Nous sortons tranquillement de la cellule, l'ambiance détendue malgré ce que nous venons de vivre. Chris, fidèle à lui-même, ne manque pas de glisser une remarque sarcastique en passant devant la porte détruite.
« Alors, chef, tu veux que je garde un morceau de la porte comme souvenir ? Ça ferait un joli presse-papier. »
Joseph secoua la tête en souriant. « Sérieusement, Chris, tu penses encore à ça ? »
Je levai les yeux au ciel. « Concentre-toi, Chris. Si tu veux un souvenir, on prendra un mug à la boutique de souvenirs – s'ils en ont une. »
Nous continuons à avancer à travers les couloirs sombres et sinueux de la base, remontant progressivement vers la surface. L'air devient plus frais, et la lumière naturelle commence à filtrer faiblement par des ouvertures dans les murs.
Mais à peine avons-nous atteint la surface que nous nous arrêtons brusquement. Une quinzaine de gardes nous attendent, formant une ligne dense, leurs armes braquées sur nous. Le claquement des fusils prêts à tirer résonne dans l'air.
Chris lance un long sifflement. « Eh bien, ça, c'est une sacrée réception. J'espère qu'ils ont au moins un buffet quelque part. »
Joseph grogne. « Chris, sérieusement ? Ce n'est pas le moment de plaisanter. »
« Quoi ? Ils ont l'air prêts à nous mitrailler, autant partir sur une bonne blague. »
Je les interromps. « Ok, pas le moment de débattre. Repli stratégique, maintenant ! »
Nous nous retournons précipitamment et courons dans les couloirs, le bruit des balles rebondissant contre les murs derrière nous. Les tirs ricochent dangereusement près, et je sens une vague de frustration monter.
Chris, tout en courant, lance une autre remarque. « Eh, chef, tu penses qu'ils ont appris à viser dans un stand de foire ? Ils ratent tout ! »
Joseph réplique en haletant. « S'ils te touchent, tu changeras vite de ton. »
Je glisse la main dans mon inventaire et sors une grenade flash. « Assez de vos bavardages. On va régler ça à ma manière. »
Chris jette un coup d'œil par-dessus son épaule. « Oh, je reconnais ce ton. Ça va faire mal. »
Je dégoupille la grenade en un mouvement fluide et la lance dans leur direction. Une seconde plus tard, une lumière aveuglante éclate, accompagnée d'un bruit assourdissant. Les gardes, désorientés, vacillent, certains lâchant même leurs armes.
« Allez, les gars, dans le tas ! » dis-je en avançant rapidement.
Nous chargeons en synchronisation parfaite, désarmant et neutralisant les gardes un par un. Chris s'élance sur deux soldats à la fois, les projetant au sol avec une facilité déconcertante. « Et voilà, deux de moins ! »
Joseph, plus précis, utilise des mouvements rapides pour assommer un garde avec un coup bien placé au plexus avant d'attraper un autre par le col et de l'envoyer au tapis. « Sérieusement, ils auraient dû investir dans une meilleure formation. »
Je m'occupe de trois gardes à la fois, utilisant des mouvements calculés pour les désarmer avant de les mettre hors de combat. « Pas de morts, les gars. On n'a pas besoin de plus de victimes. »
Chris, replaçant un garde inconscient contre un mur, rit. « Sérieusement, chef ? Ils voulaient nous transformer en passoires, et toi, tu veux jouer les gentils ? »
« Juste assez pour leur faire regretter de nous avoir braqués. »
En quelques minutes, tous les gardes sont à terre, groggy mais vivants. Nous nous redressons, essuyant la poussière de nos vêtements. Chris fait craquer ses épaules, un sourire satisfait sur le visage.
« Bon, je pense qu'on leur a donné une bonne leçon. C'était presque trop facile. »
Joseph acquiesce, ramassant une arme au passage. « Oui, mais ne baissons pas notre garde. Après tout, ceux la était encore humains, imagine ce qu'il y a au manoir »
Après avoir maîtrisé les gardes et sécurisé la zone, je me tourne vers Chris et Joseph. « Inspectons d'abord la prison. J'ai besoin de réponses avant qu'on continue. »
Nous descendons les couloirs sombres et humides de la base, les murs suintant légèrement d'humidité. L'odeur de renfermé et de métal rouillé est omniprésente. Les lumières vacillantes au plafond ajoutent une atmosphère sinistre, éclairant à peine les cages de fer qui longent les murs.
En arrivant à la zone des cellules, nous trouvons trois prisonniers, tous dans un état lamentable. L'un d'eux attire immédiatement mon attention : un jeune homme aux cheveux ébouriffés et au visage marqué par la fatigue et la malnutrition. Il se tient près des barreaux, le regard alerte malgré sa condition.
