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Chapter 13 - Rencontre avec une déclaration.

Note : Lorsque vous voyez "~" cela annonce une pensée de personnage. Bonne lecture !

Le lendemain, j'ouvris lentement les yeux.

~Aucun bruit ? Parfait.~

Je sortis sur le balcon et contemplai l'aube.

~Ce sont mes premières vacances en dehors de mon sanctuaire.~

~Finalement, j'ai réussi à m'intégrer à un groupe de lycéens en 3D.~

~Est-ce ce que je souhaite ?~

Les feux d'artifice, le test de courage. Grâce à tout ça, j'ai découvert une facette de ma personnalité jusque-là inexplorée

~Voulais-je me connaître davantage ?~

~Chizu s'est fait de nouvelles copines, elles devraient bien s'occuper d'elle.~

Je souris.

Des bruits de pas stoppèrent mes pensées.

Je me retournai et observai Aneko progresser vers moi.

— Quand on sera parti d'ici on restera quand même ensemble ?

— Bien sûr, Aneko.

— Tu veux bien m'a... m'apagner ce week-end pour baskets ?

— T'apagner pour baskets ?

Elle agita sa tête plusieurs fois, se concentra, puis recommença.

— Tu veux bien m'accompagner ce week-end pour acheter des baskets ?

— Oui, si tu veux, idiote.

— Merci ! C'est pour le festival sportif de lundi.

~Le festival sportif… quel supplice.~

Quelques minutes passèrent, Masuko sortit de sa chambre et s'approcha de nous.

— Salut darling.

~Darling, soupirai-je.~

— Salut, Masuko.

— Vous pouvez réveiller les autres ? On ne va pas tarder à partir, les amis.

Nos camarades se secouèrent.

~Ne faites pas cette tête, on en aura d'autres des vacances.~

Midi.

Le train s'arrêta devant moi.

~Celui-ci vient pour moi, me rassurai-je.~

— T'inquiète pas sœurette, tu les reverras bientôt.

— Promis, grand frère ?

— Promis.

~Ce sourire lui va beaucoup mieux, rêvassai-je.~

Aneko s'avança vers moi et me demanda.

— Tu peux me donner ton identifiant LINE pour qu'on se rejoigne demain ?

— Oui, tiens, lui répondis-je en lui montrant l'écran de mon téléphone.

Quinze heures.

Je m'agenouillai devant la porte de mon appartement et m'écriai.

— Mon sanctuaire t'en fait pas, je suis de retour.

— Tu es vraiment débile quand tu t'y mets, grand frère.

~Tu ne peux pas comprendre, sœurette.~

Je m'écroulai dans mon lit et profitai de ma journée de repos pour pouvoir lire les quelques manga qui traînaient dans ma bibliothèque, jusqu'au soir.

Je reçus un appel.

~Aneko ? À cette heure-ci ?~

— Allô ?

— Oui, Aneko ?

— Kinira !

~Elle a inversé les voyelles de mon prénom, quelle idiote, marmonnai-je.~

— Oui, Aneko ? répétai-je.

— Ta voix me mquait, ça me fait du bien de t'tendre.

~Pourquoi prend-t-elle l'accent de l'Hokkaidō ?~

~Qu'a-t-elle dit ? Ma voix ? Ça fait à peine quelques heures qu'on était plus ensemble, elle en fait des tonnes, soupirai-je.~

— Tu souhaitais ?

— Tu peux… venir chez moi, ce soir ?

— Chez toi ?

~Moi ? Aller seul chez une fille ? Que me voulait-elle ?~

— Oui… comme ça demain, on partira directement de chez moi pour aller acheter mes baskets.

~Alerte, alerte, Kinari amoureux s'est écroulé au sol, s'écria Kinari président.~

~Je le comprends, j'ai le cœur qui bat à une vitesse folle.~

— Ah euh… oui alors. Envoie-moi ton adresse, j'arrive.

— Il a dit oui !

Raccroche avant de dire ça, idiote.

~Pourquoi ai-je accepté ? Je suis perdu.~

Je prévins Chizu que j'allais dormir chez Aneko. Elle me fit un clin d'œil et me souhaita bon courage.

~J'ai besoin de bien plus que du courage, sœurette.~

Je chevauchai mon vélo et pédalai pour rejoindre à mon rendez-vous.

~Qu'est-ce qu'il va se passer ? me répétai-je.~

Sur mon chemin, un cri me stoppa.

~J'ai entendu mon nom.~

Je cherchais d'où provenait le son, et découvris Anzu, sous un arrêt de bus.

~L'héroïne des normies ? Que faisait-elle là, si tard ?~

— Qu'est-ce que tu fais dehors, Kinari ?

