Une lueur blanchâtre, froide et silencieuse, descendait de la lune, éclairant faiblement un village recroquevillé sous une nuit pluvieuse.
Les gouttes, régulières et apaisantes, tambourinaient sur les toits tandis que les habitants restaient bien au chaud sous leurs couvertures, bercés par ce doux rythme.
Dans une maison modeste, une scène particulière se déroulait.
Un vieil homme, dont l'âge semblait défier le temps, observait son petit-fils.
Ses yeux plissés, ternis par les années, fixaient ceux du garçon, vifs et pétillants.
L'enfant, orphelin de père après une maladie foudroyante, fixait son grand-père avec une intensité désarmante, ses grands yeux semblables à ceux d'un chiot.
Le vieil homme soupira doucement.
Il connaissait ce regard.
Ce petit diable voulait quelque chose.
Il prit un ton faussement dramatique, levant la main comme pour s'exagérer.
« Oh~, ce petit chenapan veut encore fatiguer son pauvre grand-père avec ses histoires, n'est-ce pas ? »
Le garçon rit légèrement, mais sa réponse fut une surprise.
« Non, grand-père. Cette fois, j'ai une question. »
Intrigué et soulagé de ne pas avoir à lire une histoire qui mettrait ses vieux os à l'épreuve, l'homme acquiesça.
« Si ce n'est qu'une question, mes vieilles oreilles sont toutes à toi. »
Le garçon hésita un instant, mais finit par demander.
« Grand-père, Da Wei m'a dit qu'il existe des immortels parmi nous. Est-ce vrai ? »
Un éclair passa dans les yeux du vieil homme, une lueur de gravité qu'il tenta rapidement de dissimuler.
Il resta silencieux un moment, hésitant à répondre, mais le regard d'espoir et de curiosité de son petit-fils lui arracha la vérité.
« Oui, les immortels existent. Ils peuvent déplacer les mers, voler avec les nuages et vivre des siècles sans jamais vieillir. »
Le garçon bondit presque de joie, ses yeux étincelants d'excitation.
« Je veux devenir un immortel ! Je veux voler avec les oiseaux et traverser les cieux ! »
Le vieil homme sourit doucement, avec une chaleur teintée de tristesse.
« Mon petit-fils deviendra sûrement un grand immortel et emmènera toute notre maison au ciel. Mais pour ça, il faut être en bonne santé. Aucun immortel ne dort tard ou refuse de manger des légumes. »
L'enfant, comme frappé d'une révélation, s'écria.
« Alors c'est pour ça que tu me demandes toujours de dormir tôt et de manger mes légumes ! Je te promets, grand-père, je le ferai ! »
Un rire sincère secoua le vieil homme, qui ébouriffa doucement les cheveux de l'enfant avant de lui souhaiter une bonne nuit.
Mais une fois seul, son sourire s'effaça, remplacé par une expression lourde de culpabilité.
Il avait menti.
Il n'avait pas le choix.
Dans ce continent, nommé la Terre de la Lame Brisée
Tout le monde était un mortel.
Depuis des siècles, aucune technique, aucun art, aucune relique n'avait permis de dépasser cette condition.
Mais la cruauté de ce lieu allait au-delà.
Même les immortels, ces êtres puissants venus d'ailleurs, perdaient leurs pouvoirs dès qu'ils franchissaient les frontières de cette terre maudite.
Personne ne connaissait l'origine de cette malédiction.
Les immortels eux-mêmes évitaient de parler de terre de la Lame Brisée
Tout ce que l'on savait, c'était que cette terre dévorait toute puissance et réduisait les êtres extraordinaires à de simples mortels.
Et si quelqu'un, poussé par l'espoir ou le désespoir, cherchait à quitter cette terre maudite ?
Il se heurtait alors à une réalité encore plus cruelle.
Les immortels eux-mêmes, ces êtres qui régnaient sur les cieux et dominaient les continents voisins, ne le permettaient pas.
Ces gardiens impitoyables contrôlaient les frontières invisibles de la terre de la lame brisé, et quiconque cherchait à fuir sans posséder un talent exceptionnel était condamné.