Je m'arrête devant lui, le fixant un instant. « Chris, Joseph, chacun de vous interrogez un prisonnier. Je m'occupe de celui-là. »
Ils acquiescent et se dirigent vers les deux autres cellules. J'ouvre celle du jeune homme et le fais sortir lentement. Il vacille légèrement mais se redresse avec détermination, son regard fixé sur moi.
« Quel est ton nom ? » demandai-je d'un ton neutre mais ferme.
Il hésite un instant, comme s'il évaluait si je suis digne de confiance. Finalement, il répond : « Steve. Steve Burnside. »
Je hoche la tête, l'amenant dans une petite pièce adjacente pour un interrogatoire. Une fois assis, il croise les bras, adoptant une posture défensive.
« D'accord, Steve, commence par me dire ce que tu fais ici. »
Il ricane amèrement, ses yeux brillants de colère. « Ce que je fais ici ? Bonne question. Il y a deux ans, mon père et moi avons été arrêtés par Umbrella. Il a volé quelque chose, et ils nous ont jetés ici comme des chiens. » Il serre les poings, sa voix tremblant de rage contenue. « Ils l'ont tué, vous savez ? Et moi, je suis resté coincé dans cet enfer. »
Je reste silencieux un moment, le laissant continuer.
« Au début, c'était déjà horrible, mais tout a empiré quand cette femme blonde est arrivée... » Il fronce les sourcils, ses yeux se perdant dans le souvenir. « Alexia, je crois qu'elle s'appelle. Elle a commencé à prendre des prisonniers pour ses expériences. Personne ne revenait. Elle jouait les reines de l'île, mais c'est une psychopathe. »
« Combien de prisonniers sont encore ici ? » demandai-je calmement.
Steve secoue la tête. « Pas beaucoup. Peut-être une poignée, si on peut les appeler vivants. La plupart ont fini comme cobayes ou ont été transformés en… en choses. »
Je le fixe, mes yeux cherchant des indices dans son comportement. « Pourquoi t'ont-ils gardé en vie, toi ? »
Il hausse les épaules, son expression se durcissant. « Bonne question. Peut-être qu'ils attendaient que je sois un bon cobaye. Ou peut-être qu'ils aimaient me voir souffrir. Je ne sais pas. »
Je soupire, croisant les bras. « Écoute, Steve, je ne suis pas ici pour te juger ou te laisser moisir. Si tu me dis tout ce que tu sais sur cette île et sur Alexia, je te promets que je te sortirai d'ici. Mais je dois être sûr que je peux te faire confiance. »
Il me regarde droit dans les yeux, une lueur d'espoir mêlée à de la méfiance. « Vous dites ça comme si c'était si simple. Qu'est-ce qui me garantit que vous ne me laisserez pas tomber comme les autres ? »
Je souris légèrement. « Parce que je ne travaille pas pour Umbrella. Et parce que j'ai les moyens de m'assurer que ce genre de choses n'arrive plus. Tu veux sortir d'ici vivant ? Alors aide-moi. »
Steve inspire profondément, ses épaules se détendant légèrement. « Très bien, je vais vous dire tout ce que je sais. Mais je veux une chose en échange. »
« Je t'écoute. »
« Quand tout ça sera fini, je veux une vie normale. Rien de tout ça, pas d'Umbrella, pas de monstres. Je veux pouvoir recommencer à zéro. » Dommage que Claire soit actuellement en formation avec Léon et Ada, j'aurais aimé voir si il pouvait avoir de la romance entre ce gars et elle comme dans le jeu. Pensais-je distraitement avant de me reprendre.
« Pas de soucis, Steve. D'ailleurs, Umbrella n'existe plus. Je suis maintenant le directeur de King Pharmaceutique, et crois-moi, les jours de ce genre d'endroits sont comptés. » Je lui adresse un sourire rassurant en posant une main sur son épaule. « On va voir ce que mes hommes ont obtenu de tes compagnons de cellule. Ensuite, je m'assurerai que vous soyez évacués en sécurité. »
Steve acquiesce, visiblement soulagé. Le stress qui marquait son visage s'estompe peu à peu, et il semble enfin respirer normalement.
Chris et Joseph nous rejoignent après avoir interrogé les deux autres prisonniers. Joseph secoue la tête, l'air grave. « Rien de bien différent de ce que ton protégé nous a dit. Ils ont tous le même groupe sanguin, et ils étaient gardés pour la fin. »
Chris grogne. « Des psychopathes. Toujours à chercher de nouveaux moyens de jouer à Dieu. »
Je hoche la tête. « Bien. On va les sortir d'ici. »
Alors que nous remontons vers la surface, je m'arrête en apercevant Rodrigo qui observe la scène avec un mélange d'appréhension et de résignation. Je m'approche lentement, les mains croisées dans mon dos, un sourire froid sur le visage.
