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Chapter 5 - Ch 5 : La Panique.

Xiao Yao posa calmement sa main sur la tête de Lei Qiang.

Au contact de cette main glaciale, une froideur pénétrante sembla s'insinuer jusque dans la moelle de ses os, comme si son être tout entier était emprisonné dans une nuit éternelle.

Lei Qiang, par réflexe, ferma les yeux, mais ce qu'il ressentit ensuite le força à les rouvrir.

Et là, il vit Xiao Yao.

Non, pas un homme.

Ce n'était pas un humain qu'il voyait, mais une figure qui semblait appartenir à un autre monde, un être dont la présence transcendait la mortalité.

Une douleur indescriptible s'empara de lui, une douleur qui ne provenait ni de son corps ni de ses nerfs, mais de quelque chose de bien plus profond.

Son âme elle-même semblait être déchirée, remodelée, arrachée de lui avec une cruauté indicible.

Il voulait crier, hurler, mais aucun son ne sortait de sa gorge.

Tout ce qu'il pouvait faire, c'était fixer ce jeune homme à la robe noire, son visage figé dans une expression de pure terreur.

Lei Qiang comprit alors.

Ce n'était pas un homme qu'il avait en face de lui.

C'était un dieu.

Ou plutôt, un dieu de la mort.

Il sentait, il savait que son âme était dévorée, absorbée par cet être dont il n'avait même pas saisi l'immensité.

S'il avait pu parler, il aurait crié à la ville entière, au continent tout entier, qu'un dieu marchait parmi eux.

Mais la douleur, cette souffrance inimaginable, était tout ce qu'il pouvait percevoir avant que son âme ne disparaisse complètement.

Lorsque Xiao Yao retira finalement sa main, Lei Qiang resta figé.

Son corps, accroupi, ne montrait plus aucun signe de vie.

Ses yeux reflétaient encore la terreur qu'il avait ressentie, son visage marqué par l'horreur de son dernier instant.

Sa peau, maintenant d'une pâleur morbide, n'avait plus rien d'humain.

Il était mort.

Et même dans la mort, il n'aurait pas droit à la réincarnation.

Xiao Yan se redressa lentement, prenant une inspiration profonde avant de murmurer d'une voix presque tendre.

"Ça m'avait manqué... ce sentiment... je ne m'en lasserai jamais."

Un léger gloussement s'échappa de ses lèvres alors qu'il saisissait une petite bourse remplie de pièces posée sur la table.

"Un salaire pour ce travail ne fera pas de mal."

Avec un geste fluide, il fit disparaître la bourse dans sa manche, comme si elle s'était évaporée.

Il s'approcha ensuite de la porte et l'ouvrit sans bruit.

De l'autre côté, l'un des gardes tourna la tête en entendant la porte s'ouvrir et commença à parler.

"Vous êtes enfin..."

Mais sa phrase mourut dans sa gorge lorsqu'il ne vit personne.

Il fronça les sourcils, balayant la pièce du regard, mais ce qu'il trouva le troubla encore plus.

La chambre plongée dans l'obscurité, glaciale, comme si elle avait été abandonnée depuis des années.

Un frisson parcourut son échine.

"Pourquoi il a éteint la torche, et... où est-il passé ?" murmura-t-il, une pointe d'inquiétude dans la voix.

Le froid morbide qui s'échappait de la pièce n'aidait en rien son malaise.

Il jeta un coup d'œil à son collègue avant de lui lancer.

"Va chercher une torche dans le couloir."

L'autre garde acquiesça, visiblement nerveux, et revint quelques instants plus tard avec une torche qu'il alluma avant de la tendre à son compagnon.

Ils avancèrent prudemment, pénétrant dans la pièce sombre où l'air semblait plus lourd.

L'ambiance était suffocante, le genre de scène qui aurait sa place dans une histoire d'horreur.

Lorsque la lumière de la torche balaya enfin l'intérieur, leur confusion grandit.

Tout semblait intact, mais Lei Qiang était introuvable.

"Putain ! Où est-ce qu'il est passé ?" s'exclama l'un des gardes, la panique perçant dans sa voix.

Son collègue, plus silencieux, s'arrêta soudain, fixant un point à l'autre bout de la pièce.

