Note : Lorsque vous voyez "~" cela annonce une pensée de personnage. Bonne lecture !
Mon téléphone vibra.
~Aneko ? Dois-je ouvrir son message ?~
La peur et l'angoisse s'emparèrent de mon corps et combattirent mon excitation.
~Round one.~
~Fight!~
Les coups rapides et puissants de l'excitation terrassèrent ma peur, et déployèrent l'application LINE.
~Tu évolues étrangement, marmonna Kinari blasé.~
~Rejoins-moi au centre commercial dans deux heures.~
~J'aurais dû laisser ma peur battre mon excitation, soupirai-je.~
Nous ne serions que deux… j'étais terrifié à l'idée de repenser à sa déclaration. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je n'arrivais déjà pas à moi-même connaître ce que je ressentais pour qui que ce soit.
~Aneko, me répétai-je...~
~C'est une camarade de classe ? Une amie ? Est-ce que je l'aime… je n'en sais rien.~
Je m'apprêtai à me préparer lorsque Chizu rentra dans la salle de bain et me demanda d'un air de Shinichi Kudo.
— Tu vas où grand frère ?
— Je pars au centre commercial avec Aneko.
Un sourire se dessina sur le visage de ma sœur. Elle chantonna en sautillant jusqu'à ma chambre.
— Grand frère à un rendez-vous, répéta-t-elle inlassablement.
~Un… un rendez-vous, soupirai-je.~
— Regarde ce que je t'ai trouvé, grand frère. Tu dois te faire beau pour ton premier rencard !
~Une chemise et un jean ? Je n'en portais que pour les grandes occasions.~
— Tu veux que j'enfile ça ?
— Oui !
~Au revoir ma tenue d'otaku.~
Son sourire divin ne put me faire refuser. Elle m'aida pour me coiffer et finit par me parfumer.
~Onze heures et demie, j'ai encore une demi-heure devant moi, je vais pouvoir aller lire, me réconfortai-je.~
— Tu vas où, grand frère ? Reviens là, idiot !
Chizu me poussa vers la porte d'entrée et me délogea.
À peine eus-je le temps de poser le pied dehors que la porte se referma derrière moi.
Une dizaine de minutes plus tard, lorsque j'arrivais au centre commercial, quelqu'un tapota mon épaule. Je me retournai et découvris le visage d'Aneko qui dressa un large sourire.
~Elle sourit ? Je vais en faire de même.~
— C'est quoi cette tête, Kinari ?
~Laisse-moi essayer de m'intégrer à ton univers, idiote.~
— Reste toi-même, c'est comme ça que je t'aime, idiot.
~Seconde déclaration, je vais m'évanouir.~
Elle était magnifique, autant que la veille. Sortir avec une fille aussi ravissante qu'Aneko n'était pas dans mes habitudes.
Elle me regarda puis fit un tour sur elle-même. Sa robe flotta dans les airs et ses cheveux noirs et lisses tournoyèrent.
~Menma.~
Elle s'approcha puis me demanda.
— Je te plais, Kinari ?
Absorbé par son charme, je répondis.
— Tu es…
J'inspirai profondément avant d'avaler ma salive.
— Regarde cette statue !
~J'ai complètement échoué, elle va me détester. Une épreuve des plus cruelle, les compliments, méditai-je.~
— T'es bête, Kinari, mais…
~Mais ?~
— Regarde cette statue !
~Ça, c'était fort, je m'incline devant tant d'éloquence.~
Elle ricana, puis ajouta.
— On y va, Kinari ?
— Je te suis.
Nous commençâmes notre promenade.
Sur notre chemin, Aneko repéra un sanctuaire féminin, elle me regarda et me demanda.
— Tu veux bien m'aider pour choisir un maillot, j'aime plus celui que j'ai.
~Je ne vais pas ressembler à un pervers en entrant dans un endroit pareil ?~
Des bikinis ! cria Kinari amoureux en laissant couler son nez plein de sang.
~Tu t'apparentes à Kamé Sennin, ricana Kinari otaku.~
— Ne reste pas devant la porte, viens, me dit-elle en attrapant mon bras.
— Je vais passer pour un pervers, Aneko !
— Mais non, idiot, je serais avec toi. Ils pens'ront qu'on et un coupe !
~Un coupe ? C'est pire que ce que je croyais, soupirai-je.~
Nous traversâmes quelques rayons. Elle me montra deux choix.