« Rodrigo, il est temps de faire un choix. » Ma voix est calme mais ferme, empreinte d'autorité. « Tu peux continuer à jouer le rôle de bon petit soldat pour un empire qui n'existe plus, ou tu peux partir maintenant avec les prisonniers. »
Il fronce les sourcils, visiblement déchiré. « Et si je fais ça ? Qu'est-ce qui me garantit que je ne finirai pas en prison ? Ou pire, traqué pour trahison ? »
Je croise les bras, le fixant droit dans les yeux. « Si tu obéis à cet ordre, je te donne ma parole : il n'y aura aucune poursuite, aucun problème. Toi et les prisonniers serez évacués en toute sécurité. Mais si tu continues sur cette voie… crois-moi, Rodrigo, ce manoir sera ton tombeau. Et pas à cause de moi. »
Rodrigo reste silencieux un instant, évaluant ses options. Finalement, il soupire, baissant légèrement la tête. « Très bien. Je vais partir avec eux. Mais si c'est un piège… »
Je lève une main pour l'interrompre. « Ce n'est pas un piège. Je tiens ma parole. Et crois-moi, c'est ta meilleure chance de t'en sortir vivant. »
Je fais signe à Joseph. « Prends Rodrigo et les prisonniers. Montez dans l'hélicoptère et partez immédiatement. »
Joseph hoche la tête, une lueur de compréhension dans ses yeux. Il se tourne vers Rodrigo. « Allez, soldat. C'est le moment de montrer que tu peux faire le bon choix. »
Rodrigo hésite encore une seconde avant de hocher la tête. « D'accord. Je pars. »
Alors que le groupe monte à bord de l'hélicoptère, Joseph salue rapidement Chris et moi avant de grimper à l'intérieur. « Essayez de ne pas faire tout sauter avant mon retour, hein ? » plaisante-t-il en fermant la porte.
Chris éclate de rire. « Pas de promesses, Joe. »
L'hélicoptère s'élève dans les airs, disparaissant rapidement dans le ciel. Une fois qu'il est hors de vue, je me tourne vers Chris avec un sourire en coin.
« Maintenant qu'ils sont en sécurité, on a une reine autoproclamée à aller voir. »
Chris ajuste son arme, un sourire sarcastique sur le visage. « Après toi, Gérald. J'adore voir les mégalomanes se faire remettre à leur place. »
Nous avançons tranquillement sur le sentier, le bruit de nos pas sur le gravier rompant le silence pesant. L'air est dense, chargé d'une humidité oppressante et d'une tension presque palpable. Le manoir est visible au loin, ses contours imposants se découpant sous un ciel menaçant.
Soudain, une alarme stridente déchire l'air. Les sirènes résonnent sur toute l'île, amplifiées par l'écho des falaises environnantes. Chris et moi échangeons un regard avant de nous arrêter, nos sens en alerte. Les cris retentissent alors, brutaux et déchirants, venant de plusieurs directions. C'est un chaos sonore : des hurlements de douleur, des ordres hurlés dans les radios, et des coups de feu perdus dans le vide. La situation dégénère rapidement.
Au loin, un groupe de soldats en panique apparaît. Ils fuient à toute allure, tirant derrière eux avec des gestes désordonnés. L'un d'eux crie : « Mon Dieu, c'est un massacre ! » avant qu'un bras monstrueusement allongé surgisse de l'ombre. Le membre difforme s'enroule autour du torse d'un des soldats, l'arrachant violemment de son groupe. L'homme hurle, ses cris déchirant la nuit, avant d'être traîné hors de vue. Un bruit répugnant de chair déchirée et d'os broyés suit, mettant un terme brutal à son agonie.
Les quatre soldats restants passent en courant près de nous, leurs visages déformés par la terreur. Ils ne nous adressent même pas un regard, trop concentrés sur leur fuite. Chris les suit des yeux, son expression passant de l'étonnement à une exaspération blasée.
« Charmant accueil, vraiment. Ils ne pouvaient pas nous prévenir, ces héros ? »
Je soupire, me concentrant sur l'origine des bruits. Une silhouette grotesque émerge lentement de l'ombre, sa démarche traînante faisant trembler légèrement le sol. C'est un Bandersnatch, une créature défigurée avec un bras anormalement allongé et disproportionné. Sa mâchoire béante et ses yeux injectés de sang témoignent de sa fureur incontrôlable.
