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Chapter 9 - Chapitre 9 : L'apparence du contrôle

Lorsque j'ouvris les yeux le lendemain matin, la lumière douce du soleil s'infiltrait à travers les rideaux. Pendant un instant, je crus que tout était redevenu normal, que cette étrange réalité n'était qu'un mauvais rêve. Mais la chaleur d'un bras autour de ma taille et la respiration régulière derrière moi dissipèrent cette illusion.

Alessandro.

Il était toujours là, son bras fermement ancré sur moi comme s'il craignait que je m'échappe pendant la nuit. Je me raidis légèrement, ne sachant pas quoi faire. Est-ce que je devais me dégager doucement ? Faire semblant de dormir ? Mais avant que je puisse décider, je sentis son souffle près de mon oreille.

« Tu es réveillée. »

Sa voix était grave et encore empreinte de sommeil. Je déglutis difficilement, évitant de me retourner. « Oui… »

Il retira lentement son bras, mais pas avant de murmurer : « Tu dors bien dans mes bras. »

Cette remarque, dite d'un ton si naturel, me fit rougir. « J'étais fatiguée, c'est tout, » répondis-je rapidement, en me redressant pour m'éloigner un peu de lui.

Alessandro ne répondit rien, mais je pouvais sentir son regard sur moi, perçant, comme s'il tentait de lire mes pensées.

« Je vais… aller me préparer, » marmonnai-je, me levant précipitamment du lit.

Je me réfugiai dans la salle de bain, le cœur battant encore plus vite que je ne l'aurais voulu. Être près de lui, aussi proche, me mettait dans un état étrange que je ne savais pas gérer.

Quand je sortis enfin de la salle de bain, Alessandro était déjà habillé, impeccable dans un costume sombre qui accentuait son allure imposante. Il se tenait près de la fenêtre, parlant doucement au téléphone en italien.

Je m'arrêtai un instant pour l'observer, captivée malgré moi par la force tranquille qu'il dégageait. Il avait l'air si sûr de lui, si inébranlable. Et moi ? J'étais toujours en train de chercher un équilibre dans cette vie qui n'était plus la mienne.

Lorsqu'il termina son appel, il se tourna vers moi, un sourire en coin. « Prête pour notre première journée ? »

« Première journée de quoi ? » demandai-je, méfiante.

Il ajusta ses boutons de manchette avant de s'approcher de moi. « En tant que ma femme. »

Je levai les yeux au ciel. « Tu veux dire… un rôle à jouer ? »

« Ce n'est pas qu'un rôle, Arianna, » répondit-il calmement, son regard capturant le mien. « C'est ta vie maintenant. »

Avant que je ne puisse répliquer, Teresa frappa doucement à la porte.

« Le petit-déjeuner est prêt, monsieur et madame Valenti, » annonça-t-elle, un sourire chaleureux sur le visage.

La table du petit-déjeuner était dressée avec une précision digne d'un hôtel de luxe. Alessandro s'installa en face de moi, son expression calme mais attentive.

Je m'efforçai de me concentrer sur mon assiette, mais je pouvais sentir son regard peser sur moi, comme s'il analysait chaque mouvement.

« Ce soir, nous avons une réception, » déclara-t-il soudainement, brisant le silence.

Je relevai les yeux, surprise. « Une réception ? De quel genre ? »

« Formelle, » répondit-il en buvant une gorgée de café. « Les partenaires commerciaux, les alliés… Ils doivent te voir à mes côtés. »

Je soupirai, repoussant légèrement mon verre de jus d'orange. « Donc c'est encore une question d'apparence. Une façade. »

Alessandro posa lentement sa tasse et me regarda avec intensité. « Ce n'est pas une façade, Arianna. C'est une démonstration. »

Je haussai un sourcil, intriguée malgré moi. « Une démonstration de quoi ? »

« Que tu es ma femme, et que personne ne doit douter de ta place à mes côtés, » répondit-il calmement, comme si c'était la chose la plus évidente au monde.

Je sentis une vague d'agacement monter en moi, mais je savais que protester ne servirait à rien.

La journée passa rapidement, et avant que je ne m'en rende compte, Teresa entra dans ma chambre avec une robe qu'Alessandro avait choisie pour moi.

C'était une pièce élégante, noire avec des touches d'argent, qui semblait à la fois discrète et sophistiquée. Elle me donnait l'impression de jouer un rôle dans un film de luxe, un rôle qui ne m'appartenait pas vraiment.

