Han Yu ressentit une froideur saisissante se propager dans tout son corps dès que la main de Xiao Yan toucha son épaule.
C'était comme si une lame de glace venait de l'envelopper, l'immobilisant complètement.
Lorsque Xiao Yan retira sa main, le froid disparut instantanément, mais le souvenir du frisson glaçant resta gravé en lui.
Han Yu, troublé, se demanda s'il s'agissait d'une simple illusion ou d'une réalité qu'il n'arrivait pas à comprendre.
Ce jeune homme en noir devenait de plus en plus mystérieux à ses yeux.
Han Yu finit par hocher la tête, calmant son impulsion.
"Je me suis emporté, mes excuses."
Xiao Yan acquiesça doucement, le regard fixe, sans prononcer un mot.
Ils observèrent en silence Baleine Noir et ses sbires s'approcher, les sbires hurlant à l'intention des spectateurs.
"Qu'est-ce que vous regardez, bande d'idiots ? Retournez bosser !"
Les passants, terrifiés, détournèrent rapidement les yeux.
Pourtant, certains d'entre eux serraient les poings, rongés par l'impuissance.
En s'approchant du groupe, Baleine Noir fixa un instant Xiao Yan.
Ce dernier lui adressait un léger sourire, immobile, comme s'il ne craignait rien ni personne.
Une sensation étrange traversa Baleine Noir, un léger frisson qu'il ne parvint pas à expliquer.
Mais, ne voulant pas perdre la face, il détourna rapidement le regard et passa son chemin avec ses hommes, visant une autre victime un peu plus loin.
Han Yu, en le voyant s'éloigner sans chercher à les provoquer, sentit à la fois de la colère et du soulagement.
Il se maudit intérieurement pour sa faiblesse, incapable de protéger qui que ce soit, et d'être soulagé que le conflit ait été évité.
Xiao Yan, quant à lui, détourna son attention vers la femme toujours à terre, ses lèvres ensanglantées et son regard empli de désespoir.
Il s'approcha d'elle calmement et déclara d'un ton clair.
"Donnez-moi votre main."
La femme releva lentement la tête, légèrement troublée par la beauté froide et le regard perçant de Xiao Yan.
Voyant qu'elle semblait perdue, Xiao Yan répéta avec douceur, mais fermeté.
"Donnez-moi votre main."
Comme sous l'effet d'un charme, elle obéit sans réfléchir, tendant timidement sa main.
Xiao Yan sortit un petit sac de sa manche et le plaça dans sa paume.
"Prenez ceci. Cachez-le bien et soignez votre fille."
Surprise, la femme ouvrit discrètement le sac et découvrit plusieurs pièces d'or, étincelantes et abondantes.
Choquée, elle tenta de refuser.
"Je… je ne peux pas accepter une telle somme…"
Mais Xiao Yan posa doucement un doigt sur ses lèvres, la réduisant au silence avec un sourire taquin.
"Je vous ai demandé de rester discrète. Vous comptez déjà rompre votre promesse ?"
Rougissante et embarrassée par ce contact inattendu, la femme baissa la tête, serra la bourse contre elle et murmura d'une voix tremblante.
"Merci infiniment, mon bienfaiteur… Je ne sais pas comment vous remercier…"
Xiao Yan balaya ses remerciements d'un geste et attrapa un livre posé sur son stand.
"Je prendrai ce livre comme paiement."
La femme voulut protester.
"Mais… ce livre ne vaut que 40 pièces de cuivre…"
Elle s'arrêta en voyant le clin d'œil de Xiao Yan avant qu'il ne s'éloigne pour rejoindre Han Yu et Han Wei.
Elle resta là, émue, serrant la bourse contre elle.
Tandis qu'elle le regardait partir, la silhouette de ce jeune homme mystérieux s'imprima dans son esprit, un profond sentiment de gratitude naissant dans son cœur.
Han Wei, en voyant Xiao Yan revenir, lança avec curiosité.
"Qu'est-ce que tu as donné à cette femme ?"
Xiao Yan répondit calmement, sans s'arrêter.
"Un peu d'argent... Allez, on continue ?"
Han Yu, intrigué par cette réponse, observa Xiao Yan de haut en bas.
Où pouvait-il cacher de l'argent alors qu'il n'avait qu'une simple robe noire sur lui ?
Pourtant, il décida de ne pas poser la question et hocha simplement la tête.
