Chereads / L'Ombre de Luminara / Chapter 18 - Contrôle

Chapter 18 - Contrôle

Raphaël hésite, son esprit tourbillonnant entre confusion et terreur. La douleur à sa tête brouillait sa capacité de réflexion, mais il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de donner les informations aussi facilement. Pourtant, son silence devenait insoutenable. Kai l'observait, impassible, comme un prédateur attendant que sa proie se résigne.Après quelques secondes de ce silence lourd, Kai rompit l'attente en prononçant doucement son prénom :— "Raphaël..."Le son de son nom, sorti de la bouche de cet inconnu, fit l'effet d'un électrochoc. Raphaël se figea, ses yeux s'écarquillant sous l'effet de la surprise et de la peur. Comment connaître-il son prénom ? Son regard glissa instinctivement vers son badge, mais il ne l'avait même pas remarqué jusque-là. Cela lui fit réaliser à quel point la situation lui échappait.Kai, comme s'il pouvait lire dans ses pensées, continue d'une voix calme, presque détachée :— "Plus vite tu me donnes des réponses, plus vite tu pourras retrouver ta femme... et ton fils."Ces mots frappèrent Raphaël en plein cœur. Il tourne brusquement la tête vers Kai, les yeux écarquillés d'incrédulité. Comment cet homme pouvait-il savoir pour sa famille ?— "Comment... comment tu sais ça ?" exigea-t-il enfin, d'une voix tremblante.Kai ne répond pas immédiatement. Au lieu de cela, il leva lentement la main et pointe du doigt un coin reculé du bureau, là où une photo reposait sur une étagère, à moitié cachée par des dossiers. C'était une photo, celle que Raphaël gardait toujours près de vieille lui, même dans son travail. Sur cette image, sa femme souriait en tenant leur fils dans ses bras.Raphaël sentit son estomac se nouer alors qu'il comprenait ce que cela signifiait. Kai n'était pas seulement un intrus venu chercher des documents. Il avait pris le temps de l'observateur, d'étudier chaque détail autour de lui. Cela voulait dire qu'il était prêt à tout.— "Je vais leur rendre visite", dit Kai, d'une voix aussi froide que tranchante, sans même augmenter le ton. La menace était implicite, mais Raphaël le comprit parfaitement.Son souffle est devenu saccadé, son esprit se débattant entre la peur de ce qui pourrait arriver à sa famille et l'horreur de sa situation actuelle. Des larmes commencèrent à monter dans ses yeux, mais il les retint. C'était un choix cruel : protéger sa famille ou trahir ce qu'il avait juré de garder secret.Kai, toujours impassible, s'approche d'un peu plus de lui. Le simple fait de sentir la présence de cet homme si proche de lui le fit trembler.— "Alors ? Tu vas m'aider, ou dois-je aller les voir en personne ?"Raphaël se sent défaillir.—---------Kai dégaina le taser avec un sourire carnassier, ses doigts effleurant délicatement la gâchette. L'air dans la pièce se charge d'une tension presque palpable. Raphaël, ligoté sur la chaise, sentait chaque battement de son cœur s'amplificateur, comme un tambour martelant sa poitrine. La terreur se peignait sur son visage, ses yeux cherchant désespérément une issue, une quelconque échappatoire. Mais il n'y avait nulle part où fuir.— "Tu sais", dit Kai avec une voix calme et maîtrisée, "chaque policier à deux types d'armes : une létale, comme une arme à feu... et une non létale, comme ce taser que j'ai trouvé dans ton bureau."Il brandit le taser devant lui, le faisant lentement osciller, comme un serpent hypnotisant sa proie. Raphaël déglutit difficilement, sentant sa gorge se nouer sous l'angoisse. Kai continue avec un sourire narquois :— "Le problème, Raphaël, c'est que ce taser est un modèle ancien. Et devine quoi ? Il peut être réglé sur deux niveaux : faible... ou fort."Le sourire de Kai s'étira davantage, comme s'il savourait chaque mot qu'il prononçait. Le désespoir commençait à monter chez Raphaël. Il connaissait parfaitement ce modèle de taser, celui-là même dont on parlait vaguement pendant la formation, mais qu'ils n'utilisaient presque jamais. L'idée de sentir cette décharge électrique traverser son corps, surtout réglée sur le niveau le plus fort, le pétrifiait de terreur.