Han Wei et Han Yu virent que Xiao Yao était plongé dans ses pensées et ne le dérangèrent pas.
"Mais ce n'est pas suffisant... Même si l'âme se renforce, le corps reste fragile." murmurait Xiao Yan.
"À moins qu'il y ait une fusion... du corps et de l'âme ? Ce serait moins puissant qu'un stade de la cultivation immortelle, mais ça renforcerait les fondations. Et si, au lieu de simplement renforcer le dantian, on l'étendait ? Cela donnerait assez d'affinité pour percevoir les éléments, et peut-être même comprendre les lois."
Absorbé dans ses réflexions, Xiao Yan ne remarqua même pas la serveuse qui déposa les plats devant lui.
Notre jeune homme à la robe noire sortit enfin de ses pensées et remercia la serveuse d'un léger sourire.
Cette dernière détourna le regard en rougissant légèrement.
Il prit le temps de manger et de boire tranquillement, estimant qu'il avait encore largement le temps d'affiner son modèle théorique et de poser des bases solides.
Han Wei et Han Yu échangèrent quelques paroles légères, mais s'arrêtèrent brusquement lorsque des éclats de conversation attirèrent leur attention.
"C'est vrai ! Je l'ai vu de mes propres yeux. On disait que le corps avait les yeux crevés et… sa propre partie génitale enfoncée dans ses orbites. C'était un spectacle dégoûtant, je vous le jure ! La mère de la victime s'est même évanouie en voyant la scène !"
Un homme plus grand, déjà bien entamé par la bière, reposa sa chope bruyamment en lançant d'un ton bourru.
"Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? De quoi vous parlez, bon sang ?"
L'autre, habitué au ton brusque, haussa les épaules et reprit sans s'offusquer.
"C'est une affaire énorme ! Ça vient tout juste d'arriver, il y a une heure à peine. Un corps a été retrouvé devant le dojo des Quatre Flammes. La victime était pendue devant l'entrée, entièrement nue, les yeux crevés… et sa partie génitale sortant de ses orbites. Je ne plaisante pas !"
À ces mots, l'auberge entière fut saisie d'un choc.
Les conversations s'éteignirent brièvement avant de reprendre, chaque groupe essayant de surpasser l'autre en réactions incrédules.
"Mon dieu, mais c'est horrible ! Quelle cruauté !"
"Personne ne mérite un tel supplice… même pas le pire des criminels !"
"Un corps pendu devant le dojo ? C'est clairement un message, un défi !"
"Vous croyez que ça pourrait être un avertissement ? Ou un règlement de comptes ?"
"Quel genre de monstre peut faire une chose pareille ? Même les bêtes ne sont pas aussi barbares !"
Un autre client, visiblement plus superstitieux, murmura avec effroi.
"Ça… ça va attirer des mauvais esprits, j'en suis sûr. Un fantôme rancunier… ou pire."
Les discussions s'amplifièrent, chacun ajoutant sa propre théorie.
Certains accusaient une secte malveillante, d'autres un maître de dojo rival voulant humilier les Quatre Flammes.
Une vieille femme assise près du feu jurait que c'était un mauvais présage, annonçant des jours sombres pour la ville.
Han Yu, encore absorbé par l'effroyable récit, voulut tendre l'oreille pour en saisir chaque détail.
Mais soudain, une sensation humide et tiède sur sa main le fit sursauter. surpris, il tourna la tête, cherchant une explication.
Il croisa le regard de Han Wei, dont le teint blafard et l'expression mal à l'aise ne lui inspiraient rien de bon.
Il baissa lentement les yeux, et ce qu'il vit le laissa figé.
"Han Wei… tu viens de vomir dans ma main ?"
Le coupable, visiblement honteux mais encore plus mal en point, bredouilla une réponse confuse.
"Je… je voulais… mais…"
"Tu voulais quoi ? vomir sur moi ? et dans mon assiette en prime ?" Han Yu se leva d'un bond, agitant sa main souillée avec dégoût.
