28 juillet 1186 ap. La Brèche - 9h23- demeure principale de la famille Vissaris-
Alessio se tenait là, debout, attendant aux côtés de Florian ainsi que d'un paladin, pour le coup faiblement équipé, tandis que, plus loin sur sa gauche, se trouvait Julkov, lui-même entouré de multiples membres de sa garde personnelle. Enfin, cette fois-ci plus en retrait, se dressaient fièrement, tels de solides piliers de roches, deux chevaliers montés, tous deux hissant fièrement le glorieux et mythique drapeau vissarien.
Si l'on s'accordait un petit instant afin de contempler le ciel dégagé, on pouvait aisément en déduire, à la position plus qu'élevé de l'astre solaire, qu'il devait être dans les alentours de 9h00 du matin. Cependant, il était également bon de relever que tout ce beau monde patientait depuis, au moins, une bonne demi-heure si ce n'est plus et que, de ce simple fait, la fatigue, chez certains, commençait progressivement à se faire ressentir.
"Je déteste vraiment quand Père s'y prend à l'avance comme ça, dit subitement Alessio.
— Sur certains critères, tu diffères de lui, lui répondit Florian. Au moins, notre Roi, s'assure d'être présent dans les temps, pas comme certains.", enchaîna-t-il avec un raclement de gorge.
Au bout du compte, après de longues et pénibles minutes passées sous cette chaleur pesante, un long cor, d'un timbre plus ou moins grave, se mit à résonner sur l'entièreté de la cour, tandis qu'en face, la herse, jusque-là tapie dans l'inactivité, s'actionna soudainement, entrainant dans sa lente et fastidieuse ascension, une perçante sonorité dû, sans nul doute, au grincement habituel produit par celle-ci.
Une fois le long mécanisme arrivé à son terme, la gigantesque porte de fer laissa entrevoir, par-delà son immense masse, une incroyable ribambelle de pur-sang noirs, tous montés d'imposants guerriers d'aspect aussi farouche que charismatique. Pour finir, situé en amont de cette colossale armée, se hissait, semblable à un chef militaire, un homme de bien vigoureuse carrure, se distinguant également de par sa longue barbe signifiante, luisante telle une flamme éternelle exposée aux vifs rayons du soleil.
A la suite de tout cela, Julkov, la mine enjouée, s'avança vers le noble individu d'un pas ferme et décidé, tandis que, par-devant lui, l'autre s'empressa de démonter de son obscur étalon avant de singer son partenaire. Au final, au niveau du point de rencontre des deux êtres, situé à environ quatre ou cinq mètres après la herse, les deux guerriers se prirent respectivement et énergiquement dans les bras, se serrant, par la même occasion, la poigne sous les rires désordonnés de chacun d'entre eux.
"Varius, frère d'armes, comment te portes-tu depuis notre dernière rencontre, débuta alors Julkov.
— Je me porte toujours mieux qu'en temps de guerre, mais je ne te cache néanmoins pas mon ennui profond, déclara-t-il en retour.
— M'est avis qu'au contraire, tu devrais te réjouir d'une telle envieuse situation. Je connais certains rois qui rêveraient d'avoir ta chance.
— Eux, c'est la paix qu'ils veulent, pas le Grand Od ! Il n'y a rien à faire là-bas, et en plus de cela, on se les pèle sévère. Julkov, si j'ai accepté ta subite convocation et que, par conséquent, je suis ici, c'est bien parce qu'au moins, il y a un truc d'intéressant à faire.
— Libre à toi de l'interpréter comme bon te semble. Tiens, à ce que je vois, c'est une bien belle armada que tu nous as ramené là, mon cher, continua-t-il en jetant un regard furtif derrière le dos de son allocutaire. Sois-sûr qu'ils seront tous les bienvenus. En revanche, vu leur nombre conséquent, je doute que tous arrivent à trouver une place convenable au sein de notre bâtisse alors...
—...Ne t'en fais pas pour cela. Si la place vient à manquer derrières tes murailles, nous aurons qu'à loger le reste des troupes sur quelques territoires alentours, qu'en dis-tu ? Cela ne leur poserait aucun problème d'autant que se sera là l'occasion idéale de les laisser vaquer à leurs divers plaisirs nocturnes et de les laisser se familiariser avec tes propres hommes.
