Après avoir minutieusement inspecté la bâtisse, Chris et moi découvrîmes une chambre qui semblait être celle d'Alexia. Elle reflétait une étrange harmonie entre un luxe froid et une obsession scientifique. Des notes éparpillées sur un bureau en acajou bien entretenu attiraient mon attention. En les parcourant, je compris rapidement qu'elles détaillaient des travaux complexes sur ses expériences, notamment avec les prisonniers.
Parmi les notes, une section particulière se concentrait sur les trois derniers sujets d'expérimentation, dont Steve Burnside faisait partie. Elle expliquait que leur caractéristique sanguine rare les rendait potentiellement compatibles avec une variante améliorée du virus Veronica.
Je relus plusieurs passages en silence avant de murmurer, presque pour moi-même : « Alexia voulait utiliser ses trois derniers cobayes pour approcher le plus près possible d'une version capable de soigner son frère. »
Chris, qui s'appuyait contre le cadre de la porte, jeta un regard sceptique vers les documents. « Elle réalise qu'elle a choisi la pire méthode possible, non ? »
Je hochai la tête, posant les notes avec un soupir. « Oui, mais je suppose que dans son esprit tordu, c'était logique. »
Chris secoua la tête avec une expression mêlée de colère et de tristesse. « Cette obsession pour la perfection... Elle a dû sacrifier tellement de vies pour ça. »
Après un dernier regard sur la pièce, nous décidâmes de nous rendre à l'usine pour voir comment nos nouveaux pensionnaires s'en sortaient. À notre arrivée, une scène poignante nous attendait. Alexia et Alfred étaient au sol, enlacés dans une étreinte étroite. Des larmes coulaient silencieusement sur leurs visages, se mêlant à des murmures inaudibles entre eux. L'instant, chargé d'émotions, témoignait d'un amour fraternel si pur qu'il contrastait violemment avec tout ce que nous savions de leurs actes passés.
Je restai figé un moment, pris au dépourvu par la vulnérabilité qu'ils laissaient transparaître. Chris, à mes côtés, détourna le regard pour leur laisser une forme d'intimité, même involontaire.
Reprenant mes esprits, je haussai la voix pour appeler mes scientifiques. « Marcus, Wesker, et les Jordan, approchez. »
Mon appel brusque interrompit l'émotion de l'instant. Alexia et Alfred se redressèrent légèrement, leurs regards alarmés se tournant vers moi. Ils semblaient surpris et peut-être un peu embarrassés d'avoir été vus dans cet état.
Les cinq scientifiques émergèrent rapidement d'un laboratoire voisin. Ils jetèrent un coup d'œil vers les Ashford, encore au sol, avant de reporter leur attention sur moi.
Je me pinçai l'arête du nez avec exaspération. « Donc, j'envoie deux personnes ici, dans ce sanctuaire ultra-sécurisé, et vous les laissez seuls à gérer leur crise existentielle pendant que vous êtes, littéralement, cinq ici à ne rien faire ? »
Marcus, toujours calme et posé, répondit en s'éclaircissant la gorge. « Pour être juste, Gérald, ils ont demandé à être seuls pour se retrouver. » Je soupire a sa réponse mais je lui tends les documents de recherche d'Alexia.
Wesker, quant à lui, haussa un sourcil. « Et nous pensions que c'était une approche plus... thérapeutique, disons. »
Un silence gêné s'installa, interrompu par un murmure hésitant d'Alexia. « Merci... de m'avoir donné cette chance avec Alfred. »
Son ton était sincère, presque fragile, et je vis Alfred hocher la tête en silence à ses côtés. Cela désamorça légèrement ma colère. Je soupirai, baissant ma main.
« Très bien. Vous deux, prenez ce temps pour vous remettre. Mais rappelez-vous que cette deuxième chance, vous l'avez grâce à moi. Alors, montrez-moi que j'ai bien fait de vous l'accorder. »
Alexia hocha la tête, serrant doucement la main de son frère. Alfred, bien que toujours faible, murmura un « Merci » à peine audible. Chris, à mes côtés, tapota mon épaule, son regard adouci.