— Tu préfères lequel, Kinari ?
~D'un côté, un deux-pièces d'une couleur blanchâtre avec des froufrous et des ficelles rouges. De l'autre côté, un maillot une pièce, vert assez simplet.~
~Réfléchis, réfléchis. Si j'opte le bikini, je passerai pour un sacré pervers, non ? Le maillot à la teinte pomme est plus basique et ça éviterait que l'idiot ne saigne pas du nez en le regardant.~
Sûr de moi, je pointai du doigt le maillot deux pièces.
~Mais quel imbécile ! Malgré toutes ces explications, je n'ai pas su résister à la tentation.~
— Attends-moi ici, je vais l'essayer !
~Rintarou Okabe, renvoie-moi cinq minutes dans le passé, c'est un besoin, soupirai-je.~
Les portes de la boutique s'ouvrirent.
~Ces voix, c'est Anzu et Masuko ? Qu'est-ce qu'elles font là ? Si elle me repère, je peux dire adieu à ma vie d'étudiant.~
Je me cachai dans une cabine d'essayage pour n'émettre aucun soupçon.
— Alors pour nous départager, on choisit un maillot et on le montrera à Kinari, on verra lequel des deux, il préfère !
~Tout ça pour une compétition, soupirai-je.~
L'angoisse me rongeait petit à petit. Si elles me virent en compagnie d'Aneko, elles en auraient fait une crise de jalousie, j'en étais persuadé.
~Évite de les mettre en colère, suggéra Kinari blasé.~
~Il a bien raison, ma solitude me manque tellement. Seul, je ne me serais jamais retrouvé dans une situation aussi délicate.~
Les rideaux de la cabine voisine s'ouvrirent.
— Kinari ?
~Aneko, je suis vraiment navré, bonne chance à toi.~
— Anzu, Masuko ! Qu'est-ce que vous faites là ?
— Tu appelais quelqu'un, Aneko ?
— Oui, j'étais avec Kinari, vous ne l'auriez pas vu ?
~Ce serait peut-être le moment de s'échapper et fuir, soupirai-je.~
— Kinari ? Tu es en… en rencard avec lui ?
— C'est mon chéri ! Donc rien de plus normal.
~Alors, un billet pour le Mexique. C'est vrai, c'est bien le Mexique, c'est à quoi ? Dix mille kilomètres ? Ça devrait me permettre d'être tranquille un bon moment.~
— Ton chéri ?
~C'était quoi ce nouveau surnom ?~
~Quand est-ce que tu comptes aller régler le problème, idiot ?~
Je tirai les rideaux de ma cabine et me présentai devant les filles.
~Impossible de poser le regard sur elle, j'ai trop honte…~
— T'es là Kinari ! Alors que penses-tu de mon bikini ?
Je l'analysai, et remarquai que ses jambes semblaient aussi douces que l'air, et ces froufrous sur son maillot… c'était parfait pour un chapitre d'eroge à la plage, ça.
~Kinari amoureux vient de s'écrouler par terre, il manque de sang, on lui met une perfusion !~
— Oui… oui il te va bien.
Les deux filles nous scrutèrent de haut en bas puis nous demandèrent.
— On peut rester avec vous ?
~Jamais.~
Aneko esquissa un sourire et répondit.
— Bien sûr !
~Elle n'est pas Haruka Kotoura, soupirai-je.~
Après avoir finalement toutes choisi, leurs maillots, nous progressâmes vers le magasin de sport.
~Un vrai calvaire ce shopping, je n'ai jamais eu aussi honte. Et pourquoi Aneko se colle-t-elle autant à moi ?~
Elle attrapa mon bras puis me chuchota.
— Si j'te lâche, j'vais t'perde, Kinari.
~Elle est mignonne, répéta Kinari amoureux.~
~Tiens, il s'est réveillé cet idiot ?~
Nous arrivâmes devant le rayon de basket et Aneko en choisit une paire.
~C'était assez rapide, tant mieux, me rassurai-je.~
— Vous nous accompagnez au café ? J'ai soif, moi, proposa Masuko.
Autour de la table, Anzu me scruta et me demanda.
— Vous sortez ensemble, toi et Aneko ?
— On sort ensemble au centre commercial, oui pourquoi ?
— C'est pas ce que je voulais dire, idiot ! Je voulais savoir si vous étiez en couple !
~Mon âme sortit de mon corps et s'en alla dans des contrées lointaines.~
— Réponds-moi, idiot !
