Les jours passèrent, et Zeeya et Tony continuèrent à se rapprocher. Ils riaient ensemble, passaient de plus en plus de temps dans les couloirs, et chaque moment partagé semblait les isoler du reste du monde. Mais tout le lycée commençait à remarquer leur complicité – et cela n'échappa pas à Allison.
Allison, la reine autoproclamée du lycée, était la petite amie officielle de Tony depuis plusieurs mois. Jolie, populaire et autoritaire, elle avait l'habitude d'avoir ce qu'elle voulait. Et ce qu'elle voulait, c'était garder Tony à ses côtés.
Un vendredi après-midi, alors que Zeeya rangeait ses affaires dans son casier, Allison fit irruption dans le couloir, entourée de ses amies.
— Toi, la nouvelle, cria-t-elle, attirant l'attention de tous les élèves autour.
Zeeya releva timidement la tête, son cœur battant plus vite.
— Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.
Allison s'approcha, un sourire froid sur le visage.
— Oh, je veux juste m'assurer que tu comprends bien une chose : Tony est à moi. Alors garde tes petites mains loin de lui, compris ?
Zeeya sentit la colère monter en elle, mais elle tenta de garder son calme.
— Je ne sais pas de quoi tu parles, répondit-elle en refermant son casier.
— Oh, arrête ton cinéma. Tout le monde voit comment tu le regardes, comme un chiot perdu. Mais laisse-moi te donner un conseil : il ne te remarquera jamais comme il me remarque, dit Allison avec un éclat de rire cruel.
Zeeya resta silencieuse, incapable de trouver les mots, alors qu'Allison et son groupe s'éloignaient.
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Plus tard dans la journée, Zeeya retrouva Tony dans la cour, comme ils en avaient l'habitude. Il jouait avec un ballon de basket, le lançant distraitement contre le mur.
— Hé, tout va bien ? demanda-t-il en voyant son expression.
Elle hésita un instant, mais secoua la tête.
— Oui, tout va bien.
Tony haussa un sourcil, visiblement sceptique, mais il n'insista pas.
— OK. Alors, devine quoi ? J'ai enfin trouvé une excuse pour éviter le festival des citrouilles cette année. Ça s'appelle « traîner avec Zeeya ». Tu devrais essayer, c'est super efficace.
Elle rit doucement, et pour un instant, oublia la confrontation avec Allison.
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Cependant, les tensions atteignirent leur paroxysme la semaine suivante. Allison, voyant que ses menaces n'avaient pas éloigné Zeeya, décida de confronter directement Tony.
Elle le trouva dans le gymnase, où il lançait des paniers en solo.
— On peut parler ? demanda-t-elle en s'approchant.
Tony, surpris, s'arrêta et se tourna vers elle.
— Bien sûr, qu'est-ce qui se passe ?
— Ce qui se passe, c'est toi et cette fille.
— Zeeya ? dit-il, confus.
— Oui, Zeeya. Pourquoi tu passes autant de temps avec elle ? Tu sais ce que ça fait paraître ?
Tony fronça les sourcils, jetant distraitement le ballon sur le côté.
— Allison, Zeeya et moi, on est juste amis. Pourquoi tu t'énerves ?
— Juste amis ? siffla-t-elle. Tu rigoles ? Tu la regardes comme si elle était la seule personne dans la pièce.
Tony soupira, passant une main dans ses cheveux.
— Allison, écoute, on doit parler de nous.
Son ton calme, presque détaché, fit blêmir Allison.
— Parler de nous ? répéta-t-elle.
— Oui. Ça ne marche plus. Je crois qu'on est ensemble par habitude, mais… on ne se rend pas heureux.
— Tony, ne dis pas ça… Je t'aime, dit-elle, sa voix se brisant légèrement.
— Et moi je pense que je veux autre chose, répondit-il doucement.
Il tourna les talons, laissant Allison seule, sa fierté brisée.
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Le lendemain, Tony retrouva Zeeya à leur table habituelle dans la cour.
— Hé, dit-il en s'asseyant à côté d'elle.
— Hé, répondit-elle, un peu nerveuse.
Il resta silencieux un moment, semblant chercher ses mots.
— Zeeya, écoute, je voulais te dire quelque chose.
— Quoi ?
— Je… J'ai rompu avec Allison, dit-il finalement.
Zeeya le fixa, surprise.
— Oh… je suis désolée.
Il éclata de rire.
— Non, crois-moi, ce n'est pas une mauvaise chose. En fait, c'est une bonne chose.
Elle resta silencieuse, attendant qu'il continue.
— Ce que je veux dire, c'est que j'aimerais qu'on passe plus de temps ensemble. Pas pour un projet ou quoi que ce soit. Juste… toi et moi.
Elle sentit ses joues chauffer.
— Tu veux dire… comme un rendez-vous ? demanda-t-elle timidement.
— Exactement. Un vrai rendez-vous. Dis-moi que tu dis oui, sinon je vais avoir l'air idiot, plaisanta-t-il avec un sourire charmeur.
Elle rit doucement avant d'acquiescer.
— Oui, je veux bien.
Tony se leva, exagérant un geste de victoire.
— Parfait. Prépare-toi, nouvelle. T'as jamais vu une soirée aussi cool.
Elle le regarda s'éloigner, un sourire éclatant sur le visage. Pour la première fois depuis qu'elle avait déménagé, elle sentit une chaleur inattendue dans son cœur. Peut-être que cette petite ville avait plus à offrir qu'elle ne l'imaginait.