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Chapter 10 - Rencontre avec la tyrannie.

Note : Lorsque vous voyez "~" cela annonce une pensée de personnage. Bonne lecture !

J'analysai cette silhouette dans les escaliers, mon pou commença à s'affoler.

~C'est de la peur ? De l'angoisse ? Peut-être bien les deux.~

La silhouette progressa silencieusement vers moi. Sous l'adrénaline, je courus rapidement jusqu'à l'interrupteur le plus proche. Je me tournai et soupirai.

~Quelle idiote de me rendre anxieux à une heure pareille.~

— Inoue-chan ! Qu'est-ce tu fais là, tu m'as fait peur !

— Oh pardon, Yamazaki-kun, je ne voulais pas t'effrayer, tu vas bien ?

— Ça va mieux maintenant, oui. Tu souhaitais quelque chose, Inoue-chan ?

— J'ai euh… un petit problème.

~Je suis épuisé.~

Je lui fis signe de venir s'asseoir sur le canapé à côté de moi.

— Je t'écoute, qu'est-ce que tu as Inoue ?

— Chizu n'arrive pas à dormir à cause de la lumière allumée et moi, j'ai… je crains l'obscurité.

~La peur du noir ? Ça me rappelle quand je devais m'occuper de la veilleuse de ma sœur. Mais maintenant, c'est devenu sa hantise et elle ne peut plus se coucher avec le moindre reflet.~

~Tentons dans un premier temps de la rassurer.~

— Tu veux te reposer ici ? Tu pourras laisser la lumière allumée, ça ne m'ennuie pas.

~Tu es beaucoup trop gentil, idiot, hurla dans mon esprit, Kinari énervé.~

~Tais-toi, le psychopathe.~

— Tu lis dans mes pensées, Yamazaki-kun

— Je vais te chercher un futon, je reviens.

~Au moins, toi, tu pourras dormir dans un vrai matelas.~

Je lui installai son lit, puis lui proposai un thé. Elle accepta.

Elle avait un certain charme sous cette frange noire, sa timidité, son sourire ne laissèrent pas indifférent Kinari amoureux, absorbé par tout ce qu'elle dégageait.

Le thé se remplit jusqu'à en déborder et couler sur le meuble.

— Yamazaki-kun, fais attention !

~Son regard me fait visiter les sept merveilles du monde, rêvassa Kinari amoureux.~

— Yamazaki ! hurla-t-elle. Occupe-toi de ma boisson au lieu de me dévisager, idiot.

Je secouai la tête pour sortir de mes pensées.

— Pardon !

Je lui tendis son thé. Elle en prit une gorgée puis me confia.

— Je euh… Je suis sincèrement désolée Yamazaki-kun.

— De ?

— T'ennuyer autant.

— Tu ne me déranges pas, ne t'inquiètes pas, pour ça.

— Tu es vraiment gentil, merci beaucoup.

Ses joues rougeâtres et ce compliment assommèrent Kinari amoureux.

Elle termina son thé. La peur qui s'était affichée sur son visage semblait se calmer.

— Je peux faire autre chose pour toi ?

— Oui… je euh… je voulais qu'on parle un petit peu.

— Je t'écoute.

~Une discussion nocturne, géniale, soupira Kinari blasé.~

— Tu sais, on ne se connaît pas énormément, me dit-elle en caressant ses cheveux. On est dans la même classe depuis plus d'un mois, ce serait sympathique d'en apprendre un peu plus l'un de l'autre.

~Un mois ? Ça fait seulement un mois que je suis dans ce lycée ? J'ai lu, l'équivalent de zéro heure, zéro minute et zéro seconde, un manga, douce tristesse.~

— C'est vrai que le temps passe vite.

— J'ai remarqué qu'en début d'année, tu étais quelqu'un qui était toujours seul. Petit à petit, tu t'es rapproché de Shimizu-chan et pendant notre voyage scolaire, tu t'es lié avec moi. Je voulais savoir pourquoi tu étais quelqu'un de solitaire.

~Lié ? Qu'est-ce qu'elle raconte ?~

~On a échangé de rôle, là ? Ce n'est pas elle qui est venue vers moi ?~

— C'est simple, être seul, c'est ne rien devoir à personne. C'est un principe auquel j'ai adhéré. Je me suis toujours débrouillé ainsi. Être solitaire c'est, rejeter toutes émotions, se passer de chose que j'estime inutile. La colère, le chagrin ne sont que hantise pour moi.

— Et pourquoi as-tu changé alors ?

— Je pense que c'est à cause de mon club de littérature, je n'ai pas vraiment eu le choix de rencontrer d'autres personnes et avec le temps, je me suis rapproché de certains de mes camarades.