— je n'y vois-là rien à redire", conclus finalement Julkov.
Une fois le court entretien en compagnie du roi vissarien aboutit, Varius se tourna, désormais, du côté d'Alessio, s'approchant du jeune prince d'une mine tout aussi fière et enchantée.
"Je présume que vous devez être le fameux Alessio Vissaris, n'est-ce pas ? Votre père m'a énormément parlé de vous, et d'après ce qu'il me rapporte, votre sagesse n'a d'égale que votre talent.
— J'en conçoit, cependant, de nombreux aspects de ce royaume me sont encore inconnus, mais, comme on le dit, chaque chose en son temps.
— Oh, mais où avais-je la tête. Je me présente, Varius Drahan, Roi du Grand Od, et fidèle banneret de la maison Vissaris, dit-il en lui tendant alors respectueusement sa main gantée. Ce serait un honneur de pouvoir servir sous les ordres d'un prince aussi prometteur que vous.
— Je vous remercie de la confiance que vous me portez, à moi ainsi qu'à mon père, lui répondit-il tout en lui rendant dardar son geste amical. Je tacherai de m'en montrer aussi digne que possible. Tenez, si vous me le permettez, enchaina-t-il en désignant du doigt l'être se tenant à sa droite, j'aimerais vous présentez également un très bon ami du nom de Florian Eliel.
— Le jeune guerrier prodige des armées vissariennes ?
— Lui-même. De ce que j'ai pu comprendre, Père vous a convoqué car, pour lui, la situation actuelle de notre royaume est plutôt à désirer et, comme nous pouvions nous y attendre de sa part, notre Roi anticipe le pire des scénarios, à savoir une guerre. Comme je suis plus ou moins du même avis que lui, je pense, de ce fait, que pour la suite, l'intervention de Florian nous sera des plus indispensable.
— Je comprends. Votre réputation de meneur né n'était donc pas que chimère. Je vais me fier à vos deux intuitions et, adviendra ce qu'il adviendra. "
Il se tourna ensuite machinalement vers le robuste jeune homme, le fixant alors d'un regard ambitieux :
"Dis-moi, mon jeune garçon, de ce que je sais à ton sujet, tu serais l'un des hommes les plus fort de ta garnison.
— On ragote cela, rétorqua-t-il d'une voix niaise. Si je comprends bien vos intentions, mon but serai d'enseigner à vos recrues quelques-unes de mes fameuses techniques, je me trompe.
— Tu ne perds pas de temps en besogne, à ce que je vois. C'est exactement cela. Tâche d'échanger quelques couts d'épées avec eux, afin que cela les renforce pour d'éventuels futurs batailles.
— D'après ce que j'ai déjà pu observer d'ici, je pense que ma contribution n'y changera pas grand-chose, mais je vais voir ce que je peux faire. Et puis, cela aura peut-être le mérite de me dégourdir les jambes."
Sur ces simples paroles, Florian prit congé des deux hautes personnalités, tandis qu'à l'inverse, Julkov, lui, s'affaira à les rejoindre, suivi de près par sa garde rapprochée, les intimant par la suite à le suivre promptement. Les chevaliers montés, quant à eux, se dirigèrent vers l'immense entrée métallique quadrillée afin d'accueillir de manière organisée les quelques futurs privilégiés qui logeraient au sein du domaine, les installant, une fois la liste établie, proche de l'Aile Ouest, entre les écuries et l'armurerie.
Sur le chemin menant pour sûr à la salle du Conseil, le Roi de Vissaris autant que le souverain odien échangèrent verbalement durant de longues minutes sur divers faits, pour la majorité d'ordre actuel, profitant, par moment de l'occasion pour se relater de manière brève leur vie respective depuis l'achèvement de la guerre.
Une fois arrivés dans la salle, le petit groupe remarqua, en plus d'un ajout, pour le moins visible, de deux ou trois chaises caquetoires, la présence de deux autres personnes, chacune d'elle vêtues de longs et majestueux uniformes. Le premier, les cheveux longs et désordonnés, se présentant en tant qu'Achille Vissaris, demeurait affublé d'un long manteau d'une teinte bleu foncé. Son partenaire, quant à lui coiffé d'une sombre chevelure plaquée, reliée habilement à son épais duvet de même coloris, s'érigeait à eux sous l'identité d'Ajax Vissaris. Lorsque les traditionnels respects furent adressés à chacun des membres de l'assemblée, tous s'installèrent en toute hâte à leur place attribuée, avant que la réunion ne débute sur une courte parole introductive du Roi :
"Avant que toute choses ne soit prononcée, je tenais personnellement à vous souhaiter la meilleure des bienvenues. Sachez ensuite que si je vous ai convoqué aujourd'hui, c'est pour vous partager ma profonde inquiétude quant à la sécurité du royaume."