« Hé, Gérald, tu devrais écrire un manuel sur les secondes chances. Tu commences à devenir une légende dans le domaine. »
« Reprenons tranquillement. » Je pointai les deux Ashford, debout devant moi. « Alexia et Alfred Ashford. »
Puis, me tournant vers mes propres scientifiques, je les présentai un à un. « James Marcus, Albert Wesker Junior, et les triplés Jordan. »
Les trois Jordan, fidèles à leur style espiègle, s'inclinèrent simultanément de manière théâtrale. « Enchantés de faire votre connaissance, ô maîtres des expériences tordues ! »
Alexia leva un sourcil, incertaine de la manière de répondre à leur exubérance. Alfred, quant à lui, semblait plus mal à l'aise. « Je suppose que... nous sommes ravis d'être ici ? » tenta-t-il avec une hésitation palpable.
Je cachai un sourire et me tournai vers Alfred. « Au fait, Alfred, je sais qu'Alexia est spécialisée en biologie et en recherche scientifique. Et toi ? Tu as une spécialité ? »
Alfred baissa légèrement les yeux, visiblement gêné. « Malheureusement, je n'ai pas les compétences de ma sœur dans la recherche. Mais je suis plutôt doué avec un fusil de sniper, et j'ai également des qualifications en investissement et en immobilier. »
Je hochai la tête, appréciant la diversité de ses compétences. « Intéressant. Ça pourrait être utile. »
Wesker leva alors un dossier qu'il tenait dans ses mains, attirant mon attention. « Gérald, si je peux me permettre une suggestion. »
Je me tournai vers lui, curieux. « Je t'écoute. »
Il jeta un coup d'œil à Alexia avant de continuer. « J'aimerais qu'Alexia soit intégrée à notre groupe de recherche. Elle pourrait bénéficier de notre méthodologie et apprendre à avancer sans sacrifier inutilement des vies humaines. Je sais que tu tiens beaucoup à cette éthique. »
Alexia rougit légèrement, visiblement gênée mais consciente de ses précédentes méthodes. Avant même que je ne réponde, les Jordan se mirent à chuchoter entre eux assez fort pour être entendus.
« Oh non, Alexia avec nous ? » lança l'un, feignant une terreur théâtrale.
« Elle va nous transformer en cobayes, c'est sûr ! » ajouta le deuxième.
« On devrait dormir les yeux ouverts à partir de maintenant, vous croyez ? » conclut le troisième, provoquant un roulement d'yeux de Marcus et un sourire narquois de Wesker.
Je soupirai, me tournant vers eux. « Vous trois, arrêtez de faire vos clowns. Vous avez de la chance que je vous apprécie. »
Puis, me retournant vers Alexia, je hochai la tête en direction de Wesker. « Très bien. Vous allez travailler ensemble et progresser collectivement. Si je trouve d'autres personnes aptes, elles rejoindront votre équipe. »
Je fixai Alexia d'un regard sérieux. « Et une règle de base, que tout le monde ici connaît déjà. Les expérimentations dans l'usine sont autorisées uniquement parce que cet endroit peut maîtriser les monstres. À l'extérieur, vous attendez ma présence pour tout test impliquant des animaux ou des humains. Compris ? »
Alexia hocha la tête, ses traits adoucis. « J'obéirai aux règles. Pas de contradiction de ma part. »
Elle se tourna ensuite vers son frère, cherchant du réconfort, avant de me regarder avec une pointe de gratitude.
Anticipant sa préoccupation, je continuai. « Pas d'inquiétude. Une fois que j'aurai réglé quelques détails ici, je vous ramènerai tous à Raccoon City. Alfred et toi pourrez travailler pour moi là-bas, sans être séparés. »
Un sourire sincère apparut sur leurs deux visages, presque identiques dans leur expression de soulagement.
Chris, qui observait la scène avec les bras croisés, intervint soudain, visiblement impatient. « Gérald, tu pourrais accélérer les choses ? Certains d'entre nous ont des gens à retrouver, tu sais. »
Les Jordan se redressèrent instantanément, leurs visages s'illuminant de malice. « Ooooh, Chris a un rendez-vous ! » dit l'un d'eux.
« Qui est l'heureuse élue ? Une scientifique ? Une garde peut-être ? » Ajouta un autre avec un clin d'œil.