Les mortels jugés dignes, capables d'accomplir des exploits ou de révéler un potentiel rare, recevaient la bénédiction de partir pour d'autres mondes.
Mais pour les autres ?
La sentence était simple : la mort.
Les immortels ne voulaient pas voir des mortels « ordinaires » quitter cette prison.
« Une vie sans talent est une vie sans valeur » disaient-ils, et ce prétexte justifiait leurs exécutions brutales.
Des familles entières étaient parfois exterminées sous leurs ordres, uniquement parce qu'aucun membre ne remplissait leurs exigences.
C'était la véritable malédiction de cette terre.
Non seulement ses habitants étaient enchaînés à leur condition de mortels, mais ils vivaient également sous la menace constante d'un jugement arbitraire.
Le vieil homme, seul dans le silence de la nuit, sentit un poids sur sa poitrine.
Il repensa à cette époque où, jeune et fougueux, il avait lui-même tenté de franchir ces frontières.
Mais les cris des autres, leurs corps abandonnés dans les champs rouges de sang, lui avaient appris une leçon inoubliable.
Il savait que son petit-fils rêvait de voler avec les oiseaux et de voir le monde au-delà des montagnes.
Mais ce rêve, pour ceux nés sur cette terre, était une chimère mortelle.
Le vieil homme serra les poings en silence.
Un jour, il avait rêvé de briser ces chaînes.
Mais il savait désormais que, pour son petit-fils, ce rêve n'était rien de plus qu'une chimère.
Plus loin, au cœur de la Terre de la Lame Brisée, s'étendait une immense ville nichée au pied d'une montagne imposante.
Cette ville, connue sous le nom de Xuanjing, était une métropole ancienne et austère, enveloppée de légendes et de craintes.
Dominant toute la cité, dans la partie la plus haute de la montagne, se dressait un château gigantesque, visible à des kilomètres à la ronde.
Mais ce château n'était pas un lieu de fête ni de grandeur.
C'était une prison.
Le château appartenait au Duc Zhao Lingyun, un homme aussi puissant que redouté, dont la famille avait dirigé Xuanjing depuis des générations.
Lui et ses proches vivaient dans un luxe froid au sommet de la ville, gardant un œil vigilant sur la prison et sur ses secrets.
Cette prison, surnommée La Forteresse du Gouffre, avait été bâtie autour de la zone la plus taboue de la Terre de la Lame Brisée.
Un gouffre insondable situé au cœur de la montagne.
On racontait que ce gouffre n'avait ni fin, ni fond.
C'était ici que les criminels les plus dangereux, les rebelles ou ceux que le Duc considérait comme des menaces, étaient jetés sans pitié.
L'origine de ce gouffre demeurait un mystère.
Certains disaient qu'il s'était formé lorsqu'un géant était tombé du ciel, brisant la montagne de son immense corps.
D'autres murmuraient que ce gouffre était une porte vers l'enfer, un passage direct vers un royaume de souffrances éternelles, surveillé par des démons avides d'âmes.
Une autre rumeur, plus inquiétante, prétendait que le gouffre était un piège laissé par les dieux pour punir les mortels trop curieux.
Ceux qui s'en approchaient avec des intentions impures disparaissaient sans laisser de traces.
D'autres encore affirmaient que le gouffre chantait la nuit, des murmures inaudibles qui attiraient les âmes tourmentées, les poussant à sauter volontairement dans son abîme obscur.
Pour explorer ce mystère, certains avaient tenté d'abaisser des prisonniers attachés à des cordes.
Mais dès qu'ils franchissaient le voile sombre qui recouvrait l'ouverture, l'espoir s'évanouissait.
À leur remontée, il ne restait que des squelettes immaculés, dépourvus de chair, comme si le gouffre les avait vidés de leur vie en un instant.
Ces expériences avaient effrayé non seulement la population locale, mais aussi l'ensemble du continent.
Le gouffre devint un lieu interdit, une terre taboue universellement redoutée.
Son surnom, « La Première Zone Taboue », s'était inscrit dans l'esprit collectif, et rares étaient ceux qui osaient même en parler à voix haute.
Pourtant, son existence fascinait autant qu'elle terrifiait.
Était-ce une malédiction ?
