La fête terminée, le château retrouva son calme alors que chacun se retirait dans ses appartements. Le lendemain matin, Esme et ses amis quittèrent le royaume de Dentrita pour retourner à Ambar. Leur retour fut marqué par une ambiance légère, bien que la fatigue se lisait sur leurs visages.
À leur arrivée au château d'Ambar, Toulon et Maya les accueillirent dans la grande cour avec chaleur et respect.
— Bienvenue au château, dit Toulon avec un sourire, suivi par Maya qui s'inclina légèrement.
— Merci. Tout s'est-il bien passé en mon absence ? demanda Esme en posant son regard scrutateur sur eux.
— Oui, tout s'est déroulé sans incident, répondit Toulon d'une voix calme.
Cependant, une lueur d'hésitation passa sur son visage. Il semblait vouloir ajouter quelque chose, mais avant qu'il ne puisse continuer, une voix grave et autoritaire retentit.
— Esme, puis-je te parler en privé ?
Tous se tournèrent pour voir V'athē, se tenant fièrement à l'entrée de la cour, son regard sérieux fixé sur Esme. Cette dernière fronça légèrement les sourcils, visiblement agacée.
— Je suis un peu occupée, V'athē. Peut-être plus tard ? tenta-t-elle.
Mais il insista, croisant les bras.
— C'est important.
Soupirant profondément, Esme finit par céder.
— Très bien. Suis-moi.
Elle l'entraîna dans les couloirs du château jusqu'à son bureau, laissant ses amis derrière eux.
Ander, resté dans la cour avec Toulon et Maya, brisa le silence.
— Tout va bien ? demanda-t-il, les bras croisés, un sourcil arqué.
Toulon hésita avant de répondre, pesant visiblement ses mots.
— Disons que V'athē n'a pas supporté que vous soyez partis avec Esme sans lui.
Un murmure d'étonnement parcourut le groupe, suivi d'un « oh » collectif de compréhension. Adam, fidèle à son caractère moqueur, lança avec un sourire en coin :
— Il n'avait qu'à ne pas l'épouser, alors.
Un éclat de rire s'éleva parmi les amis, bien que Sina, amusée mais agacée, lui donna un coup de coude amical.
— Adam, sois sérieux !
Dans le bureau d'Esme, cependant, l'ambiance était beaucoup plus tendue.
— Alors ? Qu'est-ce qui était si important ? demanda Esme, s'adossant à son bureau, les bras croisés.
V'athē prit une profonde inspiration avant de répondre.
— Pourquoi ne pas m'avoir invité au banquet ? Je n'ai pas apprécié d'être mis de côté.
Esme haussa un sourcil, clairement agacée.
— Tu m'as fait venir ici pour ça ? Pour une chose aussi insignifiante ?
— Ce n'est pas insignifiant, rétorqua V'athē, son ton se faisant plus ferme. Nous sommes censés être un couple, Esme, et—
— Un couple ?! le coupa Esme, sa voix tranchante résonnant dans la pièce. Nous ne sommes pas un couple, V'athē. C'est un contrat, rien de plus.
V'athē resta interdit, décontenancé par cette déclaration brutale. Esme, quant à elle, poursuivit, un éclat de colère dans les yeux.
— Je n'ai pas besoin de ton approbation pour aller quelque part, que ce soit seule ou avec qui je veux. Et toi, est-ce que je te demande des comptes pour toutes tes sorties ?
V'athē baissa légèrement la tête, déstabilisé par ses paroles. Avant qu'il ne puisse répondre, Esme continua d'un ton implacable.
— Apprends à respecter les limites, V'athē. Je ne suis pas ton acquisition. Si tu ne peux pas comprendre cela, alors peut-être devrions-nous mettre un terme à cette mascarade. Rien ne fonctionne entre nous, et tu le sais aussi bien que moi.
Ses mots tombèrent comme un couperet. V'athē écarquilla les yeux, incapable de cacher sa stupéfaction.
—Tu veux... qu'on se sépare ? murmura-t-il, sa voix tremblante.
Esme détourna le regard, visiblement lasse.
— Je veux juste retrouver ma liberté, V'athe. Ni toi ni moi ne sommes heureux dans cette situation.
Un long silence s'installa dans la pièce, lourd et pesant.
V'athē releva légèrement la tête, ses traits adoucis par une ombre de regret.
— Je suis désolé, Esme, pour mon comportement. Je ne voulais pas te manquer de respect.