La pluie avait repris, un fin voile bruissant sur le paysage industriel morne autour du quai 19. Des rangées de conteneurs de fret s'alignaient telles de silencieuses sentinelles, chacun arborant des logos d'expédition défraîchis et quelques graffitis. L'asphalte fissuré luisait sous la lumière parcimonieuse des réverbères, formant de petites flaques huileuses où se reflétaient leurs lueurs. Dans ce halo brumeux, deux véhicules stationnaient côte à côte : la berline cabossée de Marcus et deux motos montées par des membres du gang des Razor Claws.
Jared King sortit de la voiture, grimaçant lorsque la douleur à sa cuisse lui rappela sa blessure. Il s'appuya sur la béquille qu'il avait empruntée, tout en gardant une main près de la poche intérieure de sa veste, là où se cachaient les Shades of Authority. À ses côtés, Ava Brooks passait du regard les alentours de cette station-service abandonnée, choisie comme point de rendez-vous. Dans la pénombre, le stylo-caméra accroché à son col luisait faiblement, prêt à enregistrer la moindre preuve compromettante si la situation dégénérait.
Deux motards des Razor Claws descendirent de leurs selles avec assurance. La première, une femme grande en cuir usé, les bras croisés sur un gilet orné de dessins de lames. Le second, un homme sec, la nuque ornée d'un tatouage de renard grimaçant, alluma une cigarette, plissant les yeux sous la bruine.
Ava prit la parole la première :
— « Merci d'être venus. On espère confirmer que le Syndicat utilise l'un des entrepôts ici. Une fois qu'on aura des preuves, on vous préviendra, et vous pourrez soit récupérer votre dû, soit saboter leurs affaires. »
La femme, celle qu'ils avaient croisée au bar Steel Alley, inclina la tête :
— « On n'aime pas le Syndicat, donc ça nous va. Mais si c'est une fausse piste… » Elle laissa planer la menace.
Jared comprit le sous-entendu : si cette nuit ne leur apportait rien, les Razor Claws pourraient décider que leur alliance ne valait pas la peine.
— « On ne vous fera pas perdre votre temps, » affirma-t-il. « Restez en retrait, et si le Syndicat est vraiment là, on le découvrira. »
Marcus parla à voix basse :
— « D'abord on reconnaît les lieux, on évite de se battre si ce n'est pas nécessaire. Notre objectif principal, c'est de récolter des infos, de tout filmer, ou de noter le moindre détail suspect. Dès qu'on a la certitude que le Syndicat est sur place, on vous appelle. »
Le motard au tatouage de renard expira un nuage de fumée :
— « Parfait. Mais on n'est pas vos larbins. Si on voit une ouverture pour attaquer, on fonce. »
Du coin de l'œil, Jared échangea un regard avec Ava. Leur « partenariat » était en équilibre instable, mais ils n'avaient pas le choix. Si le Syndicat exploitait réellement un des entrepôts du quai 19, la force de frappe des Razor Claws pourrait faire pencher la balance.
Une fois l'accord scellé, ils se séparèrent pour l'approche. Les Razor Claws restèrent sur la route principale, assez proches pour intervenir mais suffisamment loin pour ne pas se faire repérer. Jared, Ava et Marcus avanceraient à pied, entre les conteneurs, pour observer l'entrepôt.
La femme acquiesça d'un signe bref :
— « On attendra votre signal. Pas trop longtemps : si la police pointe son nez, ça pourrait mal tourner. »
Jared grimaça. Il ne tenait pas à croiser les forces de l'ordre par hasard. L'inspecteur Gallagher pourrait s'avérer un allié, mais un simple contrôle de routine risque de tout faire capoter.
— « Entendu, » répondit-il.
Sans plus de cérémonie, les deux motards remontèrent en selle et s'éloignèrent, leurs moteurs grondant dans la nuit humide. L'écho de leurs pots d'échappement s'évanouit, ne laissant que le bourdonnement lointain de la ville.