Des clients proches, ayant assisté à la scène, ne purent retenir leurs éclats de rire.
"C'est ce qu'on appelle un repas bien arrosé !" lança un homme à une autre table.
"Et bien assaisonné aussi !" renchérit un autre en se tenant les côtes.
Han Xei, mortifié, marmonna faiblement.
"C'était pas… intentionnel."
Han Yu, les nerfs à vif, fusilla son frère du regard. "Pas intentionnel ? t'aurais pas pu viser le sol comme une personne normale ?"
"Oh, laisse-lui une chance," intervint une serveuse en retenant un sourire.
"Au moins, il a partagé avec toi, c'est beau la fraternité."
Les rires redoublèrent, et Han Yu, exaspéré, attrapa une serviette pour tenter de se nettoyer, tout en grognant.
"Han Wei, tu me le paieras, je te jure."
Han Wei détourna les yeux, incapable de soutenir le regard noir de son frère, alors que les moqueries des clients continuaient de fuser autour d'eux.
Xian Yan, debout près d'une autre table, mangeait tranquillement, comme si tout ce qui venait de se produire ne le concernait pas. Curieusement, personne ne semblait remarquer sa posture inhabituelle ou son détachement.
Alors que Han Yu était parti se laver, les discussions autour de la salle reprirent rapidement, l'incident du vomit presque oublié.
L'homme qui avait évoqué la macabre découverte continua sur le même ton dramatique.
"Le dojo des Quatre Flammes ne va certainement pas laisser passer ça. Et si ça a été orchestré par un autre dojo, notre ville ne sera plus en paix."
"Oui, même le duc aurait du mal à empêcher un conflit entre ces puissances si une rancune éclate."
"J'espère seulement que ça attendra la fin du tournoi. Sinon, ça pourrait tourner au chaos..."
"Les choses risquent de devenir intéressantes."
Peu après, Han Yu revint, l'air plus propre mais visiblement encore troublé.
Il s'inclina légèrement devant Xian Yan et s'excusa.
"Je suis désolé pour tout à l'heure. Quelle affaire embarrassante... Voici la clé de votre chambre. Je vais ramener mon frère pour qu'on puisse enfin dormir. Après tout, nous avons marché toute la nuit."
Xian Yan, désormais assis à une autre table, la précédente étant encore souillée, acquiesça calmement.
Il accepta les clés et hocha légèrement la tête en direction de Han Wei, qui évitait son regard, encore rouge de honte.
Les deux frères montèrent alors à l'étage.
Une fois seul, Xian Yan termina tranquillement son repas.
Après un moment de réflexion, il murmura à lui-même, un sourire énigmatique sur les lèvres.
"Allez... que les affaires commencent."
Plus loin, dans une zone paisible de la ville, se dressait une vaste demeure entourée de multiples bâtiments.
Un ruisseau serpentait non loin, bordé de quelques fleurs jaunes éclatantes.
C'était le célèbre dojo du croissant de fer, un lieu respecté autant pour sa discipline que pour la puissance de ses maîtres.
À l'intérieur d'une grande salle sobrement décorée, la baleine noire se tenait devant un vieil homme chauve.
Ce dernier possédait de longs sourcils qui descendaient presque jusqu'à ses joues et une barbe fine et longue, semblant prête à effleurer le sol.
Ses yeux, dissimulés sous l'ombre de ses sourcils, dégageaient une impression de sagesse mêlée à une sévérité implacable.
Ce vieil homme, bien qu'il ne fût pas le plus puissant du dojo, gérait toutes les affaires avec une main de fer.
Face à lui, même la baleine noire, dont le vrai nom était Lei Qiang, n'osait faire preuve de désinvolture.
Il se tenait là avec respect, les mains jointes devant lui, mais visiblement mal à l'aise.
Le maître brisa le silence d'une voix grave et irritée.