~Dire la vérité reviendrait à écrire son testament. Je n'ai ni envie que tout le monde le sache ni que ça créer de rumeurs idiotes.~

~Désolé, Anzu.~

— Je m'entraîne pour le festival sportif.

~C'était idiot.~

— Je vois, je rentre, moi. À plus tard, Kinari.

~Ai-je bien fait de mentir ?~

Mes regrets commencèrent lorsque je l'observai s'éloigner.

~Un problème après l'autre, je dois foncer chez Aneko.~

Vingt et une heures.

Je m'avançai devant sa porte d'entrée, puis inhalai tout l'air disponible avant de sonner.

~Ça va aller, me répétai-je.~

Elle m'ouvrit.

~Ça ne va pas du tout.~

Mon cœur s'emballa à la simple apparition de son visage. Son sourire coupa instantanément ma respiration. Ses cheveux longs, attachés en chignon, s'assortissaient à merveille avec sa robe noire dentelée.

~Quelle douceur.~

~C'est le chapitre d'un eroge ce que je vis, c'est certain.~

~Une merveille pour les yeux, rêvassa Kinari amoureux.~

— Rentre, rentre, Kinari.

~Qu'est-ce que je dois lui dire ?~

— Mes parents ne sont pas là aujourd'hui, ils reviennent que demain.

~Ses jambes sont si fines, c'est impressionnant.~

— Kinari ?

~Et sa poitrine, c'est quoi sa taille ?~

Sa gifle stoppa mes pensées.

— Arrête d'me d'visager comme ça, diot !

~Tu l'as mérité, tu étais pire qu'Issei Hyoudou, soupira Kinari blasé.~

— Pardon, Aneko !

— It doesn't matter.

~De l'anglais, qu'est-ce qu'elle raconte ?~

Elle cacha son expression, et me demanda.

— Tu… t'as faim ?

~Elle est encore plus perdue que moi.~

— Non.

— J'ai pas mangé, moi. On peut préparer quelque chose ensemble, si tu veux.

~Mes talents étaient sans doute aussi déplorables que Shion, soupirai-je.~

~Ne te ridiculise pas, idiot.~

~Tu as raison, je vais tout donner.~

— Avec plaisir !

— T'as déjà fait une okonomiyaki ?

~L'okonomiyaki ? Ma maman en cuisinait avant.~

— Non, pas vraiment.

Elle me tendit des œufs et me proposa.

— Tiens, prends ça et casse-les dans le saladier à côté de toi.

Je paraissais absurde à côté de son talent. Elle était incroyable, rapide, soignée et organisée. Les ingrédients volaient au-dessus de mon visage, s'étalaient avec perfection dans la poêle.

~Voyage dans un épisode de Food Wars.~

J'eus à peine le temps de m'extasier que le repas était déjà servi.

Nous nous installâmes autour de la table.

— Tu veux bien me donner à manger ?

~Qu'est-ce qu'elle me raconte ? Je n'ai jamais entendu parler de ce genre d'activité dans les relations en 3D.~

Absorbé par mon désir de ne pas la décevoir, je lui répondis.

— Oui.

— J'annonce l'assemblée numéro trois, intitulée « Kinari est un imbécile » ouverte, prenez place, s'exclama Kinari président.

— De quoi débattons-nous ?

— On doit arrêter les rêves de Kinari, c'est primordial.

— Personnellement, j'aime bien ce qu'il se passe ces derniers temps, rêvassa Kinari amoureux.

— Récapitulons ce que l'on sait. Aneko a eu un coup de foudre pour nous et est peut-être même éprise de nous. Masuko nous a appelés « darling » et nous a aussi complimentés plusieurs fois. Anzu, quant à elle, elle est au petit soin avec nous.

— Trois à la fois, je suis un vrai roi, rêvassa Kinari amoureux.

— Tu m'exaspères, toi.

— Kinari, je ne veux pas te faire de mal, mais souviens-toi de Sakai.

~Sa… Sakai…~

— Tu dois redescendre sur Terre, tu te rappelles de ce train qui partait à toute vitesse ?

~Le… le train…~

— Il va se mettre à pleurer cet idiot en plus.

~Vous avez raison, trêve de scénario, j'arrête les illusions.~

— Kinari semble avoir retrouvé ses esprits.

— Vous… vous êtes certains qu'on a bien fait de révoquer tout ça ?

— Tais-toi, le timide.

— Je vous propose un plan, on simule une envie d'aller aux toilettes pour éviter de lui donner à manger, ensuite, on fuit.

— Le débat est clos.

Il tapa deux coups de marteau puis jugea.

