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Chapter 2 - Ch 2 : Fleur de lune bleu

Han Yu, bien qu'il affichât une façade rude et confiante, était un rêveur invétéré.

Il nourrissait une passion dévorante pour les récits imaginaires, en particulier ceux où le protagoniste surpassait tous ses ennemis et atteignait les sommets de la cultivation immortelle.

Tout ce qui touchait au surnaturel ou aux arts martiaux attisait son enthousiasme débordant, à tel point qu'il était souvent qualifié de "cible parfaite" par les escrocs.

Ces soi-disant devins, vêtus de longues robes poussiéreuses et affublés de fausses barbes, qui tournaient des marmites fumantes tout en prétendant lire le destin, l'avaient souvent piégé.

L'un des secrets les plus embarrassants de Han Yu était d'ailleurs d'avoir été arnaqué par un charlatan de ce genre, une expérience qu'il gardait profondément enfouie.

Pourtant, cela n'avait en rien freiné son amour pour l'inexpliqué et le mystérieux.

Han Yu nourrissait un grand objectif.

Entrer dans un dojo d'arts martiaux, devenir fort, et, un jour, quitter cette terre maudite pour toucher à l'immortalité.

Mais en ce moment précis, alors qu'il fixait Xiao Yan, son imagination débordante prit le dessus.

"Des vêtements entièrement noirs, aucune trace de sac de voyage, des yeux gris inhabituels, une présence incroyablement calme, une arrivée totalement silencieuse…"

Tous ces détails s'assemblèrent dans son esprit pour former une seule conclusion absurde.

"C'était l'aura d'un expert caché !"

Sa respiration s'accéléra légèrement, et son regard brilla d'un mélange de curiosité et de fascination.

Xiao Yan, cependant, ne semblait pas se soucier des conclusions fantaisistes de Han Yu, jouant toujours distraitement avec son anneau, comme si tout cela n'était qu'un banal moment parmi tant d'autres.

"Une maladie ? Quel genre de maladie ?" demanda Han Wei, curieux, ses yeux brillants d'intérêt.

Xiao Yan répondit calmement, son ton toujours posé.

"Ce n'est pas très important. Maintenant que vous avez posé vos questions, il serait juste que je pose les miennes."

En entendant cela, Han Wei se frappa le torse avec enthousiasme et déclara d'une voix forte.

"Bien sûr ! Moi, Han Wei, je suis peut-être un peu idiot, mais il n'y a rien que je ne connaisse pas !"

Xiao Yan esquissa un léger sourire devant cet élan de confiance.

"Ça me rassure. Pouvez-vous me parler un peu des actualités et de ce monde ? Je viens d'un village isolé, et mes connaissances sont limitées. Je vous en prie, excusez mon ignorance."

Han Wei, ravi d'avoir l'occasion de montrer ce qu'il savait, se mit immédiatement à réfléchir à tout ce qu'il pouvait dire.

Il était évident qu'il aimait parler, surtout lorsque quelqu'un lui demandait des informations avec un tel sérieux.

Pendant ce temps, Han Yu, silencieux, observait Xiao Yan avec attention.

Ses pensées s'emballèrent en voyant la tranquillité presque surnaturelle du jeune homme.

"Des vêtements noirs, une voix calme, une aura différente des gens ordinaires… Et maintenant, il prétend venir d'un village isolé, mais il est trop sophistiqué pour ça. C'est exactement comme dans les romans ! Un expert caché qui revient dans le monde des mortels après des années d'isolement pour choquer tout le monde !"

Si quelqu'un avait pu entendre les pensées de Han Yu, il aurait probablement éclaté de rire et crié.

"La vie réelle et les romans sont différents, imbécile !"

Mais cette fois, personne n'était là pour le contredire.

Et surtout, personne ne savait que, pour une fois, Han Yu n'était pas si loin de la vérité.

Ignorant totalement les pensées de son frère, Han Wei prit la parole avec enthousiasme.

"Alors... la première actualité qui me vient en tête est la raison pour laquelle mon frère et moi sommes ici. La ville devant nous s'appelle Xuanjing. Elle est sous l'autorité du Duc Zhao et est gouvernée par trois grands dojos d'arts martiaux."