Se faufiler dans le labyrinthe
Pour atteindre le quai 19, ils durent contourner des colonnes de conteneurs, dressés tels des murs sous la lumière blafarde des lampes. Marcus ouvrait la marche, consultant un plan approximatif sur son téléphone. Ava suivait de près, une petite lampe de poche dans la poche de sa veste, et Jared fermait la marche, boitant autant que sa cuisse le laissait faire.
— « Ça va aller ? » demanda Ava en l'aidant à passer un trottoir effondré.
— « Oui, » fit-il, la mâchoire crispée. « On est trop près pour renoncer. »
Marcus leva la main en signe d'avertissement, contournant une pile de conteneurs sentant la rouille et l'eau de mer.
— « L'entrepôt n'est plus très loin. Je vois une barrière, un portail cadenassé… pas de gardes apparents, mais restons sur nos gardes. »
Ils se cachèrent derrière un grand conteneur étiqueté d'idéogrammes chinois, Ava glissa un œil à la bordure. Un projecteur unique éclairait vaguement une cour ceinte d'un grillage. Derrière, on distinguait un hangar en tôle ondulée, rongé par les intempéries. Un panneau annonçait Arcbridge Investments, pendant de travers au-dessus de l'entrée principale, quasi invisible dans la pénombre.
Le cœur de Jared s'emballa. C'était bien la même coquille qu'ils avaient repérée dans les documents officiels : Arcbridge. Si le Syndicat y entreposait sa contrebande, ils allaient enfin pouvoir révéler quelque chose de concret.
Il laissa sa béquille contre le conteneur et serra les dents.
— « On fait comment pour entrer ? »
Ava brandit sa petite lampe, la main sur l'interrupteur pour en limiter la luminosité.
— « On peut sectionner le grillage, mais ça risque d'enclencher une alarme. Sinon, on cherche un trou ou on escalade. »
Marcus montra l'angle gauche de la clôture.
— « La barbelure a l'air cassée à cet endroit—la rouille a dû faire son œuvre. On peut grimper sans trop de bruit, si on est prudents. »
— « Allons-y. »
Ils traversèrent l'espace découvert, chaque battement de leur cœur amplifié à chaque fois que le projecteur pivotait. Le sol détrempé faisait des bruits de succion à chaque pas. Lorsqu'ils atteignirent le grillage, Jared lutta contre la douleur pour monter. Des bouts de rouille se détachèrent sous ses mains, tombant en pluie sur le bitume boueux. Au sommet, il s'extirpa avec précaution, évitant les filins de fer tordus. Ava, plus agile, le suivit aisément, Marcus boucla la marche.
L'entrepôt se dressait à quelques mètres, seule une large porte cadenassée bloquait l'entrée principale. Sur le côté, une porte plus discrète offrait peut-être un autre accès. Jared pointa cette dernière, surveillant les fenêtres noircies. Aucun signe immédiat de mouvement. Pourtant, rien ne disait qu'il n'y avait pas de caméras ou de patrouilles à l'intérieur.
Visiteurs imprévus
Ils contournèrent le hangar, s'aplatissant contre la tôle. Soudain, Ava se figea, les incitant à faire de même, le souffle coupé. Un brouhaha de voix parvint d'un amoncellement de palettes voisine.
— « …j'ai dit, si Mlle Vaughn apprend la moindre bourde, on y passera, » grommelait un homme, la voix tendue.
Un second répliqua, plus grave :
— « Alors continue de surveiller, je charge le reste dans ces caisses. »
Des bruits de pas se rapprochèrent, ainsi que le tintement sourd de caisses déplacées. Ava jeta un coup d'œil prudent, puis hocha la tête vers Jared : deux individus s'affairaient sous un unique lampadaire, plaçant des caisses discrètes depuis un chariot élévateur sur un chariot à roulettes. Leurs vestes sombres ne laissaient voir aucun tatouage en spirale, mais leurs mouvements nerveux et la mention de « Mlle Vaughn » ne laissaient guère de doute sur leur affiliation.
