C'était comme si le ciel s'écroulait sur lui.
Han Yu resta figé, le regard vide, incapable de répondre.
Son corps semblait figé comme une statue, tandis que son esprit luttait contre l'idée même de cette vérité.
Les secondes s'étirèrent dans un silence pesant.
Xiao Yan, voyant cette réaction, secoua la tête avec une pointe de déception.
Puis, sans un mot de plus, il se leva et se dirigea tranquillement vers l'escalier pour monter à sa chambre.
Mais alors qu'il atteignait la première marche, une voix forte résonna derrière lui, stoppant net son mouvement.
"Alors je trouverai un moyen quand même ! Je n'abandonnerai pas !! Je réussirai sans talent ! Même si j'ai un pied dans la tombe, je continuerai à essayer !"
Étrangement, personne dans l'auberge ne sembla prêter attention à cette déclaration bruyante.
Comme si les mots de Han Yu n'existaient que pour Xiao Yan.
Xiao Yan s'arrêta.
Puis, lentement, il se retourna.
Un sourire s'étira sur ses lèvres.
Les paroles de Han Yu auraient pu faire éclater de rire n'importe quel immortel.
Après tout, même les plus grands d'entre eux n'avaient jamais trouvé le moyen de créer une racine spirituelle chez quelqu'un qui en était dépourvu.
Mais Xiao Yan ne se moquait pas.
Il ne riait pas de sa naïveté.
Il appréciait sa volonté.
Et il savait que, contrairement aux autres immortels, lui avait les moyens de lui donner cette racine spirituelle.
Mais pas tout de suite.
Il hocha simplement la tête avant de dire.
"Demain matin, viens dans ma chambre."
Après ces mots, il monta les escaliers et disparut dans sa chambre, prêt à reprendre son travail sur son modèle théorique.
Une serveuse lui apporta son repas, qu'il mangea distraitement avant de se replonger dans son travail.
Il continua ainsi toute la nuit, sans jamais ressentir la moindre fatigue.
Pour lui, dormir n'était qu'un plaisir, pas une nécessité.
Alors que le soleil commençait à poindre à l'horizon, il observa les nombreux papiers éparpillés devant lui et murmura.
"J'ai consolidé les fondations du deuxième stade et créé le quatrième stade avec des bases solides."
Si les chercheurs en arts martiaux entendaient une telle affirmation, ils seraient sous le choc.
Cela faisait des années qu'ils tentaient d'y parvenir, en vain.
Mais Xiao Yan n'avait aucune intention de garder cette avancée pour lui.
Lorsqu'il visiterait le centre de recherche des arts martiaux, il partagerait tout.
Parce qu'il en avait envie.
Tout simplement.
Un bruit à la porte interrompit ses pensées.
Toc. Toc.
D'une voix ennuyée, il dit.
"C'est ouvert."
La porte s'ouvrit lentement, et Han Yu entra prudemment.
Son regard balaya la pièce, s'arrêtant sur Xiao Yan, toujours assis nonchalamment, une jambe croisée sur l'autre, l'observant d'un air indifférent.
Xiao Yan acquiesça légèrement avant de dire.
"Assieds-toi sur le lit."
Han Yu s'exécuta immédiatement.
Xiao Yan déclara doucement.
"D'après ce que je vois, tu as atteint le stade du renforcement des os à un âge tardif... principalement parce que tu n'as pas trouvé la bonne méthode pour continuer sur ce premier stade, n'est-ce pas ?"
Han Yu acquiesça sans même se demander comment il pouvait savoir tout cela.
Xiao Yan fit de même, puis ajouta.
"Bien. T'as de la chance alors."
Han Yu, intrigué, garda le silence.
Xiao Yan continua.
"J'ai mené mes propres recherches et j'ai remarqué que la méthode utilisée par les artistes martiaux pour renforcer leurs muscles et leur peau était un véritable gâchis. Elle laissait trop d'impuretés bloquées dans les méridiens."
Il prit un papier et le tendit à Han Yu, qui le récupéra avec précaution.
"Alors j'ai mis au point une méthode qui perfectionne ce premier stade, en éliminant les impuretés tout en ouvrant les méridiens. Ça t'aidera pour le deuxième stade, en facilitant la circulation de ton énergie interne."
