Marc, pensif, laissa le regard glisser sur l'écran de son téléphone, relisant une énième fois le mystérieux message qui ne cessait de le hanter. Le contenu était clair : régler pacifiquement cette histoire avec Eliott. Mais ce qui l'intriguait le plus, c'était l'identité de celui qui l'avait envoyé. Comment cette personne savait-elle exactement quoi dire et qui impliquer ? Marc fronça les sourcils.S'il y avait bien une chose sur laquelle il pouvait compter, c'était le soutien du directeur. Il avait toujours été de son côté. Lui et ses amis faisaient partie des élèves "intouchables", de ceux dont les parents faisaient des dons importants à l'école. Et puis, personne n'avait de preuves directes contre lui. Après tout, tout le monde avait vu Eliott sauter du toit de son propre chef. Marc était en classe, loin de la scène, entouré de témoins qui pourraient confirmer son alibi. Même s'il avait orchestré une partie du harcèlement, il avait soigneusement pris ses distances lorsque les choses avaient dégénéré."Ce message, c'est peut-être juste une farce", pensa-t-il. "Un de mes amis qui cherche à me faire flipper. Ou alors, quelqu'un qui a une dent contre moi. Mais dans tous les cas, ils n'ont rien contre moi."Il se rappelait clairement que ses amis étaient également témoins. Personne ne l'avait vu pousser Eliott, personne ne pouvait prouver qu'il était directement impliqué. Il avait été malin, il s'était assuré que sa culpabilité ne puisse être prouvée, tout en maintenant son contrôle sur la situation.Le directeur et certains professeurs étaient également dans sa poche. Cela le rassurait. Peu importe qui avait envoyé ce message, Marc se convainquait qu'il s'agissait probablement de quelqu'un qui n'avait pas mesuré la situation ou qui essayait de jouer les justiciers anonymes. Rien de trop grave.Mais malgré toutes ses tentatives de rationalisation, une part de lui ne pouvait ignorer l'inquiétude croissante qui s'insinuait. Il devait rester sur ses gardes.Marc, sentant la tension monter au sein de son groupe, prit les devants. Il les rassembla dans un coin plus isolé du couloir, là où personne ne pourrait les entendre. Ses amis affichaient des visages tendus, certains regardaient autour d'eux comme si le mystérieux expéditeur du message pouvait apparaître à tout moment. Il savait qu'il devait agir vite pour garder leur confiance et éviter toute panique.« Écoutez-moi, les gars, » commença Marc d'une voix assurée, « cette personne qui a envoyé ce message... elle n'a rien contre nous. C'est juste un inconnu qui veut jouer les héros. »Les regards de ses amis étaient rivés sur lui, certains encore hésitants. Marc continua, déterminé à calmer leurs nerfs.« Pensez-y un instant. Si cette personne avait vraiment quelque chose de solide, vous croyez pas qu'on serait déjà dans la merde ? Il aurait fait plus que nous envoyer un simple message. Et de toute façon, personne ne peut prouver quoi que ce soit. On a tous vu Eliott sauter tout seul. Moi, j'étais en classe. Vous aussi. Le directeur est de notre côté, tout comme plusieurs profs. On a des soutiens. Ce message, c'est juste du bluff. Rien de plus. »Petit à petit, l'expression de ses amis changea. Ils semblaient se détendre, leurs visages crispés laissant place à des sourires d'approbation. L'assurance de Marc faisait son effet. L'un d'eux, le plus grand du groupe, se pencha en arrière en soufflant, soulagé.« Ouais, t'as raison, Marc. J'sais pas pourquoi je me suis inquiété. Personne peut rien prouver ! » lança-t-il, suivi par des hochements de tête des autres.« Bien dit, Marc ! T'es vraiment un chef, mec », ajouta un autre, visiblement soulagé.Les louanges commencèrent à fuser, chacun se remettant à plaisanter comme si rien ne s'était passé. Marc, satisfait d'avoir repris le contrôle, leur adressa un sourire satisfait.« On continue comme d'hab', les gars. Personne ne pourra nous atteindre. »Dans le hall du commissariat, la scène était chaotique. Des policiers escortaient des détenus menottés, une longue file d'attente serpentait pour signaler des problèmes ou déposer des plaintes, et les agents d'accueil étaient débordés par la foule bruyante. Les cris, les murmures et les discussions se mélangeaient dans un brouhaha incessant.Kai, camouflé sous une casquette et vêtu de vêtements discrets, observait la scène avec une attention particulière. Ses yeux bleu ciel scrutaient chaque recoin, chaque mouvement. Bien qu'il ait pu voir certaines choses, il se sentait légèrement frustré par le manque d'informations claires. Il avait repéré l'inspecteur dans le bureau adjacent, mais les détails étaient encore flous. Il devait trouver un moyen d'obtenir plus d'informations sans éveiller de soupçons.En sortant du commissariat, Kai aperçut une petite camionnette garée à proximité. Sur le côté du véhicule étaient affichés le slogan et le logo d'une entreprise de ménage. Les hommes qui en descendaient étaient habillés en uniforme de nettoyage, se dirigeant vers l'entrée de service du commissariat.