La nuit était douce, et le calme du ciel étoilé contrastait avec les éclats de rire et de musique venant de la fête à l'intérieur. Esme, après avoir passé des heures à sourire et à discuter, avait décidé de sortir prendre l'air. Elle savourait ce moment de solitude, assise sur un banc de pierre dans le jardin illuminé par la lune.
Alors qu'elle fermait les yeux pour profiter de cette tranquillité, une voix familière l'interrompit.
— Déjà fatiguée de faire la fête ? demanda Ander, un sourire en coin.
Esme rouvrit les yeux, amusée.
— Pas fatiguée, juste... besoin de souffler un peu. Après tout ce qu'on a traversé, on peut enfin savourer le fruit de notre labeur, dit-elle avec un sourire empreint de douceur.
Ander hocha la tête et s'assit à côté d'elle, laissant un bref silence s'installer alors qu'ils contemplaient ensemble les étoiles scintillantes.
— Ça fait longtemps qu'on n'a pas pris un moment comme celui-ci, dit Esme d'une voix rêveuse.
Ander acquiesça, son regard fixé sur le ciel.
— La dernière fois, c'était avant ce banquet qui... a mal tourné, répondit-il avec une pointe de gravité.
Esme détourna les yeux, son sourire s'estompant légèrement.
— Ce jour-là, j'ai tout perdu, murmura-t-elle. Mais, au moins, je t'avais à mes côtés.
Touché par ses mots, Ander glissa un bras protecteur autour de ses épaules.
— Et je serai toujours là pour toi, Esme, murmura-t-il avec sincérité.
Esme leva les yeux vers lui, la tendresse dans son regard. Puis, lentement, elle se blottit contre lui. Ander resserra son étreinte, offrant un réconfort silencieux tandis qu'ils continuaient à contempler les étoiles.
Non loin de là, caché dans les ombres des arbres, V'athē observait la scène avec une expression sombre. La proximité entre Esme et Ander le rendait furieux, ses poings se serrant instinctivement. Alors qu'il s'apprêtait à partir, une voix le fit sursauter.
— Besoin d'aide, V'athē ? demanda un homme mystérieux, sortant de l'obscurité.
V'athē lui jeta un regard irrité.
— Je ne peux rien pour toi. Pas maintenant.
Mais l'homme insista, un sourire en coin.
— Si tu ne m'aides pas, je me ferai un plaisir de révéler ton secret.
V'athē ouvrit la bouche pour répliquer, mais fut interrompu par une autre voix.
— V'athē ? Que fais-tu ici ?
Surpris, V'athē se retourna pour voir Aria. Lorsqu'il jeta un coup d'œil derrière lui, l'homme avait disparu. Essayant de masquer sa nervosité, V'athē répondit :
— Rien de spécial. Je suis juste sorti prendre l'air.
Aria fronça les sourcils, méfiante, mais elle haussa les épaules et l'invita à rentrer. V'athē lui emboîta le pas, jetant des regards furtifs autour de lui pour s'assurer que l'homme était vraiment parti.
Du côté d'Esme et Ander, ce dernier rompit le silence.
— Il est temps de retourner à l'intérieur.
Esme protesta doucement.
— Encore un peu... Je veux profiter de ce moment.
Ander sourit avec indulgence, mais insista.
— Tu sais que ce serait mal vu si l'hôte de la soirée restait absente trop longtemps.
Avec un soupir résigné, Esme se leva, et tous deux retournèrent à la fête.
Le lendemain matin, la routine du château reprit son cours. Esme, absorbée par ses tâches habituelles, fut interrompue par Ander, qui la salua chaleureusement.
— Esme, j'ai une bonne nouvelle. Emmett et Nya arrivent bientôt !
Esme s'illumina.
— Cela fait si longtemps qu'on ne les a pas vus !
Cependant, le ton d'Ander se fit plus sérieux.
— Je ne pourrai pas être là pour les accueillir. J'ai une affaire urgente à régler avec un de nos alliés.
Esme fronça les sourcils, inquiète.
— Tu es sûr que c'est nécessaire ?
Ander posa une main rassurante sur son épaule.
— Ne t'inquiète pas, tout ira bien. Je serai de retour demain.
Malgré elle, Esme acquiesça, un soupir résigné trahissant son anxiété.
Peu après, Ander, accompagné de quelques chevaliers, monta dans une calèche et quitta le château. Esme resta sur le seuil, regardant la calèche disparaître à l'horizon. Stefan s'approcha et posa une main réconfortante sur son épaule.
— Il reviendra, Esme. Fais-moi confiance. En attendant, veux-tu aller te promener ?
Esme accepta d'un signe de tête, mais son regard restait fixé sur le chemin qu'Ander avait emprunté.
Sur la route boisée, le convoi d'Ander fut soudainement pris en embuscade par des chevaliers masqués.
— Protégez Sir Ander et éliminez-les ! ordonna un des chevaliers de la calèche.
Le combat fit rage. Les ennemis, supérieurs en nombre, submergèrent rapidement les défenseurs d'Ander. Blessé au bras, Ander fut séparé de ses hommes et s'enfuit dans la forêt.
Alors qu'il cherchait un abri, des voix résonnèrent derrière lui.
— Il y a du sang par ici ! Trouvez-le !
Ander accéléra le pas, mais il se retrouva bientôt encerclé. Le chef des ennemis avança.
— Rendez-vous, Ander. Vous ne pouvez pas tous nous vaincre.
Ander serra les poings, refusant de céder.
— Venez, si vous l'osez !
Alors que les chevaliers s'apprêtaient à attaquer, une vision s'imposa soudain à lui. Il se vit, dans un souvenir flou, protéger une petite fille avec un bouclier invisible. Inspiré, il leva la main instinctivement.
Une onde de choc jaillit, projetant les assaillants au loin. Les yeux d'Ander, habituellement azur, prirent une teinte plus profonde, presque surnaturelle. Les ennemis, terrifiés, reculèrent.
— C'est impossible... Il est possédé !