Marcus s'approcha de Jared, chuchotant presque inaudiblement :
— « On les filme ? »
Ava approuva d'un signe, activant sa caméra. Si on pouvait prouver que ces hommes manipulaient la marchandise au nom du Syndicat, ça conforterait leurs accusations. Jared, lui, surveilla un accès secondaire qui menait à l'intérieur du bâtiment.
— « On va essayer cette porte, » murmura-t-il, « Les Razor Claws peuvent débarquer au moindre signe. »
Ava et Marcus consentirent, puis se glissèrent vers la porte. Elle était sécurisée par un petit cadenas, moins imposant que celui de l'entrée principale. Marcus sortit une fine tige métallique—un art appris en bricolant, mais jamais imaginé pour ce genre de circonstances.
Tandis qu'il s'activait, Ava continua de filmer à distance les deux employés. Jared, quant à lui, restait à l'affût du moindre bruit susceptible de les surprendre. Le déclic sec du cadenas résonna. Marcus abaissa lentement la poignée, posant le cadenas avec une infinie précaution pour éviter tout bruit métallique.
La porte s'ouvrit sur un couloir étroit, éclairé par des veilleuses de secours. Une odeur de poussière et de produits chimiques flotta dans l'air, irritant les narines de Jared.
Découverte de la cargaison
Ils avancèrent à pas feutrés, arrivant à une intersection : à gauche, le couloir s'enfonçait dans l'obscurité ; à droite, il débouchait sur une zone de chargement d'après l'écho. Le sol portait des marques de pas dans la poussière, filant justement vers la zone de déchargement.
Marcus braqua une petite lampe-stylo, balayant murs et sol.
— « Tout ça est immense. Ils ne stockent pas deux babioles… » souffla-t-il.
En suivant les traces, ils débouchèrent dans un vaste quai de chargement. De hautes étagères supportaient des caisses empilées. Les lampes industrielles clignotantes révélaient un labyrinthe de boîtes, certaines portant des codes d'expédition, d'autres vierges de toute inscription. Un chariot élévateur se trouvait près d'une porte de garage à demi ouverte.
Ava s'approcha, caméra au poing :
— « C'est colossal. Clairement pas de la petite revente. »
Jared aperçut une caisse dont les clous dépassaient. Il s'y pencha, écartant avec précaution les planches. À l'intérieur, il découvrit des pièces d'armes, soigneusement rangées dans de la mousse de protection. De fabrication étrangère, à première vue sophistiquée. Sur le couvercle, une spirale était discrètement gravée, signe indubitable du Syndicat.
Il croisa le regard stupéfait d'Ava et Marcus. Ils tenaient la preuve tangible que le Syndicat gérait un trafic d'armes de haute volée. Sur le marché noir, ce genre de matériel causerait d'innombrables ravages.
Un bruit de ferraille résonna alors dans le couloir, suivie de pas lourds. Sûrement d'autres employés, d'autres gardes. Tous trois se raidirent, Jared se tapissant derrière une caisse.
Deux hommes firent irruption, suivis d'un troisième. Le ton de leur échange était bas, mais pressant :
— « Mlle Vaughn flippe après le carnage du Depot. Elle veut tout transférer avant la fin de la semaine. »
— « Où ça ? »
— « Aucune idée. Mais ils doublent la sécurité. Quelques types ont tenté de nous voler… On ne peut pas laisser ça se reproduire. »
Le sang de Jared se glaça. « Ces types » ne pouvaient être que lui et ses amis. Selina Vaughn passait donc à la vitesse supérieure. Si eux ne réagissaient pas rapidement, elle verrouillerait tous ses sites.
Marcus, du regard, demanda à Jared s'ils avaient assez de preuves. Jared acquiesça. Ils avaient filmé les caisses, la marque en spirale, la logistique sur place, et entendu des propos mentionnant Vaughn. Ce n'était pas forcément un acte d'accusation imparable, mais un sérieux levier.