"Regarde là-bas." souffla-t-il en pointant du doigt.

Le premier garde suivit son geste et plissa les yeux pour mieux voir.

Ce qu'il aperçut le pétrifia sur place.

Lei Qiang était là, assis contre le mur, le dos raide et le visage figé dans une expression de pure terreur.

Sa bouche était béante, et ses yeux, toujours écarquillés et dilatés, semblaient les fixer, vides et effrayants.

"Qu'est-ce que..." balbutia le garde, sa voix brisée par la peur.

L'autre garde, réalisant que Lei Qiang était bel et bien mort, se retourna précipitamment et courut signaler la situation au maître du dojo.

Quelques minutes plus tard, des bruits de pas lourds se firent entendre.

Le garde revint, le visage pâle, accompagné de Zhao Tianxu, de deux vieillards et de plusieurs jeunes disciples.

Le garde, tremblant, pointa du doigt la pièce en disant.

"C'est ici !"

Zhao Tianxu fronça les sourcils, son regard sombre, avant de lancer d'une voix glaciale.

"À l'intérieur de la trésorerie ? Comment Lei Qiang a-t-il pu mourir dans notre trésorerie, bon sang ?"

Il ne laissa même pas le garde s'expliquer et s'avança d'un pas décidé, arrachant la torche des mains de l'autre garde, encore plus tremblant que son compagnon.

Ils pénétrèrent tous dans la pièce, éclairée faiblement par la lumière vacillante de la torche.

Tous s'arrêtèrent net en voyant le cadavre de Lei Qiang, figé dans cette posture grotesque et effrayante.

Une vague d'halètements et de murmures se fit entendre parmi les jeunes disciples.

"Comment est-il mort ?" chuchota l'un d'eux.

"Quelqu'un l'a tué ?" murmura un autre, le ton hésitant.

"Tu crois qu'on peut avoir une expression pareille en mourant naturellement ?"

"Impossible ! C'est comme s'il avait vu quelque chose de... d'horrible."

"Quoi qu'il ait vu, c'était suffisant pour lui glacer le sang..."

"Il est mort de peur, c'est sûr."

Alors que les jeunes continuaient à murmurer entre eux, les deux vieillards qui accompagnaient Zhao Tianxu gardaient un visage grave, examinant la scène avec prudence.

Zhao Tianxu finit par rompre le silence, sa voix froide résonnant dans la pièce.

"De quoi est-il mort ?"

L'un des vieillards, appelé Huang Weizhen, s'avança légèrement et secoua la tête en répondant d'un ton sérieux.

"Je ne sais pas, mais il ne s'agit certainement pas d'une attaque physique. Il n'y a aucune trace de contusions, ni le moindre signe de lutte. Ses vêtements ne sont même pas froissés."

Zhao Tianxu serra les poings, son regard glacé rivé sur le corps inerte de Lei Qiang.

"Alors, comment expliques-tu ça ?!" lança-t-il, sa voix emplie de frustration.

Huang Weizhen fronça les sourcils, son visage grave, avant de murmurer.

"Ça risque de faire du grabuge... et alimenter des rumeurs qui nous porteront préjudice. Bon sang, il fait froid ici."

Il tourna son regard vers le garde, son ton plus pressant.

"Vous êtes sûr de n'avoir entendu aucun bruit ? Ni remarqué quoi que ce soit d'anormal ?"

Le garde, déjà nerveux et sentant la sueur couler le long de son dos, balbutia.

"Non... aucun bruit. C'était... c'était silencieux. Ma seule remarque, c'est qu'il a pris beaucoup de temps à l'intérieur... et puis, ce froid..."

Il hésita, comme s'il se rappelait d'un détail oublié, avant de s'écrier.

"Oh non ! Il y a une chose aussi ! La porte... la porte s'est ouverte toute seule !"

Les autres sursautèrent légèrement en entendant cela.

Huang Weizhen plissa les yeux, son ton se durcissant.

"Qu'est-ce que tu veux dire par là ?"

Le garde déglutit avant de répondre, ses paroles précipitées.

