Chapter 25 - 24

Partir lui déchirait le cœur mais elle se sentait de nouveau libre. Comme si la cour du Roi l'étouffait.

En quelques secondes tout bascula, elle avait quitté le palais depuis trente bon mètre, elle aurait pu rentrer chez elle mais son dos heurta le sol avec une telle violence que son souffle se coupa.

La jument s'était arrêter nette si bien qu'elle avait cabré faisant tomber la jeune femme en arrière.

Adélie ne comprenais pas, elle n'avait pourtant pas ordonné à sa monture de s'arrêter. Quelqu'un d'autre l'avait fait pour elle, quelqu'un capable de donner un ordre à un cheval rien qu'avec la voix.

Victoria regagnait sa chambre, elle avait gagné, Adélie allait retourner dans son village loin de son fils. Elle réfléchissait déjà qu'elle jeune fille ferait un bon parti pour le Roi. Si elle avait bien appris quelque chose durant son règne, c'était que tout mariage royal devait avoir une utilité pour le pays.

En rentrant dans ses appartements, elle ordonna à ses domestiques de lui faire couler un bon bain, après tout elle le méritait bien. Faire fuir cette empotée n'avait pas été de tout repos.

La Reine-Mère avait laissé sa fille cadette seule pour son anniversaire.

Cette dernière était complètement perdue. Tous les invités n'avaient d'yeux que pour son frère et Colombe qui dansaient sur la piste.

Un homme s'approcha d'elle.

« -Mademoiselle Isadora ? » son accent italien fit immédiatement mouche aux oreilles de la jeune fille.

Isadora se mit à papillonner des cils comme elle avait souvent vu Colombe le faire.

«- Prince d'Italie je présume ? Roucoula-t-elle

-Appelez moi Enrico voyons, nous seront bientôt époux, sa voix chaleureuse rassura la jeune fille mais ce n'était que la façade de ce monstre

-J'adore votre accent Enrico, sourit-elle »

Il se rapprocha d'elle pour lui chuchoter dans le creux de l'oreille.

« Attendez de l'entendre quand je vous ferrais andare in figa »

Isadora ria mais elle ne comprit point ce que son interlocuteur lui disait.

Le regard d'Enrico se fit plus sombre, il détailla le corps de la jeune fille, elle était maintenant en âge de se marier et d'assurer des héritiers à la couronne d'Italie.

Il finit par l'inviter à danser.

Gustave termina sa valse avec Colombe et lui tourna le dos avant que celle-ci profite encore de sa générosité.

Mais quand le Roi quitta la piste, tous les regards restèrent planté sur lui, sa fiancée avait quitté la réception.

Adélie avait le souffle littéralement coupé, l'air lui manquait. Un homme se pencha au déçu d'elle.

Il l'aida à se relever. La jeune femme ne l'avait jamais vu auparavant mais elle pu de nouveau respirer. Elle s'apprêtait à le remercier quand il la coupa.

« Puis-je savoir ce qui vous faisait fuir aussi vite du palais... qui plus est avec l'un des chevaux de la famille royal ? »

Sa voix était accusatrice mais il ne criait pas. Adélie se rendit compte qu'elle était entourée d'une trentaine d'autres hommes sur des chevaux portant l'armure des soldats du pays

L'homme qui l'avait aidé à se relever était surement descendu de sa monture.

« -Je... je ne pourrais vous l'expliquer c'est... Adélie se perdit dans ses paroles

- Etes-vous encore une de ces domestiques voleuses mesdemoiselles ? son ton se fit plus dur et menaçant »

La jeune femme bouillait de l'intérieur

« Mais qu'avez-vous donc tous à me prendre pour une voleuse !? S'énerva-t-elle »

L'Homme sursauta légèrement, il ne s'attendait pas à une telle réaction de la jeune femme.

« -Vous avez un langage bien soutenu mademoiselle, remarqua-t-il

-J'ai le langage que je souhaite, et vous ne vous êtes point présenter ! »

Adélie reprenait l'avantage sur l'homme, elle voyait bien qu'elle le déstabilisait. Elle en avait même oublié toute idée de fuite.

« -Et bien Mademoiselle, je vous l'accorde je ne me suis pas présentez, mais vous non plus ! Sourit-il

-C'est vous qui m'avez fait tomber de ma monture, elle arqua un sourcil, peut importe, je suis Adélie Bauduin, la fiancée du Roi »

C'était la première fois que la jeune femme utilisait son statue pour prendre l'avantage sur quelqu'un, elle en avait honte mais elle n'avait pas le choix, s'il la prenait pour une domestique qui plus est une voleuse, il la forcerait à retourner dans le palais et elle ne pourrait plus s'enfuir.

L'Homme plissa les yeux.

« -J'ignorais que le Roi avait une fiancée

-Et moi j'ignore toujours votre identité, le pressa-t-elle

Il sourit « -Je m'appelle Batiste, le puîné de la famille Royal et apparemment bientôt votre beau frère»