Kai ne perdit pas une seconde. Il savait que le temps était compté, et chaque minute qu'il passait à traîner augmentait le risque d'être découvert. Jetant un coup d'œil rapide autour de lui, il s'assura que personne ne se trouvait dans le couloir. Le calme pesant de la pièce ne faisait qu'accentuer l'adrénaline qui montait en lui.Il introduisit la clé dans la serrure de l'ascenseur et l'enclencha. Il sentit un léger déclic, puis les portes se fermèrent en silence. Alors que l'ascenseur descendait, Kai analysait déjà ses prochains mouvements. Il avait déjà évalué que cet étage, dédié aux archives, devait contenir des informations importantes, notamment sur l'inspecteur qui avait rejeté la plainte du père d'Eliott.Les portes s'ouvrirent sur un espace étonnamment sombre et étroit. Kai fit un pas en avant, et la première chose qui le frappa fut l'absence totale de caméras de surveillance. Étrange, pensa-t-il, c'est censé être une zone hautement sécurisée, mais il n'y a pas de caméras... Il sentit que c'était un coup de chance, mais cela renforça aussi l'idée que ce sous-sol n'était pas destiné à recevoir beaucoup de visiteurs.Devant lui s'étirait un long couloir, presque silencieux, à l'exception du bruit sourd et régulier de ses pas sur le sol en béton. Les murs étaient nus, sans décorations ni fenêtres, renforçant la froideur du lieu. Tout au bout du couloir, il aperçut un grillage de sécurité et une porte métallique, imposante et verrouillée.Kai s'approcha lentement, en gardant une oreille attentive aux bruits éventuels. Ce lieu dégageait une atmosphère oppressante, comme si le temps s'était arrêté ici. Il posa une main sur le grillage, l'examinant rapidement. Si cette porte est verrouillée par une autre clé, cela pourrait compliquer les choses... mais je suis déjà trop loin pour faire marche arrière.Il s'agenouilla légèrement, inspectant les alentours de la porte métallique. Il n'y avait aucune serrure apparente, mais le grillage bloquait son passage. L'endroit semblait étrangement désert, mais Kai savait que la moindre erreur pourrait ruiner son plan. Il doit y avoir un moyen de contourner ça..., se dit-il en cherchant une solution.L'urgence le pressait, mais Kai resta calme.il remarqua finalement un interphone.Kai observa l'interphone à côté de la porte métallique. Après un bref instant de réflexion, il appuya sur le bouton, et deux sonneries retentirent dans le silence du couloir. Une voix grave et un peu lasse finit par répondre.« Oui, c'est qui ? »Kai, sans hésitation, adopta un ton professionnel et répondit calmement :« Je suis technicien de surface de l'entreprise Shinra Clean Solutions. Je voulais avoir des informations supplémentaires sur le protocole de nettoyage pour les archives la prochaine fois. »Il laissa planer un léger silence, attendant la réaction de l'interlocuteur. L'homme, de l'autre côté de la ligne, semblait perplexe.« Comme d'habitude, non ? Vous nettoyez toujours de la même façon, non ? »Kai nota l'hésitation dans la voix. Il savait qu'il devait rester prudent, mais il cherchait à obtenir des informations. Il rebondit alors avec une question supplémentaire, comme si cela faisait partie de son travail quotidien :« Oui, bien sûr, mais je voulais vérifier une dernière chose. Combien de personnes sont présentes aujourd'hui dans les archives ? Nous devons ajuster notre procédure de nettoyage en fonction du personnel présent, surtout si on doit nettoyer à fond. »L'homme au bout de l'interphone sembla hésiter un instant, probablement surpris par cette question inhabituelle. Puis, dans un moment de naïveté, il répondit sans se méfier :« Aujourd'hui, je suis seul ici... Mais si c'est pour des questions de nettoyage, vous devriez voir ça directement avec la secrétaire. Elle gère ça. »Kai sourit discrètement, satisfait de l'information qu'il venait d'obtenir. Seul dans les archives... parfait.—-------------Kai savait que la conversation touchait à sa limite et que l'homme au bout de la ligne commençait à s'impatienter. Il décida alors de poser une demande, jouant sur un prétexte anodin pour détourner l'attention et gagner du temps.« Ah, une dernière chose, désolé de vous déranger encore... Est-ce que vous auriez vu une veste noire avec des taches bleues dans les archives ? » demanda Kai d'une voix faussement innocente.Un silence s'installa, puis l'homme répondit, légèrement confus : « Une veste ? »« Oui, » répondit Kai sans perdre une seconde. « Mon collègue l'a laissée la dernière fois qu'on est venu nettoyer. Il n'arrête pas de me demander de vérifier auprès des personnes aux archives pour savoir si elle s'y trouve. »L'homme à l'autre bout de la ligne semblait sur le point de refuser, sa voix montrait des signes d'impatience : « Je n'ai rien vu de tel ici et personne n'est— »Kai intervint rapidement, coupant la réponse : « Si vous pouviez juste ouvrir pour que je jette un coup d'œil. Ça ne prendra que cinq minutes, je sais exactement à quoi elle ressemble. Je pourrai la retrouver en un instant. »L'autre, visiblement mal à l'aise, répondit avec fermeté : « Non, désolé, mais personne n'a le droit d'entrer ici sans autorisation. »Kai sentit la résistance, mais il ne lâcha pas prise. Sans se démonter, il enchaîna avec une autre tactique : « D'accord, d'accord, je comprends. Mais j'ai la photo de la veste sur mon téléphone. Vous pouvez venir voir la photo. Vous pourrez vérifier vous-même dans les archives. Comme ça, je ne rentre même pas, et vous pouvez la retrouver. Ça serait vraiment rapide et ça me permettrait d'arrêter d'être harcelé par mon collègue. »Il y eut une pause. L'homme semblait peser ses options, incertain. Kai savait qu'il était à deux doigts de céder.—---------------L'homme à l'autre bout de la ligne, après un long moment de réflexion, finit par céder. Avec un soupir audible à travers l'interphone, il dit : « Bon, très bien. Je vais venir voir cette photo. Mais faites vite. »Kai sourit intérieurement, mais son visage resta impassible. Il se recula légèrement pour attendre. Quelques secondes plus tard, le son d'une clé dans la serrure résonna, et la porte métallique s'ouvrit lentement.Un homme d'une vingtaine d'années, portant une blouse grise, apparut dans l'encadrement. Il semblait fatigué, visiblement peu ravi de cette interruption dans sa journée. « Alors, où est cette fameuse photo ? » demanda-t-il, jetant un regard rapide vers Kai.Kai, jouant parfaitement son rôle, sortit son téléphone de sa poche d'un geste décontracté et montra une photo aléatoire qu'il avait trouvée dans sa galerie. « Voilà. C'est exactement celle-là. Une veste noire avec des taches bleues. Vous êtes sûr de ne pas l'avoir vue ? »Alors que l'homme se pencha pour voir la photo de plus près , Kai remarqua un détail crucial : derrière l'homme, les archives s'étendaient dans une salle faiblement éclairée, des rangées de classeurs et d'étagères métalliques remplis de dossiers. Mais surtout, il n'y avait aucune autre présence visible.Il était seul.« Vous êtes seul ici aujourd'hui, hein ? » demanda Kai d'un ton détaché, comme pour engager une conversation anodine.L'homme hocha la tête. « Oui, c'est calme. C'est souvent comme ça. Mais bon, j'ai encore du travail, donc si c'est tout... »« Parfait ! »« Mmh ? »BANGEAvant qu'il ne puisse réagir, il reçut un violent coup sur la tête et tomba inconscient.