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Chapter 5 - Premiers signes de danger

Le cri strident résonnait encore dans les esprits du groupe, semblant s'évanouir dans la vallée, avant de disparaître aussi brusquement qu'il était apparu. Pendant un instant, aucun d'eux ne bougea. Chacun retenait son souffle, tentant de comprendre d'où venait ce son terrifiant.

Livia fut la première à reprendre ses esprits. « Vous avez entendu ça, n'est-ce pas ? » Sa voix tremblait légèrement, mais elle parvenait à garder son calme apparent.

Tom hocha la tête, se tournant instinctivement vers la forêt qui s'étendait derrière eux. Les ombres entre les arbres semblaient soudain plus menaçantes. « Ce cri… ça ne ressemble à rien de ce que j'ai entendu avant. »

Max, toujours sur le qui-vive pour minimiser la tension, esquissa un sourire, bien qu'il trahissait aussi une certaine nervosité. « C'est peut-être juste un oiseau, un gros oiseau, tu sais… genre, très gros ? »

Anaïs, qui était restée silencieuse jusqu'ici, observa les arbres d'un air méfiant. « Non… C'était beaucoup trop puissant pour un simple animal. On doit rester prudents. »

Jules, le plus pragmatique du groupe, ajusta les sangles de son sac à dos. « Peu importe ce que c'était, il vaut mieux ne pas rester ici. Il commence à se faire tard, et on a vu quelque chose à l'horizon tout à l'heure. On devrait continuer et trouver ce village ou ce qu'on a aperçu. Ce n'est pas une bonne idée de rester exposés. »

Le soleil déclinait rapidement, projetant des lueurs dorées sur le paysage étranger qui les entourait. La lumière chaude contrastait avec l'inquiétude grandissante qui étreignait chacun d'entre eux. Livia acquiesça, consciente qu'ils n'étaient pas équipés pour passer la nuit en plein air dans cet endroit inconnu. L'ombre de la forêt semblait prête à les engloutir à tout moment, et le cri leur avait rappelé à quel point ce monde pouvait être hostile.

« D'accord, on avance. Il nous reste quelques heures avant la nuit complète. » dit-elle en essayant de réaffirmer son rôle de leader. « Mais soyons attentifs. On ne sait pas ce qui pourrait se cacher ici. »

Ils reprirent leur marche, les pas un peu plus lourds, le silence pesant autour d'eux. Même Max, habituellement bavard, semblait absorbé par l'atmosphère inquiétante qui régnait. Le groupe restait vigilant, jetant des regards autour d'eux à la moindre branche qui craquait ou à la moindre ombre suspecte.

La colline qu'ils avaient descendue était maintenant loin derrière eux, et la vallée s'étendait devant eux. Ils suivaient un chemin sinueux qui longeait la rivière, espérant que celle-ci les mènerait au village aperçu plus tôt.

« Ça ne vous semble pas étrange ? » murmura Anaïs, rompant enfin le silence. « Ce cri… et cet endroit. Comme si… » Elle s'interrompit, cherchant les mots justes.

« Comme si tout cela avait été prévu ? » termina Tom, qui semblait avoir suivi son raisonnement.

Livia s'arrêta brusquement, se tournant vers eux. « Qu'est-ce que vous voulez dire ? »

Tom hésita un instant avant de répondre. « Je ne sais pas… c'est juste une sensation. Comme si ce cri, cette forêt, ce paysage… tout ça faisait partie d'un plan. Et nous, on est là, pris dans quelque chose qui nous dépasse. »

« Un plan ? » répéta Max avec incrédulité. « Tu penses qu'on est ici à cause de quelqu'un ou de… quelque chose ? Tu te fais des films, mec. »

Mais Anaïs n'était pas aussi sceptique. « Je comprends ce qu'il veut dire. Ce monde semble trop… parfait. Comme un piège. Et ce cri, c'est peut-être un avertissement. Ou une invitation. »

Livia fronça les sourcils. Elle n'avait jamais été du genre à croire aux conspirations ou aux phénomènes mystiques. Mais elle ne pouvait pas nier que ce qu'ils vivaient ne ressemblait à rien de ce qu'ils connaissaient. Et le cri continuait de résonner dans son esprit, comme une alarme qui ne voulait pas s'éteindre.