Lorsque je descendis enfin les escaliers, Alessandro m'attendait dans le hall, vêtu d'un costume sombre qui accentuait son allure imposante. Ses yeux glissèrent sur moi avec une lenteur délibérée, et je crus déceler une lueur d'admiration dans son regard.

« Tu es parfaite, » dit-il simplement.

Je détournai les yeux, mal à l'aise sous l'intensité de son regard. « Merci, » murmurai-je.

Il tendit son bras, et après une seconde d'hésitation, je l'attrapai, consciente de la chaleur rassurante mais troublante de son contact.

La réception se tenait dans une villa somptueuse, magnifiquement éclairée par des lustres en cristal et des bougies dispersées un peu partout. Dès que nous franchîmes les portes, je sentis les regards se poser sur nous.

Alessandro, comme toujours, semblait parfaitement à l'aise. Il m'entraîna à travers la foule, sa main posée légèrement mais fermement dans le bas de mon dos. Chaque geste qu'il faisait semblait calculé, conçu pour afficher au monde que j'étais à lui.

« Détends-toi, » murmura-t-il à mon oreille, sa voix basse et autoritaire.

Je n'eus pas le temps de répondre. Alessandro se pencha légèrement et déposa un baiser sur ma tempe, un geste rapide mais significatif. Mon souffle se coupa, et je sentis mes joues s'enflammer.

Plusieurs invités détournaient discrètement les yeux, comme s'ils avaient peur de perturber une scène trop intime pour eux.

« Alessandro ! » chuchotai-je entre mes dents, embarrassée.

Il esquissa un sourire, visiblement amusé par ma réaction. « Rappelle-toi, Arianna. Ils doivent voir que nous sommes unis. »

Alors que nous nous arrêtions près d'un groupe d'invités, je remarquai une femme s'approcher. Elle était grande, élancée, vêtue d'une robe rouge éclatante qui attirait tous les regards. Ses cheveux blonds ondulaient sur ses épaules, et son sourire était aussi froid que calculé.

Elle s'arrêta devant Alessandro, ignorant complètement ma présence.

« Alessandro, » dit-elle, sa voix douce mais pleine de sous-entendus.

Je remarquai la manière dont Alessandro se tendit légèrement, bien qu'il reste impassible.

« Giulia, » répondit-il d'un ton froid.

La femme, Giulia donc, posa une main délicate sur son bras. « Cela fait si longtemps. Je suis heureuse de voir que tu as… changé de priorités. »

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas exactement ce qu'elle insinuait, mais sentant déjà une pointe de jalousie s'éveiller en moi.

Giulia finit par tourner la tête vers moi, son sourire s'élargissant. « Et toi, tu dois être Arianna. »

« Oui, » répondis-je, un peu trop brusquement.

Elle me dévisagea, son regard me jaugeant comme si elle essayait de trouver une faiblesse. « Tu as beaucoup de chance, Arianna. Alessandro est un homme… unique. »

Avant que je ne puisse répondre, Alessandro posa une main ferme sur ma taille et se pencha pour murmurer à mon oreille : « Ignore-la. Elle ne mérite pas ton attention. »

Mais Giulia, bien qu'amusée par cette démonstration de possessivité, ne semblait pas vouloir céder.

« Alessandro, tu es plus démonstratif que je ne l'aurais imaginé. On dirait que le mariage te réussit. »

Cette fois, il ne répondit rien, préférant poser un baiser rapide mais appuyé sur mes lèvres. Le geste, bien que calculé, me prit de court. Mon cœur s'accéléra, et je restai figée, incapable de réagir.

Giulia leva les sourcils, surprise mais toujours souriante. « Fascinant, » murmura-t-elle avant de s'éloigner enfin.

Alors que Giulia disparaissait parmi les invités, je tentai de retrouver mon calme, mais la tension ne retombait pas. Alessandro semblait vouloir tourner la page sur cette rencontre, mais je n'avais pas oublié la manière dont cette femme l'avait regardé… ni l'effet qu'elle semblait avoir eu sur lui.

Nous continuâmes à avancer parmi la foule, Alessandro répondant poliment aux salutations de ses partenaires et associés. Il s'arrêtait parfois pour échanger quelques mots avec des hommes en costume qui semblaient aussi intimidants que lui.

Et puis, il arriva.