Han Yu resta figé en entendant ces mots.
Même s'il n'avait jamais intégré de dojo et que son renforcement des os s'était produit par accident après avoir trouvé une page déchirée, il savait une chose.
Les impuretés étaient une plaie pour tous les artistes martiaux.
Et jusqu'à présent, personne n'avait trouvé la moindre méthode efficace pour les éliminer.
Mais ce jeune homme devant lui... non seulement prétendait en avoir conçu une, mais il parlait avec un mépris évident des arts martiaux existants.
Han Yu commençait à comprendre.
Xiao Yan n'était pas un simple expert en arts martiaux, il était bien plus que ça.
Mais au lieu de questionner davantage, Han Yu acquiesça, décidé à ne pas laisser passer cette opportunité.
Après un moment d'hésitation, il demanda.
"Puis-je partager cette technique avec mon frère ?"
Xiao Yan haussa les épaules avec désinvolture.
"Fais comme tu veux. Mais il n'a pas la volonté pour endurer l'entraînement."
Puis, sans attendre de réponse, il poursuivit.
"Mémorise cette page parfaitement, puis reviens me voir dans deux jours. Nous commencerons l'entraînement. Et je te préviens, ça risque d'être difficile... alors ne me déçois pas."
Han Yu acquiesça fermement, avant de se rappeler quelque chose.
"Mais... dans deux jours, il y a le tournoi..."
Xiao Yan tourna lentement la tête vers lui.
"Non. Ils l'annuleront."
Il n'ajouta rien d'autre.
Han Yu, confus, préféra ne pas poser de questions.
Il s'inclina légèrement et sortit en le remerciant.
En descendant les marches, Han Yu serrait le papier entre ses doigts, ressentant une excitation sans borne.
Enfin, une route lumineuse s'ouvrait devant lui.
Mais alors qu'il était perdu dans ses pensées, un brouhaha venant de la salle principale attira son attention.
En arrivant en bas, il vit une foule quelque peu agitée, des discussions animées fusaient de toutes parts.
Et parmi eux, son frère, Han Wei, s'approchait de lui d'un pas léger, une subtile odeur d'orchidée flottant autour de lui.
Preuve évidente qu'il avait passé du bon temps.
Han Yu l'observa un instant, et repensa aux paroles du jeune homme à la robe noire.
Oui. Il avait raison.
Son frère n'aimait pas se battre.
Il n'aimait pas faire des efforts.
Han Wei ne cherchait qu'une seule chose.
Une vie paisible et amusante.
Depuis toujours, il fuyait le danger et évitait tout ce qui était trop difficile.
Alors que Han Yu réfléchissait, Han Wei, visiblement excité, s'exclama.
"Grande nouvelle, Han Yu ! Le dojo des Quatre Flammes a été totalement saccagé !"
Han Yu resta figé, l'esprit assailli par la confusion.
"Que veux-tu dire par complètement saccagé ?" demanda-t-il à son frère.
Han Wei, encore tout excité par la nouvelle, répondit sans hésitation.
"Ils ont retrouvé tous les hauts membres du dojo morts, et le chef a disparu ! Ça a complètement fais paniqué les membres inférieurs, qui se sont enfuis. Puis, des hooligans ont appris la nouvelle et sont entrés pour piller tout ce qui avait de la valeur. Et maintenant, il y a même une émeute ! Les hooligans ont été rejoints par des citoyens qui ont vu dans le chaos une occasion de s'enrichir."
Han Yu était sans voix.
Un dojo vieux de plusieurs décennies… anéanti.
Sans aucune raison apparente.
Son frère continua avec enthousiasme.
"En plus, j'ai entendu dire que le tournoi sera annulé ! Les forces de l'ordre sont déjà en train de chercher le coupable."
À ces mots, Han Yu sentit un frisson lui parcourir l'échine.
Il se remémora immédiatement ce que Xiao Yan lui avait dit tout à l'heure.
"Non, ils l'annuleront."
Il le savait déjà ?
Mais comment ?
Une seule pensée traversa son esprit.
Était-il… le responsable de tout ça ?
Han Yu n'osa pas poursuivre cette réflexion.
Il ne devait en parler à personne.
Alors, il choisit de garder ces pensées enfouies au plus profond de lui.