— "Dans ta formation", poursuivit Kai en avançant d'un pas, "on vous apprend sûrement à utiliser le taser, n'est-ce pas ? Mais est-ce qu'on vous a appris... à le supporter ? "Kai pointe l'arme droite vers Raphaël, son sourire toujours accroché à ses lèvres. Raphaël commença à respirer de manière saccadée, sentant la panique le submerger. Chaque fibre de son être lui criait de faire quelque chose, de trouver une solution. Mais il était piégé, ligoté, sans défense.Les secondes s'écoulèrent dans un silence écrasant. Kai ne bougeait pas, son regard fixé sur Raphaël comme un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Et enfin, au bord du gouffre, Raphaël Craqua.— "Je vais parler !" cria-t-il, sa voix brisée par la peur.Les larmes montèrent à ses yeux, sa gorge se serrant alors qu'il suppliait Kai de ne pas tirer. Sa dignité s'était évanouie en un instant, emportée par la menace implacable de la douleur imminente. Il baissa la tête, vaincu.Kai, toujours souriant, abaissa légèrement le taser, satisfait de voir son plan fonctionner à la perfection.— "Bien", murmura-t-il doucement. "Tu vois, Raphaël, ce n'était pas si compliqué, n'est-ce pas ?"___________Kai, toujours impassible, tenait fermement le taser dans sa main droite, le pointant vers Raphaël avec une précision froide. La pièce était silencieuse, à l'exception du faible grésillement de l'arme, comme une menace électrisante suspendue dans l'air.— "Comment sont rangées les archives ?" répéta Kai, sa voix plus froide, plus tranchante.Raphaël ne prend pas le risque de rester silencieux.— "P-par ordre alphabétique... ou parfois par numéro, selon les dossiers."Kai hocha la tête lentement, absorbant l'information sans la moindre émotion. Il continue, toujours avec cette même sérénité glaciale :— "Et... toutes les archives sont-elles numérisées sur ton PC ?"Raphaël hésite un instant, son cerveau encore embrouillé par la douleur. Il a répondu précipitament :— "Pas toutes, pas encore... c'est moi qui suis chargé de les numériser... je n'ai pas terminé."Kai, imperturbable, se rapproche de l'ordinateur. Ses yeux balayaient l'écran avec méthode, cherchant à comprendre l'organisation du système de Raphaël.— "Comment fais-tu pour trouver un document ? Montre-moi."Raphaël, expliqua les étapes, mentionnant quelques termes techniques que Kai comprit rapidement. Kai s'exécuta sur l'ordinateur, vérifiant que les informations données par Raphaël étaient correctes.Puis, sans lever les yeux de l'écran, Kai pose une autre question, cette fois-ci plus pressante :— "Les dossiers des policiers... sont-ils ici aussi ?"Un silence pesant s'installe. Raphaël, cette fois, n'a répondu pas. Ses yeux vacillèrent, et Kai sentit l'hésitation dans son souffle. Sans attendre plus longtemps, Kai ajusta son taser et, d'une pression sur la gâchette, envoya une décharge, réglée sur le niveau faible.— "AAAAAAAAAAAAAAAAAH"Raphaël hurla, son corps convulsant légèrement sous l'impact de la décharge électrique. Kai, le regard toujours fixé sur lui, attendit que la douleur s'atténue avant de s'adresser à lui à nouveau, d'une voix glaciale :— "Je perds trop de temps avec toi, Raphaël. Dépêche-toi de répondre. Je ne suis pas patient."Les yeux de Raphaël s'emplirent de larmes alors qu'il tremblait, incapable de résister à la douleur ou à la menace de nouvelles souffrances.