"Maintenant que j'y réfléchis, c'est impossible. La porte ne peut pas s'ouvrir seule, même avec un vent violent, et encore moins ici, où il n'y a pas de vent du tout !"

Le silence tomba lourdement dans la pièce.

Les regards échangés entre les présents montraient clairement qu'ils ressentaient tous la même chose.

Un frisson d'effroi parcourait leur échine.

C'était définitivement l'événement le plus étrange qu'ils aient jamais vécu.

Huang Weizhen passa une main sur son menton, ses sourcils toujours froncés.

Il lança finalement d'un ton glacial.

"Si la porte s'est ouverte seule... alors on ne peut pas négliger l'hypothèse d'une attaque. Quelqu'un est peut être entré ici."

La tension dans la pièce monta d'un cran, presque palpable.

Zhao Tianxu prit une profonde inspiration avant de parler, sa voix lourde d'inquiétude.

"Si cet intrus peut échapper à la perception de deux gardes dans le stade de la perception de l'énergie interne... alors pourquoi s'est-il contenté de tuer Lei Qiang ? Non, qu'est-ce que je raconte !"

Il marqua une pause, comme s'il tentait de réorganiser ses pensées, puis ajouta avec une pointe d'incrédulité.

"Comment peut-il même le tuer sans laisser aucune trace de dégâts physiques ? Même moi... je suis incapable de faire une chose pareille."

Le cerveau de Zhao Tianxu était en ébullition, des dizaines de possibilités tourbillonnaient dans son esprit, mais aucune n'apportait de réponse satisfaisante.

Un jeune disciple, jusqu'alors resté silencieux, se risqua à suggérer timidement.

"Et si c'était un grand maître ?"

Les mots résonnèrent dans la pièce comme un coup de tonnerre.

Les regards de Zhao Tianxu et de Huang Weizhen se croisèrent, leurs pupilles se dilatant sous le choc de cette hypothèse.

Un grand maître...

Cette idée faisait sens.

Un grand maître aurait la capacité d'échapper à la vigilance des gardes et de tuer sans laisser de trace.

Mais alors, une question encore plus inquiétante émergea.

Le visage de Zhao Tianxu se crispa tandis qu'il murmurait.

"Le Duc..."

Le simple fait de prononcer ce nom fit frissonner certains disciples.

Huang Weizhen hocha lentement la tête, partageant les mêmes pensées que son confrère.

Lei Qiang était connu pour son arrogance et son mépris.

Il n'était pas impossible qu'il ait un jour offensé quelqu'un d'important... peut-être un confident ou un proche du Duc lui-même.

Zhao Tianxu serra les poings, ses pensées devenant de plus en plus sombres.

Si le Duc ou l'un de ses alliés était impliqué, alors leur dojo pourrait être en grand danger.

Huang Weizhen tenta de ramener un peu de rationalité dans la pièce en s'exprimant d'une voix ferme mais mesurée.

"Le Duc n'est pas assez stupide pour agir de manière aussi évidente. Cela ne lui servirait à rien de nous faire suspecter sa main dans cette affaire et risquer que nous le mordions en retour."

Il marqua une pause avant de poursuivre.

"Si c'était lui, il aurait orchestré la chose de manière à ce que tout ressemble à un simple règlement de comptes entre des combattants du premier stade, ou même à un accident."

En entendant cela, Zhao Tianxu réfléchit un instant.

Il connaissait le caractère du Duc, manipulateur mais calculateur.

Ces paroles semblaient logiques, dissipant une partie de ses doutes.

Alors qu'il s'apprêtait à répondre, une jeune disciple poussa un cri strident, sa voix emplie d'effroi.

"Oh Dieu ! C'est quoi ça ?!"

Tous les regards se tournèrent instantanément vers elle.

La disciple pointait le plafond, la bouche ouverte, le visage livide.

Le sang des spectateurs sembla se glacer lorsqu'ils suivirent la direction de son doigt.

Une terreur silencieuse enveloppa la pièce.

Même dans l'obscurité, quelque chose se dessinait sur le mur.

Zhao Tianxu, la torche tremblante dans sa main, la leva lentement pour éclairer la zone indiquée.

Ce qu'ils virent fit dilater leurs pupilles de terreur.