Pendant ce temps, à plusieurs rues de là, le gang de Baleine Noire avançait, le regard arrogant, attirant les regards mal à l'aise des passants.
Soudain, un des sbires cria.
"Mon... mon argent ! Mon argent a disparu !"
Un autre, marchant à ses côtés, grogna en levant les yeux au ciel.
"Je t'ai déjà dit d'arrêter de tout claquer chez les filles de joie, idiot."
Le premier, paniqué, s'arrêta et fouilla ses poches frénétiquement avant de hurler.
"Non, cette fois, ce n'est pas ça ! Toute ma bourse a disparu ! Elle était là tout à l'heure !"
Baleine Noire, agacé par l'agitation, s'apprêtait à le réprimander lorsque d'autres cris se firent entendre dans le groupe.
"Moi aussi ! Ma bourse est vide ! Comment est-ce possible ?"
"Quelqu'un a dû nous voler ! Ça ne peut pas être une coïncidence !"
Les membres du gang, de plus en plus inquiets, commencèrent à se regarder avec suspicion.
Certains fouillaient le sol, d'autres jetaient des regards accusateurs à leurs compagnons.
Un des sbires, désespéré, hurla en secouant un autre.
"Qui a fait ça ?! Rends-moi mon argent !"
Baleine Noire, sentant un mauvais pressentiment, plongea la main dans sa propre poche.
Son expression se figea alors qu'il réalisa que sa bourse avait également disparu.
Ses traits, d'ordinaire confiants, se déformèrent de colère et de panique.
"Imbéciles ! On s'est fait voler !" rugit-il, sa voix résonnant dans la rue comme un coup de tonnerre.
Les spectateurs, qui avaient jusque-là feint l'indifférence, échangèrent des regards furtifs, certains ne pouvant réprimer un sourire amusé devant la scène.
Mais personne n'osa éclater de rire, de peur d'attirer la colère de Baleine Noire et de ses sbires furieux.
Ils rebroussèrent chemin, scrutant chaque recoin, chaque visage, à la recherche d'un quelconque individu suspect.
Pourtant, malgré leurs efforts, ils ne trouvèrent rien.
Baleine Noire, rongé par la colère et l'humiliation, savait qu'il ne pouvait pas se permettre de créer des problèmes à tous les marchands présents.
Une telle action finirait par se retourner contre lui, même avec sa réputation.
Il serra les dents si fort que ses mâchoires semblaient prêtes à se briser.
D'une voix basse mais glaciale, il murmura, presque pour lui-même.
"Alors maintenant, je me fais voler... Très bien, très bien."
Soudain, il éleva la voix, s'adressant à tous ceux qui l'entouraient, son regard furieux balayant la foule.
"N'oubliez jamais ceci ! Si vous me volez, c'est le dojo du Croissant de Fer que vous volez ! Et croyez-moi, personne ne s'en tire indemne après ça !"
Son ton résonnait comme une menace directe, pesant sur les marchands et spectateurs silencieux.
Pourtant, personne ne répondit, tous feignant l'ignorance.
Fou de rage, Baleine Noire fit signe à ses hommes.
"On s'en va ! Je vais régler ça avec le dojo. Ils paieront pour cet affront."
Sous le regard attentif des passants, le groupe quitta les lieux, marchant à grands pas, déterminé à rapporter l'affaire à leurs supérieurs.
Mais au fond de lui, Baleine Noire bouillonnait d'un mélange de frustration et d'impuissance.
Après quelques minutes de marche, les trois compagnons se retrouvèrent face à une auberge au-dessus de laquelle pendait une pancarte.
Dessus, on pouvait lire en grandes lettres.
"Auberge du Poulet Rouge."
Une image de poulet écarlate, dessiné de manière caricaturale, ornait le panneau, comme pour souligner l'ambiance rustique du lieu.
Ils poussèrent doucement la porte, découvrant un intérieur bruyant et animé.
Des éclats de rire résonnaient dans chaque coin de la salle, mêlés au cliquetis des chopes qui s'entrechoquaient.
Des tables pleines à craquer accueillaient des groupes de clients qui mangeaient, buvaient, et parlaient si fort qu'on pouvait à peine entendre ses propres pensées.
Certains hommes, visiblement déjà bien éméchés, tenaient des femmes dans leurs bras, gloussant bruyamment tout en laissant leurs mains vagabonder sans retenue.