Une punition divine ?
Un simple phénomène naturel, ou la porte vers un autre monde ?
Les réponses restaient hors d'atteinte, ensevelies dans les ténèbres insondables du gouffre.
Au fond de ce gouffre insondable, là où aucun mortel n'avait jamais posé les yeux, s'étendait un sol recouvert d'un sable noir comme la nuit.
Le vent, qui hurlait sur les parois du gouffre, n'atteignait jamais cet endroit, un silence étrange y régnant en maître.
Pourtant, malgré le sombre voile qui cachait cet abîme, le lieu baignait dans une lumière irréelle, comme si un soleil invisible projetait ses rayons directement sur cette terre oubliée.
Au centre du gouffre, un objet incongru attirait l'attention.
Un cercueil d'un noir profond, comme taillé dans l'ombre elle-même.
Des inscriptions incompréhensibles, tracées avec une précision divine, recouvraient entièrement sa surface, entourées d'un tissu drapé comme une relique sacrée.
Et pourtant, malgré l'éternité qui semblait s'être écoulée ici, pas une seule trace de poussière, pas un seul signe d'usure n'était visible.
Le cercueil semblait aussi intact que s'il venait d'être déposé.
On aurait dit qu'il reposait là depuis des éons, oublié par le temps, témoin muet d'âges révolus.
Mais ce lieu, figé dans une immobilité sans fin, fut soudain perturbé.
Un grincement sourd brisa le silence.
Le couvercle du cercueil, lourd et ancien, bougea, lentement, avant de glisser et de tomber au sol dans un bruit sourd.
Une main pâle, presque translucide, en émergea, ses doigts s'étirant comme pour s'habituer à la liberté retrouvée.
Puis, une silhouette entière se redressa, se levant avec une lenteur calculée, comme si elle goûtait chaque instant.
C'était un jeune homme au visage pâle, presque translucide, mais beau.
Ses traits étaient fins et harmonieux, et ses yeux, légèrement gris, semblaient toujours perdus dans une réflexion lointaine.
Il avait une silhouette mince, presque frêle, comme si une simple brise pouvait le faire vaciller.
Pourtant, il se tenait droit, immobile, avec une étrange tranquillité.
Il portait une robe noire ample, simple mais propre, comme si elle n'avait jamais été touchée par la poussière.
À son bras pendait un anneau noir, sombre et sans éclat, mais qui attirait malgré tout l'attention.
La chose la plus étrange chez lui, cependant, n'était ni son apparence ni ce qu'il portait. C'était l'atmosphère qui émanait de lui.
Quelque chose de difficile à décrire, comme si sa présence elle-même portait le poids d'un temps ancien.
Un sentiment qu'il n'était pas à sa place ici, ni dans ce moment, ni dans ce monde.
Il leva doucement les yeux vers le sombre voile qui s'étendait au-dessus de lui, une expression presque détachée sur son visage.
Sa voix, claire mais empreinte d'un léger amusement, résonna dans cet espace silencieux.
« Le sceau s'est enfin brisé, hm... Ça va être intéressant. »
Il referma le couvercle du cercueil avec une lenteur calculée, ses gestes empreints d'une étrange grâce.
Puis, sans se presser, il se mit à marcher.
Ses yeux balayèrent l'endroit, analysant chaque détail, chaque grain de sable noir qui tapissait le sol.
Dans un murmure, il reprit, comme s'il se parlait à lui-même.
« On dirait que les cendres sont devenues plus rancunières depuis la dernière fois... »
Un sourire, léger mais teinté de mépris, étira alors ses lèvres.
« Peu importe. Ce n'est qu'une dernière lutte désespérée de quelques fourmis insignifiantes. »
Il continua d'avancer, mais son chemin n'était pas droit.
Chaque pas semblait suivre un schéma précis, un motif invisible que seul lui pouvait comprendre.
Ses mouvements, bien que calmes, semblaient imprégnés d'une intention mystérieuse, comme s'il traçait un chemin qui n'avait de sens qu'à ses yeux.
Quelques minutes s'écoulèrent avant que le jeune homme en robe noire ne s'arrête brusquement.
Son regard balaya le sol devant lui, impassible.
