Les eunuques avancèrent en silence, leurs hallebardes scintillant sous la lumière maladive de la cour. Quatro sentait la sueur perler sous son masque. La puanteur insoutenable de la cour brouillait ses sens, mais il n'avait pas le choix : il devait survivre.
L'un des eunuques s'élança, balayant l'air avec sa hallebarde. Quatro esquiva de justesse, le tranchant de l'arme fendant l'air à quelques centimètres de son visage. Le coup, mal dirigé, trancha net une des concubines droguées qui se trouvait derrière lui. Elle s'effondra sans un cri, son sang éclaboussant le sol déjà souillé.
Ce moment d'horreur permit à Quatro d'agir. Il bondit sur l'eunuque, saisissant le manche de sa hallebarde. Une lutte acharnée s'engagea. L'homme, massif, avait une force écrasante, mais Quatro, poussé par l'instinct et la rage, parvint à lui arracher l'arme. Avec une puissance brute, il enfonça la lame dans le torse de son adversaire, le foudroyant sur place.
Le corps de l'eunuque s'écroula, mais deux autres s'avancèrent aussitôt, leurs hallebardes levées. Quatro brandit sa nouvelle arme et para une attaque, le choc des lames résonnant dans la cour. Un deuxième coup frappa une concubine qui tentait maladroitement de s'enfuir, sa silhouette frêle fauchée par la violence aveugle du combat.
« Reculez ! » hurla Quatro, mais les eunuques restaient implacables, leurs visages masqués ne montrant aucune émotion.
L'un d'eux tenta de l'attaquer par le flanc, mais Quatro pivota rapidement et abattit le manche de la hallebarde sur ses jambes. Un craquement sinistre retentit alors que l'eunuque s'effondrait, les genoux brisés, hurlant de douleur.
Le dernier se jeta sur lui avec une fureur glaciale. Quatro lâcha sa hallebarde, attrapa le masque d'or de son adversaire et tira de toutes ses forces. Le masque se détacha, révélant un visage défiguré, marqué par des cicatrices et des rituels cruels. Pris de panique, l'eunuque recula, mais Quatro ne lui laissa aucune chance. Il plongea la lame dans la gorge de l'homme, mettant fin à sa vie dans un gargouillement sanglant.
Le silence retomba sur la cour, seulement troublé par les râles de l'eunuque aux jambes brisées et les murmures incohérents des concubines. Haletant, Quatro recula d'un pas, son regard cherchant désespérément à percer la brume épaisse de ce lieu maudit.
« Où es-tu ? » murmura-t-il, sa voix rauque. « Montre-toi... »
Il scruta les visages des femmes nues qui erraient autour de lui. Toutes étaient blanches, leurs peaux pâles et souillées par la crasse. Aucune n'était la Première Femme qu'il cherchait. Aucune n'avait cette peau noire qui la distinguerait immédiatement.
Quatro sentit une vague de frustration le submerger. Était-elle ici ? Était-elle encore vivante ?
Des bruits de pas résonnèrent au loin. Les gardes accouraient, alertés par le chaos. Quatro resserra sa prise sur la hallebarde et se remit à courir, fendant la foule des concubines.