« Long bras, hein ? » murmure Chris, l'arme levée, un sourire nerveux sur les lèvres. « Je suppose que c'est l'une de ces choses dont tu voulais me parler ? »
Avant que je ne puisse répondre, un second hurlement retentit à notre gauche, suivi par un craquement sinistre. Une autre créature – peut-être un Cerbère ou pire – est manifestement dans les parages. Les sirènes continuent de hurler, et les cris des soldats se multiplient, indiquant que la libération des créatures est généralisée sur l'île.
« Eh bien, on dirait que quelqu'un s'est amusé à appuyer sur le mauvais bouton. » dis-je en grinçant des dents, mon regard fixé sur le Bandersnatch qui avance lentement vers nous, son bras difforme traînant sur le sol.
Chris secoue la tête, préparant son arme. « Rien de mieux qu'une bonne bagarre pour s'échauffer avant le plat principal. Alors, on le grille ou on le découpe ? »
Je fais craquer mes doigts, un sourire déterminé sur le visage. « Pourquoi choisir ? Allons voir ce que ce long bras a dans le ventre. »
Nous nous mettons en position, prêts à engager le combat, tandis que l'île entière semble sombrer dans le chaos. Les hurlements des créatures se mêlent aux alarmes, créant une symphonie terrifiante de destruction et de désespoir. Le Bandersnatch rugit, et je sais que ce combat ne sera que le premier d'une longue série.
Le Bandersnatch rugit de rage, sa mâchoire claquant avec un bruit sec et sinistre. Il s'élance vers nous, son bras grotesquement allongé fouettant l'air dans un mouvement brutal. Mais Chris est déjà en mouvement, agile et précis. Il esquive le coup de justesse, son corps pivotant avec une grâce qui semble presque surnaturelle.
« Sérieusement ? C'est tout ce que t'as ? » lance Chris avec un sourire en coin, son arme déjà prête.
Le Bandersnatch tente une nouvelle attaque, son bras monstrueux s'écrasant au sol avec une force dévastatrice. Le choc soulève un nuage de poussière et fait trembler le sol, mais Chris est déjà passé derrière la créature. D'un mouvement fluide, il tire une rafale de balles sur les articulations du bras géant. Les balles frappent avec une précision chirurgicale, arrachant des morceaux de chair mutée et déclenchant un rugissement de douleur.
La créature tente de se retourner, mais Chris ne lui laisse aucun répit. Il bondit en avant, esquivant un coup maladroit de l'autre bras atrophié du Bandersnatch. D'une roulade habile, il se retrouve sous la bête, là où son abdomen distordu est le plus vulnérable.
« Tu devrais vraiment penser à faire des abdos, monstre. » marmonne-t-il avant de dégainer un couteau et de l'enfoncer directement dans le ventre mou de la créature.
Le Bandersnatch hurle, son corps se tordant de douleur. Il agite frénétiquement son bras allongé, essayant d'attraper Chris, mais il ne fait qu'accentuer ses propres blessures. Chris, imperturbable, recule légèrement, tirant un autre chargeur de balles directement dans la tête de la créature, l'une des balles atteignant un œil et le faisant éclater dans un mélange de sang et de pus.
Le monstre vacille, son énorme bras s'effondrant au sol alors que ses forces l'abandonnent. Il tente une dernière attaque désespérée, mais Chris l'esquive d'un simple pas sur le côté. Il profite de l'ouverture pour donner un coup de pied puissant à l'arrière de l'articulation du genou du Bandersnatch. La créature s'effondre lourdement, à genoux, ses mouvements maintenant lents et désordonnés.
« Allez, reste tranquille, Long Bras. » dit Chris en essuyant la sueur sur son front, même s'il est clair qu'il n'est même pas essoufflé.
Je m'avance calmement, observant la créature agonisante, mon regard impassible. « Pas mal, Chris. Tu veux une médaille, ou t'es bon avec juste les applaudissements ? »
Chris rit légèrement, s'écartant pour me laisser passer. « Je suis juste content d'être encore le meilleur. À toi de finir le boulot, boss. »
Je tends ma main vers le Bandersnatch, qui tente faiblement de se relever. Mais avant qu'il ne puisse faire un autre geste, je le touche, et son corps disparaît instantanément dans une lueur fugace, absorbé par mon usine.
« Bienvenue dans ta nouvelle maison, Long Bras. » murmurai-je avant de me tourner vers Chris, un sourire satisfait sur le visage.
« Bon, une créature de moins. J'espère qu'ils en ont des plus intéressantes, parce que là, c'était une promenade de santé. » Plaisante Chris, en rangeant son arme.