi ! J'ai eu peur de ne jamais te revoir. Tu as l'air en bonne santé.
Le chagrin envahissait mon regard je m'approchais de lui et m'écroulais sur une chaise et répondus :
- Oh Adrien ! Ne me quitte pas, sans toi je ne serai rien, je ne saurai que faire, je serai à jamais perdue dans cet enfer !
Ses yeux se remplirent de larmes, et il mit sa main sur ma tête en caressant soigneusement mes cheveux et me disait :
- Je t'en supplie Adelheid, ne dit pas ça, sache que peu importe ce qui m'arriverai je serais toujours à tes côtés, je veillerais sur toi, je ne te quitterai jamais. Et maintenant raconte-moi, que c'était-il passé ces derniers jours ?
J'essuyais mes larmes, mes yeux furent tellement rouges qu'ils me brûlaient comme deux flammes et je lui répondais :
- Ma mère m'a proposé de la joindre dans le monde du cinéma.
- C'est fabuleux ! Et donc ? Tu as accepté ?
- Pas encore.
- Est-ce que c'est vraiment ce que tu voudrais faire ?
- J'ai toujours admiré ma mère, et voulu être comme elle mais j'ai peur.
- Si c'est ton rêve, tu dois le réaliser, peu importe le prix, rien ne dois t'arrêter, pas tes sentiments, aucune personne, tu as un rêve, tu le protèges et le réalise le moment où tu as la chance. Et voilà qu'elle est arrivée.
- Je verrais ça, pour l'instant j'ai juste envie d'être avec toi et te prendre dans mes bras.
- Ma douce Adelheid, approche toi. Me répondait-il.
Je me mis près de lui dans son lit et le serrais fort contre moi en laissant mes larmes glisser sur son draps.
Je retournais à la maison le soir, et confirmais à ma mère : « J'accepte de te rejoindre, mère. »
Elle fut toute heureuse et excitée, tandis que moi, je montais vers la salle de bain et pris un long bain moussant en calmant mes pensées qui tout de même ravageaient mon âme.
Je partais chaque jour visiter Adrien, jusqu'à un soir, j'étais toujours aussi près de lui, il se mit à tousser et je vis sur son mouchoir des tâches de sangs. Je lui tenais la main, toujours aussi fort, tandis que sa force commençait à disparaitre petit à petit, je lui dis d'une faible voix :
- N'est pas peur Adrien, je suis là, je ne te quitterai pas.
Il me regarda encore une fois et me disait pour la dernière fois :
- Adelheid, continue ta vie, et sache que je t'ai aimé, le ferais toujours, dans n'importe quel endroit, où que je serais, je t'aimerai.
Je vis son âme se décrocher de son corps progressivement jusqu'à ce qu'elle s'est envolée loin de moi en prenant tout mon bonheur et ma joie. Sa main relâcha la mienne, je commençais à étouffer, mon Adrien était parti loin de moi...
Je pris une feuille et un papier et lui écrit «Je te regarde pour la dernière fois, je veux te dévorer de tous mes yeux, et te dire encore une fois, que tu n'as jamais été aussi beau et serein. Que ton âme repose en paix. Tu ne quitteras jamais mon cœur, je te portrais avec moi où que je serai, je t'aime, mon Adrien. »
Je déposais un léger baiser sur ses lèvres couvertes de sang et mis la lettre près de lui...