"Alors, tu viens me dire que non seulement on t'a volé tout ton argent, mais aussi à tes sbires... que tu t'es fait déposséder des fonds que je t'avais confiés pour payer notre convoi vers le comté du lac aux fleurs rouges ? Et pour couronner le tout, tu n'as aucune idée de qui est le coupable ?"
Lei Qiang, mal à l'aise, osa à peine lever les yeux.
Une goutte de sueur perla sur son front alors qu'il balbutiait.
"Oui, mais... je..."
Avant qu'il ne puisse terminer sa phrase, un cri assourdissant éclata dans la salle.
"Idiot !!!"
Le vieil homme, emporté par la colère, frappa de sa paume.
L'énergie interne jaillit de sa main, créant une onde de choc qui projeta Lei Qiang violemment contre le mur.
Le bruit sourd de l'impact résonna dans toute la pièce, et une légère fissure apparut là où il s'était écrasé.
Lei Qiang retomba au sol, grognant de douleur.
Il n'osa pas se plaindre, ni même se relever immédiatement, conscient de l'ampleur de son échec.
Le vieil homme resta debout, immobile, sa silhouette frêle mais imposante, tandis que l'aura d'énergie qui émanait de lui se dissipait lentement.
Le vieil homme, le regard glacial, parla d'une voix cinglante.
"Le soleil frappait de ses ailes pour éclairer ton chemin, et pourtant, tes yeux de chien n'ont même pas su voir un vulgaire voleur."
Lei Qiang, malgré la peur qui lui nouait la gorge, tenta de se justifier.
"Je ne sais vraiment pas, maître. Personne ne s'est approché de moi. Tout le monde s'écartait de mon chemin. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver."
Le vieil homme frappa des mains, un bruit sec résonnant dans la salle.
"Tais-toi !" cracha-t-il.
"Je ne veux pas entendre tes excuses pathétiques. Va récupérer les fonds et assure-toi que cette affaire soit réglée rapidement. Si j'entends parler d'une autre erreur de ta part, je te garantis que tu passeras un très mauvais quart d'heure."
Lei Qiang déglutit, la sueur coulant le long de son dos.
Il hocha la tête avec soumission.
"Merci, maître, d'avoir fait preuve de pitié." murmura-t-il d'une voix tremblante.
Se redressant tant bien que mal, il quitta la pièce.
Une fois dehors, ses traits se durcirent, ses poings se crispèrent, et une haine sourde envahit son cœur.
Il méprisait la manière dont il était traité, mais cette humiliation ne faisait qu'attiser davantage sa rancune.
Pourtant, sa colère envers le mystérieux voleur était encore plus grande.
"Je retrouverai cet enfoiré." grogna-t-il entre ses dents serrées en s'éloignant, déterminé à accomplir sa tâche, mais avec l'ombre d'une vengeance brûlant dans ses yeux.
Le vieil homme aux sourcils longs, nommé Zhao Tianxu, s'assit lentement, laissant sa colère s'apaiser.
Ses mains tremblaient légèrement, mais son esprit restait vif.
Il murmura pour lui-même, le regard fixé sur le vide devant lui.
"D'abord cet étrange meurtre devant le dojo des quatre flammes, et maintenant ce vol… est-ce le dojo de l'ombre écarlate ? non, ça n'a pas de sens pour eux de faire ça. une telle action risquerait de déclencher une guerre entre les trois grands dojos, et tout le monde en ressortirait affaibli... le duc, peut-être ? ça semble logique... mais pourquoi maintenant ?"
Ses sourcils se froncèrent davantage alors qu'il réfléchissait profondément.
Zhao Tianxu, seul dans son bureau, massait ses tempes, submergé par l'idée d'une conspiration qu'il ne parvenait pas encore à cerner.
Il espérait que tout cela ne soit qu'une série de malchances.
Pourtant, une part de lui savait que les tempêtes les plus destructrices commencent toujours par de simples brises.
Pendant ce temps, Lei Qiang avançait dans les couloirs du dojo, ses pensées tournées vers la frustration et la colère.