Han Wei, légèrement gêné, rougit en observant la scène et murmura à voix basse.
"Vous ne trouvez pas que cet endroit est un peu... trop vulgaire ?"
Han Yu, agacé par la remarque de son frère, leva la main et lui asséna une petite tape sur la tête.
"Idiot ! Toutes les auberges sont comme ça. Tu vis dans quel monde ?"
Xiao Yan, toujours aussi calme, esquissa un léger sourire.
Il semblait complètement indifférent à l'atmosphère débridée qui régnait autour d'eux.
"C'est animé, ça change des routes silencieuses, non ?" lança-t-il doucement, tout en balayant la salle du regard pour trouver une table libre.
Han Wei finit par se laisser convaincre et s'assit avec lui.
Pendant ce temps, Han Yu se dirigea vers le comptoir et s'adressa à la tenancière.
"Nous voudrions deux chambres et un déjeuner."
La femme, qui avait remarqué leur entrée, hocha la tête avec un sourire professionnel.
"Bien sûr ! Deux chambres pour deux personnes. Qu'aimeriez-vous pour le petit déjeuner ?"
Han Yu fronça légèrement les sourcils, légèrement surpris.
"Non, nous sommes trois."
La femme eut un moment d'hésitation, visiblement confuse.
"Trois ? votre ami n'est pas encore arrivé ?"
Han Yu, encore plus perplexe, tourna la tête vers leur table et pointa du doigt.
"Qu'est-ce que vous racontez ? Il est juste là-bas, assis avec mon frère."
La tenancière plissa les yeux en direction de la table, et son visage changea brusquement.
"Oh mon dieu ! Je suis désolée, je ne l'avais pas vu du tout !" s'exclama-t-elle en remarquant enfin Xiao Yan.
Han Yu hocha la tête, laissant la tenancière continuer sur les prix, ce qu'elle fit sans tarder.
"Alors, nous avons plusieurs services à proposer…"
Mais avant qu'elle ne termine, Han Yu l'interrompit d'un ton assuré.
"On veut le meilleur, et ce, pour une semaine."
La tenancière, ravie, répondit avec enthousiasme.
"Très bien ! Pour une semaine, cela fera cinq pièces d'argent par personne. Vous aurez une chambre spacieuse avec un bain privé et des repas spéciaux préparés par notre chef."
Sans hésitation, Han Yu hocha la tête et posa quinze pièces d'argent sur le comptoir.
Alors qu'il tendait la main pour prendre les clés que la tenancière lui tendait, celle-ci le coupa soudainement en ajoutant avec un sourire malicieux.
"Nous avons aussi un service spécial, si cela vous intéresse."
Intrigué, Han Yu fronça légèrement les sourcils.
"Quel genre de service ?"
La tenancière lui adressa un clin d'œil complice avant de répondre d'un ton suggestif.
"Le genre où de charmantes demoiselles viendraient passer un moment agréable avec vous."
Un instant de silence s'installa, et une légère teinte de gêne monta au visage de Han Yu.
Il refusa poliment en secouant la tête.
"Non, merci. Ce ne sera pas nécessaire."
En réalité, une partie de lui était tentée, mais il se rappela la présence de "l'expert" qui les accompagnait.
Il se convainquit rapidement que Xiao Yan ne serait sûrement pas impressionné par un tel comportement.
En arrivant à la table, Han Yu s'assit en face de Xiao Yan et fut surpris de le voir poser calmement cinq pièces d'argent devant lui.
Avant que Han Yu ne puisse protester, Xiao Yan l'interrompit d'un ton neutre mais ferme.
"Je n'aime pas avoir de dettes envers qui que ce soit. Merci pour votre attention, mais je préfère régler ma part."
Les mots de refus que Han Yu s'apprêtait à prononcer restèrent coincés dans sa gorge.
À contrecœur, il prit les cinq pièces, un brin déçu par ce rejet apparent de sa bonne volonté.
Cependant, au fond de lui, il ressentit une certaine satisfaction.
"L'expert a reconnu mon geste" pensa-t-il avec une pointe d'orgueil.
Mais un détail l'intrigua, comme une cloche qui résonnait doucement dans son esprit.
Comment Xiao Yan avait-il su exactement combien coûtaient les chambres, alors qu'il était resté à leur table, bien loin du comptoir ?
