Adrien vint chaque jour me rendre visite, lui et moi devinrent rapidement inséparables. Il fit la connaissance de Mila et tous les deux s'entendaient déjà bien.
Nous partions Adrien et moi dans une prairie, cueillions des fleurs, courrions ensemble si vite que nous finissions par nous dégringoler sur les champs. Nous nous allongions à terre, en regardant le ciel. Sa main s'approcha vers la mienne en me caressant doucement la peau, je fis de même jusqu'à ce qu'elles se liaient ensemble et ne se séparèrent plus. Nos têtes se tournaient, l'un vers l'autre, nous nous rapprochions de plus en plus, je pouvais entendre chacune de ses respiration. Les mots n'ont plus leurs places car nos battements de cœur étaient si forts que nos âmes se rencontraient dans un monde de splendeurs. Sa lèvre était si proche de la mienne, nos respirations accéléraient, jusqu'à enfin arriver, mes lèvres se déposèrent sur les siennes, et notre baiser ouvrait une toute nouvelle dimension, celle d'un paradis inouï...
Nous admirions ensemble le coucher du soleil, toujours aussi proche, il m'enlaça par son bras et je mis ma tête sur son épaule, rien n'étais de plus parfait, je regardais les lumières du ciel qui changeait de couleurs, se dégradaient du bleu à l'orange en passant par le violet et le jaune. Les nuages blancs, il y a quelques minutes étaient à présent roses. Mais je ne pus comparer cette beauté par celle que je vivais en ce moment, près d'Adrien, était un moment encore plus glorieux qu'un rêve.
Il m'accompagna à la maison, sa main était sur ma joue, il mit ma mèche de cheveux derrière mon oreille et m'embrassa encore une fois en prenant une inspiration si forte et toute passion du monde explosèrent en ce baiser...
Je regagnais ma chambre, et m'allongea sur mon lit en ayant le goût de plusieurs émotions qui offrirent des délices à mon cœur. Je me régalais par ces sensations et pour la première fois il y a bien longtemps, je pus enfin m'endormir dans un confort ultime.
Le soleil brillait déjà de bonne heure, je descendis au salon, Franz était là et m'annonça :
- Ma chérie, ta maman revient dans trois jours. La tournée du film est déjà terminée.
J'étais si heureuse et sautais de joie, je lui répondis :
- Franz, je suis vraiment reconnaissante pour tous ce que tu as fait. Je n'ai qu'une envie, c'est de t'appelle "père".
Je m'approchais de lui et déposa un baiser sur son front. Franz fut ému, il attendait ce jour avec impatience.
- Ma fille, tu as fait de ton vieil homme, la personne la plus heureuse au monde.
Je lui souriais fort et continua par :
- Je vais aller me préparer, j'ai un rendez-vous avec Mila et Adrien.
- Très bien ma belle.
J'étais en train de me coiffer mais des barrettes me manquaient afin que je puisse faire un bon chignon. Je filais donc dans la chambre de mes parents, pourvue que ma mère en a laissé quelques unes. J'étais allée fouiller sur la chiffonnière de maman, et en me regardant dans le miroir je vis le reflet du tiroir de mon père mi- ouvert. Et soudainement j'aperçue plusieurs médicaments, je me rapprochais donc et l'ouvrit lentement, soudain je vis une centaine de boîtes de morphines avec une dizaine de seringues. Mon cœur battait la chamade, j'arrivais à peine à respirer, mon sang se glaça dans mes veines, ma gorge se noua, je perdis la tête, j'avais des jambes aussi faible que du coton. Soudain j'entendais Franz criait :
- Adelheid, tout va bien là-haut ? Tu en mets du temps à te préparer.
Je n'arrivais plus à placer un seul mot, par un effort courageux je répondis d'une voix tremblante :
- Oui, j'ai déjà finis.
Je l'entendais monter les escaliers, je remis la morphine à sa place, referme le tiroir et courus dans ma chambre, soudain il me vit :
- Que faisais-tu dans ma chambre et pourquoi as-tu l'air toute pale ?
J'avais la bouche tellement sèche, et lui répondis en frissonnant :
- J'avais besoin de barrettes.
- Ça va Adelheid ? Je pense que ce serait une mauvaise idée de sortir après tout.
- Je vais bien, voulez-vous m'excuser, je dois y aller.
Je filais aussi vite que je pouvais vers la porte d'entrée mais Franz jeta un rapide coup d'œil dans sa chambre, vit son tiroir fermé, il se douta de quelque chose, il l'ouvrit et aperçut les seringues placées sur les plaquettes de morphines et non pas placées côte à côte. Il courut aussi vite vers la porte de l'entrée et retenait mon bras d'une force monstrueuse et je lui suppliais «Franz je vous en supplie ne me faites aucun mal.»
Il me regardait avec des yeux noirs sans aucune âme, aucune pitié mais le reflet de Satan.