Après qu'Esme ait refusé ses sentiments, V'athē resta figé, son cœur lourd. Il inspira profondément avant de murmurer :
— Pourquoi ne pas nous donner une chance, Esme ?
Elle soupira et répondit doucement, bien qu'avec fermeté :
— V'athē, nous n'avons rien en commun. Tout ce qui nous lie, c'est un contrat de mariage arrangé. Et honnêtement, je n'en peux plus de cette situation.
V'athē, blessé, serra les poings.
— Alors, c'est tout ? Tu abandonnes ? Tu ne veux même pas essayer ?
Esme secoua la tête avec tristesse.
— J'ai essayé, V'athē, ces deux dernières années. Mais je ne peux pas continuer à prétendre. Tu dois accepter la réalité : toi et moi, nous ne serons jamais un couple.
Elle détourna les yeux, incapable de supporter la douleur dans son regard. Sans un mot de plus, V'athē tourna les talons et partit, le cœur brisé.
Esme se retrouva seule, mais une voix familière la sortit de ses pensées.
— Tu n'y es pas allée de main morte, Esme, murmura Ravia en sortant de l'ombre.
Esme sursauta avant de soupirer.
— Que faisais-tu là ?
— Je me promenais, répondit Ravia avec un sourire en coin. Puis j'ai entendu des voix.
Esme baissa la tête, épuisée.
— Je ne sais plus quoi faire. J'ai tout essayé pour lui faire comprendre que je ne l'aime pas et ne l'aimerai jamais.
Ravia, intriguée, croisa les bras.
— Pourquoi en es-tu si sûre, si tu n'as même pas essayé ?
Esme releva les yeux, une lueur d'exaspération dans le regard.
— J'ai essayé, Ravia ! Pendant deux ans, j'ai fait de mon mieux pour lui faire plaisir. Mais lui, il n'a jamais rien fait pour attirer mon attention ou montrer qu'il comprenait mes besoins.
Ravia soupira avant de prendre Esme dans ses bras pour la réconforter.
— Je comprends ton désarroi, mais peut-être devrais-tu lui laisser un peu de temps.
Esme secoua la tête.
— Non. Ce mariage arrangé était une erreur. Si j'avais su que cela se passerait ainsi, je n'aurais jamais accepté.
Dans sa chambre, V'athē renversa des documents en grognant de frustration.
— Tout ce que je fais est inutile ! Elle ne m'aimera jamais !
Un coup sec retentit à la porte. Il se ressaisit et alla ouvrir.
— Aria ? Que veux-tu ?
Aria, calme mais déterminée, le salua.
— Puis-je entrer ? Nous devons parler.
— Je ne suis pas d'humeur, Aria, répondit-il sèchement.
Avant qu'il ne puisse fermer la porte, Aria posa une main ferme sur le battant.
— Écoute-moi, V'athē. Tu dois arrêter. Cette obsession te détruit, et elle fait souffrir Esme.
Les mots d'Aria furent comme un coup de poignard pour V'athē. Il détourna les yeux, mais elle continua :
— J'espérais, tout comme toi, que vous trouveriez un terrain d'entente. Mais ce n'est pas le cas. Tu dois te résigner, pour ton bien et pour le sien.
V'athē resta silencieux un moment, ses poings serrés. Puis, d'un ton nonchalant, il répondit :
— Si c'est tout, tu peux partir.
Avant qu'il ne ferme la porte, Aria insista une dernière fois :
— Réfléchis-y bien, V'athē. Trop insister pourrait finir par te nuire.
Il ignora ses paroles et claqua la porte.
De son côté, Esme se promenait dans les couloirs du château lorsqu'elle croisa Ander. Il remarqua immédiatement son air morose.
— Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il avec une légère inquiétude.
Esme haussa les épaules.
— Je suis fatiguée, c'est tout.
Ander sourit doucement.
— Alors viens. Prenons un peu d'air en ville.
Esme hésita un instant, mais finit par accepter. Ensemble, ils quittèrent le château et arpentèrent les rues animées.
— Ça me rappelle nos escapades au village nord, dit Esme avec un sourire nostalgique.
Ander hocha la tête.
— Tu te souviens de Sina, Stefan et Luna ?
Esme s'arrêta, pensive.
— Oui. Leur aide pourrait être précieuse. Avec les tensions actuelles, il y a un risque de guerre. Nous devrions les faire venir au château.
Ander réfléchit un instant avant de répondre.
— C'est une bonne idée. À mon retour, j'enverrai un émissaire pour les informer.
Esme le remercia, un sourire sincère illuminant son visage.