La voix calme de Xian Yan interrompit les pensées vagabondes de Han Yu :
"Alors, parlez-moi un peu plus de ce tournoi."
Han Wei, toujours aussi enthousiaste, répondit avec un large sourire.
"Le tournoi organisé par les trois dojos vise à révéler les plus grands talents en arts martiaux de la région. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il n'y a pas de limite d'âge ni même de combats directs. Ce n'est pas une question de force brute, mais plutôt d'endurance, de résilience, et surtout, de force mentale. Les épreuves testent la volonté, car c'est une qualité essentielle pour tout véritable artiste martial."
Xian Yan esquissa un sourire, amusé par la passion dans la voix de Han Wei.
Puis, inclinant légèrement la tête, il posa une autre question.
"Je comprends. Mais pouvez-vous m'expliquer en quoi consistent précisément les arts martiaux ? Et aussi, quels sont les rangs ? Je suis curieux."
Han Yu fronça les sourcils, perplexe.
Il ne comprenait pas pourquoi quelqu'un d'aussi énigmatique que Xian Yan posait une question aussi basique.
Était-ce un test ?
Essayait-il de jauger leur savoir ou leur expérience ?
Han Wei, quant à lui, ne se posait pas tant de questions.
Avec sa simplicité habituelle, il répondit spontanément.
"Les arts martiaux, c'est bien plus que de simples techniques de combat." commença Han Wei, ses yeux brillants de fascination. "Ils servent à transformer un homme en une armée à lui seul. Ils sont divisés en trois grands stades majeurs."
Il marqua une pause, s'assurant que Xian Yan écoutait attentivement, avant de continuer.
"Le premier stade est celui du Renforcement Physique. Ce stade est lui-même divisé en quatre sous-stades : d'abord le renforcement des os, ensuite vient le renforcement des muscles, puis celui des organes, et enfin, le renforcement de la peau."
Han Wei expliqua chaque sous-stade avec un enthousiasme évident.
"Chaque sous-stade a ses spécificités. Lorsque quelqu'un atteint le sommet de ce stade, il devient presque invincible. Leur peau devient si résistante qu'elle peut repousser des lames et des haches. Leurs poumons se renforcent, leur donnant une endurance bien supérieure à celle d'un cheval. Leurs os deviennent aussi solides que de l'acier, et leurs muscles génèrent une force colossale."
Il s'interrompit un instant, puis ajouta avec un ton plus sérieux.
"Tu te rappelles de la Baleine Noire qu'on a croisée plus tôt ? C'est un expert en Renforcement de la Peau. Il a passé des années à perfectionner ce stade, mais il essaie désespérément d'accéder au second stade : celui du Maître, ou plus communément appelé le Stade de l'Énergie."
Xian Yan hocha légèrement la tête, un sourire presque imperceptible sur les lèvres.
Han Wei reprit son explication, sa voix s'emplissant d'une excitation à peine contenue.
"Le deuxième stade, celui du Maître, consiste à apprendre à ressentir une énergie qui vient de l'intérieur de notre corps. On l'appelle l'énergie interne. Ce stade comporte également quatre sous-stades. Le premier est celui de la détection de l'énergie interne, où l'on apprend à percevoir cette force invisible. Ensuite, il y a la circulation de l'énergie interne, où on apprend à faire voyager cette énergie dans tout le corps. Après cela vient l'étape du renforcement du dantian."
Voyant le regard interrogateur de Xian Yan, Han Wei expliqua.
"Le dantian, c'est comme un réservoir pour l'énergie interne situé à l'intérieur du corps. Renforcer le dantian permet d'augmenter la capacité de stockage de cette énergie. Enfin, le dernier sous-stade est celui de la projection de l'énergie interne. À ce stade, les experts peuvent utiliser leur énergie pour fendre un mur... même à une distance de cinq mètres."
Il marqua une pause, comme pour laisser le temps à ses mots de s'imprégner, avant de poursuivre.
"Les chefs des trois dojos de la ville sont tous des experts de la projection de l'énergie interne. C'est grâce à ce niveau qu'ils ont acquis leur renommée."
Han Wei baissa un peu la voix, comme s'il allait révéler un secret.