Chris rougit légèrement, mais riposta rapidement. « Vous feriez mieux de surveiller vos propres affaires, les triplés. »
Quand Chris a dit ça, une idée tordue est apparus dans mon esprit l'espace d'un instant, les triplé Jordan avec les trois filles de Dimitrescu avant que je ne secoue la tête.
« Chris, arrête de te chamailler avec les enfants et viens » dis je en souriant alors que les Jordan s'indigne mais je suis sortie rapidement.
Les heures défilèrent à un rythme effréné alors que nous retournions au centre de recherche, où Tintin, Sophie et le reste de l'équipe nous attendaient. Tintin, fidèle à lui-même, s'était assuré que tout restait sous contrôle en notre absence, tandis que Sophie supervisait avec diligence les préparatifs pour l'évacuation.
Peu après, le ciel se remplit du vrombissement des rotors. Joseph fit une entrée remarquée avec une flotte d'une cinquantaine d'hélicoptères et plusieurs navires, chacun chargé de clones de Pascal et d'un arsenal de matériel logistique. Sous mon commandement, nous avons orchestré le nettoyage systématique de l'île, inspectant chaque recoin pour s'assurer qu'aucune menace ne subsistait.
Pendant l'opération, nos recherches nous conduisirent à un spécimen unique : un étrange axolotl électrique. Sa peau glissait d'une teinte bleutée sous la lumière artificielle, et de faibles éclairs dansaient le long de ses branchies. Comparé à Zeus et aux anguilles améliorées que j'avais déjà en ma possession, la créature paraissait presque insignifiante. Mais sa nature unique m'intriguait.
« Ce n'est peut-être pas grand-chose pour l'instant, mais elle a du potentiel, » murmurai-je, observant attentivement l'animal avant de le capturer pour l'envoyer dans l'usine. « Il faut toujours étudier l'imprévisible. »
Une fois le terrain nettoyé et les créatures recensées, nous avons commencé à démanteler l'infrastructure de l'île. Tout ce qui n'avait pas de valeur immédiate ou scientifique fut marqué pour destruction. Je fis toutefois une exception pour le manoir Ashford, dont l'élégance gothique et la situation surplombant l'île en faisaient une pièce maîtresse parfaite pour un futur projet.
« Transformez ça en un lieu touristique, » ordonnai-je à un clone de Pascal en charge par radio. « Pas de recherches, pas de monstres. Juste un endroit chic pour impressionner ceux que j'inviterai. »
Le clone approuva avec un rire audible dans sa réponse. « Une idée intéressante, Gérald. Un sanctuaire pour les élites. »
Une fois le nettoyage terminé, je supervisai personnellement l'évacuation. Les hélicoptères et navires furent chargés avec soin. Les données de recherche, les échantillons et tout matériel précieux furent sécurisés. Tintin, avec sa stature imposante, aidait à diriger les opérations, son fusil toujours en main.
« Tintin, veille sur tout le monde jusqu'à ce qu'ils soient en sécurité, » ordonnai je en tapant sur son bras musclé. Il hocha la tête avec son sérieux habituel. « Tu sais où me trouver si quelque chose cloche. »
Sophie et Chris furent placés dans un hélicoptère, seuls, à ma demande. Alors que Sophie vérifiait les attaches de sa ceinture avec un air professionnel, Chris, légèrement distrait, ne pouvait s'empêcher de la regarder.
« Vous deux, je compte sur vous pour que le vol se passe sans accrocs, » lançai-je avec un sourire en coin. Chris rougit légèrement mais ne répondit pas.
Je passai ensuite en revue le reste des préparatifs, m'assurant que chaque passager et tout le matériel étaient en sécurité. Une fois satisfait, je montai dans l'un des derniers hélicoptères. Le bruit des pales tournant frénétiquement couvrait le tumulte des derniers départs. Alors que nous décollions, je m'appuyai contre le dossier de mon siège, une pointe de fatigue s'installant.
« Enfin, un moment pour souffler, » murmurais je en fermant les yeux, me laissant emporter par une sieste bien méritée .
(Note de l'auteur : petit chapitre détente pour cet semaine, je vous laisse ici une image pour Jumeaux Asford)