Soudain, l'engin élévateur poussa un bip assourdissant, attirant l'attention. Un ouvrier s'avança dans leur direction, cherchant la source du bruit. Jared retint son souffle, collé contre la paroi de la caisse.
Ava, cachée derrière un mince interstice, filmait toujours. Marcus était prêt à détaler. Jared sentit sa cuisse se contracter, et la poignée en plastique d'une pièce de sa béquille, mal fixée, tomba dans un léger cliquetis.
— « C'était quoi ? » lâcha une voix, s'approchant des caisses.
Le cœur de Jared s'emballa. Plus moyen de fuir. Les mains crispées, il échangea un bref regard avec Ava. Découverts.
L'astuce du hacker
Avant que les hommes du Syndicat ne tournent complètement le coin, Marcus réagit par réflexe. Il sortit un petit boîtier de sa poche—un brouilleur de signaux qu'il avait bricolé pour tester la sécurité de réseaux—et appuya sur l'interrupteur. Instantanément, les lampes se mirent à clignoter violemment, des étincelles pétillèrent au plafond, et l'ordinateur de bord du chariot élévateur se mit à biper avec un son strident.
— « Merde, qu'est-ce qui se passe ? » cria le plus proche, trébuchant en arrière sous l'effet de la surprise, tandis qu'un crachotis désagréable se déclenchait.
Ava, la caméra toujours braquée, profita du chaos.
— « C'est parti, Jared ! » aboya-t-elle.
Malgré la souffrance, Jared poussa une grande caisse pour se frayer un passage, s'élançant vers la sortie. Marcus le suivit, le brouilleur toujours actif pour semer davantage de confusion. Les lumières explosèrent à moitié, plongeant une partie du quai dans l'obscurité.
Des cris et des jurons retentirent ; certains hommes du Syndicat brandirent leurs armes, hurlant dans des talkies qui grésillaient à cause du brouillage. La pagaille régnait dans toute la zone.
Ava ferma la marche, évitant les caisses et le bras mécanique du chariot. L'adrénaline donna assez de force à Jared pour surmonter la douleur et courir de façon bancale jusqu'au couloir. En quelques foulées, ils retrouvèrent l'issue latérale, se ruant dehors, encore haletants.
— « Par ici ! » exhorta Jared, récupérant sa béquille posée près du grillage.
Marcus balança son brouilleur au sol, l'appareil grésillant dans son coin. Les trois comparses grimpèrent à nouveau la clôture, le cœur prêt à exploser, mais aussi animés d'une étrange jubilation : ils venaient de mettre la main sur des éléments explosifs prouvant l'existence d'un trafic d'armes.
À peine furent-ils de l'autre côté qu'ils virent les motos des Razor Claws. La femme imposante leva un sourcil :
— « Des ennuis ? »
— « Grosse tuile, » répondit Ava, à bout de souffle. « Le Syndicat est bien là. Ils sont armés. On a tout filmé, mais il faut fuir. »
Le motard au renard esquissa un sourire carnassier :
— « On ne va pas rater l'occasion de leur casser la gueule. Vous êtes sûrs de ne pas vous joindre à nous ? »
Marcus secoua la tête, l'air épouvanté :
— « Ils sont en alerte maximale. Vous iriez au casse-pipe. »
Un rictus apparut sur les lèvres du gang :
— « C'est justement ce qu'on veut. »
Jared devina la soif de vengeance qui les animait. Dans le chaos ambiant, ils pouvaient frapper un grand coup.
— « Soyez prudents, » lâcha-t-il, agrippé à sa béquille. « Nous, on a fait notre part : on a filmé, on sait qu'ils sont sur place. »
La femme rigola, un son rauque.
