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Chapter 12 - Rencontre avec les jeux.

Note : Lorsque vous voyez "~" cela annonce une pensée de personnage. Bonne lecture !

~Dernier jour de vacances au chalet, soupirai-je.~

~Depuis le feu d'artifice…~

— Masuko c'est à mon tour d'être avec Kinari ! Tu l'as eu toute la matinée !

— Laisse-moi encore un peu avec darling !

~Je n'ai pas besoin d'expliquer davantage, voilà le calvaire dans lequel je respire désormais.~

~Je suis aux anges me confia Kinari amoureux.~

~Mais aujourd'hui, trêve de détente.~

La veille, Inoue avait émis l'idée qu'on aille tous faire un test de courage dans un tunnel. Les médias content que les esprits malfaisants remplirent cette galerie. Les histoires de fantômes, je n'y croyais pas vraiment à vrai dire, mais, c'était notre dernière activité ensemble avant de reprendre l'école.

~Ça ferait sans doute plaisir à ma sœurette de se faire un maximum de souvenir avant de rentrer.~

Masuko nous rejoignit, agita un journal puis s'écria.

— Regardez, regardez ! Je l'ai trouvé !

Nous nous approchâmes.

Elle nous tendit de vieilles actualités, poussiéreuses.

— Lis-le à haute voix, Kinari.

Je récupérai l'article.

— Ceci est destiné aux jeunes en recherche d'aventure. Votre péripétie se passera dans le tunnel de Futtsu.

— C'est tout ?

— Mais non, darling, regarde en dessous !

Je toussai, puis repris la lecture.

— Trente ans auparavant, un gang de motards firent une promenade et s'aventurèrent tous dans ce tunnel, cependant, ils n'en revinrent jamais. La cause de ce drame est à ce jour inconnue. Depuis trente ans, le tunnel de Futtsu est réputé pour ses phénomènes paranormaux. Les esprits habiteraient les esprits des motards. Si vous voulez vous y rendre, prévoyez une lampe torche ! Bon courage aux amateurs de sensations fortes.

~Personne ne peut croire à ça.~

Je relevai la tête et remarquai les tremblements de ma sœur.

~Sœurette ?~

Le reste du groupe eut des yeux aussi éblouissants que Chitanda Eru.

~Quelle plaie~

— Ceux qui veulent venir, lever la main, s'écria joyeusement Masuko.

Inoue et Anzu sautillèrent autour de nous.

— On participe, répétèrent-elles sans cesse.

Les garçons fuirent la conversation.

Masuko leur barra la route, et leur demanda.

— Vous ne venez pas, vous ?

— On n'aime pas trop ce genre de défi, désolé.

Les filles détournèrent leurs regards vers moi.

— Tu as peur toi aussi, Kinari ?

~Très bon niveau de persuasion, soupirai-je.~

— Non, non, je vous accompagne.

Ma sœur et les deux garçons restèrent au chalet pendant que nous partîmes en direction de notre épreuve pour passer notre test de courage. Le principe était simple : traverser une galerie inapte à la circulation.

— Le voilà le fameux tunnel, il ne fait pas si peur que ça finalement !

~Ne parle pas trop vite, Anzu.~

Nous avançâmes d'un pas.

~Elle n'a peut-être pas tort, rien d'étrange, assez commun, à première vue. Il y fait juste très sombre.~

Un vent glacial effleura notre peau.

~Je veux rentrer.~

Masuko me regarda et me suggéra.

— Tu es le seul garçon, darling, tu passes en premier !

~Pourquoi suis-je un garçon ? me lamentai-je.~

~De toute manière, les esprits n'existent que dans les films ou dans les manga, pas dans la vie réelle, si ?~

~Un otaku bête et peureux, génial, soupira Kinari blasé.~

~Moi peureux ? Tu vas voir, idiot.~

Je lançai le début de l'épreuve, chaque marche effectuée dans le tunnel, je le comptais.

~D'après les médias la galerie fait cinq cents mètres, donc un peu plus de cinq cents pas, j'en suis capable. Et si je ne le fais pas pour moi, je le ferais pour toi, Hikigaya.~

Au bout d'une centaine de pas, je ressentis l'angoisse de mes camarades.

~Aide-les ! Montre-leur que tu es un homme, déclara Kinari énervé.~

— Ce n'est qu'un tunnel, rien de plus. Aucun esprit n'est présent ici, m'exclamai-je.

— Ne ris pas comme ça, idiot. C'est plutôt toi qui nous fais peur.

~C'est un échec.~

Inoue pointa l'un des murs de la galerie et me demanda.

— Tu peux éclairer par là, Kinari ?

Je levai la lampe torche et nous constatâmes qu'un message était inscrit.

~À partir d'ici, veuillez rentrer chez vous.~

J'eus un mauvais pressentiment.

Les filles s'agitèrent dans tous les sens, brassèrent l'air avec leurs bras.