Il exhiba, pour poursuivre, de manière délicate, l'infime morceau de papier jauni à la vue de tous au centre de la table. Cependant, comme la plupart des conviés en avait antérieurement pris connaissance, seul Varius se saisit de celle-ci, survolant de même son contenu.
"Qu'est-ce que cela signifie ? Demanda-t-il, peu après sa rapide lecture, prit d'ahurissement.
— Nous pensons, déclara Achille, qu'il s'agit là d'une missive en provenance des istareks.
— C'est impossible voyons, nous avons mis un terme avec ce peuple il y a de cela quatorze ans.
— Pour ma part, je ne suis pas complètement de cet avis, ajouta Ajax. Il y a quelques jours, après l'arrivée de ce fameux Célestin...
— Je ne suis pas sûr de savoir de qui vous parler, l'interrompit Varius.
— Il s'agit d'un guetteur de Fort-Pas qu'Adonis a intercepté sur la route menant à la cité, lui répondit Julkov du tac au tac. Il se trouvait que ce dernier était justement en route afin de quémander notre attention quant au sujet que nous traitons aujourd'hui, apportant, comme élément de preuve cette présente lettre que vous tenez dans les mains.
— Je vois...
— Cela dit, quelques doutes persistent à son sujet, reprit Ajax. Durant l'entretien qu'il a précédemment effectué auprès du Roi ainsi que d'Alessio, le prince Adonis a éprouvé, à l'égard de cette personne, une sorte de méfiance. Afin d'avoir le cœur net quant à ses suppositions, celui-ci est venu me consulter personnellement dans mes appartements, afin que j'enquête sur cet individu. Et, de ce que j'ai tiré de mes quelques recherches, je peux d'ores et déjà vous affirmer, sur mon titre de commandant de l'ordre du Guet, que son nom n'apparait dans aucuns dossiers des différentes bases du pays. Cet homme est vraisemblablement inconnu au bataillon.
— De plus, enchaîna Alessio, il a également mentionné le fait qu'aucun soldat, même les meilleurs, n'avaient survécu à ce brusque affrontement alors que lui, banal officier qu'il était, en était ressorti pratiquement indemne. Fort-Pas est, à l'heure actuelle, entièrement occupé par l'ennemi, et, même si l'hypothèse des istareks n'est pas encore confirmée, on peut au moins être certain de la complicité de ce mystérieux individu avec l'opposant qui nous menace actuellement.
— Très bien, se récria Varius, si l'on admet qu'il s'agit en effet des istareks, cela nous laisse alors plusieurs questions en suspens : d'une part, comment ont-ils fait pour survivre à un sort d'une telle puissance ? Si tel est le cas, pourquoi ne se sont-ils point manifestés plus tôt ? Ajoutée à cela l'identité mystérieuse de ce, soi-disant, guetteur, cela ne nous avance guerre.
— En effet, comme tu le souligne parfaitement, précisa Julkov, aucun de tous ces constats ne nous est concrètement utile. C'est bien pour cela que, dans l'attentes de nouvelles informations de la part d'Ajax, nous allons devoir, élaborer une stratégie, de préférence simple, pour le moment, afin de pouvoir défendre efficacement la capitale de ces envahisseurs.
— Si ce n'est que cela, je peux, dès à présent, vous proposer une idée de ma part qui, je pense portera ses fruits sur le court terme, rétorqua Achille tout en dévoilant, au même instant, une carte d'une ampleur démesurée. Dans un premier temps, je propose d'envoyer une partie de l'armée odiènne à Fort-Pas afin qu'elle prenne possession des lieux. De ce que mes hommes me rapportent, ces derniers sont réputés pour leurs armes dites indestructibles. Pour cette partie-là de l'opération, je vous laisse, pour le coup, le loisir de diriger votre armée, messire Varius, qu'en dites-vous ?
