Karim m'a prévenu qu'aujourd'hui était un jour particulier, appelé "jour de marché", où les rues sont pleines à craquer et les marchands particulièrement bruyants, mais ça dépasse de loin tout ce que j'ai pu imaginer. Je peine à marcher sans heurter quelqu'un à chaque foulée, et j'ai perdu le compte du nombre de fois où je me suis excusé après avoir marché sur le pied d'un passant. De plus, tous ces visages humains sont un peu trop stimulants pour un voyageur solitaire tel que moi, et je sens une boule se frayer un chemin dans mon estomac. Je décide alors de m'extraire de la foule pour trouver refuge dans une ruelle, où mon dîner de la veille finit par tapisser le sol. Je me sens un peu coupable vis-à-vis de Karim qui m'avait si généreusement offert ces nutriments. Après avoir pris quelques bouffées d'air frais, je commence à déambuler dans les rues moins fréquentées de la ville.
Dans une rue assombrie par de hauts bâtiments qui dissimulent le soleil du matin, je passe devant une vitrine remplie d'armes de toutes sortes, et décide de rentrer dans le magasin pour jeter un coup d'œil. L'air frais et l'odeur métallique m'apaisent tandis que je m'émerveille devant une variété d'armes dont je ne soupçonnais même pas l'existence.
∼ Qu'est-ce que j'aimerais remplacer mon vieux couteau rouillé par quelque chose de plus… percutant ?
Mon regard est attiré par une épée à long manche qui m'est familière. Le vieux Tak en avait une similaire accrochée dans sa cabane, bien que je ne l'ai jamais vu s'en servir. Je la saisis pour l'examiner de plus près.
– Hé ! Repose ça tout de suite ! Où est-ce que tu te crois comme ça ? Ce sont des armes de très haute qualité, forgées par la Geika Hagan. Si tu n'as pas l'intention d'acheter, déguerpis !
Expulsé dans la rue tel un pestiféré, je jette un dernier regard au magasin.
∼ Comment savait-il que je n'achèterais rien ?
Je baisse les yeux vers mon T-shirt déchiré qui ne me couvre qu'à moitié et mes vieilles savates pleines de boue qui laissent respirer mes orteils.
∼ Il va vraiment falloir que je trouve de nouveaux vêtements.
Je continue d'avancer jusqu'à atteindre l'extrémité d'une ruelle où une foule bloque le passage. Ils semblent tous observer quelque chose en particulier. Curieux, je grimpe sur un vieux tonneau abandonné contre un mur. Je découvre alors que l'objet de toute cette attention est un jeune homme à fière allure qui parade dans la rue en jouant de ses charmes, faisant fondre toutes les demoiselles sur son passage.
– Regarde ! C'est Jonathan de la Geika Hivar ! Tu aurais dû le voir remporter la finale du tournoi, on aurait dit un dieu !
– Je reconnais qu'il n'est pas désagréable à regarder. J'en ferais bien mon gendre.
– Tu crois vraiment qu'il sortirait avec une paysanne ? Au mieux, ta fille pourrait devenir sa maitresse.
∼ Non mais qu'est-ce qu'elles lui trouvent exactement ? Son visage n'est pas laid, certes, mais de là à créer toute cette agitation… Oh et puis zut !
– Excusez-moi !
Je ne saurais dire si c'est ma tenue ou le fait que j'ai bondi par-dessus leurs têtes pour atterrir au milieu de la rue, mais les passants me dévisagent maintenant comme s'ils avaient vu un spectre. Moi qui déteste être au centre de l'attention, une telle foule m'aurait donné la nausée si je n'avais pas déjà vidé mon estomac. Mais je ne peux pas laisser passer une telle occasion, alors je résiste tant bien que mal à mon malaise et interpelle le jeune homme.
– Puis-je te poser une question ?
– C'est qui ce crasseux qui ose lui adresser la parole, murmure une femme dans le troupeau.