Il quitta l'auberge avec son frère pour se diriger vers les ruines du dojo des Quatre Flammes.
Pendant ce temps, dans le dojo du Croissant de Fer, Zhao Tianxu restait figé, le visage livide.
La nouvelle de la destruction soudaine du dojo rival venait de lui parvenir, et la peur s'empara de lui.
Il tourna son regard vers Huang Weizhen, qui se tenait à ses côtés, incrédule et les tempes serrées entre ses doigts.
"Bon sang ! Que se passe-t-il dans cette ville ces derniers temps ?!"
Huang Weizhen partageait son inquiétude.
Il savait que si le dojo des Quatre Flammes avait pu être anéanti aussi brutalement, le leur pouvait être le prochain sur la liste.
"Et à quoi pense le Duc pour annuler le tournoi ?!" s'exclama Zhao Tianxu.
"Des centaines de personnes affluent de toute part vers Xuanjing !"
Huang Weizhen secoua la tête, la mâchoire crispée.
"Il veut avant tout éviter une catastrophe. Imagine un instant que ces mystérieux assaillants décident de frapper pendant le tournoi... Ce serait un carnage."
Zhao Tianxu frissonna en pensant à cette éventualité. Et le pire dans tout ça…
"Tout cela est arrivé juste après mon départ… Si j'étais resté… "
Il s'arrêta net, une sueur froide coulant le long de son dos.
Il connaissait la force des maîtres du dojo des Quatre Flammes. Ils étaient de son niveau.
S'ils avaient été anéantis sans pouvoir réagir… qu'en aurait-il été de lui ?
Huang Weizhen poussa un long soupir.
"N'avez-vous aucun souvenir qui pourrait nous aider à identifier les suspects ? Quelque chose que vous auriez vu ?"
Zhao Tianxu secoua la tête.
"Non, je suis venu et reparti directement. Je n'ai vu aucune personne suspecte..."
Il s'arrêta soudainement.
Attendez.
Un frisson lui parcourut l'échine.
Une silhouette.
Il se souvenait maintenant.
Un homme était entré dans le dojo après son départ.
Il n'avait pas vu son visage, mais ce qui avait marqué son esprit…
C'était le froid glacial qui l'avait frappé en croisant son chemin.
Zhao Tianxu ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui criait que cet homme avait quelque chose à voir avec le carnage.
Il n'avait aucune preuve, aucune raison valable de le soupçonner…
Mais il le sentait.
Et il savait que son intuition ne le trompait jamais.
Il partagea donc ses soupçons avec Huang Weizhen, qui hocha la tête et répondit d'un ton grave.
"Je vais en informer le Duc. Une personne avec de longs cheveux et une robe noire ne doit pas courir dans toutes les rues."
Mais Zhao Tianxu le stoppa net, attrapant son bras.
"Attends. Fais tout pour que cette information ne remonte pas jusqu'à nous."
Huang Weizhen le regarda, surpris.
Zhao Tianxu reprit, son visage pâle de crainte.
"Cet homme… il doit être un grand maître. Si jamais il apprend que nous l'avons dénoncé… nous sommes déjà morts."
Un frisson traversa Huang Weizhen.
"Tu penses qu'il pourrait vouloir se venger ?"
Zhao Tianxu serra les dents.
"Je suis sûr d'une chose, un grand maître inconnu qui apparaît soudainement et anéantit un dojo entier… c'est une menace. Le Duc ne restera pas sans rien faire. Il craint autant que nous pour sa place. Alors laissons-le s'en occuper."
Plus loin.
Dans une immense demeure de la ville, un homme d'apparence robuste, aux traits marqués par l'âge, était assis, les sourcils froncés, scrutant les documents posés devant lui.
Un majordome se tenait à ses côtés, impassible.
Cet homme, c'était le Duc Zhao Lingyun, une figure de grande renommée dans le royaume.
Un silence pesant s'installa avant qu'il ne parle enfin.
"Penses-tu que sa famille ait des soupçons et ait envoyé un expert pour enquêter ?"
Le majordome resta calme et répondit d'une voix mesurée.
"C'est une possibilité. Mais si c'était le cas, il viendrait directement vous voir, puisque vous êtes la personne la plus influente et celle qui détient le plus d'informations."