— Donc si tu t'es lié à moi, c'est uniquement à cause du voyage scolaire, je vois.

Elle pencha sa tête vers moi.

— N'est-ce pas, Ya-ma-za-ki-kun, articula-t-elle sensuellement.

~Mais que cherches-tu à me faire dire ?~

~Je peux m'occuper d'elle si tu veux me chuchota Kinari énervé, avec deux khukuris à la main.~

— Tu te trompes Inoue-chan, c'est grâce à notre voyage scolaire, nous nous sommes rapprochés, lui confiai-je en lui laissant un clin d'œil.

~Tu fais pervers là, déclara Kinari sérieux en soupirant.~

— Tu es incroyablement gentil avec moi, Kinari.

~La fille sortie tout droit d'un eroge m'appelle par mon prénom, rêvassa Kinari amoureux en se relevant de sa chaise.~

~Je dois vraiment m'occuper de ces personnages tout aussi bêtes l'un que l'autre.~

Nous partîmes nous coucher.

Quelques minutes passèrent, puis j'entendis Inoue murmurer d'une douce voix.

— Ça me ferait plaisir que tu m'appelles Aneko Kinari.

~Idiote.~

Le lendemain matin, j'ois deux filles criées et deux garçons rire. Un brusque réveil avec en plus, une douleur atroce au bras. J'ouvris lentement les yeux et découvris Anzu et Masuko se rapprocher de moi d'une expression furieuse.

— Que faisais-tu avec Inoue-chan ? Sale pervers !

Je balayai le regard autour de moi.

~Où suis-je ?~

~À ma gauche, le canapé et à ma droite, une fille dormait à côté de moi.~

~Au besoin, j'interviens, chuchota dans un coin de mon esprit Kinari énervé.~

~Tais-toi imbécile.~

~Concentre-toi, concentre-toi.~

~J'ai dû tomber dans mon sommeil, c'est certain.~

~Cette odeur… c'était Inoue-chan qui… qui était contre moi !~

La situation était critique, je bondis du sol et m'agenouillai devant les deux filles au visage colérique.

— Désolé, répétai-je, ce n'est absolument pas ce que vous croyez.

Aneko se réveilla et ouvrit lentement les paupières.

~Tu tombes à pic, l'héroïne des eroge.~

— Il t'a fait quelque chose, Inoue-chan ?

Les joues d'Aneko s'empourprèrent. Elle tenta de les cacher avec ses mains, et resta muette.

~Alerte, alerte, s'écria Kinari président.~

~Un énorme malentendu s'approche, là, soupirai-je.~

Je levai le regard et constatai que Yamaguchi et Maeda descendirent et chantonnèrent d'un ton moqueur.

— Yamazaki-kun le pervers, Yamazaki-kun, le pervers.

J'allais finir par m'effondrer devant cette scène, il ne manquait plus que Chizu et je pouvais dire adieu à ma vie d'étudiant.

~Tiens donc.~

Chizu ouvrit la porte de sa chambre, se frotta les yeux, puis hurla.

— Kinari !

Son cri d'une puissance phénoménale fit trembler les meubles du chalet.

Je m'infligeai deux claques au coin de la figure.

~C'est ma dernière chance.~

— Écoutez-moi, Aneko et moi ce n'est pas…

Anzu s'approcha de moi et me mit une gifle.

~D'où tires-tu une telle force ? Je n'ai pas ressenti une douleur pareille depuis des années.~

— Comment ça Aneko ? me demanda-t-elle en fronçant les sourcils. Depuis, quand tu l'appelles par son prénom ! Qu'est-ce qu'il s'est passé hier soir, Kinari !

~Adieu, courte vie en 3D.~

— J'annonce l'assemblée numéro deux, intitulée « Kinari est un imbécile » ouverte, prenez place messieurs, s'exclama Kinari président.

— Quel est le thème de cette réunion ? demanda Kinari sérieux.

— Nous analyserons ce que nous devons faire dans cette situation. On vous écoute.

— On ne pourrait pas simplement les tuer ? J'ai envie de m'amuser, s'écria Kinari énervé.

— Tu es dur… On pourrait très bien s'enfuir, loin, loin, très loin, non ? proposa Kinari timide.

— Ce n'est pas bête, d'après mes recherches, la fuite est le meilleur moyen d'attaque lorsque les problèmes nous submergent. Dans le cas que nous nommerons n1, les personnes à l'origine du différend nous retrouveront et s'excuseront. On estime cette probabilité à quarante-huit pourcent. Dans le cas n2, les personnes nous abandonneront et auront à jamais ce regret. On estime cette probabilité à cinquante-deux pourcent, expliqua Kinari sérieux.