– Ne prends pas exemple sur lui plus tard, mon garçon, ajoute une autre sur un ton autoritaire.
∼ C'est quoi leur problème à tous ? C'est vrai, ce ne sont que des vêtements ! Je dirais même que je suis assez pointilleux sur l'hygiène. Je faisais en sorte de prendre un bain par semaine quand j'étais dans la forêt, même si ça m'est déjà arrivé de ne pas trouver de point d'eau pendant un mois.
– Tiens donc, puis-je savoir ce qu'un paysan peut bien vouloir de moi, me demande-t-il d'un air hautain.
∼ À l'entendre, on croirait que le mot "paysan" est la pire des insultes. Ces honnêtes travailleurs sont pourtant ceux qui permettent à tout le monde de se nourrir.
L'homme a l'air agacé que je lui aie substitué toute l'attention, mais il fournit des efforts visibles pour ne pas perdre son sang-froid.
– Tu fais partie de la Geika Hivar, c'est bien ça ?
– Quoi, tu veux dire que tu ne me connais pas ? Ahem… Je veux dire, en quoi cela peut-il intéresser un paysan comme toi, rétorque-t-il en insistant à nouveau sur le mot "paysan", ayant visiblement de plus en plus de mal à cacher son agacement.
– À vrai dire, je viens d'arriver en ville et je cherche à me renseigner sur les différentes Geikas. Accepterais-tu de me parler de la tienne ?
– Tu es un espion de Techna ou quoi ?
– Un quoi ?
Son visage finit par trahir son irritation.
– Je n'ai pas de temps à perdre avec un pouilleux des bas quartiers. Dégage de mon chemin, m'ordonne-t-il en me bousculant volontairement avant de continuer son défilé dans les rues.
Autour de moi, j'entends les gens chuchoter en évitant de croiser mon regard.
∼ Pfff, ça s'annonce plus compliqué que prévu.
Après plusieurs heures passées à me perdre dans les dédales sans fin de cette gigantesque cité, je décide de me reposer à l'ombre d'une tour immense qui se distingue nettement des autres bâtiments. La porte d'entrée métallique est tellement massive que je me demande comment les habitants de cet étrange bâtiment parviennent à rentrer chez eux.
∼ Il doit s'agir de personnes très riches.
Soudain, une personne cachant son visage sous une capuche noire, probablement pas pour se protéger du soleil, s'approche de la porte d'entrée. Prenant mon courage à deux mains, je décide de l'interpeller.
– Tu habites ici ?
L'individu lève sa main vers les portes, paume ouverte, et celles-ci réagissent aussitôt, s'ouvrant en un crissement métallique. Fasciné par le spectacle, je ne remarque que trop tard que les portes se referment déjà, engloutissant l'inconnu dans une obscurité totale.
∼ Je vais finir par m'habituer à me faire ignorer, à ce rythme-là.
Je m'approche des portes en question et y remarque une inscription fondue dans le métal : "Geika Jiskar"
– Décidément, les membres des Geikas sont vraiment tous des excentriques.
– J'te le fais pas dire, me réponds une voix dans mon dos.
Je me retourne, surpris, et découvre une dame âgée au dos aussi voûté qu'un croissant de lune.
– J'te jure, et dire que c'est cette bande d'imbéciles à qui on confie la défense du pays... Le royaume d'Historia est tombé bien bas.
– Euh, à qui ai-je l'honneur ?
– Juste une vieille femme aigrie qui n'a plus sa place dans le monde d'aujourd'hui. Ne fais pas attention à moi, répond-elle avant de tourner les talons et de de commencer à s'éloigner.
– Non, ne partez pas ! J'aimerais beaucoup vous poser des questions. Auriez-vous cinq minutes ?
Elle me scrute un instant, traitement auquel je commence à m'habituer, puis ferme les yeux et change sa canne de main.