Il continua, ses yeux pétillants.

"Ces dojos organisent, dans quatre jours, un tournoi. Ceux qui atteindront le top dix auront la chance d'y entrer et d'apprendre leurs techniques gratuitement. C'est une occasion en or pour quiconque souhaite gravir les échelons rapidement !"

Il frappa son torse avec fierté avant d'ajouter.

"Parce que, dans ce monde, tout artiste martial est respecté et possède bien plus d'autorité qu'un simple roturier."

Xiao Yan hocha la tête, semblant réfléchir, avant de pointer du doigt le château imposant qui dominait la ville.

"Et ce magnifique édifice là-haut, il appartient au duc ?"

À cette question, Han Wei devint soudain pâle.

Il regarda nerveusement autour de lui avant de se rapprocher de Xiao Yan pour murmurer.

"Non... ce n'est pas la résidence du duc. C'est une prison. Une prison très célèbre dans tout le royaume de la Flamme Céleste, car elle est située juste au-dessus de la Zone Taboue."

Intrigué, Xiao Yan haussa légèrement un sourcil.

"La Zone Taboue ?" demanda-t-il calmement.

Han Wei ouvrit grand les yeux, visiblement choqué.

"Tu ne connais pas la Première Zone Taboue du Continent de la Lame Brisée ?"

Il prit une grande inspiration avant de poursuivre.

"C'est un endroit si mystérieux que, depuis des millénaires, personne n'en est jamais ressorti vivant. Personne ne sait ce qu'il y a là-bas. Même les experts les plus puissants du royaume n'osent pas s'y aventurer. C'est un lieu maudit !"

Le regard de Xiao Yan se perdit un instant dans la direction de cette fameuse Zone Taboue.

Une expression indéchiffrable passa sur son visage tandis qu'il murmurait doucement, presque pour lui-même.

"L'endroit où je dormais est devenu une zone interdite... C'est amusant."

Revenant à l'instant présent, il fixa Han Wei et demanda calmement.

"Tu as oublié de me parler un peu de ce monde."

Han Wei, réalisant son oubli, se frappa le front avec un bruit sonore et s'exclama d'un ton désolé.

"Mais où était mon esprit ! Pardon, pardon ! Très bien, écoute. Nous sommes dans le royaume de la Flamme Céleste, qui fait partie du continent de la Lame Brisée. Plus précisément, cette région appartient à la province de Ziyun, et nous sommes actuellement dans le comté de Rivemont."

Il continua avec enthousiasme, comme s'il se rattrapait pour son oubli.

"Le continent est divisé en plusieurs royaumes. Le plus puissant parmi eux s'appelle le Royaume du Sang Écarlate. Ce royaume est redouté par tous les autres. Il est connu pour sa discipline militaire et ses généraux sans égal."

Han Wei baissa un peu la voix, comme pour révéler un secret.

"On raconte que leur nouveau roi a des ambitions démesurées. Il projette d'envahir tous les royaumes pour unifier le continent sous une seule couronne. Beaucoup le craignent, mais personne n'a encore osé s'opposer à ses plans."

Han Wei jeta un coup d'œil nerveux autour de lui avant de se rapprocher de Xiao Yan pour chuchoter.

"Il y a des rumeurs encore plus exagérées... On dit que ce roi du Sang Écarlate aurait l'ambition de se rebeller contre les immortels à l'extérieur de notre continent. Mais... tous ceux qui osent en parler disparaissent mystérieusement."

Xiao Yan, les yeux légèrement plissés, demanda d'un ton intrigué.

"Immortels ?"

Han Wei ouvrit de grands yeux, presque incrédule.

"Ah, c'est vrai ! Tu viens d'un village isolé, donc tu ne sais sûrement pas. Écoute bien : en dehors de notre continent, il existe d'immenses terres, des continents si vastes qu'ils dépassent l'imagination, plus grands que la lune elle-même. Là-bas, des immortels vivent dans un luxe indescriptible. On raconte qu'ils peuvent cueillir le soleil, festoyer au-dessus des nuages, et surtout... ils vivent éternellement."