Puis, un grondement sourd brisa le silence.
Le sable noir commença à se déplacer, se séparant lentement pour révéler une plateforme cachée qui s'élevait du sol.
Sur cette dernière, des runes complexes brillaient faiblement, disposées en un schéma précis.
Ces runes n'étaient pas là pour être touchées par n'importe qui.
Une seule erreur, un seul faux mouvement, et l'imprudent mourrait sur-le-champ, sans même comprendre ce qui l'avait frappé.
Le jeune homme s'arrêta devant la plateforme, ses yeux gris analysant chaque détail, chaque gravure.
Il semblait reconnaître cet édifice, mais son expression restait neutre, presque ennuyée.
Il avança lentement, ses pas mesurés, et s'agenouilla devant le cristal incrusté en son centre.
Sans hésiter, il le tourna suivant un motif précis, un schéma complexe que lui seul semblait connaître.
À peine eut-il fini son mouvement qu'une lumière bleue jaillit du cristal, parcourant les runes comme un réseau vivant.
Un instant plus tard, le jeune homme disparut, englouti par une lueur éblouissante.
La plateforme, désormais inactive, s'enfonça à nouveau dans le sol.
Le sable noir reprit sa place, effaçant toute trace de ce qui venait de se produire.
Le gouffre retrouva son calme éternel, comme si rien ne s'était jamais passé.
Le jeune homme réapparut dans une grotte légèrement sombre, où la lumière perçait à peine.
Il balaya calmement les environs du regard avant de s'avancer vers l'entrée.
En sortant, il s'arrêta un instant et leva les yeux vers la ville au loin, avec son château imposant trônant au sommet.
Une lueur froide passa dans ses yeux.
Il murmura doucement, presque amusé.
« Ils ont osé construire une ville autour de mon cercueil ? Hm… Ils ont des tripes, je dois leur reconnaître ça. »
Sans se presser, il se mit à marcher en direction de la ville.
Ses pas semblaient lents, réguliers, mais quelque chose dénotait.
Si une personne s'était tenue à ses côtés, elle aurait remarqué un phénomène étrange.
Un flou, subtil mais visible, entourait ses mouvements.
Ce flou n'était pas une illusion. Il témoignait d'une vitesse inconcevable pour un être ordinaire.
Chaque pas, aussi tranquille qu'il paraissait, avalait une distance inimaginable.
En quelques instants, la ville, qui semblait si lointaine, devenait de plus en plus proche.
Après quelques minutes, le jeune homme vêtu d'une robe noire arriva devant les grandes portes imposantes de la ville.
Devant lui, des rangées de caravanes étaient soigneusement alignées, tandis que les gardes inspectaient méthodiquement les marchandises et les papiers des marchands.
L'agitation et les éclats de voix remplissaient l'air.
Il s'immobilisa derrière deux jeunes hommes portant d'immenses sacs sur leurs dos.
Les deux semblaient être des voyageurs modestes et discutaient bruyamment pour passer le temps.
L'un, avec un regard quelque peu naïf, se grattait la tête d'un air embarrassé tout en regardant la file interminable.
"Dis, c'est pas trop long la file ? Tous ces gens sont venus pour ce tournoi ?" demanda-t-il, l'inquiétude teintant sa voix.
Son compagnon, beaucoup plus désinvolte, se curait le nez d'une manière vulgaire avant de répondre avec nonchalance.
"Et t'as encore rien vu. Quand le soleil commencera à se lever dans quelques minutes, la file va s'étendre jusqu'au lac aux fleurs rouges."
Le jeune homme au regard idiot écarquilla les yeux, choqué.
"Tellement loin ?!"
L'autre répliqua en haussant les épaules.
"Bien sûr ! C'est une opportunité en or. Si on a de la chance, on pourrait se faire remarquer par un de ces grands dojos d'arts martiaux. C'est notre chance, à nous autres, les roturiers, d'y entrer sans payer."
L'homme continua avec un sourire suffisant.
"Si tu tournes la tête lorsque le soleil se lèvera, tu verras d'innombrables caravanes arriver de loin. C'est pour ça que la meilleure chose à faire, c'est de venir plus tôt pour trouver une place dans une auberge."