– Bah, s'il y a bien une chose qui fonctionne encore dans ce corps pourrissant, c'est ma mémoire. Que veux-tu savoir, petit ?
– J'aimerais que vous me parliez des Geikas.
– Ce sont des ramassis de bons à rien. Fin de l'explication, dit-elle sèchement avant de se remettre à marcher.
Ses petites jambes bougent à une cadence surprenante, si bien que je dois faire des efforts pour la rattraper.
– Pourquoi détestez-vous autant les Geikas ?
– Autrefois, les Geikas étaient beaucoup plus proches du peuple. Leurs membres venaient en aide aux citoyens en échange d'une modeste rétribution et n'étaient pas aussi arrogants que ceux d'aujourd'hui. Maintenant, faire la moindre commission à une Geika coûte un bras, et ils se terrent dans leurs tours sans se soucier des besoins du peuple.
∼ C'est effectivement l'impression que j'ai eue jusqu'à présent.
– Et pourquoi un morveux comme toi s'intéresse-t-il aux Geikas ?
– Si possible, j'aimerais trouver un professeur pour parfaire mon entraînement.
– Hmm… Je ne te conseille pas de traiter avec les Geikas, mais je sais qu'à ton âge, on n'a que faire des conseils de ses ainés.
– Pardon. Je tiens vraiment à essayer jusqu'au bout.
– Bah, si c'est aussi important pour toi, je veux bien te guider à la Geika la plus proche en échange d'un petit service.
– Vous feriez ça ? Merci beaucoup !
– Garde ta politesse, tu veux ? Si les anciens comme moi ne guident pas la jeunesse, qui c'est qui le fera ?
Je suis persuadé que derrière ses paroles un peu rudes se cache en réalité un grand cœur. Il a dû se passer quelque chose de grave impliquant une Geika dans son passé, mais je décide de ne pas lui poser la question.
En arrivant devant le bâtiment de la Geika Medras, je remercie la vieille dame et entre à l'intérieur en m'efforçant d'avoir l'air le plus normal possible. Le hall d'entrée est plutôt ordinaire, sans aucun ornement particulier. Un jeune homme assis derrière un comptoir me salue avec un sourire factice.
– Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ?
– J'aimerais en apprendre plus sur les Geikas.
– Pourquoi donc ? Vous souhaitez en rejoindre une ?
– Je ne sais pas encore. J'aimerais vérifier si c'est bien le genre d'endroit que je cherche.
– Je vois… Si vous le souhaitez, je peux vous emmener voir notre chef, il pourra répondre à toutes vos questions.
– Vraiment ? Vous feriez ça ?
– Évidemment ! C'est le moins que je puisse faire pour un voyageur qui s'est donné la peine de venir jusqu'ici. Suivez-moi.
∼ Comme quoi, mon statut de voyageur peut s'avérer utile de temps en temps.
Je le suis jusque dans un long couloir sombre.
– Continuez jusqu'au bout du couloir et ouvrez la porte tout au fond. Derrière se trouvent les réponses à toutes vos questions, dit-il en m'indiquant la direction, le même sourire figé étirant toujours ses lèvres comme s'il avait été taillé sur son visage.
Je le remercie et m'engage dans le couloir. Arrivé au bout, j'ouvre la porte d'un geste vif, impatient d'obtenir enfin des explications. Après quelques instants d'éblouissement causé par la lumière soudaine, je réalise que je suis de nouveau dans la rue commerçante par laquelle j'étais arrivé. En me retournant, je constate que la porte a disparu, remplacée par un poissonnier qui tente de me vendre du poisson prétendument frais de ce matin.
– Mais qu'est-ce qui vient de se passer ?