Sa voix baissa d'un ton alors qu'il poursuivait avec un mélange de crainte et de fascination.

"Mais... pour une raison que personne ne comprend, notre continent est maudit. Aucun immortel ne peut y naître. Et pire encore, tout immortel qui ose y entrer voit ses pouvoirs disparaître, comme s'il était réduit à un simple mortel."

Il fit une pause, regardant Xiao Yan avec sérieux, avant de terminer.

"Maintenant, ils longent nos côtes sur leurs immenses navires ou volent dans leurs machines célestes, veillant à ce qu'aucun de nous ne quitte le continent. Enfin... pas tout à fait. Parfois, ils prennent ceux qu'ils jugent talentueux et disparaissent avec eux. Personne ne sait ce qu'ils deviennent."

Xiao Yan resta silencieux, son regard se durcissant légèrement.

Il murmura à lui-même.

"Alors, ils prennent ceux qui ont des racines spirituelles et éliminent ceux qui n'en ont pas…"

Il devina immédiatement leur méthode pour sélectionner les mortels "talentueux".

Dans ce monde, une personne devait posséder des racines spirituelles pour pouvoir cultiver.

Il existait de nombreux types de racines spirituelles, certaines bien plus rares et précieuses que d'autres.

Et ceux qui n'en avaient pas ?

Ils ne pouvaient tout simplement pas cultiver.

Enfin… c'est ce que tout le monde croyait.

Mais Xiao Yan connaissait quelques exceptions.

Il avait vu des individus sans racines spirituelles surmonter cet obstacle.

Cependant, ce n'était pas le moment d'y penser.

Concernant la fameuse "malédiction", Xiao Yan connaissait déjà la vérité.

En réalité, il en était la cause.

Mais il n'éprouvait aucune culpabilité pour les talents qu'il avait enterrés.

À ses yeux, son projet avait bien plus de valeur que n'importe quel génie céleste.

Xiao Yan hocha calmement la tête.

"Je vois, merci pour votre réponse."

Han Wei, fidèle à lui-même, caressa ses cheveux en riant d'une manière idiote.

"Haha, y'a aucun problème, c'était un plaisir de t'expliquer !"

À ce moment, Han Yu, qui se tenait à côté, jeta un coup d'œil attentif à Xiao Yan avant de demander.

"Je me demandais… pourquoi vous n'avez pas de sac avec vous, ni de fournitures, alors que vous venez d'arriver en ville ?"

Xiao Yan cligna des yeux, un léger gloussement s'échappant de ses lèvres.

"C'est un secret."

Han Wei, amusé par sa réponse énigmatique, trouva cet échange encore plus intéressant et se mit à rire de bon cœur.

De son côté, Han Yu devint encore plus convaincu de sa précédente hypothèse.

Toutefois, il n'en montra rien, préférant répondre par un rire superficiel pour masquer ses pensées.

Dans son esprit, il élaborait déjà un scénario digne de ses romans préférés.

"Si c'est un expert qui préfère cacher son identité, alors je ne vais pas le dénoncer. À la place, je vais montrer de la bonne volonté. Un jour, il se souviendra de mon aide et, touché par ma bienveillance, il me transmettra une technique ultime !"

L'image d'une technique secrète transmise par un grand maître flottait déjà dans son esprit, et Han Yu, complètement absorbé par ses rêveries, se mit presque à baver.

Finalement, le groupe se tut.

Le calme s'installa à nouveau, et après un moment d'attente, leur tour pour entrer dans la ville arriva.

Les gardes à l'extérieur faisaient leur travail avec discipline, contrôlant chaque voyageur avec précision.

Celui en charge, un homme légèrement costaud au regard froid, examina les nouveaux arrivants avec attention.

"Posez vos sacs." ordonna-t-il d'une voix ferme en appelant un autre garde pour fouiller leurs affaires.

Puis il demanda, d'un ton toujours aussi strict.

"Quelle est la raison de votre séjour ici ? Et si c'est temporaire, quelle en est la durée ?"

Han Yu, habitué à ces formalités, prit la parole avec assurance.