— « Bien. On va entrer en force et tenter de les dépouiller ou de tout faire sauter. Si on survit, on se reparle. »
Sans attendre, les Razor Claws foncèrent vers l'entrepôt, leurs phares crevant la pénombre. Bientôt, des tirs résonnèrent de l'autre côté de la barrière, le Syndicat pris en étau par ce raid impromptu.
Ava aida Jared à grimper dans la voiture, sa caméra clignotant encore. Marcus démarra aussitôt, et dans le rétroviseur, Jared aperçut les flashes des coups de feu. La guerre du quai 19 s'était bel et bien déclenchée. Ils s'éloignèrent, les pneus crissant sur la chaussée trempée, l'adrénaline pulsant dans leurs veines.
La fuite
Le silence dans l'habitacle était lourd, troublé seulement par la respiration haletante de chacun. Ava, le regard vissé à son téléphone, vérifiait que la séquence vidéo s'était bien enregistrée—un trésor de preuves compromettantes. Marcus jetait de fréquents coups d'œil au rétroviseur, redoutant une traque. Jared, lui, fixait le paysage nocturne, la cuisse en feu, l'esprit regorgeant des récentes révélations : stocks d'armes, filiale Arcbridge, ouvriers mentionnant directement Selina Vaughn.
— « C'est énorme, » lâcha-t-il dans un souffle. « On peut montrer ça à de vrais enquêteurs, ou faire du chantage aux soutiens du Syndicat. On n'est plus totalement dans le flou. »
Ava opina, le menton haut :
— « S'il est utilisé à bon escient, ce dossier peut nous aider à les faire tomber. Mais il nous faudra choisir à qui le confier—on ne veut pas qu'un complice du Syndicat étouffe l'affaire. »
Marcus poussa un long soupir :
— « Peut-être l'inspecteur Gallagher. On dit qu'il est clean. »
— « Peut-être, » concéda Ava, un brin incertaine. « Je réfléchirai. Et il faudra rester attentifs aux Razor Claws : ils pourraient détourner ces infos pour leur profit, ou provoquer une guerre des gangs. »
Jared vit, dans le rétroviseur, un reflet orangé illuminer la zone de l'entrepôt—peut-être un feu, ou simplement le scintillement des armes. Les bas-fonds de la ville semblaient s'ouvrir, révélant la violence latente sous les façades miroitantes. Et eux, ils étaient au cœur de ce maelström, munis d'un artefact surnaturel et d'une caméra pleine de preuves.
Les rues défilèrent sous leurs yeux. Des sirènes retentirent au loin, et Jared s'attendit à voir surgir la police, mais ils parvinrent à se fondre dans le labyrinthe des voies sans être suivis. Un soulagement teinté d'appréhension.
Ils avaient allumé une mèche à Pier 19, et le Syndicat répliquerait, acculé et furieux. Dans leurs boardrooms feutrés, ils chercheraient à contenir les dégâts tandis que les petits criminels fuiraient ou, au contraire, profiteraient du désordre. Alors que la voiture roulait, Jared serra la poignée, sans savoir de quel côté de la loi ils allaient finalement tomber.
La lutte venait d'atteindre un niveau supérieur. Plus question de replonger dans l'anonymat ou de fuir un conflit grandissant. Le coup de bluff de Marcus avait fonctionné pour ce soir, mais la facture grimperait.
Pourtant, malgré la peur, Jared sentait poindre en lui une détermination nouvelle. Ils avaient été trop loin pour reculer. À trois, armés d'un reliquat surnaturel et d'une farouche volonté de vérité, ils allaient affronter le Syndicat.
Il jeta un dernier regard à Ava et Marcus—tous deux exténués, tous deux résolus. Ensemble, ils avanceraient, Shades of Authority en main, pactisant avec l'impensable, opposant leur courage à la puissance corrompue. Tandis que les néons de la ville dansaient sur son visage, Jared se promit en silence que les ténèbres de Silvercoast cèderaient un jour sous la lumière de la justice, même s'il devait tout sacrifier pour y parvenir.