– Toi, mon garçon, tu t'es fait rouler en beauté, me répond la voix familière de la vieille dame derrière mois, alors que je suis encore sous le choc de ce qui vient de se passer. Tu t'es laissé berner par une illusion. C'est la spécialité de la Geika Medras. Mais ne t'en fais pas, il arrive la même chose à tous ceux qui tentent d'obtenir quoique ce soit de ces égoïstes. Enfin bon, ne dis pas que je ne t'avais pas prévenu. Allez, ferme ta grande bouche avant qu'un oiseau n'y fasse un nid et aide-moi à porter mes courses.
– Et mon poisson alors, tu l'achètes ou pas, gamin, crie le poissonnier tandis que nous nous éloignons.
En arrivant devant la maison de la vieille dame, je la remercie avant de jeter un coup d'œil au soleil qui commence à se coucher à l'horizon.
– Déjà le crépuscule…
– Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant, petit ?
– Je vais continuer encore un peu. J'ai fait un long chemin pour ça, après tout.
– Ah, la jeunesse. C'est beau, mais c'est tout aussi stupide, dit-elle d'une voix lasse.
En plissant les yeux, j'aperçois soudain une forme qui se fait avaler par la gigantesque boule de feu céleste, au sommet d'une colline.
– Qu'y a-t-il là-bas, tout en haut de cette butte ?
– Ah ça ! C'est le domaine de la Geika Izar. Ils se sont installés là-haut pour profiter au mieux de la lumière du soleil, paraît-il.
– Dans ce cas, je vais essayer là-bas pour terminer. Merci encore !
Je m'incline respectueusement avant de m'en aller en courant.
∼ Il faut que j'arrive avant que le soleil ne disparaisse complètement derrière l'horizon.
– J'te jure, quel gamin insouciant. Il m'en rappelle un autre à son âge…
Me retournant une dernière fois pour la saluer, je crois apercevoir un léger sourire se dessiner sur son visage ridé, mais elle se détourne rapidement.
∼ Ça fait combien de marches déjà ?
J'ai perdu le compte depuis que mes poumons ont commencé à brûler, cherchant désespérément à s'échapper de ma cage thoracique. Après un ultime effort qui me semble interminable, je m'écroule enfin au sommet de l'escalier, haletant pour reprendre mon souffle. Vu d'ici, le soleil est encore haut dans le ciel.
– Tiens ? C'est rare qu'on ait de la visite, me surprend une voix sur ma droite.
Je me relève prestement pour faire face à mon interlocuteur : un jeune homme dans la vingtaine, drapé de tissus blancs et chaussé de sandales. Je n'avais jamais vu un visage aussi beau. Ses longs cheveux gris satinés et ses yeux clairs ornés de longs cils argentés lui confèrent une élégance rare, très différente de celle des citadins ordinaires. Sa silhouette est fine, mais ses muscles saillants ne sont certainement pas que de la décoration.
∼ Vivre au sommet d'un tel escalier exige une certaine forme physique, après tout. Ou peut-être est-ce à force de vivre ici qu'il a sculpté son corps ? En tout cas, toutes les femmes doivent être sous son charme.
– Tu as du courage d'être monté jusqu'ici. Comment t'appelles-tu ?
– Ishizora.
– En voilà un nom peu courant. Tu ne viens pas de la capitale, c'est sûr. Un voyageur ?
– C'est exact.
– Et donc, que puis-je faire pour toi, Ishizora le voyageur ?
– Je voudrais savoir comment rejoindre une Geika.
– Tu veux en rejoindre une ? Hmm, puisque tu es parvenu jusqu'ici, je veux bien t'emmener voir mon frère. Mais si j'étais toi, je ferais demi-tour. Mon frère a des critères un peu… sélectifs, m'avoue-t-il avec compassion.
– Oh, je ne suis plus à un excentrique près, vous savez.
– Haha, je t'aime bien toi. Dans ce cas suis-moi, je vais te conduire à lui.
∼ Après tout ce que j'ai vécu aujourd'hui, ça ne peut pas être pire.