Le Duc secoua lentement la tête.
"Ou peut-être qu'il ne l'a pas fait parce qu'il me soupçonne… et qu'il cherche d'abord à rassembler des indices ailleurs."
Le majordome, d'ordinaire imperturbable, sembla légèrement mal à l'aise à cette idée.
Les sourcils toujours froncés, le Duc reprit.
"Elle… elle n'a toujours rien révélé ?"
Le majordome baissa la tête, un brin honteux.
"Non. Elle ne fait que mentir."
Le Duc hocha la tête, puis se leva, quittant la pièce.
Il avançait d'un pas ferme dans les longs couloirs de la demeure lorsque sa femme l'aperçut.
L'inquiétude était peinte sur son visage.
"J'ai entendu ce qui s'est passé..."
Mais avant qu'elle ne puisse finir, Zhao Lingyun effleura doucement sa joue et murmura.
"Ne t'inquiète pas. Ce n'est qu'une petite tempête… et comme toujours, ton mari la résoudra."
Il ne savait pas encore que ce n'était pas une simple tempête… mais un tsunami de cent mètres de haut.
Mais il le saurait bientôt.
Après avoir rassuré sa femme et lui avoir demandé d'aller s'occuper de leur fille, le Duc Zhao Lingyun descendit dans la cave, accompagné de son majordome.
À l'entrée, deux gardes se redressèrent en le voyant approcher et lui ouvrirent la lourde porte de fer.
Il descendit lentement l'escalier de pierre, l'odeur rance d'humidité et de sang s'intensifiant à chaque pas.
Il traversa plusieurs cellules et salles, chacune ayant été le théâtre d'innombrables supplices.
Des salles de torture.
Les cris qui avaient autrefois résonné ici s'étaient depuis longtemps éteints.
Finalement, il arriva devant une salle scellée et étroitement surveillée.
Les gardes postés à l'entrée s'inclinèrent et ouvrirent la porte.
Un grésillement sec accompagna l'allumage des torches, révélant l'intérieur de la pièce.
L'odeur le frappa en premier.
Un mélange d'excréments, de sang séché et de chair en décomposition.
La lumière vacillante dévoila une cellule étroite et sordide, où se trouvait une jeune fille à peine vêtue, recroquevillée sur le sol.
Son corps était extrêmement maigre, couvert d'ecchymoses et de cicatrices.
Mais ce qui frappa le Duc…
C'étaient ses yeux.
Vides.
Comme si toute lueur de vie avait été écrasée sous le poids des tortures qu'elle avait subies.
Elle ne réagit même pas à leur présence.
Brisée.
Mais pas morte.
Le Duc referma la porte derrière lui, s'accroupissant à ses côtés.
Il dut se retenir de détourner le visage en sentant l'odeur nauséabonde émanant d'elle.
Il savait pourquoi.
Il ne lui avait même pas donné accès à des toilettes.
Elle se soulageait dans cette même cellule.
Et lorsque la faim devenait insoutenable… elle mangeait ses propres excréments pour survivre.
Elle était brisée mentalement.
Mais pas soumise.
Pas encore.
Car malgré tout ce qu'elle avait enduré…
Elle n'avait rien divulgué.
Et pire encore…
Elle n'avait même pas cherché à mourir.
À chaque fois qu'elle pensait à en finir…
Un visage lui revenait en mémoire.
Celui d'une femme endormie dans un lit douillet.
Sa mère.
Elle avait encore besoin d'elle.
Alors, elle endurait.
Elle avait été battue, fouettée, dépossédée de ses ongles un par un.
On lui avait arraché les seins.
On l'avait… violée.
Mais elle ne disait rien.
Car parler…
Ce serait trahir sa mère.
Le Duc sourit légèrement en disant.
"À quoi bon persister ? Si tu ne dis rien, tu continueras à être humiliée encore des années avant de mourir, et tu ne gagneras rien. Mais si tu nous dis où se trouve la carte, alors on t'accordera une mort douce et simple."
La jeune fille eut un sourire moqueur, son regard toujours aussi vide, avant de répondre.
"Je t'ai déjà dit que je l'ai jetée dans le gouffre, vieux chien. Tes oreilles de chien sont trop sourdes, c'est pour ça que t'entends pas ?"