En entendant cela, l'homme au visage idiot hocha la tête, comprenant que les auberges n'étaient pas des salles infinies.
Il se tourna alors machinalement, avec une nonchalance apparente, dans l'espoir d'apercevoir ces fameuses caravanes, même dans l'obscurité.
Mais à sa grande surprise, ce qu'il vit n'était pas des caravanes.
Un visage pâle, presque spectral, se tenait juste derrière lui, le fixant silencieusement.
Les vêtements noirs du jeune homme se fondaient dans l'obscurité, amplifiant l'aura inquiétante qui émanait de lui.
L'homme au visage idiot cria immédiatement en reculant brusquement.
"Un fantôme !!"
Sa réaction soudaine provoqua une onde de panique chez son compagnon, qui, sans même prendre la peine de vérifier, bondit en avant, franchissant trois mètres d'un saut digne d'un grand athlète.
Ce n'est qu'après cet exploit impulsif qu'il osa enfin tourner la tête.
Lorsqu'il aperçut clairement le supposé "fantôme", il réalisa avec embarras qu'il s'agissait simplement d'un jeune homme en chair et en os.
L'inconnu, visiblement humain, se tenait calmement derrière eux, les observant d'un regard à la fois curieux et amusé.
Le compagnon, maintenant rouge de honte, baissa la tête en entendant les ricanements des spectateurs attirés par les cris de panique.
Son compagnon, visiblement irrité, releva rapidement l'homme au visage idiot en lui frappant la tête avec une certaine force.
"Qu'est-ce que tu racontes ? Tu nous as embarrassés avant même qu'on entre ! C'est un humain, pas un fantôme !"
L'homme au visage idiot, réalisant enfin son erreur, devint cramoisi de honte.
Il se courba légèrement devant le jeune homme en robe noire et balbutia.
"Je… je suis désolé, j'ai paniqué. Je ne vous ai même pas senti arriver…"
Le jeune homme en noir lui répondit d'une voix légèrement douce, mais teintée d'un étrange accent.
"Ce n'est… pas grave."
Sa voix semblait inhabituelle, presque maladroite, comme s'il essayait de se familiariser avec une langue qui n'était pas tout à fait la sienne.
Et c'était précisément le cas.
Le jeune homme maîtrisait la langue primordiale, source de toutes les autres langues.
Cela lui permettait de comprendre et de parler cette langue locale, bien qu'il doive encore ajuster son intonation.
Finalement, la tension s'apaisa, et les deux frères revinrent à leur place dans la file.
L'un d'eux prit les devants et se présenta avec un sourire gêné.
"Je m'appelle Han Yu, et ce type embarrassant à côté de moi, c'est mon frère Han Wei. Nous sommes désolés pour ce qui vient de se passer."
Le jeune homme en robe noire inclina légèrement la tête et répondit d'une voix calme.
"Enchanté, moi c'est Xiao Yan."
Han Yu l'observa avec un regard suspicieux avant de lancer.
"T'es vraiment comme un fantôme, Xiao Yan. Ici, le sol est plein de gravier, c'est facile d'entendre quelqu'un marcher, mais toi, t'es arrivé sans le moindre bruit."
Xiao Yan haussa légèrement les épaules et rétorqua avec nonchalance.
"J'aime la discrétion."
Han Yu fronça les sourcils, prêt à lui poser davantage de questions.
Mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, son frère, Han Wei, s'exclama avec enthousiasme.
"Wow ! T'as des yeux gris ! C'est la première fois que je vois ça, c'est tellement cool !"
Ce n'est qu'après cette remarque que Han Yu remarqua lui aussi cette particularité.
La pénombre avait rendu les détails difficiles à discerner, mais les yeux gris de Xiao Yan brillaient faiblement, ajoutant une aura mystérieuse à son apparence.
Xiao Yan, indifférent à leur fascination, fit tourner doucement un anneau noir sur son doigt tout en répondant avec désinvolture.
"Tu trouves ? Je les ai eus à cause d'une maladie. Pour moi, c'est plus une malédiction qu'autre chose."
Sa voix, bien que calme, portait une étrange mélancolie.