Sato, détendu et sans souci, riait en compagnie de trois femmes, ses pensées loin de l'affaire qui le poursuivait depuis des jours. Le calme de la salle VIP, avec ses lumières tamisées et ses fauteuils confortables, donne à l'endroit une ambiance de privilège et d'exclusivité. Il n'entendait presque plus le monde extérieur, perdu dans cette bulle luxueuse.
« toc toc »
C'est à ce moment-là que la première série de coups discrets rétentiont contre la porte. Personne ne s'en préoccupe vraiment. Sato, absorbé dans sa conversation, n'y prêta pas attention. Les rires couvraient le bruit, et l'atmosphère de la soirée était bien trop captivante pour que quelqu'un s'intéresse à ce qui se passait derrière la porte.
Puis, une seconde série de coups, un peu plus appuyée cette fois, fit vibrer la porte. Les femmes échangèrent des regards, se demandant qui pouvaient interrompre une soirée aussi privée. Sato fronça légèrement les sourcils, mais il ignore l'appel, préférant continuer à profiter du moment. « Peut-être un autre serveur, rien d'important », pensa-t-il.
Finalement, un troisième coup, plus insistant, attire l'attention de tout le monde. La porte s'ouvre doucement, et un homme habillé en serveur fit son entrée, plateau à la main, portant un masque chirurgical. Il avançait avec une certaine aisance, comme s'il avait fait ça des centaines de fois.
« Désolé pour l'interruption », dit-il d'une voix polie mais légèrement distante, « je suis ici pour servir vos boissons. »
Il s'approche de la table, posant son plateau avec précaution. Le masque dissimulait son expression, mais sa gestuelle et son maintien étaient impeccables.
Le serveur se place ensuite légèrement en retrait, attendant visiblement que tout le monde soit prêt à lui accorder une minute d'attention. C'est alors que, d'une voix calme mais suffisamment ferme pour être entendue par tous, il dit : « Veuillez m'excuser, mesdames, mais le patron aimerait vous voir dans son bureau immédiatement. »
Ce simple message, lâché avec une apparente normalité, a eu l'effet d'une bombe silencieuse.
Sato leva un sourcil, légèrement surpris par l'interruption soudaine du serveur. Les trois femmes, visiblement perplexes, échangèrent des regards avant de tourner leur attention vers l'homme masqué.
« Le patron ? » exigea l'une des femmes, sa voix incrédule. « Pourquoi voudrait-il nous voir ? Nous sommes ses clients réguliers. »
Le serveur, toujours impassible derrière son masque chirurgique, hocha doucement la tête. « Je ne fais que transmettre le message. Il a dit que c'était important. »
Sato, qui commençait à trouver la situation suspecte, posa son verre sur la table avec un léger cliquetis. « Et depuis quand le patron fait-il venir ses clients au bureau en plein milieu d'une soirée ? »
Le serveur, sans se décontenancer, répondit calmement : « Je ne sais pas, monsieur. Peut-être une urgence. Mais il a insisté. Les dames doivent le rejoindre immédiatement. »
Les femmes se levèrent, un peu hésitantes, en jetant un dernier regard à Sato. « Ne t'inquiète pas, inspecteur. On reviendra vite. Profitez de ta soirée », dit la brune avec un clin d'œil avant de suivre le serveur.
Les femmes venaient de sortir de la salle VIP, leurs talons claquant contre le sol tandis qu'elles quittaient le lieu. Sato, plongé dans ses pensées, avait à peine remarqué leur départ. Il observait distraitement le serveur qui les suivait, pensant que ce dernier avait terminé son service et allait partir lui aussi. Mais lorsqu'il entendit le clic distinct de la porte qui se verrouillait, son instinct d'inspecteur s'éveilla aussitôt.
Le regard de Sato se fit plus attentif alors qu'il reposait doucement son verre sur la table. Un léger frisson d'alarme parcourut son dos. "Ne fais pas le fou," dit-il d'une voix calme mais ferme, "je suis inspecteur de police."
Le serveur, loin de se montrer nerveux ou effrayé, s'assit tranquillement en face de Sato. Il prit un gâteau posé sur la table et le porta à sa bouche, comme s'il n'y avait rien d'inhabituel dans cette situation. Un sourire glacial étira ses lèvres alors qu'il croquait dans le gâteau.
"Tu as été facile à trouver, Sato," répondit-il avec une nonchalance inquiétante.
Sato fronça les sourcils, sentant que quelque chose de bien plus grand se tramait. Le serveur n'était pas un simple employé. Il avait attendu ce moment. L'atmosphère dans la pièce devenait plus lourde, la tension palpable.