Il arriva enfin devant une grande salle, gardée par deux hommes en armure légère.
"Le maître Zhao Tianxu m'a'a demandé de récupérer une bourse." Dit-il avec assurance.
Il leur tendit un jeton, qu'ils inspectèrent brièvement avant de lui ouvrir la porte, bien que leurs regards trahissent une certaine confusion.
Lei Qiang entra dans la pièce.
Elle était vaste, éclairée par des torches, et plusieurs sacs de pièces étaient soigneusement alignés sur de grandes tables en bois.
Chaque sac semblait contenir une petite fortune.
Il se dirigea directement vers une table précise et saisit l'une des bourses destinées aux urgences.
Il l'ouvrit pour en vérifier le contenu, et, après une hésitation, il envisagea de prendre quelques pièces supplémentaires pour lui-même.
Mais avant qu'il ne puisse agir, le bruit sec de la porte qui se fermait brusquement derrière lui le fit sursauter.
En se retournant, Lei Qiang sentit son cœur s'emballer.
Un jeune homme se tenait devant la porte, adossé calmement, comme s'il avait toujours été là.
Sa peau était d'une pâleur inquiétante, et ses yeux gris luisaient à la lumière des torches.
Un mince sourire, froid et énigmatique, ornait son visage.
"Que faites-vous ici ? Qui êtes-vous ?" lança Lei Qiang d'une voix tremblante, tentant de masquer son malaise.
Le jeune homme leva un doigt devant ses lèvres, lui intimant de se taire d'un geste simple.
"Tu oses me dire de me taire ?!" rugit Lei Qiang, sa voix se faisant plus forte pour cacher son trouble.
"Donne-moi une explication, ou je te jure que je vais te briser les os !"
Mais, étrangement, il n'arrivait pas à bouger comme il le voulait.
Une sensation étrange envahissait son corps, comme si une force invisible l'entravait.
Le jeune homme, l'air légèrement ennuyé, pencha la tête et répondit calmement .
"Ton âme."
Lei Qiang sentit un frisson glacial lui parcourir l'échine. "Qu-quoi ?" balbutia-t-il, décontenancé.
"Tu m'as demandé pourquoi je suis ici, n'est-ce pas ?" reprit le jeune homme, son sourire se figeant en une expression froide et presque moqueuse.
Lei Qiang hocha la tête, presque instinctivement.
Une pression pesait sur lui, l'empêchant de réfléchir clairement.
Il sentait que mentir ou attaquer cet homme était une idée absurde, voire blasphématoire, sans même savoir pourquoi.
"Je suis venu pour ton âme." déclara le jeune homme d'un ton plat, son regard gris perçant Lei Qiang comme une lame.
"Elle est quelque peu... brisée."
Lei Qiang sentit son sang se glacer.
Ces mots, bien que dépourvus de sens pour lui, résonnaient étrangement dans son esprit.
Ses jambes commencèrent à trembler alors qu'il essayait de trouver une réponse.
Lei Qiang n'avait aucune idée de pourquoi son corps réagissait ainsi.
Il n'avait aucun contrôle, ni sur lui-même, ni sur cette peur viscérale qui s'emparait de lui.
Ce garçon… est-il un maître qui utilise son énergie interne sur moi ?
Non, c'était impossible.
Aucun maître, même expérimenté, ne pouvait affecter un artiste martial au stade de la transformation de la peau à une telle distance.
Un grand maître, alors ? pensa-t-il.
Mais cette idée semblait tout aussi absurde.
Aucun grand maître ne pouvait être aussi jeune.
La peur continuait de s'intensifier, envahissant chaque fibre de son être.
Finalement, ses genoux cédèrent, le laissant tomber lourdement à terre, haletant, incapable de comprendre ce qui se passait.
"Que… que m'as-tu fait ?!" cria Lei Qiang d'une voix tremblante.
Xian Yan secoua doucement la tête, un léger sourire indifférent accroché à ses lèvres.
"Ce n'est pas la bonne question." répondit-il calmement.
