Pendant que la ville entière s'agitait autour du commissariat incendié, Kai restait parfaitement inconscient du tumulte qu'il avait provoqué. C'était le matin, le soleil à peine levé, et il se fondait dans la routine quotidienne des passants. Casquette enfoncée sur la tête et capuche relevée, Kai effectuait son footing habituel, une activité qui aurait semblé anodine à quiconque l'observait de loin. Toutefois, ceux qui prêtaient une attention particulière auraient remarqué quelque chose d'étrange : son parcours semblait irrégulier, presque chaotique.Il ne courait pas simplement pour le plaisir ou la santé, mais pour accomplir une autre mission bien plus calculée. À chaque arrêt, il sortait discrètement une lettre de son sac à dos, glissant chacune dans une boîte aux lettres spécifique avec une précision méticuleuse. 5 arrêts en tout, 5 lettres déposées.Les villas devant lesquelles il s'arrêtait étaient situées dans des quartiers chics, loin des regards indiscrets. Chaque lettre contenait un message anonyme, une pièce clé du puzzle qu'il mettait en place. Une fois la cinquième lettre déposée, il ajusta sa capuche et reprit son footing. Il n'avait pas besoin de courir loin ni de manière précipitée.En un clin d'œil, il avait disparu dans les rues résidentielles, se fondant parfaitement dans le décor. À ses yeux, le monde continuait de tourner comme d'habitude. Rien ne trahissait l'agitation qui secouait le commissariat, ni le chaos qu'il avait laissé derrière lui la veille. Tout était sous contrôle, et il n'était qu'une ombre parmi la foule, poursuivant son chemin sans laisser de trace apparente.—----------------Marc était assis dans son salon, absorbé par son téléphone. La télévision diffusait les informations en arrière-plan, mentionnant l'incendie au commissariat, mais Marc n'y prêtait pas attention. Il était trop concentré sur ses messages et les réseaux sociaux pour se soucier des nouvelles locales.Soudain, la femme de ménage entra dans la pièce, portant une lettre. Elle l'interpella :"Une lettre est arrivée, monsieur Marc."Sans lever les yeux de son téléphone, il répondit distraitement :"Sûrement pour mon père. Remettez-la-lui directement."La femme insista cependant :"Non, monsieur. La lettre vous est adressée."Intrigué, Marc leva enfin les yeux. La femme lui tendait la lettre, avec son nom et prénom joliment écrits à la main sur l'enveloppe. Curieux, il la prit, pensant qu'il s'agissait peut-être d'une correspondance de ses grands-parents ou d'un ami vivant à l'étranger.Il ouvrit la lettre avec précaution, sans trop d'attente. Mais dès qu'il aperçut les premières lignes, un frisson d'inquiétude le traversa. Ce n'était pas une lettre ordinaire. Les mots étaient soigneusement choisis, écrits d'une main ferme et précise. Le message, bien que court, était suffisamment énigmatique pour faire battre son cœur un peu plus vite.Le ton était direct, presque menaçant, bien qu'aucun mot explicitement dangereux ne soit utilisé. Marc fronça les sourcils, se redressant dans son fauteuil. Il se sentait soudainement moins à l'aise dans son propre salon." Monsieur Marc Moreau,Je vous écris afin de vous rappeler certains événements récents impliquant Eliott, un camarade d'école qui, vous le savez, a subi de nombreux désagréments. Vous n'êtes pas sans ignorer que cet incident a laissé des traces profondes, et je tiens à vous informer qu'une solution pacifique à cette situation est encore possible.Il est essentiel de comprendre que ces actions ne peuvent rester sans réponse, mais je vous propose une alternative simple : agir avant qu'il ne soit trop tard. Cette lettre constitue la deuxième demande, conformément à des principes clairs et établis. L'option de résoudre ce problème de manière calme et discrète est encore sur la table, et il est dans votre intérêt d'y prêter attention.Je vous laisse réfléchir à cette proposition avec la plus grande sincérité. La résolution paisible de cette affaire est non seulement souhaitable, mais également nécessaire, pour éviter que de nouvelles complications ne surviennent.Soyez assuré qu'aucune décision hâtive n'est attendue, mais ne tardez pas à agir. Vous avez le pouvoir de changer le cours de cette histoire, et ce, par un simple choix. "Dans l'attente de votre réponse,Salutations distinguées.[Signature Anonyme]Marc, les mains tremblantes, relut plusieurs fois la lettre en essayant de comprendre l'intention de son expéditeur. L'angoisse montait en lui alors que les mots résonnaient dans son esprit, amplifiant sa peur. La femme de ménage, inquiète par la soudaine agitation de Marc, s'approcha doucement pour s'assurer que tout allait bien.« Monsieur Marc, est-ce que tout va bien ? Vous avez l'air très préoccupé », demanda-t-elle avec une note de préoccupation dans la voix.Marc, en proie à une nervosité croissante, essaya de masquer son anxiété. Il balbutia en réponse, « Oui, tout va bien. Ne vous inquiétez pas, c'est juste une lettre sans importance. »Dès que la femme de ménage quitta la pièce, Marc se précipita dans sa chambre, referma la porte derrière lui et commença à tourner en rond. Ses pensées tournaient à une vitesse effrénée alors qu'il essayait de rationaliser la situation. Il s'assit enfin sur son lit, les mains sur les genoux, respirant profondément pour calmer son esprit.