~Que suis-je censé faire ?~

~Si elle t'agace, je pense pouvoir m'en occuper chuchota Kinari énervé en sortant ces deux khukuris.~

~Pourquoi ce personnage était-il dans ma tête ? Tais-toi !~

~Rassure-les, imbécile, me suggéra Kinari sérieux.~

~Bonne idée, le binoclard.~

— Ce sont peut-être des enfants qui ont écrit ça pour nous faire peur, leur expliquai-je, ne vous inquiétez pas, ça n'existe pas les esprits !

— Tu… tu as sans doute raison, Kinari.

Une cinquantaine de pas supplémentaire, je marchai sur quelque chose de souple, assez visqueux.

Un vent terrifiant se propagea dans le tunnel et nous entendîmes des cris résonner. Je me retournai vers les filles.

~Pourquoi m'encercler vous, bande d'idiotes ?~

Anzu attrapa mon bras gauche, Masuko s'empara de l'autre et Inoue se faufila derrière moi en serrant mon bassin.

~Mon cœur bat à mille à l'heure.~

— Je commence à avoir peur, Kinari, me confia Anzu.

Je caressai le haut de son crâne.

~Je crois que c'est ce que fait Chizu lorsqu'on regarde des films d'horreur, non ?~

— Et nous alors ?

~Je déteste ce harem.~

J'effleurai la tête de chaque fille en alternant toutes les cinq secondes, puis nous progressâmes.

— De la lumière, Kinari !

Leurs sourires se dessinèrent, mais ne furent qu'éphémères.

Nous remarquâmes deux ombres rentrer dans la galerie et accourir dans notre direction.

~Qu'est-ce que c'est ? Des esprits ? Des fantômes ? De simples joggeurs ?~

Incapable de faire le moindre pas, nous observâmes les deux silhouettes s'approcher de nous.

— Faîtes demi-tour, si vous tenez à votre peau !

~Aussi effrayant que Goto.~

Nous rebroussâmes à toute vitesse la sortie, ou plutôt l'entrée du tunnel.

Nous récupérâmes notre souffle.

~C'était terrifiant.~

Des confettis explosèrent.

— Pas trop anxieux, grand frère ?

Elle ricana, puis m'expliqua.

— C'est moi qui ai préparé tout ça, pour vous faire peur.

~Et ça a marché, soupirai-je.~

— Le message venait de moi, on a pris un raccourci pour le placer avant que vous entriez. Yamaguchi et Maeda vous ont coursé en vous hurlant dessus, vous auriez vu vos têtes, c'était trop drôle !

~Drôle ? Peut-être bien.~

La pression redescendit petit à petit.

~Tu n'as vraiment aucun courage, soupira Kinari blasé.~

~Tu n'as pas tort. Elles doivent penser que je suis un imbécile à avoir eu aussi peur.~

~Arrête un peu de t'occuper des autres, idiot, ajouta-t-il.~

Nous repartîmes en direction du chalet pour passer notre dernière soirée entre nous. Sur le chemin du retour, Chizu nous confia.

— On vous a photographié pendant votre test de courage, vous voulez les voir ?

Excitées à l'idée d'examiner nos visages absorbés par l'inquiétude, les filles acceptèrent sans même me laisser dire le moindre mot. Ma sœur nous montra les photos, parmi elles se trouvaient celle du moment où les filles s'étaient accrochées à moi.

— Tu peux nous envoyer celle-ci sur Line ?

— Oui, avec plaisir !

Nous nous installâmes dans le canapé et Maeda, enthousiaste, nous proposa.

— Vous voulez vous amuser au jeu du roi ?

— Qu'est-ce que, le jeu du roi ? demanda notre présidente.

— Les règles sont simples, vous devez tous tirer un bâtonnet sur les sept disponible. Sur les six premiers bâtonnets, vous y trouverez un numéro compris entre un et six. Sur le dernier, le mot : roi, y est inscrit.

~Il appelle ça simple ? soupirai-je.~

— Si vous tombez sur le bâtonnet du roi alors vous devez dire « tel nombre fait telle chose à tel nombre ». Par exemple, si je suis le roi et que je demande au numéro un de dire ce qu'il pense du numéro deux, sachant qu'Anzu est le numéro un et que Chizu est le numéro deux, alors Anzu doit dire ce qu'elle pense de Chizu.

~Parfait, je n'ai rien compris.~

Le corps d'Anzu se tortillait sur lui-même.

— Je veux y jouer tout de suite !

~Je suis le seul à ne rien avoir compris ? La honte…~

— Je vais t'ordonner de faire des choses exécrables, déclara Masuko.

~Ça peut s'annoncer intéressant, finalement.~

Maeda attrapa les sept bâtonnets, les tendit au milieu de la table, puis j'en saisis un.

~Numéro deux, porte-moi chance, Yumeko Jabami.~

Chizu se leva.

— Je suis le roi ! Alors le numéro trois doit porter ça jusqu'à la fin du jeu, s'écria ma sœur en agitant des oreilles de lapin.