"Nous sommes ici pour participer au tournoi des trois dojos. Quant à savoir si c'est temporaire ou permanent… vous comprenez, il est difficile de prédire l'avenir."

Le garde hocha la tête, visiblement habitué à cette réponse.

Il n'avait aucune raison de douter.

"Très bien. Dix pièces de cuivre pour chacun de nous." annonça-t-il sans détour.

Han Yu sortit 20 pièces de cuivre et les tendit calmement au garde, avant de s'avancer avec son frère.

Mais alors qu'ils s'apprêtaient à passer, Han Wei trébucha maladroitement, perdant l'équilibre.

Son sac mal attaché s'ouvrit brusquement, éparpillant quelques fournitures au sol.

"Bon sang, Han Wei ! T'es pas sérieux ! Ramasse vite avant que les gardes ne commencent à râler !" s'énerva Han Yu en s'agenouillant pour l'aider.

Pendant ce temps, le garde à l'entrée, détournant son attention des deux frères, tourna la tête vers Xiao Yan.

Mais à sa grande surprise, le jeune homme en noir avait disparu.

À sa place, il ne vit qu'une caravane, dont les fesses d'un homme dépassaient maladroitement alors qu'il fouillait à l'intérieur.

Le garde fronça les sourcils, confus.

"C'est bizarre… J'aurais juré qu'il y avait un jeune homme ici juste avant…"

Il secoua la tête pour chasser ses doutes.

"Je dois être fatigué… tout ce boulot dès le matin, ça me fait voir des choses."

Revenant à ses préoccupations, il cria à l'homme penché dans la caravane.

"Eh, toi ! Qu'est-ce que tu fais là ? T'as pas vu la file derrière toi ?"

L'homme sortit enfin la tête, l'air embarrassé, et répondit d'un ton confus.

"Je suis désolé ! J'ai cru entendre du bruit à l'intérieur, je pensais que des rongeurs attaquaient mes graines…"

Le garde, toujours imperturbable, le coupa sèchement.

"Je m'en fiche. Raison de votre venue et durée de séjour. Maintenant."

Plus loin, après quelque temps, Han Yu et Han Wei venaient tout juste de remettre leurs affaires en ordre.

Han Wei, toujours mécontent, grommela.

"Ces gardes, franchement, ils pourraient au moins refermer les sacs correctement au lieu de nous causer des ennuis."

Han Yu lui lança un regard noir, exaspéré.

"Tais-toi avant qu'ils ne t'entendent et qu'on ait encore plus de problèmes."

Après avoir dit cela, Han Yu tourna la tête, espérant apercevoir Xiao Yan.

Mais à la place, il croisa le regard agacé d'un homme chauve et corpulent, tenant une charrette chargée de sacs de graines.

L'homme grogna avec irritation.

"Tu comptes rester planté là toute la journée ? Si mes graines moisissent, je te jure que je les ferai germer sur ta tête !"

Han Yu, surpris de ne pas voir Xiao Yan, sentit la colère monter en entendant cette remarque.

Il rétorqua avec un sourire moqueur.

"Un crâne aussi luisant que le tien devrait réfléchir à planter un jardin dessus. Ça pousserait sûrement mieux que tes graines."

Alors que le gros homme s'apprêtait à répliquer, le chef des gardes cria avec autorité.

"Taisez-vous ! Pas de disputes devant les portes de la ville ! Déguerpissez, vite !"

En entendant cela, l'homme chauve lança un dernier regard furieux à Han Yu, mais finit par s'éloigner.

Il n'était pas prêt à risquer de compromettre ses affaires pour une bande de jeunes provocateurs.

Han Yu, bien que frustré, ravala sa colère.

Il tourna la tête à la recherche de Xiao Yan, seulement pour le voir accroupi un peu plus loin, contemplant une fleur bleue. Intrigué, il s'approcha avec Han Wei à ses côtés.

"Alors, c'est là que tu étais," dit Han Yu avec un mélange d'agacement et de curiosité.

"Sérieusement, tu ressembles de plus en plus à un fantôme."

Xiao Yan esquissa un léger sourire, les yeux toujours fixés sur la fleur.