Certains des plus jeunes disciples sentirent leurs jambes fléchir sous eux, menaçant de céder.

Une peinture lugubre couvrait le plafond.

Elle représentait de nombreuses mains osseuses agrippant une gigantesque faux.

Sur la lame noire de cette dernière, un œil sombre et menaçant semblait observer chaque personne présente.

La peinture n'était pas une simple œuvre.

Elle avait été réalisée d'une manière si grotesque et réaliste que tous ceux qui la regardaient ressentaient l'impression que l'œil bougeait réellement, suivant leurs moindres gestes.

L'atmosphère dans la pièce devint presque insupportable, le silence n'étant brisé que par les halètements nerveux des plus jeunes.

Zhao Tianxu déglutit avec difficulté, la gorge sèche, et murmura, comme pour lui-même.

"Qu'est-ce que... cela signifie ?"

Huang Weizhen, à ses côtés, ne répondit rien, les sourcils froncés et la bouche serrée.

Lui aussi sentait son cœur battre de manière irrégulière, comme si une force oppressante pesait sur eux tous.

Zhao Tianxu, ne recevant aucune réponse, explosa de colère, sa voix résonnant dans toute la pièce tandis que sa salive longeait sa longue barbe.

"Putain ! Que signifie tout ça ?! Un intrus ose venir tuer un des nôtres, dans notre trésorerie ?! Et il prend le temps de peindre sur nos murs ?! Où est passé notre honneur ?! Où est notre dignité ?!"

Il tourna alors son regard flamboyant vers les gardes, ses traits déformés par la rage.

"Et vous, les gardes ! Vous êtes des déchets ! De vulgaires chiens incapables ! Putain !"

Sous ses mots cinglants, les gardes se crispèrent, leurs visages blêmes, baissant la tête comme s'ils voulaient disparaître.

Aucun d'eux n'osait répondre, sachant pertinemment qu'aucune justification ne calmerait la tempête qui grondait en Zhao Tianxu.

Dans le silence pesant qui suivit, la seule chose qu'on pouvait entendre était la respiration haletante de Zhao Tianxu, tandis que l'atmosphère devenait de plus en plus oppressante.

La tempête qui grondait dans le dojo du Croissant de Fer était loin de se calmer.

Pendant ce temps, le véritable responsable de cette agitation marchait tranquillement au cœur de la ville.

Curieusement, personne ne semblait remarquer sa présence.

Il déambulait dans les rues bondées, passant près des marchands, des passants, et même des gardes, comme s'il n'était qu'une ombre parmi les mortels.

Soudain, ses pas s'arrêtèrent lorsqu'il aperçut une table autour de laquelle deux vieillards étaient assis, entourés de quelques spectateurs.

Intrigué, Xiao Yan s'approcha pour observer ce qui retenait tant l'attention des curieux.

Ses yeux se contractèrent légèrement avant de reprendre leur calme glacial.

Une partie d'échecs était en cours.

Mais quelque chose le troubla profondément.

Les pièces, le plateau, les règles qu'il devinait à travers les mouvements des joueurs… tout était identique à un jeu qu'il connaissait bien.

Un jeu de son monde d'origine : la Terre.

Les rois, les reines, les cavaliers, les tours… Il n'y avait aucun doute possible.

C'était bien le jeu d'échecs qu'il avait vu tant de fois dans sa vie passée.

"Comment est-ce possible ?" murmura-t-il pour lui-même, ses pensées s'emballant.

Ce monde, aussi vaste et mystérieux soit-il, ne semblait pourtant avoir aucun lien avec la Terre.

Alors pourquoi ce jeu, symbole d'intelligence et de stratégie, existait-il ici ?

Xiao Yan s'approcha et se tint à côté d'un homme d'âge moyen qui observait silencieusement la partie.

Ce dernier, concentré sur le jeu, ne remarqua pas immédiatement sa présence jusqu'à ce que Xiao Yan, d'un ton doux mais troublant, s'adresse à lui.

"Bonjour, monsieur."

L'homme, surpris par l'approche, se tourna pour découvrir un jeune homme au regard perçant et au sourire énigmatique.