Le serveur ajusta tranquillement son masque, son visage toujours impassible. Sato, désormais complètement alerte, le fixait intensément. Sa patience s'effritait, et il ne comptait pas perdre de temps avec des faux-semblants.
"Tournons pas autour du pot. Tu es qui?" demanda Sato d'une voix froide et autoritaire.
Le serveur, toujours aussi nonchalant, répondit comme si c'était la chose la plus banale du monde. "C'est moi, la personne qui a torturé l'archiviste et brûlé son bureau."
Les mots tombèrent comme une bombe. Sato, pris de court, se leva d'un bond, ses poings serrés de rage. Il ne pouvait pas croire ce qu'il venait d'entendre. Ses yeux lançaient des éclairs. "Et tu oses te ramener devant moi?" vociféra-t-il, les muscles de son corps tendus, prêt à agir.
Le serveur leva calmement la main, un geste presque désinvolte, comme s'il voulait apaiser un enfant turbulent. "Calme-toi," dit-il d'une voix posée, comme s'il ne percevait pas la gravité de la situation.
Cette attitude ne faisait qu'attiser davantage la colère de Sato, mais quelque chose dans le regard du serveur l'incitait à rester sur ses gardes.
Le serveur, toujours calme, ajusta son masque une dernière fois et dit : "Je suis venu te parler face à face de ton lien avec Victor... et de ton faux insigne de policier."
Ces mots frappèrent Sato comme une décharge électrique. Son corps se tendit, sa mâchoire se crispa, et il sentit sa limite franchie. L'idée que cet homme savait autant, qu'il osait mentionner Victor, l'irrita profondément. Sans plus réfléchir, il fonça sur le serveur avec une violence qui traduisait toute sa rage.
Le serveur, anticipant ce mouvement, fit un pas de côté à la dernière seconde, esquivant l'attaque Sato
Sato, enragé, envoya un premier coup droit, mais le serveur esquiva sans effort. Puis, Sato tenta un crochet gauche, qui fut esquivé tout aussi facilement. La colère montant en lui, Sato envoya un coup droit beaucoup plus fort, espérant briser cette façade de calme.
Le serveur, d'un geste fluide , s'ajusta à l'attaque avec une rapidité déconcertante. D'un mouvement précis, il saisit Sato par le bras et la taille, exécutant un ippon parfaitement maîtrisé. En un instant, Sato se retrouva projeté dans les airs, sans comprendre ce qu'il se passait.
Il atterrit lourdement, écrasant une table garnie de gâteaux et de verres, qui se fracassa sous son poids. La salle résonna avec le bruit de la vaisselle brisée, alors que Sato, étendu sur le sol, haletait et tentait de reprendre ses esprits, choqué par la rapidité et la puissance de la manœuvre.
Le serveur, toujours debout, regarda Sato qui peinait à se relever, encore sonné par le coup. Sans une once de provocation dans la voix, il déclara :
"Ne m'en veux pas, Sato. Avec ta carrure et ta force, tu m'aurais probablement écrasé si je t'avais laissé faire. J'ai dû m'adapter. Mais... la vérité, c'est que tu es faible."
Il marqua une pause, laissant ses mots peser dans l'air lourd de tension.
L'inspecteur Sato était à terre, secoué par la projection brutale de Kai. Haletant, le visage crispé par la douleur et l'humiliation, il tente de se relever. Mais Kai, toujours attentif ne laissa aucune chance à l'inspecteur de reprendre ses esprits. En un éclair, il fondit sur lui, attrapant son bras droit et le tordant dans une prise.
Sato grogna, tentant de se débattre, mais la force du jeune homme était implacable. Kai, utilisant la technique , verrouille la prise et applique une pression croissante sur les bras de l'inspecteur.
« Arrête... Lâche-moi ! » grogna Sato, la voix rauque et désespérée.
Kai, pourtant, ne convient à aucune attention à ses paroles. Son regard était froid, détaché, comme s'il n'entendait rien. La prise se resserrait de plus en plus, chaque mouvement de l'inspecteur ne faisant qu'aggraver la douleur.
Sato hurla à nouveau, cette fois plus fort. « Tu vas regretter ça ! Je t'ai dit de lâcher ! »
Mais Kai reste impassible. Il attendit le moment parfait, un silence glacé régnant dans la pièce, avant d'appliquer une pression finale. Un craquement sinistre rétention dans l'air lorsque les bras de l'inspecteur céda sous la force implacable de Kai.
Un hurlement perçant de douleur échappa à Sato, son visage se tordant de souffrance. Il se roule sur le côté, tenant son bras brisé contre lui, incapable de faire quoi que ce soit d'autre que de gémir.