"Je suis pour la discrétion, c'est tout." répondit-il calmement.

Han Wei, toujours en train de s'épousseter, regarda la fleur que Xiao Yan observait et s'exclama.

"C'est une fleur de lune bleue ! On raconte que si on la croise en pleine forêt, sous la lumière de la pleine lune, et qu'on la suit, on rencontre une déesse qui révèle notre véritable moi."

Han Yu roula des yeux en soupirant.

"Des absurdités. Il n'y a ni dieux ni surhommes sur cette terre maudite. Ce ne sont que des contes pour les crédules."

Curieux malgré tout, il ajouta.

"Mais pourquoi tu la fixes avec autant d'intensité ?"

Xiao Yan, loin d'être agacé par leur bavardage, se releva doucement.

Ses yeux, empreints d'une lueur indéchiffrable, quittèrent la fleur pour se poser sur eux.

"Elle m'a juste rappelé quelques souvenirs." dit-il d'une voix douce avant de changer de sujet.

"Alors, on continue l'aventure ? Vous avez une auberge à me conseiller ?"

Han Yu, trouvant Xiao Yan de plus en plus agréable, sourit légèrement et dit.

"Il y a une auberge assez célèbre dans le coin. On l'appelle l'Auberge du Poulet Rouge, et ils ont même un vin spécial dont tout le monde parle."

Xiao Yan hocha simplement la tête.

"Très bien, je vous suis."

En marchant, ils passèrent devant une file de caravanes chargées de marchandises.

Des marchands aux regards perçants longeaient la route, lançant des appels incessants pour attirer les clients.

"Venez voir ! Un collier porte-bonheur qui repousse les malédictions, fabriqué par un maître forgeron de la capitale !"

"Regardez ces épées ! Forgées avec le meilleur acier de Rivemont, elles peuvent trancher n'importe quoi !"

Han Yu fronça les sourcils et cracha au sol.

"Que des mensonges. Ces escrocs racontent n'importe quoi."

Han Wei haussa les épaules et répondit avec son ton léger habituel.

"Eh bien, mon frère, ils font juste tout ce qu'ils peuvent pour survivre."

Han Yu soupira, agacé.

"Ça ne leur donne pas le droit d'arnaquer les gens honnêtes."

Alors que Han Wei s'apprêtait à faire entrer Xiao Yan dans la discussion, leur attention fut attirée par une agitation plus loin sur la route.

Une bagarre éclatait devant eux.

Un homme corpulent, accompagné de quelques sbires, s'approchait d'une femme marchande.

L'air menaçant, il lui cria.

"Ça fait une semaine que tu me promets que tu vas trouver l'argent, et toujours rien ! Moi, Baleine Noire, je ne tolère pas qu'on m'humilie comme ça ! Je te donne un jour. Si demain je n'ai pas mes frais de protection, tu peux dire adieu à ton commerce !"

Autour d'eux, les spectateurs se murmuraient à voix basse.

"Encore lui... Cette brute ne recule devant rien."

"Elle ne tiendra jamais un jour de plus, pauvre femme."

Han Yu serra les poings, visiblement en colère, tandis que Han Wei semblait incertain. Xiao Yan, quant à lui, resta silencieux, ses yeux observant la scène avec calme.

La femme s'accrochait désespérément aux jambes de Baleine Noir, sa voix brisée par les sanglots.

"Je vous en supplie, donnez-moi un peu plus de temps ! Ma fille est malade, les médicaments coûtent cher… Je n'ai pas encore réussi à réunir l'argent…"

Baleine Noir, insensible, lui asséna un coup brutal au visage, la projetant au sol.

"Je ne veux pas entendre tes excuses ! Je veux mon argent demain, sinon tu regretteras !" déclara-t-il avec froideur.

Han Yu, les mâchoires serrées et le regard brûlant de colère, fit un pas en avant, prêt à intervenir.

Mais une main pâle se posa fermement sur son épaule, l'arrêtant net.

Derrière lui, une voix basse et posée murmura.

"Si tu interviens maintenant, tu ne feras qu'aggraver les choses. Pour toi… et pour ton frère."