Un homme se détacha du groupe le plus proche et s'approcha de nous avec un sourire éclatant, presque désarmant. Il était grand, avec des cheveux brun foncé soigneusement coiffés, un visage anguleux et des yeux d'un vert perçant. Sa prestance rivalisait avec celle d'Alessandro, bien que son allure fût légèrement plus décontractée.

« Alessandro, » dit-il d'un ton léger mais assurément moqueur, tendant une main.

« Lorenzo, » répondit Alessandro en serrant brièvement la main tendue, son ton plus glacial qu'à l'accoutumée.

Je sentis immédiatement la tension entre eux. Lorenzo, cependant, ne semblait pas perturbé.

« Et qui est cette charmante personne ? » demanda-t-il en tournant son regard vers moi, un sourire charmeur s'étirant sur ses lèvres.

Alessandro posa une main sur ma taille, son geste presque possessif. « Arianna, ma femme. »

Lorenzo haussa légèrement un sourcil, clairement intrigué. « Ta femme ? C'est… surprenant. Je ne savais pas que tu avais un penchant pour le romantisme. »

Le ton était léger, presque innocent, mais je pouvais sentir qu'il y avait une provocation sous-jacente.

« Les affaires personnelles ne te concernent pas, » répondit Alessandro d'une voix calme mais tranchante.

Ignorant délibérément l'avertissement, Lorenzo me tendit la main avec un sourire désarmant. « Arianna, c'est un plaisir de vous rencontrer. »

Je serrai sa main, essayant de ne pas montrer ma nervosité. « Enchantée, Lorenzo. »

Ses doigts se refermèrent autour des miens avec une douceur surprenante, et il inclina légèrement la tête, comme s'il me saluait de manière plus intime.

« Je dois dire, Alessandro, que tu as très bon goût, » ajouta-t-il en me relâchant.

Alessandro ne répondit pas, mais je sentis sa main sur ma taille se resserrer légèrement.

Quelques minutes plus tard, alors qu'Alessandro parlait à un groupe d'invités, Lorenzo s'approcha de moi à nouveau, cette fois lorsque je me trouvais seule près d'une table où étaient disposés des verres de champagne.

« Alors, Arianna, » commença-t-il, un sourire amusé sur le visage. « Comment trouves-tu la vie avec Alessandro ? Intimidante, n'est-ce pas ? »

Je pris un verre pour éviter de croiser son regard trop insistant. « C'est… une adaptation. »

Il rit doucement. « Oh, je n'en doute pas. Alessandro a toujours été… comment dire… particulier. »

Je fronçai les sourcils, légèrement agacée par son ton. « Particulier ? »

Lorenzo haussa les épaules, son sourire toujours aussi présent. « Tu sais, il aime tout contrôler. Absolument tout. C'est fascinant, vraiment. Mais je me demande combien de temps une femme comme toi pourra tolérer ça. »

Je sentis une pointe de colère monter en moi, mais avant que je ne puisse répondre, une main ferme se posa sur mon épaule.

« Lorenzo, » dit Alessandro d'un ton qui ne laissait aucune place à la discussion. « Je crois que tu as autre chose à faire. »

Lorenzo leva les mains en signe de reddition, son sourire s'élargissant. « Bien sûr, bien sûr. Je ne voulais pas m'imposer. »

Il recula, mais pas avant de me lancer un dernier regard accompagné d'un clin d'œil subtil.

Une fois Lorenzo parti, Alessandro me prit par le bras et m'entraîna légèrement à l'écart, loin de la foule.

« Ne lui parle pas, » ordonna-t-il, son ton glacial.

Je le fixai, choquée par son autorité soudaine. « Il était juste poli, Alessandro. Tu n'as pas besoin de réagir comme ça. »

Son regard s'assombrit, et il se pencha légèrement vers moi, réduisant la distance entre nous. « Politesse ? Lorenzo n'est jamais poli. Il teste les limites des gens. Il cherche toujours des failles. Et je ne veux pas qu'il t'approche. »

« Pourquoi ? » demandai-je, croisant les bras.

« Parce que c'est un homme dangereux. Il cache ses intentions derrière son sourire. Et toi… » Il s'arrêta, sa voix se radoucissant légèrement. « Tu es trop importante pour que je laisse qui que ce soit te manipuler. »

Je restai silencieuse, troublée par l'intensité de ses mots.

La soirée continua, mais Alessandro ne me quitta plus d'une semelle. Chaque fois que Lorenzo s'approchait, même de loin, Alessandro trouvait une excuse pour m'éloigner ou poser une main possessive sur moi.