— Ou sinon, je les découpe ?

— Vous me donnez mal au crâne. On a fait des tas d'efforts pour être gentil avec chacune d'entre elles. On ne mérite pas ça, c'est tout, confia Kinari blasé.

— Le débat est clos.

Il tapa deux coups de marteau, puis jugea.

— On prend la fuite !

Je sortis par la porte et choisis avec précipitation une direction.

~Tout droit.~

Dans ma course, j'entendis Anzu hurler, mais n'y pris pas la moindre attention.

Je trouvai un cerisier seul sur mon chemin. Exténué, je décidai de m'arrêter ici. Je saisis mon téléphone et remarquai la quinzaine appels manqués d'Anzu.

~Vous m'épuisez.~

La veille, je n'avais pratiquement pas pu dormir et mon réveil était d'une part, beaucoup trop matinal, et d'autre part, bien trop brutal.

J'admirai cet arbre face à moi.

~Toi au moins, tu vis, personne ne t'embête, les passants t'observent, mais ne viennent pas discuter, te taquiner. J'aimerais tant être un cerisier comme toi.~

~Tu en es rendu à parler à la végétation, idiot ? me souffla Kinari blasé.~

Ses pétales roses apaisèrent mon cœur quelques instants.

J'entendis un hurlement au loin, mais n'en compris pas un traître mot. Le son progressa petit à petit et finalement, je saisis mon prénom.

J'analysai la silhouette s'approcher dans ma direction. Plus les secondes passèrent, plus je remarquai le nombre de profil grandir.

~Six.~

Mes camarades et ma sœur s'allongèrent sur le sol.

— Pardonne-nous !

~Je n'en méritais peut-être pas tant, calmez-vous, soupirai-je.~

Anzu releva la tête puis fit le signe du pardon avec ses deux mains.

— On est vraiment désolé d'avoir imaginé ces scénarios. Excuse-moi de t'avoir insulté de pervers et je suis encore plus navrée de t'avoir mis une gifle.

~Quelqu'un s'excuse, pour moi ? C'est la première fois que ça m'arrive. Que dois-je faire ?~

Gêné à la vue de mes camarades et de ma petite sœur étalés sur le sol, je leur demandai.

— Relevez-vous, c'est embarrassant, là.

Aneko serra l'herbe avec ses poings et hurla.

— Je suis tellement désolé, répéta-t-elle. Pardonne-moi !

J'attrapai sa main pour la redresser.

~Elle pleure ?~

Je passai mes doigts sous ses yeux pour essuyer ses larmes puis lui murmura.

— Je suis également fautif, Aneko.

Son sourire se dessina lentement. Elle m'étreignit et des gouttelettes apparurent de nouveau à flot. Cette scène me réchauffa le cœur. Enfin… ça aurait été le cas si Anzu et Masuko arrêtèrent de bouder.

Masuko semblait se sentir affectée, elle s'approcha de moi et bredouilla.

— Suis-moi, j'ai quelque chose à te demander, Kinari.

Elle s'empara de ma main, se tourna vers nos camarades, puis les prévint.

— On va faire les courses tous les deux, on revient plus tard.

Sur le trajet, Masuko m'avoua avec appréhension.

— Désolé, Kinari, je t'ai menti.

Je gardai le silence et l'écoutai.

— Je n'avais rien de spécial à te demander. Je voulais juste passer du temps avec toi, je me sens tellement coupable. Tu saurais comment me faire pardonner ?

~Te faire pardonner ? réfléchis-je.~

Au loin, j'aperçus une boutique de feu d'artifice.

Un plan me vint à l'esprit.

Nous courûmes jusqu'à la vitrine.

À vrai dire, je n'avais plus un sou depuis le cadeau que j'avais offert à Anzu.

~Comment leur remonter le moral ? Très simple, j'ai eu l'idée de demander à Masuko d'acheter des feux d'artifice. Chizu m'avait déjà confié qu'elle adorait ça, alors si ma sœur aime ce type d'activité, c'est que tout le monde doit aimer ça.~

— Tu veux bien payer des feux d'artifice pour ce soir ?

— Tu n'es pas si bête que ça, Kinari.

~Qui l'aurait cru, soupira Kinari blasé.~

— Merci, marmonnai-je.

— Tu as vraiment la classe. J'achète ça tout de suite !

Nous récupérâmes les feux d'artifice puis nous dirigeâmes au chalet.

— Kinari ?

— Oui ?

— Tu es aussi incroyable qu'adorable. Tu as le cœur sur la main ! On a été cruel avec toi ce matin et malgré ça, tu penses encore à nous. Je n'en connais pas deux comme toi.

Ses mots adoucirent ma haine.