Masuko et Anzu soupirèrent, puis Aneko s'accrocha à mon bras et leur tira la langue.
— Moi, je suis amoureuse de lui !
~Amenez-moi à l'hôpital, je vais faire une crise cardiaque, là.~
~Je veux fuir chez moi.~
La suite fut silencieuse.
— Je vais rentrer, Chizu doit s'inquiéter.
— D'accord, à plus tard, darling.
— À plus tard, chéri.
— À plus tard, Kinari.
~Je déteste ce harem.~
Je me levai et montai dans le premier bus.
~Quelle journée absolument pathétique, soupirai-je.~
Dans l'autocar, j'entendis les passagers murmurer.
— Faites attention au chikan là-bas.
— Il n'est pas en train d'abuser d'une étudiante ?
— Je ne sais pas. Je ne vois pas bien.
~Un chikan, ici ?~
~Personne ne réagit ? Qui est-ce ?~
Je balayai le regard et analysai chaque personne.
~Lui ! C'est lui, sous sa casquette ! Des yeux bien plus horrifiants que ceux de Ryuji Takasu et sa main, il… il ose peloter la jeune fille à côté de lui ?~
~C'est mon choix.~
Je traversai le bus, me rapprochai discrètement de l'agresseur et attrapai son poignet.
~Je vais te faire vivre un enfer.~
— Lâche-moi, gamin !
J'enlevai son chapeau.
~Ça devrait le distraire pendant deux secondes, maximum.~
~Garde déjouée. Parfait.~
~Donne-moi ta force Hanma Baki.~
Je pris de l'élan, serrai mon poing et l'envoyai dans son bassin.
Il s'écrasa au sol.
— Toi ! Cesse tes conneries, laisse-la tranquille ! T'es un père de famille, t'as une femme et des enfants, non ? T'es quel genre de type pour faire des choses aussi obscènes ? Tu dégoûtes tout le Japon.
Je me retournai vers l'étudiante terrifiée et lui murmura.
— On descend au prochain arrêt, t'inquiète pas.
Je saisis mon téléphone et appelai en vitesse, la police.
— Bonjour, Yamazaki Kinari, un chikan agressait une fille mineure sur la route K1, nous nous trouvons à quelques mètres du commissariat de police de Kanagawa, pouvez-vous intervenir ?
— Merci, on vous attend.
Je me tournai et remarquai l'expression vide de la jeune fille.
~Pourquoi faisait-elle cette tête, je n'étais pas son héros ?~
~Si Izuku Midorya avait regardé All Might faire un sauvetage pareil, il aurait été joyeux, alors pourquoi restait-elle muette ?~
Je la fixai, la dévisageai et tentai de comprendre ses émotions.
~Ses mains trembles ? Que suis-je censé faire ?~
~Je n'en sais rien.~
Les portes du bus s'ouvrirent et la gendarmerie intercepta le pervers avant de nous remercier.
— Tu vas bien ?
— Oui… oui. Merci.
~Des cheveux coupés carrés, bleuâtres plutôt lisses. Des yeux noirs et obscurs.~
~Qui est-elle ? Je ne l'ai jamais vue et pourtant, elle porte notre uniforme.~
Elle me regarda et resta silencieuse.
~Son corps se tortille sur lui-même ?~
~Izanami, qu'as-tu fais à son existence, soupirai-je.~
— Tu...
Elle me coupa.
— T'es au lycée Kanagawa Kibogaoka, sensei ?
~Sensei ?~
— Oui, en seconde.
— Moi… moi aussi et quel est le nom de mon sensei ?
— Yamazaki Kinari et toi ?
— Yoshida Junko.
~Yoshida Junko, jamais entendu parler. Elle ne doit pas être dans ma classe.~
— À demain, sensei !
~Pourquoi me surnomme-t-elle sensei ?~
~Sans doute dû au choc.~
— À demain, Yoshida-chan.
~La rentrée est dès demain, soupirai-je.~
Je rejoignis mon sanctuaire et remarquai Chizu reposer le téléphone sur son socle.
~Nos parents nous ont appelés ?~
Curieux, je lui demandai.
— C'était qui ?
— Aneko, me répondit-elle en souriant, elle m'a raconté sa journée. Elle avait l'air vraiment contente que tu l'aies accompagnée au centre commercial.
~Évidemment, ça n'allait pas être ma mère qui prendrait de nos nouvelles, méditai-je.~