— On met notre tactique en place et on laisse Kinari faire.

De retour à la réalité, je découvris Aneko, les yeux fermés qui attendait sa bouchée. Répugnant, pensai-je. Je dois m'enfuir.

— Je peux aller aux toilettes ?

— Oui, oui. Elles sont là-bas, me répondit-elle en pointant du doigt l'une des portes de la maison.

Je m'y réfugiai un bon quart d'heure, le temps qu'elle termine de manger.

~Elle m'a hypnotisé cette héroïne des eroge. Je n'aurais jamais dû baisser ma garde. Ma sœur ne m'a jamais expliqué que les adolescents faisaient des choses si malsaines.~

~Ça doit faire vingt minutes, soupirai-je, je dois m'en aller.~

Je sortis de ma cachette et remarquai qu'Aneko m'attendait. J'analysai son assiette.

~Plus une miette, parfait.~

Elle s'avança vers moi et me murmura.

— Tu veux bien me suivre ?

Mes jambes, paralysées par la peur, refusèrent de faire le moindre pas.

— Sois rassuré, idiot je vais pas te manger.

~Où a-t-elle dénichée une telle confiance ?~

Elle attrapa mon bras et me traîna à l'étage. Elle ouvrit la porte de sa chambre puis me suggéra.

— Tu peux t'asseoir ici ? Je reviens.

Je regardai autour de moi.

~C'est la première fois que j'entre dans l'intimité d'une fille. C'est assez mignon ce coin. Des cœurs, des peluches.~

~Qu'est-ce que c'est ?~

Je m'approchai.

~Un grand cadre ?~

Je progressai et l'observai.

~C'est moi là, au milieu. Pourquoi a-t-elle placé une photo de moi au centre ?~

— Tu peux fermer les yeux, Kinari ?

~Un jeu ? Ça peut me changer les idées, soupirai-je.~

— Oui, si tu veux.

~J'entends sa respiration, elle est assez rapide, non ?~

J'inhalai l'air.

~C'est son parfum ?~

Une odeur de rose traversa mes narines.

~J'adore.~

Elle me poussa en arrière. Je me retrouvai allongé sur le lit. Elle s'installa progressivement sur moi et approcha ses lèvres de mon oreille.

— Je t'aime.

~Qu'est-ce qu'elle vient de dire ? Elle n'a pas bégayé une seule seconde, elle n'a pas pris l'accent de l'Hokkaidō et elle n'a pas parler en anglais ?~

J'ouvris lentement les paupières et contemplai son sourire.

~Ses joues maquillées et ses yeux en amande couleur noisette, c'est un vrai voyage.~

Ses cheveux soyeux glissèrent le long de mon torse.

Mon corps frissonna.

~Que dois-je répondre ?~

J'avalai ma salive.

— Aneko je…

La sonnerie de mon téléphone me fit reprendre conscience.

~À deux doigts de réaliser mon rêve, soupira Kinari amoureux.~

~Qu'est-ce que j'étais en train de faire ? C'était une vraie sorcière, cette fille.~

~Sauvé par Anzu, me réconfortai-je avant de décrocher.~

— Je suis devant la maison d'Aneko !

~Je suis mort.~

Je stoppai l'appel instantanément et expliquai la situation à Aneko.

Elle croisa les bras, ses sourcils se froncèrent, puis elle détourna le regard.

~Tiens, j'ai trouvé ma bien-aimée, rêvassa Kinari énervé en aiguisant ses khukuris.~

Nous descendîmes accueillir Anzu.

Furieuse, elle me gifla d'une puissance phénoménale, puis hurla son désarroi.

— Tu m'as menti, Kinari !

~Je suis mort.~

Elle reprit son souffle et ajouta.

— Tu m'as jamais autant inquiété. J'ai dû appeler ta sœur, tu lui as laissé aucune nouvelle !

~Excuse-toi, imbécile, soupira Kinari blasé.~

Je m'agenouillai devant elle, le visage à cinq centimètres du sol.

— Désolé, répétai-je.

Aneko, spectatrice de la scène resta silencieuse.

La jeune fille peinée se retourna et marmonna.

— M'inquiète plus autant qu'aujourd'hui, j'ai cru que le malheur s'était abattu sur toi.

~Quel idiot je fais.~

Je me tournai auprès d'Aneko, puis m'excusai pour cette soirée désastreuse.

— J'attends ma réponse, Ki… Kinari.

~Une réponse ? Je ne sais même pas comment je suis censé réagir.~

J'attrapai mon vélo.

— On verra tout ça demain !

Je pédalai à toute vitesse.

~J'en ai assez de fuir.~