"Le dernier stade, cependant, est le plus mystérieux. On l'appelle le stade du Grand Maître. D'après ce que j'ai entendu, il comporte lui aussi quatre sous-stades, mais je ne connais que le premier : celui du Sang Spirituel. À ce stade, le sang se transforme, augmentant la vitalité et l'endurance de l'utilisateur. Dans toute la ville, il n'y a qu'une seule personne qui a atteint ce niveau : le duc. On dit qu'il est au stade de la Transformation du Sang."
Han Yu, bien que silencieux, ne put s'empêcher de fixer Xian Yan, cherchant à détecter la moindre réaction à ces informations.
Xian Yan resta impassible, mais ses pensées dérivèrent dans les méandres de sa réflexion.
"Alors, parce que les lois célestes étaient brisées sur ce continent, ils ont appris à puiser leur force directement de leur propre corps... Cette énergie interne semble s'écouler de leur vitalité, trop éthérée pour être tangible. Le premier stade leur permet donc de lui trouver un foyer confortable avant de l'invoquer pleinement... Hm, ingénieux, mais rudimentaire." se murmura-t-il intérieurement, une lueur d'intérêt brillant dans ses yeux.
Sortant de ses pensées, il tourna calmement la tête vers Han Wei et demanda d'un ton neutre.
"Qui a créé ces stades pour la première fois ?"
Han Wei, surpris par la question, plissa les yeux, un mélange de respect et d'admiration se peignant sur son visage.
"Le Sage du Mont Blanc." répondit-il avec solennité. "Il y a plus de trois mille ans, cet être exceptionnel est descendu de son sommet pour partager ses connaissances avec le monde. On dit qu'il avait percé les secrets du corps humain et de l'énergie interne, laissant derrière lui les bases des arts martiaux tels que nous les connaissons aujourd'hui."
Il marqua une pause, comme s'il se remémorait les histoires qu'il avait entendues depuis l'enfance.
"Mais son passé reste un mystère, tout comme sa disparition. Certains croient qu'il a été tué par des ennemis jaloux de son savoir. D'autres disent qu'il a été invoqué par les Immortels eux-mêmes, récompensé pour ses mérites et emporté dans les cieux. Nul ne sait vraiment ce qui lui est arrivé..."
Han Wei baissa légèrement les yeux, comme s'il espérait un jour percer ce mystère.
Pendant ce temps, Xian Yan gardait son regard fixé sur lui, un sourire indéchiffrable sur les lèvres.
À l'intérieur, une pensée s'agitait doucement.
"Le Sage du Mont Blanc, hein... Une méthode intéressante, mais encore si primitive. Trois mille ans et ils sont encore à tâtonner dans l'obscurité... Quelle lenteur."
Pour Xiao Yan, ces techniques, bien que fascinantes pour ce continent, n'étaient que de simples balbutiements en comparaison avec la véritable cultivation immortelle.
Il observa mentalement les failles, les limites évidentes, et surtout l'absence d'un élément clé.
Le sceau de durée de vie.
D'après ses propres calculs et déductions, même le dernier sous-stade de la troisième transformation, pourtant considéré comme le pinacle des arts martiaux ici, n'était qu'une pâle ombre face à la puissance qu'il connaissait.
Cela ne suffirait même pas à le protéger contre une véritable armée armée d'épées.
Pour quelqu'un comme lui, qui avait effleuré les vérités profondes du corps humain et de l'univers, ces concepts semblaient enfantins.
Mais une idée lui vint soudain.
"Si le cœur humain pouvait être stimulé pour générer sa propre énergie interne, un cycle inépuisable pourrait naître. Avec ce flux constant, non seulement une perception spirituelle immense se formerait, mais elle nourrirait et renforcerait également l'âme. Ce serait un bond gigantesque pour ces soi-disant arts martiaux."
Un sourire se dessina sur ses lèvres.
Ce n'était qu'un simple éclair dans son esprit, mais il savait que l'idée était fondée.
Ce concept, aussi simple qu'il lui semblait, représenterait pour ce monde une révolution que des millénaires de recherches n'avaient toujours pas atteinte.
Si un chercheur ou un maître spécialiste de l'énergie interne avait entendu cette suggestion, il aurait probablement tremblé de stupeur.
Car ce que Xiao Yan venait de déduire en une fraction de seconde, simplement en écoutant distraitement Han Wei, était en réalité la conclusion à laquelle plusieurs générations d'experts étaient parvenus après des siècles de recherche et d'expérimentations.