~D'où sort-elle un accessoire pareil ?~

— C'est moi le numéro trois, marmonna Anzu.

~Effectivement, ça s'annonce même très intéressant. Va-t-elle ressembler à Mai Sakurajima ?~

Elle disposa sur sa tête, les oreilles de lapin, puis me murmura.

— Comment me trouves-tu, Kinari ?

— Ça te va bien, Anzu.

Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire dans le dos d'Anzu. Elle était à des années-lumière du niveau de Mai Sakurajima.

On récupéra tous un bâtonnet, puis Maeda se leva.

~Numéro quatre.~

— C'est moi le roi cette fois-ci ! Pimentons un petit peu le jeu. Je demande au numéro quatre d'embrasser la main du numéro six !

~Quelle main va-t-on embrasser ? rêvassa Kinari amoureux en s'écroulant par terre.~

— C'est moi le numéro quatre, je dois embrasser quelle main ?

Masuko tendit sa paume vers moi, puis ferma les yeux.

~Pourquoi est-ce elle le numéro six ?~

Je progressai vers elle et embrassai ses doigts

~Quel calvaire.~

Aneko s'écria avec énervement, puis nous montra son bâtonnet.

— C'était moi le numéro six !

~Qu'est-ce que… pourquoi ?~

Je fixai Masuko et lui demandai.

— Pourquoi m'avoir tendu la main si tu n'avais pas le bon numéro ?

— Je voulais connaître la douceur de tes lèvres, me répondit-elle puérilement.

~Je déteste ce harem.~

J'attrapai le poignet d'Aneko puis approchai mon visage d'elle.

~Je dois vraiment le faire ? C'est ce qu'elle souhaite ? J'imagine que oui.~

J'embrassai ses doigts.

~Mon cœur palpite, mon cœur bat très vite. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je panique, me répétai-je.~

Je relevai la tête, et admirai son expression.

~Elle a des mains si douces, c'est impressionnant. L'odeur de rose, c'est son parfum ? Il sent si bon. Calme-toi Kinari.~

~Je me noie dans ses jolis yeux en amande couleur noisette, rêvassa Kinari amoureux.~

~N'en rajoute pas, toi.~

Nous continuâmes de jouer quelques heures, quelques rebondissements nous tinrent éveiller, mais la fatigue l'emporta au sein du groupe.

Yamaguchi et Maeda se levèrent.

— On monte nous, on est crevé, à demain !

Les filles suivirent.

— On fait pareil de notre côté, à demain, Kinari. À demain Chizu.

— Bonne nuit, les amies, je vais rester un petit peu avec mon grand frère, moi.

~Tu es adorable, sœurette.~

Elle progressa petit à petit vers moi.

~Tu me fais peur, sœurette.~

Elle analysa l'entièreté de mon corps et de mon visage.

~Tu es terrifiante, sœurette.~

Elle approcha sa tête vers moi.

— Tu es amoureux de quelqu'un, grand frère ?

~Qu'est-ce qu'elles ont toutes avec ça ces derniers temps ? Les relations en 3D, c'est trop d'effort.~

— Pourquoi me demandes-tu ça, Chizu ?

— Je suis curieuse ! J'ai remarqué que tu t'étais lié d'amitié avec beaucoup de filles, en ce moment, ce n'est pas vrai ?

~N'utilise pas des expressions de Chitanda Eru sans même la connaître, soupira Kinari otaku.~

— Pas vraiment. À mes yeux, je vois Masuko et Anzu comme mes camarades de club si c'est ce qui t'inquiète.

— Et Aneko ?

— Aneko ? Disons qu'elle m'intrigue, lui répondis-je en haussant les épaules. Tu passeras toujours avant tout le monde, Chizu, ne t'en fais pas.

— Ce n'est pas ça, soupira ma sœur. J'ai peur qu'à cause de ma… maladie, tu es renfermé tous tes sentiments. J'ai peur que par ma faute, tu ne sois pas heureux.

~Chizu…~

— J'aimerais qu'un jour, je puisse voir mon grand frère joyeux avec sa petite amie. Je voudrais que tu m'invites dans ta maison que tu auras achetée avec ta bien-aimée et que je vous prépare un bon curry.

~Chizu…~

Les larmes de ma sœur me rendirent moi-même, tristes.

~Qu'est-ce que je dois faire, maintenant ?~

~Prends-la dans tes bras, imbécile ! s'écria Kinari blasé.~

Je l'étreignis silencieusement.

— Merci, grand frère.

— Je suis si…

— Tais-toi, grand frère !

Je relâchai mon emprise et la regardai repartir dans sa chambre.

~Avoir une petite amie comblerait ma sœur ? Ça pourrait la rendre heureuse ?~

J'avais beau essayer de comprendre. Quelque chose me bloquait.

~C'est si palpitant l'amour ?~

~Le partage d'émotion me semblait pourtant inutile.~

~Alors, pourquoi aimer ?~