« Peu importe ce que c'est, on doit continuer à avancer, » dit-elle enfin, tentant de couper court à la conversation. « Ce village pourrait nous apporter des réponses. »

Ils marchèrent encore une heure dans un silence tendu, leurs sens en alerte. La vallée s'étendait devant eux, parsemée de fleurs aux couleurs éclatantes et d'arbres gigantesques. Pourtant, l'inquiétude ne les quittait pas. Tout était trop étrange, trop silencieux, mis à part le cri lointain qu'ils avaient entendu.

Soudain, Livia, qui ouvrait la marche, s'arrêta. « Regardez ! Là-bas. »

Au loin, entre deux collines, une forme se dessinait. Ce qu'ils avaient pris pour un village n'était en réalité qu'une vaste structure de pierres grises, imposante et solitaire. Une forteresse peut-être, ou une ancienne ruine. D'ici, il était difficile de le dire. Mais il y avait définitivement quelque chose d'humain dans sa conception.

« Ce n'est pas un village… » murmura Anaïs, déçue mais aussi intriguée.

« Ça vaut la peine d'aller voir, » déclara Jules. « Peut-être qu'on trouvera des indices sur où on est. »

Ils se rapprochèrent de la structure avec prudence. Plus ils avançaient, plus elle paraissait massive. Les pierres qui composaient les murs étaient anciennes, usées par le temps, mais l'édifice semblait toujours solide. Une large porte de bois, à moitié détruite, pendait sur ses gonds.

Max siffla doucement. « Impressionnant. Ça pourrait être un bon abri pour la nuit. »

Tom secoua la tête. « Ou ça pourrait être encore plus dangereux que dehors. On ne sait pas ce qui se cache là-dedans. »

Livia s'avança prudemment, scrutant l'obscurité au-delà de la porte. Une odeur de terre humide flottait dans l'air, et le vent semblait murmurer des secrets oubliés. Elle sentit un frisson lui parcourir l'échine. Quelque chose ici n'était pas naturel. Mais elle savait qu'ils ne pouvaient pas rester dehors indéfiniment. « On n'a pas vraiment le choix, » murmura-t-elle. « Il va bientôt faire nuit. Entrons et voyons si on peut y rester en sécurité pour la nuit. »

Le groupe échangea des regards, puis, un par un, ils franchirent l'entrée de la forteresse.

L'intérieur était aussi imposant que l'extérieur. Des couloirs larges et sombres s'étendaient devant eux, parsemés de débris, de vieilles pierres et de restes de meubles en ruine. Un silence pesant régnait, et seuls leurs pas résonnaient sur le sol.

« Ça ressemble à un château abandonné, » murmura Anaïs.

Jules s'approcha de ce qui semblait être une ancienne salle d'armes. « Regardez ça… » Il ramassa un morceau de métal rouillé, peut-être un ancien bouclier, à moitié dissimulé sous des débris. « Ce lieu doit avoir des siècles. »

Max s'approcha d'une fenêtre brisée qui donnait sur la vallée. « C'est assez impressionnant, mais je préférerais savoir ce qu'on fait ici. J'ai pas envie de tomber sur quelque chose qui explique le cri de tout à l'heure, si vous voyez ce que je veux dire. »

Soudain, un bruit sourd résonna au loin, venant des profondeurs de la forteresse. Un bruit de quelque chose qui se déplaçait, ou peut-être même… quelqu'un.

Livia se tourna vers ses amis, les yeux écarquillés. « On n'est pas seuls ici… »