Chloé n'avait pas dormi de la nuit après avoir accepté la proposition d'Alexandre. Ses pensées tournaient en boucle, et l'idée de ce mariage qui n'était pas tout à fait réel lui semblait à la fois effrayante et irréelle. Au petit matin, elle se retrouva face à son reflet dans le miroir, se demandant si elle venait de faire la plus grosse erreur de sa vie ou si, au contraire, elle venait d'ouvrir la porte à une nouvelle aventure.
La journée s'écoula à une vitesse vertigineuse. Alexandre avait pris en charge tous les préparatifs du mariage. Il avait insisté pour que la cérémonie soit discrète, loin des regards curieux des médias et des mondanités de la haute société. Chloé, elle, n'avait presque rien à faire si ce n'était de se préparer à ce moment unique, étrange, qui changerait sa vie.
Elle choisit une robe blanche sobre, sans extravagance, qui lui arrivait aux genoux et soulignait élégamment sa silhouette. Son reflet dans la glace la renvoya l'image d'une femme plus sereine qu'elle ne l'aurait cru. Peut-être que ce mariage, aussi singulier soit-il, marquait un nouveau départ.
À 17 heures, une voiture noire, aux vitres teintées, vint la chercher devant son appartement. Le chauffeur, impeccablement vêtu, l'accueillit d'un sourire poli et l'invita à monter. Durant le trajet, Chloé sentit une boule d'angoisse se former dans son ventre, mais elle s'efforça de la faire disparaître en se concentrant sur la route, les rues de Paris défilant devant ses yeux.
Le lieu de la cérémonie était un petit hôtel particulier caché dans un quartier tranquille de la ville, à l'abri des regards. Une fois arrivée, elle aperçut Alexandre, debout sur le perron, vêtu d'un costume noir parfaitement taillé. Il l'attendait avec ce sourire mystérieux qui la troublait toujours autant.
« Vous êtes ravissante, » murmura-t-il en l'aidant à sortir de la voiture.
« Merci, » répondit-elle en évitant son regard, sentant ses joues rougir.
Il lui tendit son bras, et ensemble, ils pénétrèrent dans l'hôtel particulier. À l'intérieur, seule une poignée de témoins étaient présents : un notaire, un avocat, et une femme élégante qui semblait être une amie proche d'Alexandre. Aucun membre de la famille, ni de Chloé ni d'Alexandre. Le mariage serait, comme promis, un événement discret, presque confidentiel.
La cérémonie fut brève. Le notaire prononça les formules officielles tandis que Chloé et Alexandre signaient les documents, scellant ainsi leur union. À chaque mot, Chloé sentait la réalité de la situation s'imposer à elle, mais Alexandre ne la quittait pas des yeux, comme pour la rassurer.
« Je déclare officiellement que vous êtes mari et femme, » conclut le notaire avec un sourire poli.
Chloé lança un coup d'œil à Alexandre, qui lui adressa un léger signe de tête. La réalité de leur situation la frappa de plein fouet : elle était désormais la femme d'un homme qu'elle connaissait à peine, mais dont le charisme et le mystère la captivaient plus que de raison.
Après la signature, Alexandre la guida vers une petite salle où un dîner simple mais raffiné les attendait. La table était ornée de fleurs blanches et de chandelles, créant une ambiance intime. Chloé s'assit en face de lui, essayant de réprimer le tourbillon d'émotions qui la traversait.
« Ça s'est passé plus vite que je ne le pensais, » dit-elle en essayant de détendre l'atmosphère.
Il lui adressa un sourire, prenant une gorgée de son verre de vin. « Oui, mais c'est mieux ainsi. Cela évite les complications inutiles. À partir de maintenant, nous sommes unis. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour respecter notre accord, Chloé. »
Chloé hocha la tête, tentant de masquer son trouble. « Je dois avouer que je n'ai jamais imaginé ma vie prendre un tel tournant. »
« Parfois, les meilleures opportunités sont celles que l'on n'attend pas. » Il la fixa de son regard intense, et elle sentit un léger frisson parcourir son échine. « J'espère que vous ne regrettez pas votre choix. »
Elle baissa les yeux sur son assiette, réfléchissant à la manière de répondre. « Je ne sais pas encore, » admit-elle honnêtement. « Mais je suis prête à essayer. »
Il sembla apprécier sa sincérité, et un sourire plus doux effleura ses lèvres. « C'est tout ce que je demande. »
La soirée se poursuivit dans une atmosphère apaisante, loin des doutes et des hésitations des jours passés. À mesure qu'ils parlaient, Chloé découvrait un autre côté d'Alexandre, plus humain, moins distant. Il lui raconta des anecdotes de son enfance, évoqua les voyages qu'il avait faits, les endroits qui l'avaient marqué. Elle écoutait avec attention, fascinée par cet homme aux multiples facettes.
Mais, malgré cette apparente ouverture, une ombre planait toujours sur lui, une part de son passé qu'il ne semblait pas prêt à dévoiler. Chloé sentait qu'il y avait encore tant à découvrir, tant de secrets qu'il gardait jalousement, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander si elle pourrait un jour briser cette barrière qu'il avait érigée autour de lui.
À la fin du repas, Alexandre la raccompagna jusqu'à la porte de l'hôtel particulier. La pluie avait commencé à tomber, rendant l'atmosphère encore plus feutrée, presque romantique. Il s'arrêta sur le perron, face à elle, une lueur indéchiffrable dans les yeux.
« À partir de ce soir, votre vie change, Chloé. Mais rappelez-vous, nous sommes dans le même bateau. Nous devons nous faire confiance, au moins pour un temps. »
Elle acquiesça lentement, prenant la mesure de ses paroles. Elle n'était plus seule, mais cette nouvelle alliance venait avec ses propres défis. Et tandis qu'il se penchait pour déposer un baiser léger sur sa joue, elle se surprit à espérer que, peut-être, cette aventure serait bien plus que ce qu'elle avait imaginé.
Il s'éloigna ensuite, la laissant sur le perron, avec pour seule compagnie le murmure de la pluie qui tombait doucement sur Paris. Chloé observa la silhouette d'Alexandre disparaître dans la nuit, une sensation étrange naissant dans sa poitrine.
Était-ce le début d'une nouvelle vie, ou le début de nouvelles complications ? Une chose était certaine : ce mariage, bien qu'arrangé, avait ouvert la porte à un monde qu'elle n'aurait jamais imaginé. Et au fond d'elle-même, elle savait qu'elle ne pouvait plus faire marche arrière.