Je suis d'abord ébloui par la blancheur immaculée du bâtiment de la Geika Izar. Il est entièrement fait de marbre blanc, soutenu par de majestueuses colonnes finement sculptées. Tous les membres sont vêtus de tuniques blanches et irradient une aura de prestige. Leurs corps sculptés confirment mes soupçons à propos de l'escalier.
– Grand-frère ! Voici un voyageur qui aimerait te poser quelques questions.
– Un voyageur ? Est-ce vraiment le cas, demande le grand-frère d'un air suspicieux.
Le grand-frère en question est à peine plus grand qu'un enfant, mais le somptueux trône de marbre sur lequel il est assis rend évident qu'il est bien le chef de ces lieux. Les rayons de soleil venant de derrière lui se reflètent sur les colonnes de marbre et donnent à son siège surélevé un éclat aveuglant qui force à baisser le regard. Il m'analyse de la tête aux pieds, mais cette fois, ce n'est pas pour essayer de comprendre à quelle espèce animale j'appartiens. Non, il semble analyser mes moindres contours, comme un peintre qui n'aurait que cinq secondes pour mémoriser mon corps avant de le reproduire les yeux bandés. Son regard se fixe maintenant sur mes yeux, et j'ai l'impression qu'il sonde directement mon esprit. Je finis par détourner le regard, mal à l'aise.
– Tu ne brilles pas beaucoup, toi, lâche-t-il soudainement.
∼ Il doit parler de ma peau tannée et de mes cheveux noirs. Je dois faire tache au milieu de cette blancheur éclatante.
– Excusez mon apparence. Je reviens d'un long voyage et je n'ai pas encore eu l'occasion de me procurer de nouveaux vêtements.
– Il y a de ça, mais je parle plutôt de prestance, d'attitude. On dirait une de ces créatures molles qui rampent sur le sol. Tu sais ? Les limaces.
∼ Hein ?!
Les membres de l'assemblée rient silencieusement, dissimulant leurs sourires derrière leurs mains, tandis que le gentilhomme qui m'a guidé ici me regarde avec compassion.
– Mais passons sur les apparences. Puis-je connaître la raison de ta visite ?
– Je cherche des informations sur—
– Pas ça ! Je parle de ton véritable objectif, précise-t-il impérieusement en frappant son accoudoir en marbre.
– Eh bien… Comme mon précédent maître est décédé avant d'avoir pu parfaire mon entraînement, je suis à la recherche d'un nouveau professeur qui m'aidera à devenir plus fort.
– Ooh ? Et pourquoi cherches-tu donc à acquérir de la force ?
Je me rappelle une voix familière me disant de devenir fort, assez pour ne perdre contre personne. J'ai souvent entendu cette voix dans mes rêves, sans jamais savoir d'où elle vient ni pourquoi elle me dit cela.
– Honnêtement… je ne sais pas.
Ma déclaration suscite la surprise dans l'assemblée, et des murmures commencent à se faire entendre.
– Que veux-tu dire par là, Ishizora, me demande l'homme qui m'a conduit ici d'un air grave.
– J'ai bien une raison, mais… c'est compliqué, et je n'arrive pas à m'en souvenir.
Les murmures continuent de plus belle jusqu'à ce que le chef de l'assemblée les fasse taire d'un geste de la main.
– De toutes les stupidités qu'il m'a été donné d'entendre, je te félicite, c'est la plus belle. Poursuivre le chemin du pouvoir exige une détermination sans faille. Nous avons tous nos propres motifs, et toi, tu veux devenir fort sans savoir pourquoi ? Ne me fais pas rire ! Ceux qui cherchent le pouvoir par simple autosatisfaction sont toujours les premiers à mourir !
Je ne peux que rester muet face à ces accusations légitimes, et un lourd silence s'installe dans la pièce où les mots du petit chef continuent de résonner.
– Cette histoire est ridicule. Je n'ai pas de temps à perde avec ces idioties. Emmenez-le hors de ma vue !