Le majordome, furieux, lui asséna un violent coup de pied au visage en criant.
"Insolente !"
Mais la jeune femme ne réagit pas à l'impact.
Elle se contenta de se redresser lentement, un rictus au coin des lèvres.
"Hé hé… T'as appris à frapper où ? Espèce de faible."
Le majordome, hors de lui, s'apprêtait à la frapper à nouveau, mais le Duc leva la main pour l'arrêter.
"Ça suffit, on ne peut plus se permettre de perdre du temps."
Il se tourna vers les gardes et ordonna.
"Immobilisez-la sur le lit."
Les gardes s'exécutèrent aussitôt. Ils la saisirent alors qu'elle se débattait faiblement.
Son corps amaigri, marqué de cicatrices et d'ecchymoses, fut exposé à la lumière de la torche.
Son maigre vêtement glissa au sol, révélant les traces de tortures passées.
Elle hurla alors qu'on l'attachait fermement au lit.
"Vous êtes des lâches ! Des ordures ! Je vous tuerai tous ! Vous et vos familles !"
Mais personne ne réagit à ses cris.
Le Duc décrocha une torche du mur et s'approcha lentement.
"Es-tu sûre de ne rien vouloir dire ?"
La jeune fille planta son regard brûlant de haine dans le sien.
"Je vais te tuer..."
"Très bien."
Sans un mot de plus, le Duc abaissa la torche et la pressa contre son visage.
Un hurlement de douleur inhumain résonna dans la pièce.
Son corps se tendit sous l'agonie, sa peau se consumant lentement sous la chaleur.
Ses yeux semblaient vouloir jaillir de leurs orbites, sa chair rougie se craquelait sous l'effet du feu.
Lorsque le Duc retira enfin la torche, elle ne put qu'émettre un gémissement rauque, mais sa rage n'avait pas disparu.
"Je vais... te tuer..."
Le Duc, indifférent, hocha la tête avant d'abaisser la torche plus bas, cette fois sur son entrejambe.
Un hurlement plus strident encore s'échappa de sa gorge.
Même les gardes et le majordome détournèrent le regard, incapables de supporter le spectacle.
Le cri de la jeune fille résonna dans la pièce, bestial, inhumain.
L'odeur de chair brûlée envahit la pièce, épaisse, écœurante.
Mais le Duc ne montrait aucune émotion.
Il retira la torche, observant son œuvre.
Le corps de la jeune fille tremblait, des convulsions violentes la secouaient.
Son regard, pourtant, ne cédait pas.
C'était un regard qui voulait tuer.
Un regard qui haïssait tout ce qui se trouvait devant elle.
Le Duc soupira.
"Préparez le prochain supplice."
Le Duc poussa un long soupir, se tournant vers la jeune fille avec une froideur implacable.
"Je te laisse une heure pour réfléchir."
Puis, il se tourna vers le majordome tandis que les autres se retiraient de la chambre.
"Assure-toi que l'aphrodisiaque soit prêt et que les chiens soient également en place. Nous verrons si elle conserve sa volonté après avoir été soumise à une meute."
Un frisson de terreur traversa les yeux de la jeune fille en entendant ces mots.
Ses dents se serrèrent avec une telle force que le sang coula de sa bouche, insensible à la douleur qui défigurait son visage et brûlait son entrejambe.
Elle ne ressentait que la haine, un abîme sans fin, en les voyant quitter la pièce, la porte se refermant sur elle.
Elle se demandait ce qu'elle avait bien pu faire pour mériter cela, elle ne voulait que sauver sa mère…
Pourquoi cette souffrance infinie ?
Les yeux fermés, elle lutta contre la douleur de son corps et l'humiliation qui la rongeait.
Dans un murmure, elle pria, une lueur d'espoir dans son cœur meurtri.
"Si un dieu ou même un démon entend mes prières… peu importe qui tu es… donne-moi la force de me venger et de sauver ma mère. Je donnerai mon âme, si c'est cela qu'il faut."
Elle avait supplié ainsi tant de nuits sans jamais recevoir de réponse.
Pourtant, cette fois, alors qu'elle se préparait à la déception habituelle, un murmure vint effleurer son oreille.
"Oh… Alors, si ton âme est en jeu… je serai heureux d'exaucer ton vœu."