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Chapter 3 - Chapitre 3 : Une solution inattendue

Je déglutis, mes doigts toujours crispés sur la sangle de mon sac. Alessandro Valenti, cet homme imposant, se tenait devant moi, m'expliquant avec un calme glaçant que l'enfant que je portais était le sien.

Tout en moi criait que je devais fuir cette conversation, que je n'étais pas prête. Mais une autre partie – plus rationnelle, peut-être – savait que je ne pouvais pas éviter ce problème. Pas maintenant.

Je pris une profonde inspiration et relevai les yeux vers lui.

« Très bien, » dis-je, ma voix plus ferme que je ne m'y attendais. « Si vous voulez parler, venez à l'intérieur. Nous pourrons discuter… calmement. »

Une lueur passa dans ses yeux gris, mais il se contenta de hocher la tête.

« Avec plaisir. »

Je me retournai pour ouvrir la porte de l'immeuble et montai les escaliers, sentant sa présence derrière moi comme une ombre. Lorsque nous arrivâmes à mon appartement, je lui fis signe d'entrer.

Son regard balaya rapidement la pièce. Mon petit salon, modeste mais propre, devait trancher avec ce à quoi il était habitué. Il se déplaçait avec une aisance calculée, comme s'il appartenait à cet espace sans effort, malgré la simplicité de l'endroit.

« Asseyez-vous, » dis-je en désignant le canapé.

Il s'assit sans un mot, sa posture impeccable. Pendant un instant, je me sentis ridicule dans mes vêtements décontractés face à son costume parfaitement taillé.

« Je vais faire du thé, » ajoutai-je rapidement, plus pour m'occuper les mains que par réelle hospitalité.

Il hocha simplement la tête.

Je m'activai dans la cuisine, attrapant la bouilloire et des sachets de thé. Mon esprit tournait à toute allure. Comment avais-je fini dans cette situation ? Quelques jours plus tôt, j'étais simplement Arianna Costa, une femme qui menait une vie normale. Et maintenant, j'étais enceinte de l'enfant d'un parfait inconnu, un inconnu qui, de toute évidence, n'avait rien de banal.

Quand je revins avec deux tasses fumantes, Alessandro était toujours assis, droit comme un piquet. Il releva la tête en me voyant et accepta le thé d'un geste courtois, mais je remarquai qu'il ne touchait pas vraiment à la tasse.

Je m'assis en face de lui, sur la chaise près de la table basse, et pris une profonde inspiration.

« Bon, » dis-je enfin. « Nous sommes dans une situation... inhabituelle. Mais je pense que nous sommes deux adultes capables de trouver une solution raisonnable. »

Il ne répondit pas immédiatement, ses yeux fixés sur moi comme s'il me mesurait.

« Je vous écoute, » dit-il finalement, sa voix basse et calme.

« C'est évident que vous avez le droit d'être impliqué dans la vie de cet enfant. Je ne vous le retirerai pas, » continuai-je, essayant de garder mon ton neutre. « Peut-être que… nous pourrions envisager une garde alternée. Quand le bébé sera né, bien sûr. Vous pourriez avoir votre part de responsabilités sans que cela bouleverse complètement nos vies respectives. »

Je posai la tasse sur la table, m'efforçant de paraître sûre de moi.

Il me regarda un long moment, sans rien dire. Puis, lentement, il posa sa tasse sur la table basse et se redressa légèrement.

« Une garde alternée ? » répéta-t-il, sa voix légèrement teintée d'ironie.

« Oui, » insistai-je. « Je sais que c'est une situation compliquée, mais nous pouvons trouver un compromis. Après tout, vous n'avez rien fait de mal, et je ne veux pas vous priver de votre rôle de père. Mais… »

Je m'interrompis en voyant l'expression sur son visage. Un mélange de calme et de détermination qui me fit frissonner.

« Vous semblez croire que je suis venu ici pour négocier, » dit-il doucement.

Je fronçai les sourcils. « Ce n'est pas le cas ? »

Il se pencha légèrement en avant, ses coudes posés sur ses genoux, son regard verrouillé sur le mien.

« Non, mademoiselle Costa. Ce n'est pas le cas. »

Mon cœur s'emballa, et je reculai instinctivement contre le dossier de ma chaise.

« Alors… qu'est-ce que vous proposez ? » murmurai-je, ma voix plus tremblante que je ne l'aurais voulu.

Il se redressa à nouveau, croisant les bras sur son torse.

« Il n'y a qu'une seule solution viable à cette situation. »

« Laquelle ? »

Ses yeux ne cillèrent pas une seconde.

« Nous devons nous marier. »

Je restai figée, ma respiration suspendue.

« Pardon ? »

« Vous m'avez bien entendue, » répondit-il, son ton implacable. « Cet enfant est un Valenti. Et dans ma famille, il n'y a pas de place pour les compromis. Il sera élevé dans un cadre stable, avec ses deux parents sous le même toit. Cela signifie que vous et moi devons nous marier. »

Je secouai la tête, incapable de comprendre ce que j'entendais.

« Attendez une minute. Vous voulez dire que vous pensez qu'un mariage est la seule solution ? Vous êtes sérieux ? »

« Tout à fait sérieux. »

« C'est insensé ! » m'exclamai-je. « Nous ne nous connaissons même pas ! Et vous pensez qu'un mariage forcé est la réponse ? »

Il ne bougea pas, son visage toujours aussi impassible.

« Ce n'est pas une question de ce que je veux, mademoiselle Costa. C'est une question de ce qui est nécessaire. Cet enfant ne sera pas élevé comme une simple conséquence d'une erreur. Il aura tout ce qu'il mérite : une famille, un foyer, et un nom. »

Je serrai les poings, mes émotions débordant malgré moi.

« Vous ne réalisez pas ce que vous me demandez. Vous voulez que je sacrifie ma liberté, ma vie, pour une… erreur médicale. Vous pensez vraiment que je peux juste… accepter ça ? »

Il me regarda avec calme, mais ses mots tombèrent comme une pierre.

« Ce n'est pas un sacrifice, » dit-il. « C'est un choix. Un choix pour l'avenir de cet enfant. »

Je me levai brusquement, incapable de rester immobile face à ce qu'il demandait. Une colère sourde montait en moi, mais, plus que tout, un souvenir douloureux.

« Je sais ce que c'est que de grandir sans parents, » murmurai-je soudain, presque sans m'en rendre compte.

Alessandro resta immobile, mais son regard devint plus intense.

« J'avais douze ans quand ils sont morts, » continuai-je, ma voix tremblante. « Un accident stupide. Et après ça, il n'y avait plus rien. Juste des juges, des papiers, des foyers temporaires. Vous pensez peut-être que je suis égoïste, mais tout ce que je veux, c'est que mon enfant ne vive jamais ça. »

Je croisai les bras sur ma poitrine, essayant de masquer la vulnérabilité qui menaçait de me submerger.

« Je ne veux pas qu'il ait une vie divisée, » repris-je, plus fermement cette fois. « Mais ça ne veut pas dire que j'accepte cette idée de mariage. Il doit y avoir un autre moyen. »

Un silence s'installa entre nous.

Alessandro resta debout, son regard fixé sur moi, comme s'il considérait mes mots avec un soin particulier. Puis, lentement, il hocha la tête.

« Je comprends, » dit-il finalement. « Mais cela ne change rien. Vous le savez aussi bien que moi. Ce mariage n'est pas une question de choix. C'est une nécessité. »

Je n'avais pas de réponse à lui donner. Pas encore.

Mais une petite voix au fond de moi murmurait qu'il avait peut-être raison.