"La bonne question serait : qu'est-ce que tu as fait ?"
"Quoi ?" Lei Qiang avait l'impression que la réalité elle-même s'effondrait autour de lui.
Rien de tout cela n'avait de sens.
Xian Yan soupira doucement, comme exaspéré par la scène.
Il s'approcha lentement, s'accroupissant à quelques centimètres de Lei Qiang.
Leurs regards se croisèrent, et les yeux gris du jeune homme le fixèrent avec une froideur insondable.
"Je ne t'ai rien fait." dit Xian Yan d'une voix posée.
"Tu t'es infligé cette peur tout seul."
"Quoi ?! C'est absurde !!" hurla Lei Qiang, son corps tremblant alors qu'il se battait contre une envie presque incontrôlable de fuir.
La peur qui émanait de lui était presque palpable.
Son esprit refusait d'accepter ces paroles, mais son corps, lui, semblait en comprendre le poids.
Cette peur primordiale, incontrôlable, le paralysait totalement.
Il était certain que ce jeune homme terrifiant lui avait lancé une sorte de sort ou d'attaque invisible.
Mais il se trompait.
Terriblement.
Xian Yan disait la vérité.
Car c'était ses propres péchés qui déchaînaient cette peur abjecte.
C'était comme se retrouver face à un jugement divin après la mort, contemplant la balance de ses actions, et réalisant que tout penchait irrémédiablement vers l'enfer.
Lorsqu'une personne commet des péchés, cela affecte directement son âme, la corrompant peu à peu.
Cette corruption donne naissance à des créatures spirituelles invisibles appelées asticots du péché.
Ces entités ne sont ni passives ni innocentes.
Elles possèdent une volonté propre et œuvrent à amplifier les désirs et émotions négatifs de leur hôte, le poussant à s'enfoncer davantage sur la voie de la corruption.
Incapables de se manifester physiquement, elles manipulent subtilement ceux qui manquent de volonté, les conduisant à sombrer encore plus profondément dans le mal.
Mais pour une raison mystérieuse, ces asticots du péché ressentirent en Xiao Yan une peur viscérale et incontrôlable.
Dans leur essence même, ils savaient qu'il avait le pouvoir d'anéantir leur existence.
Cette terreur, loin de se limiter à eux, se répercuta directement sur leur hôte.
L'âme de Lei Qiang, déjà rongée et affaiblie par la corruption, était brisée, incapable de résister à cette pression.
Sa volonté fragile laissait place à une peur primordiale, une vérité accablante exposée par la simple présence de Xiao Yan.
Ce dernier, sans un mot, mettait l'âme à nu, exposant sa pourriture et la laissant face à une terreur inévitable.
Il ne lançait ni attaque, ni sort.
Sa seule présence confrontait l'âme aux conséquences inévitables de ses péchés.
Leur message était clair.
Les péchés ne resteront jamais impunis.
Xiao Yan observa Lei Qiang, dont les yeux écarquillés reflétaient une terreur indicible.
Un sourire calme, presque apaisant, se dessina sur son visage.
"Ne t'inquiète pas, la douleur passera rapidement."
Sa voix était douce, presque bienveillante, mais elle portait une gravité qui semblait percer l'âme.
Il leva alors ses mains pâles, délicates et immobiles, les dirigeant lentement vers la tête de Lei Qiang.
Ce dernier était pétrifié, prisonnier de sa propre peur.
Toute capacité de parler ou même de bouger lui avait été arrachée.
Chaque fibre de son être voulait hurler ou s'enfuir, mais il était incapable de faire quoi que ce soit.
D'autres, dans une telle situation, se seraient déjà évanouis, trouvant dans l'inconscience un bref répit face à l'horreur.
Mais pas lui.
Pour Lei Qiang, c'était comme si une force supérieure l'interdisait de fuir dans les ténèbres de l'évanouissement.
Comme si son âme, rongée par ses péchés, était condamnée à ressentir chaque seconde de cette douleur pour expier ses fautes.