« Ce n'est que du bluff », murmura-t-il à voix haute, tentant de se convaincre que cette lettre était simplement une tactique psychologique. « Cette personne n'a rien contre moi ni contre mes amis. Rien de tangible. »Il passa en revue toutes les interactions récentes qu'il avait eues, cherchant des indices sur la possible véracité des menaces contenues dans la lettre. Le stress montait encore, mais Marc essayait de garder son calme, déterminé à ne pas céder à la panique. « Je dois garder la tête froide. » Il se répéta plusieurs fois, en espérant que cette affirmation l'aiderait à rester rationnel face à la situation inquiétante.___________Marc, sentant la pression monter, vit son téléphone vibrer incessamment alors qu'une vague de notifications envahissait l'écran. Les messages provenaient de ses amis, tous visiblement agités après avoir reçu la même lettre mystérieuse. Il entendit ensuite le téléphone sonner, et c'était l'un de ses amis, un jeune homme grand et au ton pressant.« Marc ! C'est quoi cette histoire avec la lettre ? Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais reçu quelque chose de ce genre ? On doit agir maintenant ! » demanda l'ami, clairement préoccupé.Marc, tentant de rester calme malgré l'énervement croissant, répondit d'un ton agacé, « Écoute, c'est probablement du bluff. Ce type essaie juste de nous intimider. On ne doit pas céder à la panique. »Son ami, frustré par cette réponse, rétorqua, « C'est toujours la même réponse ! Tu ne comprends pas qu'on pourrait avoir un vrai problème ici ? Je vais peut-être demander à quelqu'un de mes connaissances de faire des recherches sur cette personne. »Marc, cherchant à désamorcer la situation tout en proposant un argument solide, répondit rapidement, « Attends un peu. Je pense que nous devrions laisser les choses se calmer un peu avant d'agir impulsivement. Si on se précipite, on risque d'attirer encore plus l'attention sur nous. En plus, le fait que cette personne ait pris le temps d'envoyer des lettres personnalisées montre qu'il veut nous manipuler psychologiquement. Si on réagit trop vite, on pourrait aggraver la situation. »Marc poursuivit en ajoutant, « En attendant, on pourrait collecter des informations sur ce type de manière discrète. On pourrait faire ça de notre côté, sans attirer l'attention sur nous, et voir si des détails supplémentaires apparaissent. Cela nous permettra de mieux comprendre son véritable objectif et de préparer une réponse appropriée. Si on se précipite et qu'on alerte les autorités ou qu'on commence à faire des vagues, cela pourrait justement jouer en sa faveur. »Il espérait que cet argument apaiserait son ami et lui permettrait de gagner du temps pour évaluer la situation plus sereinement.« ... D'accord, mais si ça recommence, je demanderais de l'aider. Au moment venu, je l'attraperais et je le tuerai !»« Merci .... »Marc, après avoir mis fin à l'appel avec son ami, Descendit est allé voir la femme de ménage qui lui a remis la lettre.« Stéphanie quand tu récupérais la lettre a tu vue la personne qui la déposer ? »« Non monsieur a t-il un problème ? »« Non rien laisse tombait »Marc retourna à son bureau. Il alluma son PC et accéda aux enregistrements de la caméra de surveillance de la maison. Il savait qu'il devait être minutieux pour trouver le moindre indice qui pourrait l'aider à comprendre la situation.En faisant défiler les images à une vitesse accélérée, Marc scruta chaque seconde avec concentration. Il cherchait une anomalie, un détail qui pourrait dévoiler quelque chose sur l'auteur des lettres. Ses yeux parcouraient rapidement les images, espérant saisir quelque chose de significatif.Soudain, une silhouette apparut dans le champ de vision des caméras. Marc arrêta la lecture pour observer de plus près. La silhouette, bien qu'en partie floue à cause de la capuche et de la casquette, se déplaçait en courant. Il semblait que la personne faisait une sorte de footing, le comportement méthodique éveillèrent les soupçons de Marc.Il observa attentivement le moment où la silhouette s'approcha de la maison et déposa la lettre. Marc se concentra sur la direction que la personne prit ensuite. Il nota avec soin chaque mouvement.Quand la silhouette tourna à un coin de rue et disparut de la vue des caméras, Marc exprima un juron de frustration. Cependant, en revoyant les images, il se rendit compte que la présence de cette personne autour de sa maison ,était déjà un indice précieux.Malgré son irritation, il ressentait une certaine satisfaction. Le fait que les images avaient capturé cette silhouette signifiait que quelque chose de tangible avait été enregistré, même si le visage était caché. Cela pourrait lui fournir un point de départ pour ses propres recherches. Il sauvegarda les enregistrements pertinents et décida de les analyser davantage pour découvrir s'il pouvait identifier des détails supplémentaires.En regardant l'enregistrement une fois de plus, Marc se dit que, malgré la confusion et la peur, il avait un levier pour avancer. Il savait que la prochaine étape serait cruciale pour comprendre qui était réellement derrière cette intimidation.