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Chapter 24 - Chapitre 24 : Attente et Promesse

Matteo m'aida à sortir de la voiture, me soutenant doucement alors que je serrais Leonardo un peu plus fort contre moi. Mila, déjà descendue, m'attendait près de la porte de la villa, les traits tirés par la fatigue et l'inquiétude. Elle se tourna vers moi avec un sourire fragile, mais je voyais dans ses yeux qu'elle était tout aussi terrorisée que moi.

La villa semblait irréelle dans la nuit, trop calme, comme un contraste cruel avec le chaos que nous venions de fuir. La grande porte s'ouvrit avant que nous n'ayons eu le temps d'avancer davantage, et Teresa, la gouvernante de la maison, apparut dans l'encadrement, une lampe à la main.

« Madame Valenti ! » s'exclama-t-elle, la voix tremblante d'émotion. Elle accourut vers nous, son regard passant immédiatement de mon visage à celui de Leonardo, bien au chaud dans mes bras.

« Dieu soit loué, vous êtes en sécurité... Je vous attendais avec tant d'inquiétude ! »

Je tentai de lui sourire, mais mes lèvres refusèrent de suivre. La réalité de ce que nous venions de me traverser pesait trop lourdement.

« Matteo... » commençai-je, mais il me coupa, la voix ferme.

« Entrez à l'intérieur. Teresa, préparez un endroit pour madame Valenti et le bébé. »

Teresa acquiesça rapidement avant de me guider à l'intérieur. La chaleur de la villa me frappa de plein fouet, et pourtant, je me sentais frigorifiée jusqu'aux os).

« Madame Valenti, asseyez-vous ici, » murmura Teresa en m'installant dans le salon sur un canapé confortable.

Elle déposa une couverture douce sur mes épaules, mais même cela ne suffisait pas à apaiser les tremblements qui secouaient mon corps.

Je levai la tête lorsque Matteo entra à son tour, portant Luca appuyé contre lui.

Luca, le visage pâle, grimaçait de douleur tandis que sa main pressait son flanc, où une large tache sombre s'étalait sur sa chemise.

Derrière eux, Isabella suivait de près, ses joues baignées de larmes, ses mains tremblant sous le poids de l'angoisse.

« Pose-le là, » ordonna Matteo en indiquant un fauteuil à Teresa.

La gouvernante ne perdit pas une seconde, déplaçant rapidement une table basse pour laisser de l'espace. Un silence pesant s'installa alors que Luca, presque inconscient, s'effondra dans le fauteuil.

Quelques minutes plus tard, le docteur Valli entra précipitamment dans la pièce. Teresa avait dû l'appeler à l'avance, car il portait déjà sa sacoche de médecin. Sa silhouette rassurante me rappela qu'au moins ici, nous avions des alliés sur qui compter.

« Comment est-il ? » demanda Matteo d'une voix basse mais autoritaire.

Le docteur Valli s'agenouilla immédiatement près de Luca, ouvrant sa chemise pour examiner la plaie au flanc.

« La balle a traversé, mais il perd beaucoup de sang. Teresa, de l'eau chaude et des serviettes propres, tout de suite. Je vais faire tout mon possible pour stabiliser son état. »

Isabella s'accroupit près de son frère, ses larmes coulant en silence tandis qu'elle serrait sa main ensanglantée.

« Tiens bon, Luca… Je t'en supplie… » murmura-t-elle entre deux sanglots.

Je regardais la scène, figée, mon esprit me ramenant sans cesse à Alessandro. Où était-il ? Était-il en vie ? Chaque seconde qui passait sans nouvelle semblait arracher un morceau de moi-même.

Matteo s'approcha, posant un genou devant moi pour être à ma hauteur. Ses yeux sombres, d'ordinaire si froids, semblaient porter un poids supplémentaire ce soir.

« Madame Valenti, écoutez-moi, » dit-il d'une voix grave mais calme. « Je sais ce que vous ressentez. Le boss vous a donné sa parole. Il reviendra. Mais je ne peux pas rester ici les bras croisés. Je vais repartir le chercher. »

Mon cœur s'arrêta un instant. « Quoi ? Matteo, je… Je viens avec vous ! »

Il secoua la tête fermement. « Non. Le boss a été clair. Votre sécurité et celle du bébé passent avant tout. Je vais rassembler des hommes et retourner là-bas pour le ramener. Je vous le promets. »

Je secouai la tête, sentant les larmes me monter aux yeux. « Promettez-moi, Matteo. Promettez-le-moi ! »

« Je vous le promets, madame Valenti, » répondit-il fermement avant de se relever.

Teresa posa une main douce sur mon épaule.

« Madame Valenti, vous devez monter dans votre chambre. Vous avez besoin de repos. »

Je ne répondis pas, incapable de détacher mon esprit de cette promesse lancée dans le vide.

Finalement, Mila m'aida à me relever, toujours aussi attentionnée.

« Je vais porter Leonardo dans la chambre pour que vous puissiez vous reposer un peu, madame, » dit-elle doucement en tendant les bras pour prendre mon fils.

Je reculai instinctivement, le tenant un peu plus fort contre moi. « Non… Non, je ne peux pas. Je ne peux pas le quitter. »

Mila posa une main apaisante sur mon bras.

« Je comprends, mais vous devez vous reposer. Je vous promets que je prendrai soin de lui, et dès votre réveil, il sera à vos côtés. Je ne le laisserai pas seul une seule seconde. »

Je levai les yeux vers elle, cherchant dans son regard une assurance que je pouvais croire. Finalement, vaincue par l'épuisement et la douleur, je hochai la tête lentement. « D'accord. Mais… veille sur lui. »

« Toujours, » murmura Mila avec un sourire sincère.

Teresa et Mila m'accompagnèrent dans ma chambre. Une fois installée dans le lit, Leonardo emmené par Mila à quelques pas de là, le docteur Valli s'approcha avec un petit verre d'eau et un comprimé blanc.

« Prenez ceci, madame Valenti. Ce sont des tranquillisants légers. Vous venez d'accoucher, et votre corps n'a pas eu le temps de récupérer. Il faut dormir. »

Je voulais protester, mais je savais qu'il avait raison. Je me laissai aller contre l'oreiller, incapable de lutter davantage.

« Il reviendra… Il a promis, » murmurai-je une dernière fois avant de fermer les yeux, bercée par la voix de Mila qui me rassurait encore une fois : « Dès que vous ouvrirez les yeux, il sera là. Je vous le promets. »

La fatigue m'emporta finalement dans un sommeil troublé, peuplé d'ombres et de murmures, tandis que le visage d'Alessandro restait gravé dans mon esprit.

Mais même dans le silence du sommeil, son absence était un poids insoutenable, comme si mon cœur continuait de l'appeler à travers l'obscurité