Les rues menant au manoir de He Zhi Zheng étaient étrangement calmes. Les lanternes vacillaient sous le vent, jetant des ombres vacillantes sur les murs des bâtiments. Li Bi, accompagné de Tan Qi et de deux gardes, avançait avec prudence.
"Pourquoi ne vois-je aucun serviteur pour nous accueillir ?" murmura Li Bi, les yeux plissés.
Tan Qi observa les lieux, ses sens en alerte. "Cela ne présage rien de bon. Quelque chose ne va pas ici."
En entrant dans la cour principale, le groupe trouva le manoir désert. Les portes étaient entrouvertes, et aucun bruit ne venait troubler le calme pesant.
"Restez sur vos gardes," ordonna Li Bi, sa main posée sur le pommeau de son sabre.
Ils pénétrèrent dans le hall principal. La pièce, bien que propre et rangée, semblait avoir été laissée précipitamment. Des tasses de thé froides étaient encore posées sur une table, et une lampe à huile vacillait, presque éteinte.
"Où sont passés les serviteurs ?" demanda l'un des gardes.
Tan Qi pointa vers une porte menant à l'arrière-cour. "Vérifions là-bas. Il y a peut-être une explication."
En traversant l'arrière-cour, le groupe atteignit un petit hangar à bois. Une odeur âcre flottait dans l'air, plus forte à chaque pas. En poussant la porte du hangar, Tan Qi recula immédiatement, une main sur sa bouche pour étouffer un cri.
À l'intérieur, ils découvrirent une scène d'horreur : les corps sans vie des serviteurs du manoir, entassés les uns sur les autres. Leur peau était marquée de brûlures étranges, et leurs visages figés dans une expression de terreur.
Li Bi, bien que choqué, s'approcha pour examiner les corps. "Pas de traces de lutte," murmura-t-il. "Ils ont été tués rapidement, sans bruit."
Li Bi et Tan Qi fouillèrent le hangar à bois à la recherche d'indices. Sur le sol, ils trouvèrent des résidus noirs similaires à ceux identifiés comme de la "graisse de pierre".
"Ils ont utilisé des explosifs pour les neutraliser ?" suggéra Tan Qi, mais Li Bi secoua la tête. "Non, ce n'est pas logique. Les blessures sont trop localisées. C'était une attaque précise, pas une explosion."
En examinant une poutre brûlée, Tan Qi trouva une petite fiole brisée contenant un liquide visqueux. Elle la tendit à Li Bi. "Cela pourrait être lié."
Li Bi hocha la tête. "Faites examiner ça immédiatement. Nous devons savoir ce que c'est."
Dans la chambre principale, Li Bi trouva un parchemin laissé sur le bureau de He Zhi Zheng. Le message, écrit à la hâte, contenait des instructions cryptiques sur un rendez-vous dans une auberge à la périphérie de Chang'an.
"He Zhi Zheng a peut-être fui," déclara Li Bi, pliant le parchemin. "Mais s'il a laissé cette note, c'est qu'il voulait que nous la trouvions."
Tan Qi regarda Li Bi avec inquiétude. "Et s'il s'agit d'un piège ?"
"Tout ce que nous avons est un piège," répondit Li Bi. "Nous devons y aller."
En quittant le manoir, Li Bi confia les corps des serviteurs à une équipe d'experts pour des analyses détaillées.
"Ils savaient que nous viendrions," déclara-t-il à Tan Qi alors qu'ils marchaient dans les rues sombres. "Ce massacre n'était pas destiné à He Zhi Zheng. C'était un avertissement pour nous."
Tan Qi acquiesça. "Mais pourquoi laisser la fiole ? Pourquoi ne pas effacer toute trace ?"
Li Bi s'arrêta un instant, réfléchissant. "Parce qu'ils veulent que nous suivions la piste. Quelqu'un essaie de nous manipuler."
Au même moment, dans les marchés et les ruelles de Chang'an, des rumeurs sur le massacre au manoir de He Zhi Zheng commencèrent à se répandre. Les citoyens, déjà terrifiés par les explosions et les attaques, parlaient de malédictions et de complots.
Zhang Xiao Jing, en patrouille dans le district voisin, entendit ces murmures. Lorsqu'il apprit que Li Bi avait été au manoir, il se hâta de le rejoindre.
"Quelqu'un frappe là où ça fait le plus mal," dit Zhang en retrouvant Li Bi. "Ils ne veulent pas seulement semer le chaos. Ils veulent que nous perdions confiance en nos alliés."
Malgré les avertissements de Zhang, Li Bi décida de suivre la piste jusqu'à l'auberge mentionnée dans la note. "Si He Zhi Zheng est encore en vie, il pourrait détenir des informations cruciales."
Le groupe, composé de Li Bi, Zhang Xiao Jing, et Tan Qi, s'aventura dans les faubourgs de Chang'an. L'auberge était un bâtiment modeste, apparemment désert.
En entrant, ils trouvèrent une seule table occupée par un vieil homme, une lettre scellée devant lui. Sans dire un mot, l'homme tendit la lettre à Li Bi avant de quitter les lieux.
La lettre contenait une phrase simple : "Vous approchez trop près. Reculez, ou la ville tombera."
Zhang froissa le parchemin avec frustration. "Ils jouent avec nous. Nous devons frapper fort avant qu'ils ne puissent agir à nouveau."
Li Bi, cependant, resta pensif. "Non. Cette lettre prouve que nous sommes sur la bonne voie. Mais ils essaient de nous diviser. Nous devons rester unis et prudents."
Alors que l'équipe retourna à Chang'an pour analyser les nouvelles preuves, une alerte urgente les atteignit : l'Escouade du Loup, aidée par le Régiment Yourao, avait engagé un combat contre leurs forces dans un district stratégique. Zhang Xiao Jing, accompagné de quelques hommes, se prépara à affronter ce nouvel ennemi, bien conscient que la bataille à venir serait l'une des plus difficiles.
Dans l'ombre, les conspirateurs continuaient de manœuvrer, utilisant la peur et les menaces pour affaiblir la défense de Chang'an.