" Chère Maman,
Comme tu l'as apprit, je me suis depuis peu fiancée au Roi, Gustave Ier de Vésan. Je t'envoi cette lettre pour quémander tes conseils. Ton mariage avec Papa s'est fait dans l'amour puisque vous étiez paysans. Alors j'aimerais beaucoup que tu m'éclaire sur cela. Qu'est ce qu'est l'amour ? Comment puis-je savoir si je suis éprise d'un homme. Je sens parfois une vive chaleur naître du creux de ma poitrine quand je pense à Gustave mais j'ignore si cela révèle de l'amour. C'est avec honte que j'imagine parfois la douceur de ses lèvres sur les miennes où la paume de sa main contre ma joue. Suis-je dans l'abjection de penser cela de mon futur époux ? Je ne connais personne d'autre que toi qui as vécu le mariage. Maman, j'ai peur, peur de décevoir le pays, peur de te décevoir toi et Papa et peur de décevoir Gustave. Je pense Maman que j'aime cet homme mais comment ne pourrais-je point l'aimer ? Toutes les jeunes femmes du pays sont éprises de lui. Une jeune femme se prénommant Colombe à intégré la cour depuis peu. Elle aurait fait parti du passé du Roi avant d'être exilé par La Reine Mère. Depuis elle m'a l'air de souhaiter reconquérir notre Souverain. Je ne puis rivaliser avec elle, c'est une bourgeoise au fort caractère et de grande beauté. Maman j'espère que tu élucideras mes doutes bientôt. Embrasse Papa pour moi.
Je vous aime. Adélie "
Gustave était bouleversé par le contenu de la lettre. Il ne s'était pas trompé, c'était bien Adélie l'auteur de cette missive. Jamais la jeune femme ne s'était confiée de la sorte avec lui. Il comprit alors qu'il était dans l'erreur, il avait presque forcé la jeune femme à être son épouse alors que celle-ci n'avait pas montré un quelconque intérêt pour lui.
Il décida qu'il était temps qu'il passe plus de temps avec sa future épouse, enfin si elle souhaitait toujours l'être.
Il demanda à ses domestiques de faire porter la lettre au bon destinataire et entreprit de descendre prendre le dîner afin de voir sa dulcinée.
Adélie s'était faite coquette pour le dîner. À l'aide de Flore elle avait revêtu une jolie robe pourpre assorti à une parure de rubis offerte par son fiancé.
Tous attendaient avec impatience l'arrivé du Roi pour s'asseoir.
Les estomacs n'avaient pas mangé depuis ce matin et les odeurs qui s'échappaient des cuisines enivraient la cour.
Adélie était toujours placée à droite du Roi et Flore avait elle même prit place à sa droite. Les deux jeunes femmes échangeaient quelques mots à voix basse.
Colombe demeurait toujours en bout de table. Elle grimaçait quand ses voisins lui adressaient la parole. Elle avait tendance à oublier qu'elle ne portait aucun titre et qu'elle était ici uniquement parce que Victoria l'avait voulu.
Le Souverain entra dans la pièce au soulagement de tous. Il vînt se placé devant son fauteuil et se tourna vers Adélie surprise.
" -Ma chère, j'espère ne point vous avoir fait trop attendre ? Dit-il en lui baisant la main
-Nous n'avons point attendu longtemps, mais je suis heureuse de votre arrivé."
Elle parlait à voix basse pour que le reste de la tablé ne les entende pas. Le Roi ne l'avait pas habitué à autant de considération de sa part. Ses joues rosir quand il fit asseoir la cour.
Le défilé des plats commença. Les soupes suivit par les viandes et les sauces.
Timidement, Adélie se servit un morceau de poulet. Elle détestait se retrouvé entouré d'autant de personne.
Gustave en profita pour se pencher vers elle.
" J'aimerais m'entretenir avec vous après le repas, si vous n'y voyez pas d'inconvénient? "
La jeune femme hocha la tête en rougissant, elle ne pouvait répondre car elle avait la bouche pleine et cela la mettait mal à l'aise.
Que voulait lui dire Gustave ? Avait-elle manqué à son devoir de fiancée ? En avait-il assez d'elle comme lui avait annoncé le Reine Mère ?
La jeune femme prit peur devant toutes ces interrogations et elle finit rapidement son repas, son appétit étant coupé.
Elle ne prit même pas de dessert alors que les chefs cuisiniers avaient redoublé d'imagination pour satisfaire les papilles gustatives de la cour.
Quand la fin du repas fut annoncé elle se précipita aussi vite que les bonnes manières l'autorisaient vers la bibliothèque.
Gustave la suivit de près.
Arrivé dans la vaste pièce remplit de livre, elle s'arrêta le souffle court. Sa grande robe l'handicapait réellement dans ses mouvements.
Gustave referma la porte derrière lui.
Surprise la jeune femme se retourna.
"-Je voulais vous parlez Ma demoiselle, lui dit-il
-Je suis toute ouïe, répondit-elle les mains tremblantes"
Le Souverain se rapprocha d'elle et à son soulagement elle n'esquissa aucun mouvement de recule.
Il lui prit doucement les mains pour qu'elle cesse de trembler mais il ignorait que cette proximité l'a faisait vibrer de l'intérieur.
Même si elle n'était pas collé à son corps, Adélie pouvait sentir son odeur si particulière, légèrement boisée et douce. Quand le parfum de son fiancé arriva à ses narines, son cœur s'accéléra.
" Vous plaisez vous ici ? "
La voix de son promis sortie la jeune femme de sa rêverie. Se plaisait-elle à la cour ? Dans un sens elle s'y plaisait plus que dans les sous-sols réservés aux domestiques mais elle n'était pas entièrement comblée car elle restait ignorée par une partie de la cour. Les quelques instants qu'elle passait avec son Roi chaque jour était sa seule raison de resté au palais auprès de lui.
"-Je pense que oui, avec un peu plus de temps je réussirais à m'intégrer parfaitement, nuança-t-elle
-Et auprès de moi ? Demanda le Roi réduisant encore la distance entre eux.
-Comment ça ?"
C'était comme si son cerveau avait cessé de fonctionner. Elle n'arrivait plus à réfléchir correctement.
" -Vous plaisez vous auprès de moi ?
-Je ... je ... oui je ... je ne me vois pas vivre autrement qu'auprès de vous Votre Majes... Gustave, balbutia-t-elle en baissant les yeux gênée"
Le Roi sentit son cœur faire un bon dans sa poitrine, jamais sa fiancée de lui avait fait pareil confession. Certes ce n'était pas la plus belle déclaration au monde mais elle le satisfaisait pour le moment.
Il prit délicatement le menton de la jeune femme pour qu'elle relève la tête. En voyant ses joues s'empourprer, il ne put réprimer un sourire.
Adélie avait planté son regard dans les yeux océan du Roi. Elle était comme hypnotisée, ses cheveux bruns demeuraient comme à leur habitude en batailles. La ligne de la mâchoire bien dessinée de son fiancée lui donnait des bouffées de chaleur.
Soudain elle remarqua qu'il ne la regardait plus dans les yeux. Il fixait ses lèvres comme la plus gourmande des friandises au monde.
Elle n'aspirait qu'à une chose : qu'il l'embrasse.
Lentement, le Roi réduisit l'espace qui les séparait et colla complètement son corps à celui de la jeune femme. Il devait bien faire une tête et demie de plus qu'elle.
Avec le même entrain, elle pencha sa tête en arrière et il prit possession de ses lèvres.