"Oui ? Que puis-je pour toi ?" demanda-t-il, visiblement déstabilisé par l'aura peu commune de Xiao Yan.

Celui-ci, toujours souriant, pointa le plateau d'échecs avant de demander.

"Sais-tu qui a créé ce jeu ?"

L'homme fronça les sourcils, clairement surpris par la question inhabituelle.

"Ce jeu ? Tu parles des échecs... C'est un vieux jeu créé par le Sage du Mont Blanc. On raconte qu'il l'a inventé après être descendu de la montagne. Il est rapidement devenu célèbre, au point même d'être apprécié dans le royaume des Immortels."

"Le Sage du Mont Blanc, encore lui ?" pensa Xiao Yan en silence, son regard s'assombrissant légèrement.

Il fixa calmement l'homme et demanda à nouveau, d'un ton posé.

"Qu'a-t-il créé d'autre ?"

L'homme le regarda avec un soupçon d'étonnement, tout comme un autre spectateur qui avait suivi la conversation sans intervenir.

C'était étrange qu'une personne ne connaisse pas l'histoire du Sage du Mont Blanc, une figure presque légendaire.

Pourtant, voyant l'expression sérieuse de Xiao Yan, l'homme répondit

"Quand le Sage du Mont Blanc est apparu, il a révolutionné de nombreux domaines. Il a créé des outils et des instruments qui sont encore utilisés aujourd'hui. Il a aussi posé les bases des arts martiaux modernes, composé des poésies que même les enfants connaissent par cœur... et il a écrit des œuvres considérées comme divines."

Il s'arrêta un instant avant d'ajouter, comme pour appuyer l'importance de sa déclaration.

"Parmi elles, il y a Le Voyage vers l'Ouest."

Le visage de Xiao Yan se figea un instant.

Ses lèvres se crispèrent légèrement, signe d'une tension qu'il contenait difficilement.

Le Voyage vers l'Ouest...

Un classique de la littérature chinoise de son monde d'origine.

Un roman emblématique qui n'aurait jamais dû exister dans ce monde-ci.

Il n'y avait plus aucun doute possible dans son esprit.

Ce fameux Sage du Mont Blanc n'était pas un simple érudit ou un génie local.

C'était un transmigrateur.

Un autre comme lui, venu de la Terre.

Xiao Yan plissa légèrement les yeux avant de murmurer.

"Intéressant... Quoi d'autre ?"

L'homme réfléchit un instant avant de répondre.

"Il y a bien d'autres choses, mais je ne me souviens pas de tout... Il a aussi amélioré nos techniques d'agriculture. Certaines de ses idées sont encore utilisées aujourd'hui, même par les grands royaumes, et ce, trois millénaires plus tard..."

Xiao Yan hocha la tête.

Puis, après un instant de réflexion, il posa une dernière question.

"Le Mont Blanc... C'est un véritable endroit ?"

Jusque-là silencieux, l'autre spectateur qui écoutait depuis le début ne put s'empêcher d'intervenir, le regard empli de curiosité.

"Mon garçon, tu ne connais même pas le Mont Blanc ? Es-tu sûr de ne pas avoir vécu dans une grotte toute ta vie ?"

Xiao Yan esquissa un léger sourire et répondit calmement.

"Une partie de ma vie, oui."

Le spectateur haussa un sourcil, surpris par cette réponse, mais supposa que le jeune homme plaisantait.

Il reprit alors, satisfait de pouvoir partager son savoir.

"Le Mont Blanc se trouve dans le Royaume du Sang Écarlate, dans la province de Xuelan, plus précisément dans le comté du Mont Blanc, nommé en hommage au Sage.

C'est un sommet gigantesque, dépassant les sept mille mètres d'altitude. On raconte que pour atteindre son sommet, il faut être au moins au niveau de Maître. Sinon, le manque d'oxygène tuerait quiconque tenterait l'ascension. Le Sage venait de cette montagne, et sa résidence est aujourd'hui un lieu de culte et d'hommage."

Xiao Yan hocha lentement la tête, comme s'il confirmait quelque chose dans son esprit.

Il jeta un dernier regard aux joueurs d'échecs, puis inclina légèrement la tête en guise de remerciement avant de s'éloigner sans un mot de plus.