— Jusque-là, votre idée à l'air de tenir la route, lui accorda le roi odien.
— Bien ! Pendant ce temps-là, Ajax, à l'aide de quelques membres du Guet pourrait garder, à bonne distance, les quatre îles au nord du golf de Raï, dit Achille en désignant la carte, pendant que moi-même, avec l'appui de mes propres soldats, dirigerai la protection de celles située au sud. Des questions ?"
A ce moment-là, tous échangèrent de furtifs regards du coin de l'œil, sans pour autant emmètre le moindre mot, signe que de toute évidence, aucun des membres de l'assemblée ne voyait là d'objection à la proposition énoncée.
"Bien, conclut Julkov, puisque nous devons agir rapidement, cette idée fera l'affaire. Nous lancerons l'offensive dans trois jours. Durant ce court laps de temps, et, sans doute durant l'exécution du plan, je pense qu'il serait préférable, au vu de ce que nous a rapporté Ajax, de surveiller ce Célestin de près.
— A vrai dire, s'écria subitement Alessio, je pense que j'aurais une petite objection à formuler au sujet du plan de mon frère. En effet, le fait qu'Ajax dirige les opérations au nord du golfe avec l'aide du Guet est une excellente idée cependant, je pense que cela pourrait alerter une grande partie du royaume. Il ne vaudrait mieux pas que le reste de nos bannerets éloignés ainsi que la population en soi informés trop tôt. Notre manque de précision sur la menace ne ferait qu'alarmer, peut-être pour rien, les habitants du pays et provoquerai, dans le pire des cas, de nombreuses émeutes au sein des différentes cités. A la place, pourquoi ne pas déployés quelques troupes qui agiraient sous les ordres d'Ajax. Et puis, dans le pire des cas, les différentes grandes cités seront en mesure de se défendre quelques temps, du moins le temps que leur envoyons des renforts en cas de nécessité.
— Je prends en compte ton avis Alessio. D'ici ce soir, je tâcherais d'établir une liste que je fournirais à Ajax", acheva Achille sous la décente approbation de son frère.
C'est ainsi que, en guise de conclusion finale à cette brève réunion, le Roi Julkov aboutit cette dernière sur une ultime parole, accordant, par la suite, l'opportunité à ses invités de quitter la pièce.
Sur le trajet inverse menant à la Grande Cour, Alessio discerna, au niveau du petit jardin intérieur fleuri, la distincte silhouette de Morgan, attendant là une chose indéfinie, observant, par intermittence, la bellissime végétation d'un œil calme et reposé.
"Je présume que, puisque tu es là, c'est que la réunion est terminée, dit le mage d'un ton enjoué.
— Cela me paraît évident également. Au fait, pourquoi tu n'étais pas présent au moment des salutations. Même Florian à fait l'effort de venir.
— Certes, mais lui n'avait pas une affaire à régler de son côté. De plus, ce genre d'évènement a le don de m'agacer, surtout si l'on me fait poirauter sous le soleil pour rien, continua-t-il d'une voix, tout aussi moqueuse que condescendante.
— Ah bon !? Et de quoi s'agit-il, sans indiscrétion.
— Tu fais bien de me poser la question car justement, cela te concerne. Suis-moi, je vais te montrer ça !"
Il tendit alors sa main droite duquel en émergea un disque énergétique de coloris blanc, comportant, en son sein, une noble inscription runique. L'instant suivant, un peu plus loin devant ce dernier, une faille d'apparence lumineuse fit son apparition, tel une échancrure rompant l'harmonieux et inapparent atmosphère. Dans la foulée, le mage, dans un brusque élan, s'élança au-devant de celle-ci, rapidement assisté d'Alessio, avant que l'étroite ouverture ne se close, ne laissant derrière elle, que le vide initialement présent.
De l'autre côté de l'exiguë entrée, se trouvait une petite pièce modiquement éclairée. Sur le côté droit de celle-ci y était accommodée une table en bois relativement modeste, sur laquelle étaient déposés plusieurs livres, assez conséquents en termes de taille. Sur le flanc gauche, s'étalaient, sur l'intégrale longueur de l'extrémité, un nombre faramineux de tables encollées, au-dessus desquels trônaient, cette fois-ci, bon nombre de flacons et potions qui, contrairement aux titanesques ouvrages, offraient, à leur simple vue, un aspect aussi soigné qu'organisé.
