Dans la salle de purification, l'air lourd de souffre et de parfum rendait chaque respiration difficile. Les murs suintaient d'humidité et de sang ancien, et les bancs de fer froid semblaient conçus pour extraire toute chaleur humaine. Quatro était attaché, plaqué sur un banc en métal rouillé, les chaînes serrées autour de ses poignets et chevilles.
Face à lui, le Parfumeur en Chef, son masque d'ivoire éclatant à la lumière vacillante des torches, le fixait avec une intensité glaciale.
« Toi, un prince ? » hurla-t-il, la voix trahissant à la fois la colère et la moquerie. « Laisse-moi rire ! »
D'un geste précis, il sortit une seringue remplie d'un liquide doré scintillant. Sans hésitation, il enfonça l'aiguille dans le bras de Quatro, injectant la moitié du contenu. Une chaleur brûlante parcourut les veines du prince, mais il serra les dents, refusant de montrer sa douleur.
« Maintenant, parle ! » siffla le Parfumeur. « Qui t'a révélé tout ce que tu sais ? Ces connaissances ne sont pas celles d'un esclave ordinaire. Alors, dis-moi, qui es-tu ? »
Quatro, haletant mais déterminé, releva la tête.
« Ma sœur, » dit-il enfin, sa voix rauque mais ferme. « Si tu me dis où elle est, je te révélerai tout. »
Le Parfumeur recula d'un pas, surpris par la réponse. Mais son masque dissimula toute émotion. Après un bref instant de silence, il éclata d'un rire glacial.
« Ta sœur ? Tu espères retrouver une Première Homme ici, dans le palais d'Axiome ? » Il s'approcha, son ton devenant plus cruel. « La seule Première Homme que tu pourrais trouver est une putain d'Axiome, une folle. Elle est la plus sale des concubines, bonne à rien sinon à ramper dans le sperme. »
Ces mots allumèrent une fureur noire dans le cœur de Quatro. Ignorant la douleur et ses chaînes, il tira de toutes ses forces. Un craquement métallique retentit lorsqu'une de ses entraves céda.
Avant que quiconque ne puisse réagir, Quatro attrapa un bâton posé près du banc. Avec une violence incontrôlable, il frappa le Parfumeur en Chef au visage.
Le masque d'ivoire vola en éclats, révélant un visage déformé par la surprise et la douleur. Mais Quatro n'en resta pas là. Transporté par sa rage, il asséna coup après coup, brisant le crâne de son tortionnaire.
Le silence s'abattit dans la salle, seulement troublé par les halètements de Quatro et le bruit du sang gouttant sur le sol. Les assistants du Parfumeur, figés par l'horreur, n'osèrent intervenir.
Libéré de ses chaînes restantes, Quatro se redressa. Son regard flamboyait d'une détermination glacée. Il devait atteindre le trône d'Axiome, là où il trouverait des réponses sur sa sœur.
D'un pas lourd, il quitta la salle, laissant derrière lui le corps brisé du Parfumeur en Chef et une promesse de vengeance gravée dans les esprits de ceux qui avaient osé le sous-estimer.