"Je peux savoir pourquoi tu m'as amené ici ? Demanda alors le jeune prince
— En ce moment, annonça l'enchanteur, j'ai remarqué une sorte d'attitude bizarre chez ton père. Loin de moi l'idée de douter de lui, cependant, j'ai l'impression qu'il nous cache un détail important sur ce qu'il se passe actuellement, sans doute par peur des conséquences.
— Et ses petites recherches indiscrètes l'ont poussé à toquer à ma porte", termina une subite voix, en provenance du dos du mage.
L'individu concerné se situait juste à l'entrée de la pièce, toisant les deux amis de son air invétéré, les cheveux dorés ballants au gré de ses courts et discrets mouvements de tête. Malheureusement, son désavantageux physique efflanqué, aisément mis en exergue par la luminosité de l'espace, laissait deviner de lui un certain air fluet, accentué par d'abondantes et prononcées rides sur la partie supérieur de son visage.
"Oui, comme vient de le dire Cugeon, répartit Morgan, je me suis tourné vers lui, afin d'obtenir les réponses que je souhaitais, même si pour le moment, je n'ai rien trouvé de bien concluant.
— Et comme on le dit, enchaina l'homme ridé, lorsque l'on divulgue un savoir, on le multiplie. Mais je t'en prie Alessio, installe-toi, lui intima ce dernier en lui tendant une chaise.
— Non, merci, je préfère rester debout," déclara-t-il.
Ils se dirigèrent, en conséquence, vers l'émoussé bureau où résidait l'important entassement textuel, dans lequel Cugeon se démena à rechercher un ouvrage, pour le moins dissimulé. Ce n'est, au final, qu'après un pénible, mais nécessaire triage, que le maigre instruit se saisit d'un écrit, semblable en tous points aux autres volumes du même acabit. Nonobstant, malgré les apparences, de splendides dorures en guise de contours au blanc uni de la couverture permettaient commodément à l'œil de le détacher de ses semblables, dévoilant, dans un temps identique, son élémentaire, mais infaillible, titre : Artefacts et lieux mystiques d'Akham.
Le scientifique, à l'issu de cette brève observation, s'empressa d'ouvrir ce dernier en son milieu, affichant sous le regard estomaqué du jeune prince, une double page bardée d'illustrations toutes plus saisissantes les unes que les autres.
"D'après les quelques recherches qu'on n'a pu mener avec Morgan, beaucoup se sont révélés, comme il a pu le souligner, inutiles. Néanmoins, nous sommes quand même tombés sur ce document, ma foi fort intriguant : selon les textes qui sont y sont inscrits, il semblerait qu'il s'agisse là d'anciens lieux sacrés, dans lesquels, d'anciennes puissances bien supérieures à nous vivaient.
— Attendez, ce que vous dites-là ne colle pas, puisque, d'après de nombreux chroniqueurs, aucune créature de ce genre-là n'a été recensée. Même les dieux les plus anciens de cette terre sont apparus qu'au moins une centaine d'années plus tard.
— Voilà un premier point, mais ce n'est pas tout, regarde. Comme tu as eu à le remarquer, les faits qui sont décrit dans ce livre, nous sont encore obscurs, néanmoins, la langue utilisée dans celui-ci est également très similaire au dialecte de l'Ancien Culte, ce qui explique la facilité avec laquelle j'ai pu la déchiffrer."
C'est alors que, brusquement, alors que Cugeon achevai à peine son idée, Alessio, pris d'un brusque et infime frisson, se mit à chanceler dans tous les sens, tel un manant aviné à la sortie d'une taverne, attirant alors naturellement, le regard de ses compagnons sur lui.
"Tout va bien, Alessio ?!" s'enquit Morgan tout en le maintenant debout avec l'aide du scientifique.
De surcroit à cela, la porte du laboratoire, située plus en deçà de la pièce s'ouvrit avec fracas, sous la stupeur conjuguée des trois associés, laissant découvrir Florian, déboulant en trombe à en perdre l'équilibre, affichant, de même, une expression faciale aussi inquiète qu'anxieuse. Puis, lorsque son regard rencontra enfin celui d'Alessio, une sueur froide, des plus oppressante, parcourue de nouveau l'échine du jeune prince...